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LSL: Montpellier s'affirme en vrai patron face à Paris !

LMSL

jeudi 21 décembre 2017 - © Yves Michel

 6 min 50 de lecture

Rien ne sert de s'enflammer mais Montpellier a frappé un grand coup en s'imposant face à Paris (33-30). Au terme d'une rencontre tactiquement bien construite, les Héraultais s'envolent en tête du classement. Ils auront cinq points d'avance sur Nîmes et six sur le PSG en abordant la phase retour le 14 février prochain.

par Yves MICHEL
 

L’alchimie du calendrier avait bien fait les choses. Confronter lors de l’ultime journée de la phase aller, Montpellier à Paris, les deux équipes qui avec Nîmes avaient pris d’assaut le podium du championnat. Et pour le spectacle, pour l’intensité et la dramaturgie, on a été servi !

Les Héraultais qui ces dernières semaines semblaient marquer le pas et qui notamment face à Toulouse en quart de finale de la Coupe de la Ligue n’avaient pas affiché le meilleur des visages, ne voulaient pas faire d’impair. Surtout face à une formation parisienne au complet condamnée à se découvrir, à tenter un coup sous peine de se faire encore un peu plus distancer au classement.

L’équation était simple pour Michaël Guigou et ses partenaires. Empêcher les Parisiens de déployer leur jeu rapide, trouver des failles défensives et limiter au maximum les temps faibles.

Les sensations seront multiples. Celles d’une équipe qui creuse d’abord l’écart, qui se fait rejoindre, qui doit par moments soigner un repli pas tout le temps exemplaire mais qui jamais ne perd sa lucidité. La qualité majeure du groupe de Canayer a été d’installer son jeu. Pour perturber l’armada parisienne, il était impératif de la bouger, la faire courir, de la pousser à la faute.

Le PSG n’a jamais résolu les problèmes qui lui ont été posés notamment face à Valentin Porte, docteur "ès impacts", monstrueux en vivacité et virtuosité. Le bloc défensif héraultais a été lui aussi largement à la hauteur et un infatigable Jean Loup Faustin en position avancée a mis toute sa hargne pour empêcher les Parisiens à faire vivre le ballon. Le PSG a souvent précipité ses intentions et en face, on en a profité ! (17-14 à la pause). Au cours des trente 1ères minutes, les gardiens s’étaient peu mis en évidence. Vincent Gérard va trouver l’occasion de s’illustrer au retour des vestiaires.



Pourtant, après avoir gâché une balle de +5, les tauliers de l’Aréna vont baisser d’intensité.  Le jeu à 7 prôné par Serdarusic commençait à produire ses effets. Montpellier multipliait les maladresses et Nédim Rémili se chargeait de combler le retard. A 20 minutes du terme, rien n’était décidé et tout pouvait basculer dans un sens comme dans l’autre (21-21). « On a eu du mal à trouver des solutions de tirs pour attaquer leur 5-1, pestait Daniel Narcisse au micro de beIN Sports. Après, on a réussi à proposer d’autres choses tactiquement, on a des ballons pour passer devant en 2ème mi-temps mais malheureusement, on ne l’a pas fait. » Paris va prendre les devants à maintes reprises sans jamais s’envoler. Un Montpelliérain "trainant" toujours dans les parages pour ramener le score à égalité.

Une telle opposition ne pouvait déboucher que sur un grand final. Un de ces money-time qui marquent les esprits. A l’amorce du coup fumant, Jean Loup Faustin. Un 1er ballon gratté devant Nikola Karabatic et l’opportunité de marquer en contre-attaque dans la cage vide (30-28). Il restait plus de cinq minutes au chrono, Paris qui était loin d’avoir abdiqué va prendre la foudre. Deux pertes de balle, une exclusion temporaire et Valentin Porte qui plante son 9ème but (sur 10 tentatives) de la soirée. Avec trois longueurs d’avance, l’équipe la plus combattive, la plus malicieuse aussi était tout justement récompensée. « C’est forcément un moment important, reconnait Michaël Guigou. On a bien débuté le championnat, on a poursuivi sur la même dynamique même si on a rencontré des moments délicats avec notamment quelques blessés. On va être attendus, ce qui nous attend à la reprise ne sera pas facile, et aujourd’hui on est très heureux d’avoir six points d’avance. »

Quelque chose a changé du côté de Montpellier. Le patron est de retour et pour cela, les Héraultais absents de la plus haute marche du podium depuis plus de cinq ans, assument leur statut. Ils sont en tête au classement à l’issue de la phase aller avec cinq points d’avance sur le voisin nîmois et désormais six sur le PSG. Les hommes de Canayer ont réalisé un quasi sans faute pour renouer avec leur passé. A peine un nul concédé à la mi-octobre à St Raphaël. Il faut remonter à la saison 2011-2012 pour trouver meilleur parcours. Un sans faute après 13 matches qui quelques mois plus tard avait conduit Guigou et compagnie vers un 14ème et dernier sacre.

Arena de Montpellier, jeudi 21 décembre 2017
MONTPELLIER HB - PSG Handball             33 - 30   (mi-temps: 17-14)
Spectateurs: 9000
Arbitres: Stevann Pichon & Laurent Reveret

Evolution du score: 2-0 (2) 6-2 (7) 6-6 (11) 6-7 (13) 10-8 (17) 10-10 (19) 11-12 (23) 14-12 (25) 17-14 (MT) 19-15 (33) 19-18 (38) 21-21 (42) 23-24 (46) 27-26 (50) 30-28 (54) 33-30 (FIN)

Statistiques du match

Le diaporama photos de Montpellier-PSG par Patrick Davignon 

            
                 L'avis éclairé de notre coach-expert Daniel COSTANTINI


On ne le soulignera jamais assez, rien ne peut et ne doit être définitif. Dès le 14 février, il restera 13 matches à disputer et bien des obstacles vont se dresser devant les uns et les autres. Mais Montpellier est en position de force !

Ce que confirme Daniel Costantini, coach-expert qui en a profité pour nous livrer son bilan d'une saison à mi-parcours.

Montpellier a-t-il fait un grand pas vers le titre ?
Je le pense. J’aime bien la formule « être maître de son destin » et avec 6 pts d’avance, le MHB pourra même se permettre de démystifier le match retour à Paris. Je les vois bien se mettre en tête qu’ils peuvent redevenir champions.

Est-ce qu’on peut parler de véritable déconvenue pour Paris en championnat ?
J’ai même l’impression que l’obsession de gagner la Ligue des Champions les a un peu écarté de leurs obligations domestiques même s’ils sont encore qualifiés pour les coupes. Ils sont revenus tellement frustrés de Cologne la saison dernière que quels que soient les mots de la direction ou l’influence de Noka Serdarusic, certains qu’on voit surtout à l’extérieur en LDC n’ont rien à voir avec ceux qui disputent le championnat.

Le futur champion est-il nécessairement dans les trois 1ers actuels ?
Oui ! Sans trop mettre de pression sur Nîmes que je ne vois pas assumer ce rôle. Cette équipe excelle lorsqu’elle est outsider.

St Raphaël, Dunkerque et Nantes sont ils irrémédiablement distancés ?
Je le crois. Ma plus grosse déception, c’est Nantes. Je les ai vus perdre à Ivry et quand on apprécie ce qu’ils font sur la scène européenne, on se demande comment ils ont pu être autant distancés en championnat. Par contre, ils ont encore la capacité d’accrocher le podium. Ce qui sera difficile pour St Raphaël et Dunkerque.

En queue de classement, la relégation se joue de Ivry à Massy ?
Je pense qu’Ivry a les moyens de s’en sortir. Il en reste donc quatre (Saran, Cesson, Tremblay et Massy). Tremblay est un mystère compte tenu de l'effectif. Saran a prouvé mercredi qu’une réaction était possible. Cesson l’avait fait la journée précédente. Massy me parait un peu condamné de par son groupe moins costaud que les autres.

Le championnat est tout, sauf routinier... on est loin de l'Espagne !
Il est même passionnant à tous points de vue. Le simple fait que l’équipe au budget de 17 millions n’écrase pas ceux qu’elle rencontre et n’ait pas une avance conséquente, est significatif et tout à l’honneur des adversaires. Partout, il y a des joueurs performants, attirants et il y a des révélations comme à Nîmes avec le duo Prandi-Desbonnet.

LSL: Montpellier s'affirme en vrai patron face à Paris ! 

LMSL

jeudi 21 décembre 2017 - © Yves Michel

 6 min 50 de lecture

Rien ne sert de s'enflammer mais Montpellier a frappé un grand coup en s'imposant face à Paris (33-30). Au terme d'une rencontre tactiquement bien construite, les Héraultais s'envolent en tête du classement. Ils auront cinq points d'avance sur Nîmes et six sur le PSG en abordant la phase retour le 14 février prochain.

par Yves MICHEL
 

L’alchimie du calendrier avait bien fait les choses. Confronter lors de l’ultime journée de la phase aller, Montpellier à Paris, les deux équipes qui avec Nîmes avaient pris d’assaut le podium du championnat. Et pour le spectacle, pour l’intensité et la dramaturgie, on a été servi !

Les Héraultais qui ces dernières semaines semblaient marquer le pas et qui notamment face à Toulouse en quart de finale de la Coupe de la Ligue n’avaient pas affiché le meilleur des visages, ne voulaient pas faire d’impair. Surtout face à une formation parisienne au complet condamnée à se découvrir, à tenter un coup sous peine de se faire encore un peu plus distancer au classement.

L’équation était simple pour Michaël Guigou et ses partenaires. Empêcher les Parisiens de déployer leur jeu rapide, trouver des failles défensives et limiter au maximum les temps faibles.

Les sensations seront multiples. Celles d’une équipe qui creuse d’abord l’écart, qui se fait rejoindre, qui doit par moments soigner un repli pas tout le temps exemplaire mais qui jamais ne perd sa lucidité. La qualité majeure du groupe de Canayer a été d’installer son jeu. Pour perturber l’armada parisienne, il était impératif de la bouger, la faire courir, de la pousser à la faute.

Le PSG n’a jamais résolu les problèmes qui lui ont été posés notamment face à Valentin Porte, docteur "ès impacts", monstrueux en vivacité et virtuosité. Le bloc défensif héraultais a été lui aussi largement à la hauteur et un infatigable Jean Loup Faustin en position avancée a mis toute sa hargne pour empêcher les Parisiens à faire vivre le ballon. Le PSG a souvent précipité ses intentions et en face, on en a profité ! (17-14 à la pause). Au cours des trente 1ères minutes, les gardiens s’étaient peu mis en évidence. Vincent Gérard va trouver l’occasion de s’illustrer au retour des vestiaires.



Pourtant, après avoir gâché une balle de +5, les tauliers de l’Aréna vont baisser d’intensité.  Le jeu à 7 prôné par Serdarusic commençait à produire ses effets. Montpellier multipliait les maladresses et Nédim Rémili se chargeait de combler le retard. A 20 minutes du terme, rien n’était décidé et tout pouvait basculer dans un sens comme dans l’autre (21-21). « On a eu du mal à trouver des solutions de tirs pour attaquer leur 5-1, pestait Daniel Narcisse au micro de beIN Sports. Après, on a réussi à proposer d’autres choses tactiquement, on a des ballons pour passer devant en 2ème mi-temps mais malheureusement, on ne l’a pas fait. » Paris va prendre les devants à maintes reprises sans jamais s’envoler. Un Montpelliérain "trainant" toujours dans les parages pour ramener le score à égalité.

Une telle opposition ne pouvait déboucher que sur un grand final. Un de ces money-time qui marquent les esprits. A l’amorce du coup fumant, Jean Loup Faustin. Un 1er ballon gratté devant Nikola Karabatic et l’opportunité de marquer en contre-attaque dans la cage vide (30-28). Il restait plus de cinq minutes au chrono, Paris qui était loin d’avoir abdiqué va prendre la foudre. Deux pertes de balle, une exclusion temporaire et Valentin Porte qui plante son 9ème but (sur 10 tentatives) de la soirée. Avec trois longueurs d’avance, l’équipe la plus combattive, la plus malicieuse aussi était tout justement récompensée. « C’est forcément un moment important, reconnait Michaël Guigou. On a bien débuté le championnat, on a poursuivi sur la même dynamique même si on a rencontré des moments délicats avec notamment quelques blessés. On va être attendus, ce qui nous attend à la reprise ne sera pas facile, et aujourd’hui on est très heureux d’avoir six points d’avance. »

Quelque chose a changé du côté de Montpellier. Le patron est de retour et pour cela, les Héraultais absents de la plus haute marche du podium depuis plus de cinq ans, assument leur statut. Ils sont en tête au classement à l’issue de la phase aller avec cinq points d’avance sur le voisin nîmois et désormais six sur le PSG. Les hommes de Canayer ont réalisé un quasi sans faute pour renouer avec leur passé. A peine un nul concédé à la mi-octobre à St Raphaël. Il faut remonter à la saison 2011-2012 pour trouver meilleur parcours. Un sans faute après 13 matches qui quelques mois plus tard avait conduit Guigou et compagnie vers un 14ème et dernier sacre.

Arena de Montpellier, jeudi 21 décembre 2017
MONTPELLIER HB - PSG Handball             33 - 30   (mi-temps: 17-14)
Spectateurs: 9000
Arbitres: Stevann Pichon & Laurent Reveret

Evolution du score: 2-0 (2) 6-2 (7) 6-6 (11) 6-7 (13) 10-8 (17) 10-10 (19) 11-12 (23) 14-12 (25) 17-14 (MT) 19-15 (33) 19-18 (38) 21-21 (42) 23-24 (46) 27-26 (50) 30-28 (54) 33-30 (FIN)

Statistiques du match

Le diaporama photos de Montpellier-PSG par Patrick Davignon 

            
                 L'avis éclairé de notre coach-expert Daniel COSTANTINI


On ne le soulignera jamais assez, rien ne peut et ne doit être définitif. Dès le 14 février, il restera 13 matches à disputer et bien des obstacles vont se dresser devant les uns et les autres. Mais Montpellier est en position de force !

Ce que confirme Daniel Costantini, coach-expert qui en a profité pour nous livrer son bilan d'une saison à mi-parcours.

Montpellier a-t-il fait un grand pas vers le titre ?
Je le pense. J’aime bien la formule « être maître de son destin » et avec 6 pts d’avance, le MHB pourra même se permettre de démystifier le match retour à Paris. Je les vois bien se mettre en tête qu’ils peuvent redevenir champions.

Est-ce qu’on peut parler de véritable déconvenue pour Paris en championnat ?
J’ai même l’impression que l’obsession de gagner la Ligue des Champions les a un peu écarté de leurs obligations domestiques même s’ils sont encore qualifiés pour les coupes. Ils sont revenus tellement frustrés de Cologne la saison dernière que quels que soient les mots de la direction ou l’influence de Noka Serdarusic, certains qu’on voit surtout à l’extérieur en LDC n’ont rien à voir avec ceux qui disputent le championnat.

Le futur champion est-il nécessairement dans les trois 1ers actuels ?
Oui ! Sans trop mettre de pression sur Nîmes que je ne vois pas assumer ce rôle. Cette équipe excelle lorsqu’elle est outsider.

St Raphaël, Dunkerque et Nantes sont ils irrémédiablement distancés ?
Je le crois. Ma plus grosse déception, c’est Nantes. Je les ai vus perdre à Ivry et quand on apprécie ce qu’ils font sur la scène européenne, on se demande comment ils ont pu être autant distancés en championnat. Par contre, ils ont encore la capacité d’accrocher le podium. Ce qui sera difficile pour St Raphaël et Dunkerque.

En queue de classement, la relégation se joue de Ivry à Massy ?
Je pense qu’Ivry a les moyens de s’en sortir. Il en reste donc quatre (Saran, Cesson, Tremblay et Massy). Tremblay est un mystère compte tenu de l'effectif. Saran a prouvé mercredi qu’une réaction était possible. Cesson l’avait fait la journée précédente. Massy me parait un peu condamné de par son groupe moins costaud que les autres.

Le championnat est tout, sauf routinier... on est loin de l'Espagne !
Il est même passionnant à tous points de vue. Le simple fait que l’équipe au budget de 17 millions n’écrase pas ceux qu’elle rencontre et n’ait pas une avance conséquente, est significatif et tout à l’honneur des adversaires. Partout, il y a des joueurs performants, attirants et il y a des révélations comme à Nîmes avec le duo Prandi-Desbonnet.

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