Il ne fallait pas enterrer l’IPH avant l’heure. La formation
de Sonja Frey a retourné une situation quasi désespérée, arraché in extremis son
billet pour la phase de groupes. Elle s’est imposée de onze buts contre Erd
(31-20), alors qu’elle en avait dix à remonter. Pas d’exploit pour Besançon,
éliminé par le destroyer Togliatti (32-36 au retour).
Il fallait oser. Oser aller à l'encontre des pessimistes, des
lois statistiques. Oser tout miser sur le principe d'une rencontre européenne
sur 120 minutes, quand d'aucuns la voyaient pliée après un seul tour de grande
aiguille. Oser remonter un passif insurmontable, en temps normal. Issy/Paris a
défié l'entendement, joué son va-tout... et a réussi. Battues de dix buts à Erd
(31-21), le samedi précédent, les joueuses d'Arnaud Gandais ont rendu la
monnaie de leur pièce au deuxième (provisoire) du championnat hongrois. En
transformant le penalty de la qualification (31-20), Loïs Abbingh y a ajouté un
pourboire.
Vivre ce dénouement à couper le souffle, l'extase qu'il a
généré, a nécessité de répondre présent dès la première seconde. Contrairement
au match aller, l'IPH a été ponctuel. Après neuf minutes, plus de la moitié du
retard avait été comblé (7-1). Les derniers mètres vers l'exploit ont pu
sembler plus longs (19-11, 40'), mais les Franciliennes, sûres de leur coup,
ont su patienter. Sonja Frey (9 buts) a joué une délicieuse musique d'attente.
Silje Solberg et sa défense ont mis en sourdine Krpez et les Bleues d'en face,
Coralie Lassource et Mariama Signaté.
Une fois pour toutes, Issy/Paris solde l'élimination au
deuxième tour préliminaire, la saison passée, par ces mêmes Hongroises. Au
forceps, au mérite, il accède à la phase de groupes, qui alourdira son
calendrier de six dates au premier trimestre 2018. La France aura ainsi deux
représentantes, puisque Brest descend de Ligue des Champions.
A Besançon, en revanche, la sortie de l’Europe est actée.
Parti d'un peu moins loin que les Parisiennes (défaite de huit buts), l'ESBF a
été dominé une seconde fois par les Russes de Togliatti (36-32). Sans
s'effondrer, Alice Lévêque et les siennes ont succombé à la redoutable
efficacité de Polina Vedekhina. Une arrière qui a claqué treize buts sans
connaître d'échec. Pour les rescapées tricolores, mieux vaudra éviter de tomber
sur elle au tirage au sort...
Le diaporama de Issy-Paris Erd par Céline Dely
ISSY/PARIS – ERD (HON) : 31-20 (13-7)
Le 18 novembre 2017. 1315 spectateurs. Arbitres : Mmes Maric
et Masic (SER).
ISSY : Frey
9 ; Abbingh 7 ; Pintea 5 ; Deba 4 ; Sercien 3 ; Horacek 1 ; D. Lassource 1 ; H.
Oftedal 1.
ERD : Krpez 6 ; Klivinyi 5 ; M. Gonzalez 2 ; Kisfaludy 2 ;
Signaté 1 ; C. Lassource 1 ; Toth 1.
BESANCON – TOGLIATTI (RUS) :
32-36 (16-19)
Le 18 novembre 2017. 3200
spectateurs. Arbitres : Mmes Christiansen et Hansen (DAN).
BESANCON : Lévêque 8/11 (3/3
penaltys) ; Dupuis 7/9 (4/5 penaltys) ; Kolczynski 3/3 ; Touré 3/3 ; Kouyaté
3/5 ; Bouquet 2/2 ; Nuñez 2/4 ; Dazet 1/1 ; Feuvrier 1/1, Robert 1/1 ; A.
Frécon 1/2. Gardiennes : Gabriel (7 arrêts en 20') et Stojak (1 arrêt en 40’).
TOGLIATTI : Vedekhina 13/13 (6/6
penaltys) ; Snopova 6/7 ; Dimitrieva 4/6 ; Mikhaylichenko 3/4 ; Dyachenko 2/2 ;
Novoselova 2/3 ; Sannikova 2/4 ; Gafonova 1/1 ; Kakmolja 1/1 ; Kerchikova 1/3 ;
Nosikova 1/3 ; Barynina 0/1 ; Utkina 0/1. Gardiennes : Utkina (4 arrêts en 40’,
dont 1 penalty) et Lagina 3 arrêts en 20’).
Qualifiés pour la phase de
groupes : Issy/Paris, Copenhague, Randers, Viborg (DAN), Byasen (NOR), Zalau
(ROU), Togliatti (RUS), Höör (SUE), Kastamonu (TUR).
Reversés de la Ligue des Champions
: Brest, Larvik, Kristiansand (NOR), Gdynia (POL).