Deux matches nuls sont venus sanctionner les deux rendez-vous programmés ce jeudi en clôture de la 12ème journée. Nantes et Paris n'ont pu se départager (27-27) tout comme Chambéry qui accueillait Nîmes (28-28). Tout cela fait l'affaire de Montpellier le leader, qui augmente d'un point son avance au classement.
par Yves MICHEL
Avant le duel qui l'attend le 21 décembre prochain à l'Arena, Montpellier peut rester serein. Après leur succès en déplacement à Ivry la veille (22-25), les Héraultais espéraient bien rafler un complet bénéfice de cette 12ème journée, notamment dans le mano a mano avec Nîmes et le PSG qui ponctue depuis quelques semaines leur cheminement en tête de l'élite. La photo est prise sur l'instant. Montpellier est le patron et le restera pendant toute la trêve. Un succès parisien à Nantes n'aurait rien changé, si ce n'est réduire l'écart. Les retrouvailles face à Paris programmées avant Noël en clôture de la phase aller du championnat, s'annoncent électriques ! Tout comme l'ont été celles de ce jeudi en Loire-Atlantique. Dans un hall XXL chaud bouillant où le "H" a réussi le tour de force de réunir une 2ème fois en cinq jours (après l'exploit face à Barcelone en LDC) 10 000 spectateurs, chacun à sa façon, se contentera du spectacle proposé. Il n'est pas sûr qu'en passant du temps sur la vidéo dans les prochaines heures, Thierry Anti n'ait que des compliments à adresser à ses joueurs.
Notamment sur leur prestation dans le 1er acte. Privé comme prévu des frères Karabatic et plus inattendu, de Mikkel Hansen mais avec le retour de Luc Abalo, le staff parisien avait du revoir ses plans. Notamment en accordant un eu plus de responsabilités à Daniel Narcisse et en espérant sans doute que ceux qui jusque-là n'avaient pas vraiment fait la décision, puissent enfin s'exprimer. Sans être directement visé, Sander Sagosen jouait gros. Et en défense, le Norvégien a parfaitement rempli sa mission. Face à un ensemble très étagé, Nantes qui avait pourtant décidé de mettre du rythme, va être vite perturbé. Le PSG va tisser sa toile et le "H" incapable de trouver les bonnes options offensives va s'empêtrer dans le piège. Après avoir fait sensation en début de rencontre (8-5 à la 12ème), Nantes va très mal digérer le 0-5 que Paris ne va pas manquer de lui passer, laissant notamment Nédim Rémili libre de ses mouvements, seuls Nicolas Tournat et ses prises de balle et les arrêts de Cyril Dumoulin permettant de sauver ce qui pouvait l'être.
Il y avait bien longtemps que cette équipe parisienne orpheline de Nikola Karabatic n'avait pas livré une mi-temps aussi accomplie (13-15). « On avait une équipe de guerriers, insiste Thierry Omeyer au micro de beIN, chacun a apporté sa contribution. On sait que dans une saison, il y a des matches compliqués, des matches où il faut s’accrocher. Aujourd’hui, il y avait de la détermination et tous les gars ont pu se regarder dans les yeux en ayant la sensation d’avoir fait le maximum pour tenter de remporter la victoire. » Le PSG avait montré un visage plus collectif qu'à l'accoutumée et avait aussi profité des pertes de balle nantaises (7 contre 3).
D'autant que Paris obligé de gérer dès la reprise une situation de double infériorité numérique, va non seulement limiter la casse mais encore profiter des maladresses adverses. Encore et toujours, seul Dumoulin maintenait l'espoir d'une assistance qui ne va jamais se taire et baisser les bras. D'un coup le match va s'emballer lorsque les partenaires de Daniel Narcisse vont atteindre leur plus sérieuse avance (14-18 à la 36ème). Avec un tel score, Nantes n'avait pas l'intention de signer l'armistice, de sortir le drapeau blanc et de demander une trêve ! Nicolas Tournat sonnait la charge, son gardien faisait le nécessaire derrière, le "H" se réveillait enfin ! Pourtant l'écart avait peine à se réduire. Il faudra l'exclusion définitive de Mollgaard consécutif à un geste dangereux sur Lagarde pour que Nantes se rapproche et surtout se remette dans le droit chemin. 35 minutes durant, les joueurs de Thierry Anti avaient couru après le score, à l'entrée des dix dernières, ils repassaient devant. Le chat et la souris vont s'amuser jusqu'au buzzer final, Cyril Dumoulin et Thierry Omeyer (les deux grands hommes de la soirée) ayant le dernier mot pour garantir à leur formation respective, le partage des points (27-27).
HBC NANTES - PSG HANDBALL 27 - 27 (MT: 13-15)
Statistiques du match
Le diaporama photos de Nantes - Paris par Philippe Padioleau
Un autre nul qui arrange finalement tout le monde
En se déplaçant à Chambéry, Nîmes aurait très certainement validé le partage des points mais au vu de la seconde période et d'un money-time où la pièce a failli basculer dans leur camp, les Gardois peuvent s'estimer déçus. Ils menaient de deux longueurs à trois minutes du terme mais se sont fait rejoindre et sur leur dernière possession, Julien Meyer a eu la bonne idée de s'interposer face à Luc Tobie. Sans leur gardien international, la série d'un nouveau match sans défaite aurait été interrompue pour les Savoyards. « On a vraiment tout donné, physiquement c'était très intense, reconnait l'arrière Romain Briffe. On est resté ensemble et notre défense a bien tenu. Finalement c'est un bon point pris face à une équipe de Nîmes qu'on a réussi à faire douter, c'est vraiment positif. » Les deux formations ont eu chacune leurs périodes d'euphorie et leurs moments de souffrance. Jamais personne n'a vraiment pris l'ascendant. Notamment en 1ère période où l'écart n'a jamais été conséquent, les deux gardiens Genty pour Chambéry et Desbonnet pour l'USAM, s'employant à mettre en échec les attaquants qui se présentaient devant eux. Et puis en début de seconde période, le portier savoyard a été un peu plus présent et ses partenaires ont mis un peu plus de rythme et de précision (18-15 à la 40ème). Mais à Nîmes, on sait désormais sortir de ce type de situation. Le ballon fuyant des mains de Bannour, Paturel exclu temporairement, il n'en fallait pas plus pour que les visiteurs refassent leur retard (22-22 à la 49ème) et passent même devant. Comme il en a désormais l'habitude sur ces fins de match, Elohim Prandi (photo ci-dessous) allumait le feu. Mais il était écrit qu'au Phare ce jeudi soir, il n'y aurait pas de vainqueur.
CHAMBERY SAVOIE MBH - USAM NIMES 28 - 28 (MT: 13-12)
Statistiques du match
Au final donc, Montpellier remet un point de plus sur le dos de ses adversaires directs (Nîmes et le PSG sont à 4 longueurs de retard). Quelle que soit l'issue de l'ultime match de la phase aller, le 21 décembre face à Paris à l'Arena, les joueurs de Patrice Canayer resteront en tête de l'élite et passeront donc la trêve au chaud. Avant cette 13ème journée, il y aura deux tours de coupe très intéressant à suivre. Avec les quarts de celle de la Ligue et un certain PSG-Nantes à Coubertin et le déplacement du MHB à Toulouse puis les 16èmes de coupe de France.