Quel exploit retentissant ! Comme la saison passée, pour la 2ème fois en seulement une semaine, Paris a cloué sur place Veszprém (24-29). Au cours d'une remarquable seconde période, les partenaires de Nedim Remili ont donné la leçon à des Hongrois méconnaissables et bien en-deçà de leur valeur intrinsèque. Le PSG imprime sa marque et peut envisager la suite de la Ligue des Champions en totale sérénité. Mais quelle démonstration !
par Yves MICHEL
Déjà, lorsqu’il y a un an (pratiquement jour pour jour), le PSG avait enchaîné deux succès consécutifs en phase de groupe face à Veszprém, les superlatifs avaient fusé et la performance avait été saluée à sa juste valeur. Comment qualifier cette fois la récidive ? Ce samedi, les Parisiens sont sortis de l’arène par la grande porte, laissant leurs adversaires dans un complet désarroi, eux qui s’étaient jurés de laver l’affront du match aller à Coubertin où en quelques minutes ils avaient touché le fond.
De la volonté, de la hargne, de l’envie, les Hongrois poussés par une vague rouge de 5000 bouillants supporters, n’en manquaient pas, ils vont en profiter dès les 1ères minutes. Maté Lekai et Blaz Blagotinsek quasi transparents il y a une semaine étaient beaucoup plus créatifs et surtout en réussite devant une défense parisienne qui avait du mal à trouver le bon timing. Roland Mikler (6 arrêts en 10 minutes) volait la vedette à Thierry Omeyer et l’écart au tableau d’affichage en faveur des locataires des lieux prenait des allures de correction (7-2). Le manque d’engagement du PSG était flagrant et Veszprém en avait parfaitement profité.
Quand "Titi" va commencer à se déployer, déterminé à stopper l’hémorragie, les Parisiens vont rétablir l’équilibre et grignoter peu à peu leur retard. Ils partaient de loin, continuaient à perdre des ballons, mais il y avait du mieux et en face, Veszprém avait baissé d’intensité. Comme à son habitude, Nikola Karabatic animait le bloc défensif, ouvrait des brèches en attaque avec Sagosen dans son sillage. Au bout de 25 minutes, le PSG avait déjà fait son retard et avait même pris les commandes. A la conclusion à ce moment-là, un certain Edouard Kempf, aussi à l’aise à Coubertin qu’en territoire magyar.
Au retour des vestiaires, le vent avait tourné. Maté Lekai montrait encore de l’aisance mais Thierry Omeyer avait pris le pouvoir et ses coéquipiers, pleins de jus et très appliqués à l'image d'un Gensheimer métronomique, sautaient sur tous les ballons à exploiter. Il y avait encore une certaine maladresse mais qu’importe, tout le monde allait dans le même sens. Le sens du but, le sens du devoir, le sens d’une équipe soudée qui n'a rien lâché et qui a parfaitement exploité la cassure adverse. A dix minutes du terme pourtant, les Hongrois qui n’étaient qu’à une longueur de retard, pouvaient encore espérer renverser la tendance. La malchance, en trouvant à deux reprises le bois va les hanter. Dans cette fin de rencontre, le scénario de l’aller se répétait. Paris réussissait là où son adversaire échouait. Le money-time ne sera que la concrétisation de cette insolente domination.
En conférence de presse, Ljubomir Vranjes, le coach de Veszprém ne pouvait que constater les dégâts.« Je ne peux que féliciter Paris, pas simplement pour aujourd’hui mais pour les deux matches. Nous avons répondu présents seulement quelques minutes, au début, c’est insuffisant. Paris est une très bonne équipe, ils sont capables de remporter la Ligue des Champions et aujourd’hui, ils ont montré pourquoi. Nous avons souffert à deux reprises contre eux mais je n’ai pas honte. » Battre Veszprém cinq fois en un an (demi-finale du Final Four comprise) n’est pas une mince affaire. A chaque fois, renouveler l’exploit tenait de la gageure. Et pourtant, les Parisiens y sont parvenus. Ce nouveau résultat positif face à l’effectif le plus fourni de la compétition (20 professionnels) propulse l’équipe française dans une autre dimension. Elle augmente son avance en tête du groupe B, elle envoie un signe encore plus fort à ses adversaires directs, notamment avant de se rendre dimanche à Kielce, (déjà battu à Coubertin) dernier gros bras à affronter avant la fin de l’année civile.
8ème journée phase de groupe LDC - Groupe B
Veszprém Arena, Veszprém (Hongrie) - samedi 18 novembre 2017
Telekom Veszprém HC - PSG Handball 24 - 29 (MT: 12-12)
Spectateurs: 5000
Arbitres: Zigmars Sondors & Renars Licis (Lettonie)
Evolution du score: 1-1 (2) 4-1 (5) 7-2 (10) 8-3 (11) 8-6 (16) 9-8 (22) 10-10 (24) 11-12 (27) 12-12 (MT) 14-14 (37) 14-16 (38) 16-16 (42) 16-18 (44) 18-21 (46) 19-22 (49) 21-22 (51) 21-25 (55) 24-29 (FIN)