Testée épisodiquement en
2014-2015, l’arrière gauche de Nantes est remontée dans le train
bleu, lancé vers le Mondial et l’Euro 2018. Révélée à
Issy/Paris, la gamine d’Aubervillers (22 ans) entend entretenir sa
forme de début de championnat contre le Brésil, aujourd’hui à
Brest et dimanche à Tremblay. Deux matches amicaux qui pourraient l'installer comme une alternative d'avenir au poste de Mendy et Pineau.
A l'entrée de l’infirmerie des
Bleues, la file d’attente s’allonge. Touchée à l’abdomen
mardi, Grace Zaadi manquera la rentrée internationale. Comme Laura
Glauser (examens) et Alexandra Lacrabère (lombalgie), dont les
forfaits avaient été enregistrés en fin de semaine dernière. Pour
le coup, l’expertise de Kalidiatou Niakaté aurait pu être utile.
Sauf que l’arrière gauche, qui se destinait à devenir
professionnelle de santé, songe à délaisser blouse et stéthoscope
au profit des maillots bleus (de France) et roses (de Nantes). « Je
me dis que ce sera très compliqué de reprendre les études
d’infirmière après ma carrière. J’essaie de trouver autre
chose à côté, pour ne pas faire que du handball pendant dix ans. »
A Brest ce soir, après-demain
à Tremblay, dans son département de Seine-Saint-Denis, la fille
d’Aubervilliers honorera ses huitième et neuvième sélections A.
Près de trois ans après son baptême, à
l’occasion d’une étape de Golden League au Danemark. Alain
Portes l’avait rappelée huit mois plus tard, pour le barrage
qualificatif au Mondial 2015, gagné contre la Slovénie. Plus rien,
ensuite, pendant deux saisons. Jusqu’à cette invitation d’Olivier
Krumbholz à la tournée norvégienne de fin
de saison. Qui a appelé une autre convocation, pour cette
avant-dernière station avant le Mondial en Allemagne.
Quatrième buteuse de LFH
Celle qui a eu pour
coéquipières Tamara Horacek, Laura Flippes et Catherine Gabriel en
équipe de France juniors (génération 1994-95) a-t-elle craint
d’avoir laissé passer sa chance en bleu ? « Ma première
sélection, à 19 ans, c’était du bonus. J’étais jeune, j’avais
encore du temps. Dans un coin de ma tête, il y a toujours eu
l’équipe nationale, mais j’essayais de me concentrer sur mes
performances en club. Je n’ai pas eu peur. »
A travers la confiance
renouvelée du sélectionneur, par-delà l'été, Niakaté valide quelque part son transfert estival
d’Issy/Paris à Nantes. Une émancipation, après six
saisons et autant de finales (LFH, Coupes de France et de
la Ligue, EHF) dans la capitale. « En changeant de club, j’ai
aujourd’hui beaucoup plus de temps de jeu, en attaque et en
défense. A Issy, j’étais plutôt sur la retenue. A Nantes, on me
donne du crédit. Ca me libère. Je me sens mieux, je suis en
confiance. Ca se reflète sur mes performances. »
Au bout d’un mois de
championnat, la recrue ligérienne est la quatrième gâchette de la
Ligue (27 buts, 5,4 de moyenne). La numéro 2 française (derrière
Paule Baudouin, l’ailière gauche fleuryssoise) et à son poste,
après Lois Abbingh, la Néerlandaise... d’Issy/Paris. Son total a été
gonflé par ses totaux élevés contre les équipes de bas de
tableau. Neuf réalisations contre Dijon (2ème journée), sept face
à Bourg-de-Péage (4ème journée).
Un rapport évolutif à la sélection
Le bilan chiffré rend le déracinement plus supportable. « Je suis
partie d’Issy à contrecœur. Ca m’a fait bizarre. Si j’avais
du temps de jeu, je serais bien restée parce qu’il y a ma famille,
mes amis. J’ai commencé le hand là-bas. » A Auber, donc, pour
faire comme sa grande sœur, Aminata. « Elle a arrêté il y a
longtemps, mais elle est toujours à fond. Elle me pousse beaucoup,
suit tout ce que je fais, me dit de ne pas lâcher. »
Fascinée par les capacités de
débordement d’Alexandrina Cabral Barbosa, téléspectatrice
assidue des matches de Ligue des Champions, Kalidiatou Niakaté aura
d’autant plus d’énergie en elle afin de s’imposer durablement
parmi les vice-championnes olympiques. « En 2014, je sortais de chez
les juniors. L’objectif n’était pas d’être absolument chez
les A. Aujourd’hui, j’ai complètement changé d’approche par
rapport à l’équipe nationale. J’ai 22 ans, bientôt 23.
J’aimerais bien m’installer, petit à petit. A moi de montrer que
j’ai ma place. » L'indisponibilité prolongé d'Allison Pineau, le partage attendu des tâches au poste 2 avec Claudine Mendy, lui offrent un espace d'expression conséquent.
Les compositions d'équipes
FRANCE
Joueuses de champ : 3. Dancette
(Nantes), 5. Ayglon (CSM Bucarest, ROU), 8. Landre (Metz), 13.
Houette (Metz), 17. Dembélé (Rostov, RUS), 20. Flippes (Metz), 21.
Mendy (Szekesfehervar, HON), 22. Horacek (Issy/Paris), 24. Edwige
(Metz), 26. N’Gouan (Brest), 28. Gnabouyou (Siofok, HON), 29.
Niombla (CSM Bucarest, ROU), Niakaté (Nantes).
Gardiennes : 12. Gabriel
(Besançon), 16. Darleux (Brest), 97. Foggéa (Erd, HON).
Sélectionneur : Olivier
Krumbholz.
BRESIL
Joueuses de champ : 2. De Paula
(Fleury-les-Aubrais, FRA), 4. Rocha (Kisvarda, HON), 5. Joia
(Pinheiros), 7. T. Araujo (Larvik, NOR), 9. Belo (Rostov, RUS), 11.
T. Costa (Pinheiros), 13. L. Silva (Szczecin, POL), 17. Minto
(Fleury-les-Aubrais, FRA), 18. Taleska (Györ, HON), 23. Da Rocha
(Sao Bernardo), 51. Rodrigues (Sao Bernardo), 77. J. Araujo (Dinamo
Bucarest, ROU), 81. Fachinello, 88. M. Costa (Cisnadie, ROU), 92. P.
Silva (Kastamonu, TUR).
Gardiennes : 1. Moreschi
(Larvik, NOR), 12. Arenhart (Vac, HON), 84. Pessoa (Rostov, RUS).
Sélectionneur : Jorge Duenas.
Le programme
Premier match : vendredi 29
septembre (20 h), à l’Arena de Brest. En direct sur beIN Sports 3.
Second match : dimanche
1er octobre (15 h), au Palais des sports de Tremblay-en-France. En
direct sur beIN Sports Max 4.