Et si un club de Proligue causait la sensation et réalisait l’exploit de se qualifier pour le carré final de la Coupe de la Ligue ? Sélestat et Istres sont les deux rescapés du niveau inférieur. Si les Alsaciens auront une tâche difficile en déplacement à Dunkerque, la méfiance est de mise pour Aix en Provence qui accueille le voisin istréen, actuel leader de Proligue. Mais rien n’est impossible pour l’un comme pour l’autre et la Coupe devient intéressante lorsqu’elle réserve de telles surprises. Les deux autres quarts opposeront Toulouse à Montpellier et le PSG à Nantes.
Par Yves MICHEL
Comme le fait très justement remarquer Christophe Viennet (notre photo de tête), « c’est une semaine de coupe ». Enfin, en Proligue, toutes les équipes n’auront pas la même activité que Sélestat qui est la seule à évoluer sur les deux tableaux avec ce mercredi à Dunkerque, un quart de finale de la coupe de la Ligue et samedi un 16ème de coupe de France avec la réception de Massy. « On n’a pas l’ambition de gagner une des coupes parce qu’on sait qu’à moments donnés, on tombera sur plus fort que nous, affirme d’emblée l’entraîneur alsacien. Mais on s’est pris au jeu du parcours et puis à cette période, les joueurs préfèrent disputer des matches que s’entraîner. » Le propos est clair et honnête. Sélestat qui depuis 2015 fait l’ascenseur entre D1 et D2, nourrit toujours l’ambition de remonter parmi l’élite le plus rapidement possible. Soit directement malgré une grosse concurrence, soit en accrochant les play-offs. Pour l’instant, le SAHB est un peu à la traîne. « En fait, on a un meilleur bilan à l’extérieur qu’à domicile, on n’a perdu qu’à deux reprises mais c’est vrai qu’on a laissé échapper quelques points (avec 5 nuls en 12 journées, Sélestat a établi une sorte de record). Je pense qu’on est dans le bon wagon. Maintenant, par rapport à ce qui nous attend mercredi. Gagner à Dunkerque serait un véritable exploit, dans le cas contraire, on veut ressortir de la salle avec des enseignements. » La tâche qui attend les Alsaciens ne sera donc pas aisée. L’adversaire nordiste a toujours eu un faible pour la coupe de la Ligue. Il l’a remportée en 2013 et s’est retrouvé depuis, trois fois en demi-finale. « On ne sera pas favoris, c’est sûr, conçoit Christophe Viennet, si on a, ne serait-ce que 2% de chances, on les jouera à fond mais ils sont mieux armés et plus expérimentés que nous.» Istres peut légitimement avoir la même approche.
L’autre représentant de la Proligue en coupe de la Ligue aura l’avantage de recevoir Aix-en-Provence dans ce qui peut être considéré comme un derby. « Pour nous, c’est un peu du bonus, avoue Benjamin Massot-Pellet (photo ci-dessus). C’est une date qu’on a réussi à rajouter au calendrier. Sincèrement, on ne pensait pas arriver si loin. On va aborder ce match sérieusement mais sans non plus se mettre une pression particulière sur les épaules. Ce n’est pas notre principal objectif, on ne va rien négliger et on verra où cela peut nous mener. » Depuis peu, les Istréens ont pris les commandes de leur championnat et comptent bien capitaliser sur les dix matches sans défaite qu’ils viennent d’aligner. La performance de se retrouver en quarts de coupe de la Ligue est d’autant plus remarquable que pour en arriver là, il a fallu écarter deux représentants de l’élite, Nîmes puis Chambéry. « On a mis à chaque fois tous les ingrédients qu’il fallait pour se qualifier. On a su profiter du contexte notamment à Chambéry qui n’était pas dans sa meilleure période. Aix doit savoir qu’on va leur rendre la tâche la plus compliquée possible. On n’abandonnera pas comme ça l’idée d’aller chercher un Final Four. » D’un coup et sans peut-être le vouloir, l’ailier droit a rouvert le livre aux souvenirs. Un certain 11 avril 2009, à Miami en Floride, à 7700 kilomètres de sa traditionnelle base, Istres remportait la coupe de la Ligue aux dépens de Montpellier. A l’époque, Benjamin Massot-Pellet avait fait le voyage sous les couleurs de Chambéry. « Je m’en rappelle très bien. Pour eux, cela avait été énorme. Cela fait partie de la mémoire collective et de l’histoire du club car c’est le seul titre qui a pu être remporté depuis. C’est important pour nous car quel que soit le maillot que tu portes, gagner une coupe, quand tu es joueur, ça marque une carrière. Nous aussi on aimerait bien faire pareil. Mais si déjà, on arrive à éliminer Aix, ce sera un exploit. On a un groupe qui vit bien, très solidaire donc on peut se mettre à y croire. » Les Aixois devront se méfier, eux qui restent sur un surprenant revers à domicile face à Cesson en championnat et qui depuis 2012, ne sont jamais allés au-delà du 1er tour de la Coupe de la Ligue.
Il y a trois semaines à Bougnol, Montpellier tout en finesse avait sévèrement corrigé Toulouse qui depuis ce rendez-vous a complètement perdu pied, enchaînant sur un nul à domicile face à Cesson alors relégable et une défaite à St Raphaël. Les hommes de Gardent ne se sont pas imposés depuis le 8 novembre et leur déplacement à Dunkerque. C’est dans ce contexte empreint d’une certaine morosité qu’ils accueillent l’actuel leader du championnat. Avant de se déplacer samedi à Créteil pour les 16èmes de coupe de France et recevoir Nantes, le mercredi suivant pour l’ultime journée aller de l’élite. Montpellier qui n’en finit plus avec les déplacements retrouve Diego Simonet sur la base arrière et Patrice Canayer pourrait donner un peu plus de temps de jeu à Baptiste Bonnefond (notre photo).
Jeudi dernier entre le PSG et Nantes, il n’y avait pas eu de vainqueur puisque les deux formations s’étaient quittées dos à dos. C’était un match de championnat et les joueurs du H avaient tous conscience d’être revenus de loin tant le match était mal embarqué, tant les Parisiens (même en l’absence de Nikola Karabatic) avaient démontré une maîtrise notamment en défense qui en a surpris plus d’un. Une semaine plus tard, les deux formations se retrouvent face à face mais cette fois à Coubertin pour une opposition sans retour. Finaliste la saison passée, vainqueur en 2015, la Coupe de la Ligue serait une très belle option pour une équipe nantaise distancée pour le moment en championnat. Battre Paris qui récupère Mikkel Hansen (remis d’une gastro-entérite) ne sera pas facile. Les joueurs de la capitale sont invaincus à domicile depuis le 8 juin dernier et c’était Nantes qui dans une ultime confrontation sans grand enjeu, s’était imposé en Ile de France.
Les quarts de finale de la Coupe de la Ligue
Mercredi 13 décembre 2017 |
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Dunkerque HGL |
Sélestat AHB |
20h00 |
Fenix Toulouse HB |
Montpellier HB |
20h00 |
Jeudi 14 décembre 2017 |
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Istres Provence HB |
Pays d'Aix UC |
20h00 |
PSG Handball |
HBC Nantes |
20h45 |