L'arrière droit de Skopje retrouve les Bleues ce vendredi soir, face à Tunisie, à l'occasion du premier des trois matches préparatoires au championnat du monde. Des tours de chauffe en conditions réelles, assure celle qui va devenir bicentenaire en nombre de sélections.
Dans neuf jours, déjà, l'équipe de France entamera son championnat du monde à Trèves, contre la Slovénie. Un adversaire qu'elle pourrait rencontrer dès dimanche, en amical. Cela dépendra de l'issue des « demi-finales » du tournoi de Paris-Coubertin. Les filles d'Olivier Krumbholz rencontreront au préalable la Tunisie, vice-championne d'Afrique.
L'affiche marquera l'entrée d'Alexandra Lacrabère dans le cercle des "bicentenaires". Pour ne s'en tenir qu'à ses contemporaines, l'arrière droit y rejoint Siraba Dembélé (la plus capée de la liste des 21, avec 244 sélections), Camille Ayglon, Allison Pineau et Amandine Leynaud.
Absente de la sélection depuis l'étape mancelle et orléanaise de Golden League, en mars, la Paloise (30 ans, 666 buts) revient affûtée, enjouée, forte de dernières prestations haut de gamme au Vardar Skopje : sept buts (sur treize tirs) en clôture du premier tour de Ligue des Champions, contre les Allemandes de Thüringen (29-21). En entretien comme en compétition, elle s'interdit de faire l'impasse.
France – Tunisie sera votre 200è match en équipe de France A. Que vous évoque ce nombre rond ?
Je ne savais même pas que j'étais à 200 sélections. Vous me l'apprenez ! (rires) Ca veut dire que depuis dix ans, je continue à progresser, je sers à l'équipe. C'est un plaisir et un honneur de jouer pour l'équipe de France. J'en suis ravie.
A vos débuts, en décembre 2006 (tour principal de l'Euro, terminé à la 3ème place), auriez-vous imaginé atteindre ce total ?
On ne peut jamais se l'imaginer, même si on l'espère toujours. On ne sait jamais, avec les blessures qu'on peut avoir. Les débuts n'ont pas été faciles, sachant que je ne suis pas passée par les jeunes et les Espoirs. Je me suis battue tout au long de ma carrière pour progresser, avec des gens qui ont cru en moi. Je me suis entourée de bonnes personnes, qui m'ont permis d'arriver là où je suis aujourd'hui.
Cela suppose aussi de la constance à travers les saisons...
Il faut savoir se remettre en question, ne jamais être satisfait de ce qu'on fait. C'est un travail quotidien. Avec mes défauts, mes qualités, je suis là aujourd'hui. Ca veut dire quelque chose.
Grâce à vos performances avec le Vardar Skopje, revenez-vous chez les Bleues en pleine forme, en pleine confiance ?
Oui. J'avais un petit souci de dos en début de saison, c'est pour ça que je n'avais pas fait le dernier stage contre le Brésil. J'ai préféré bien me soigner en France, pour le Mondial. Ca paie. Je suis en pleine forme, je monte en charge de match en match. Ca arrive au bon moment.
En Ligue des Champions, votre club est le seul à avoir gagné ses six matches de première phase. Est-il plus fort que jamais ?
Je ne sais pas. On n'a pas eu non plus un gros groupe au premier tour. Ce qui est sûr, c'est qu'on a le même entraîneur (l'Espagnol Roberto Garcia Parrondo) depuis le début de la saison. Ca nous permet d'être plus stables dans nos têtes. Ca va faire deux, trois ans qu'on joue toutes ensemble. On commence vraiment à se connaître. On récupère Dragana Cvijic, un élément très important en numéro 3 défensive et en pivot. On a également une bonne finisseuse à l'aile gauche, la Russe Polina Kuznetsova, championne olympique.
« Ca ne servirait à rien de se cacher »
Qu'attendre des trois matches à venir de l'équipe de France ?
Essayer de retrouver les automatismes, gagner, retrouver de la confiance. Continuer à travailler, pour aller le plus loin possible au Mondial. On n'a pas eu beaucoup de temps pour travailler ensemble. Jusqu'à maintenant, on n'a fait que trois entraînements. »
Vous jouerez l'Angola au moins une fois (le 29 novembre, à Metz), peut-être la Slovénie dimanche, avant de retrouver l'un et l'autre à Trèves, au premier tour planétaire. La tentation ne pas tout dévoiler en amical existe-t-elle ?
Non. Ca ne servirait à rien de le faire. Aujourd'hui, il y a assez de vidéos pour que les gens sachent comment on travaille, on joue. Il ne faut rien cacher, continuer à travailler nos points forts. Plus on se cachera au dernier moment, moins on travaillera sur une adversité réelle, et moins on saura si notre attaque ou notre défense marche réellement. Il faut jouer le jeu à fond.
Un an après l'argent olympique et le bronze européen, et un an avant le championnat d'Europe à domicile, le Mondial peut-il être raisonnablement ramené au rang de compétition intermédiaire, de transition ?
Il n'y a pas de transition, de préparation à l'Euro 2018. C'est une continuité du travail qu'on fait depuis le retour d'Olivier (Krumbholz). On va à ce Mondial pour faire une médaille.
Le programme
Tournoi Razel-Bec (à Paris, stade Pierre-de-Coubertin)
Vendredi 24 novembre : Angola - Slovénie (18 h, beIN Sports Max 4) ; FRANCE - Tunisie (20h30, beIN Sports 3).
Dimanche 26 novembre : Tunisie - Angola ou Slovénie (15 h, beIN Sports Max 8) ; FRANCE - Angola ou Slovénie (17h30, beIN Sports 2).
Match amical
Mardi 28 novembre : FRANCE - Angola, aux Arènes de Metz (19 h).
Les compos du premier match
FRANCE : 3 Blandine Dancette, 5 Camille Ayglon-Saurina, 7 Allison Pineau, 8 Laurisa Landre, 9 Astride N'Gouan, 10 Grace Zaadi, 13 Manon Houette, 14 Kalidiatou Niakaté, 17 Siraba Dembélé, 18 Jannéla Blonbou, 20 Laura Flippes (photo ci-dessus), 21 Orlane Kanor, 22 Tamara Horacek, 24 Béatrice Edwige, 27 Estelle Nze Minko, 29 Gnonsiane Niombla, 64 Alexandra Lacrabère. Gardiennes : 12 Amandine Leynaud, 16 Cléopâtre Darleux, 94 Catherine Gabriel. Sélectionneur : Olivier Krumbholz.
TUNISIE : 5 Aya Ben Abdallah, 7 Fatma Bouri, 9 Senda Farah Chekir, 10 Amal Hamrouni, 11 Boutheina Amiche, 14 Mouna Jlezi, 15 Rakia Rezgui, 19 Inès Jaouadi, 20 Mouna Chebbah, 21 Sondes Hachana, 24 Inès Khouildi, 25 Oumayma Dardour, 44 Manel Kouki, 94 Fatma Sfar Ben Chker, 99 Takoua Chabchoub. Gardiennes : 1 Nesrine Hamza, 12 Echraf Abdallah, 16 Fadia Omrani. Sélectionneur : Issam Lahiani.