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EDF M: Didier Dinart à l'heure du choix

Euro

dimanche 7 janvier 2018 - © Yves Michel

 7 min 12 de lecture

L'échéance de l'Euro se rapproche et Didier Dinart n'a plus que quelques heures et une dernière opposition face au Danemark pour livrer les derniers arbitrages et établir la liste des 16 ou 17 partants vers la Croatie. La sortie ce samedi de Luka Karabatic sur une nouvelle blessure à la cheville a compliqué la tâche de l'entraîneur national.

par Yves Michel


Même si officiellement la liste des partants pour la Croatie est divulguée lundi matin au cours d’une conférence de presse, Didier Dinart aurait voulu pleinement profiter du dernier match face au Danemark pour dissiper les menus doutes qui subsistaient encore sur certains choix à opérer. Seulement voilà, un souci de taille est venu gripper la machine qui commençait à bien tourner.  Une perturbation à un poste-clé, celui de pivot qui déjà début novembre avait connu une 1ère défection avec le retrait du Montpelliérain Ludovic Fabrégas atteint d’une thrombose veineuse traumatique au bras droit. Pratiquement au même moment, Luka Karabatic se blessait à la cheville gauche au cours d’un match de Ligue des Champions avec le PSG. C’est une course contre la montre qu’il avait entamé pour atteindre l’objectif de ce début d’année : arriver dans un état correct à l’Euro. Ce samedi, à la suite d’un choc avec un joueur égyptien, l’autre cheville, la droite, celle qui avait été meurtrie il y a un an pendant le Mondial a été touchée. Une entorse a été diagnostiquée mais à la lecture d’examens plus approfondis, le docteur Pierre Sébastien préfère se prononcer définitivement lundi matin sur l’étendue du mal. Pour le moment, Luka Karabatic a été maintenu dans le groupe.

Selon un principe de précaution tout à fait légitime, Benjamin Afgour (notre photo), seul pivot de formation sélectionnable dans la liste officielle des 28 (réduite en fait à 26 après les forfaits d’Accambray et Nyokas) a été appelé. Le Montpelliérain de 26 ans n’est pas un néophyte dans la galaxie internationale. Même s’il n’a pris part à aucune compétition officielle (Euro, JO ou Mondial), Claude Onesta puis Didier Dinart lui ont déjà fait confiance pour des rassemblements ou des matches de qualification. C’est à Bercy il y a quatre ans, que le joueur à l’époque dunkerquois avait fêté sa 1ère sélection à l’occasion de la Golden League face au Danemark. Sa dernière apparition chez les Bleus remonte à juin 2017. Convoqué pour pallier l’absence de… Luka Karabatic, il avait participé au rassemblement puis aux deux ultimes rencontres de qualification à l’Euro en Lituanie et contre la Belgique à Montbéliard où d’ailleurs il s’était illustré en inscrivant 3 buts. S’il a connu quelques difficultés à s’intégrer à l’effectif de Montpellier en ce début de saison, c’est un pivot complet (il attaque et peut défendre en 2 ou en 3), déjà bien aguerri au haut niveau de par l’expérience acquise lors des nombreux matches de Ligue des Champions qu’il a pu disputer. Rien n’indique encore qu’il sera du voyage pour la Croatie. Mais c’est plus prudent d’avoir le gaillard d’1.96 pour 110 kg sous la main en cas de mauvaise nouvelle du côté du bulletin de santé de Luka Karabatic.

Depuis le début du stage à Capbreton, Didier Dinart a travaillé avec 20 joueurs. Vendredi, à la veille du match face à l’Egypte,  il s’avouait plutôt satisfait du rendement fourni, surtout par les rotations et les associations qu’il avait pu imaginer. Quant au nombre de partants pour Porec (lieu où la France disputera le 1er tour de l’Euro face respectivement à la Norvège, l’Autriche et la Biélorussie), « nous pouvons mettre jusqu’à 16 joueurs sur la feuille de match, nous avait-il confié. En fonction  des pépins physiques et de la stratégie, on décidera sans doute d’amener un joueur supplémentaire… ou pas. » Sauf que là, l’inattendu est intervenu et complique sacrément l’équation. Dix sept joueurs au maximum, sur désormais 21 à disposition (en comptant Afgour), quatre resteront à quai et ne prendront pas l’avion pour la Croatie. Julien Meyer, le 3ème gardien a, sauf contrariété, peu de chance de décrocher son billet, Cyril Dumoulin et surtout Vincent Gérard sont indiscutables. L’embouteillage existant dans le couloir droit avec six gauchers va entraîner un écrémage et Yanis Lenne (photo ci-dessus) est en ballotage défavorable. Même si sur ce qu’on lui a demandé sur ses deux courtes apparitions (13’) face à la Norvège et (8’) face à l’Egypte, le Barcelonais n’a pas démérité. L’an passé, au Mondial, c’était lui qui a joué le rôle du 17ème homme et avait vécu l’épopée conduisant au Graal depuis les tribunes. « Si on me demande de me retrouver dans les mêmes conditions, je n’hésiterai pas une seconde. C’est quelque chose qu’on ne peut pas refuser. Je suis très motivé et très attaché à cette équipe de France. C’est sûr que j’ai envie de faire cet Euro, de m’inscrire dans la durée avec eux. Si Didier Dinart m’annonce que je ne pars pas, ce ne sera pas la fin du monde. J’ai 21 ans, je sais que je suis là pour apprendre, je profite du temps présent et si je n’y suis pas, je serai le 1er à les encourager. »



Le casse-tête pour le sélectionneur ne sera pas complètement résolu. Il devra encore écarter un élément. Dylan Nahi, le minot de 18 ans, auteur d’une fin de match face à l’Egypte en boulet de canon (3 buts sur 3 tentatives) sera-t-il la surprise du chef ?  Sur ce même poste d’ailier gauche où Michaël Guigou a été préservé suite à sa mésaventure lors de l’entraînement de mercredi à Rouen (choc au bras gauche), Raphaël Caucheteux (photo ci-dessus), le dernier appelé avant le stage de Capbreton a donné en deux matches, pleinement satisfaction. Dans le groupe, le Raphaélois fait l’unanimité. Toujours de bonne humeur, savourant le moindre instant qu’il passe au sein de la maison bleue, il a su répondre présent tout d’abord dans une partition où il excelle, les tirs à 7 mètres contre la Norvège puis dans le jeu face à l’Egypte. On en vient à se demander pour quelle raison il a fallu attendre qu’il ait 32 ans pour lui donner sa chance. « Pas plus tard que hier (vendredi), nous a-t-il révélé, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec Claude Onesta et il m’a apporté quelques explications. On peut avoir un excellent niveau en LNH et ne pas être forcément reconnu en sélection. Comme il y a longtemps que j’ai pris sur moi, je profite de l’instant présent. Je ne sais même pas combien de temps cela va durer. Tant que je me sens bien dans mon corps, je suis tout à fait disposé à ce que cela continue. Didier donne confiance à tout le monde. On est 20, on vit bien, il y a des jeunes, des plus anciens et vraiment, tu ne vois pas la différence. » C’est peut-être pour cela que ce dimanche soir ou au plus tard lundi matin, Didier Dinart n’aura pas à se ronger les sangs pour prendre la décision finale. A moins que le technicien et son adjoint Guillaume Gille ne choisissent le contre-pied à toutes les supputations journalistiques.

Et pendant ce temps…. du côté de l'Autriche et de la Biélorussie

Si l’équipe de France peut surveiller du coin de l’œil la Norvège, son adversaire majeur qu’elle rencontrera en match d’ouverture du 1er tour à l’Euro et qui est présent à Paris sur la Golden League, elle doit savoir que l’Autriche et la Biélorussie se préparent également dans leur coin.

Les Autrichiens n’ont pu programmer que deux tests face à la même équipe, la République Tchèque, présente en Croatie dans le groupe très relevé de l’Espagne, du Danemark et de la Hongrie. Vendredi, l’Autriche s’est inclinée à domicile 23-26 (mi-temps : 10-10). La 2ème confrontation aura lieu ce dimanche à Brno.

Le programme de préparation de la Biélorussie était plus chargé. Après avoir disputé un tournoi en Pologne fin décembre (victoire face au Japon 31 à 27 et défaite face à la Pologne, 26-22), les partenaires du pivot de St Raphaël Artsem Karalek (photo ci-dessus) sont arrivés en Espagne afin d’y disputer le traditionnel « Mémorial Domingo Barcenas ». Ils ont plutôt fait bonne figure d’entrée (vendredi) en ne s’inclinant face au pays hôte de cinq longueurs (35-30), les Espagnols ayant eu les pires difficultés à entrer dans le match (ils étaient même menés 7-9 après 15’). Ce samedi, les Biélorusses retrouvaient la Pologne qui a souffert pour s'imposer une 2ème fois (28-27). Ce dimanche, ils seront opposés à l’Argentine. 

EDF M: Didier Dinart à l'heure du choix  

Euro

dimanche 7 janvier 2018 - © Yves Michel

 7 min 12 de lecture

L'échéance de l'Euro se rapproche et Didier Dinart n'a plus que quelques heures et une dernière opposition face au Danemark pour livrer les derniers arbitrages et établir la liste des 16 ou 17 partants vers la Croatie. La sortie ce samedi de Luka Karabatic sur une nouvelle blessure à la cheville a compliqué la tâche de l'entraîneur national.

par Yves Michel


Même si officiellement la liste des partants pour la Croatie est divulguée lundi matin au cours d’une conférence de presse, Didier Dinart aurait voulu pleinement profiter du dernier match face au Danemark pour dissiper les menus doutes qui subsistaient encore sur certains choix à opérer. Seulement voilà, un souci de taille est venu gripper la machine qui commençait à bien tourner.  Une perturbation à un poste-clé, celui de pivot qui déjà début novembre avait connu une 1ère défection avec le retrait du Montpelliérain Ludovic Fabrégas atteint d’une thrombose veineuse traumatique au bras droit. Pratiquement au même moment, Luka Karabatic se blessait à la cheville gauche au cours d’un match de Ligue des Champions avec le PSG. C’est une course contre la montre qu’il avait entamé pour atteindre l’objectif de ce début d’année : arriver dans un état correct à l’Euro. Ce samedi, à la suite d’un choc avec un joueur égyptien, l’autre cheville, la droite, celle qui avait été meurtrie il y a un an pendant le Mondial a été touchée. Une entorse a été diagnostiquée mais à la lecture d’examens plus approfondis, le docteur Pierre Sébastien préfère se prononcer définitivement lundi matin sur l’étendue du mal. Pour le moment, Luka Karabatic a été maintenu dans le groupe.

Selon un principe de précaution tout à fait légitime, Benjamin Afgour (notre photo), seul pivot de formation sélectionnable dans la liste officielle des 28 (réduite en fait à 26 après les forfaits d’Accambray et Nyokas) a été appelé. Le Montpelliérain de 26 ans n’est pas un néophyte dans la galaxie internationale. Même s’il n’a pris part à aucune compétition officielle (Euro, JO ou Mondial), Claude Onesta puis Didier Dinart lui ont déjà fait confiance pour des rassemblements ou des matches de qualification. C’est à Bercy il y a quatre ans, que le joueur à l’époque dunkerquois avait fêté sa 1ère sélection à l’occasion de la Golden League face au Danemark. Sa dernière apparition chez les Bleus remonte à juin 2017. Convoqué pour pallier l’absence de… Luka Karabatic, il avait participé au rassemblement puis aux deux ultimes rencontres de qualification à l’Euro en Lituanie et contre la Belgique à Montbéliard où d’ailleurs il s’était illustré en inscrivant 3 buts. S’il a connu quelques difficultés à s’intégrer à l’effectif de Montpellier en ce début de saison, c’est un pivot complet (il attaque et peut défendre en 2 ou en 3), déjà bien aguerri au haut niveau de par l’expérience acquise lors des nombreux matches de Ligue des Champions qu’il a pu disputer. Rien n’indique encore qu’il sera du voyage pour la Croatie. Mais c’est plus prudent d’avoir le gaillard d’1.96 pour 110 kg sous la main en cas de mauvaise nouvelle du côté du bulletin de santé de Luka Karabatic.

Depuis le début du stage à Capbreton, Didier Dinart a travaillé avec 20 joueurs. Vendredi, à la veille du match face à l’Egypte,  il s’avouait plutôt satisfait du rendement fourni, surtout par les rotations et les associations qu’il avait pu imaginer. Quant au nombre de partants pour Porec (lieu où la France disputera le 1er tour de l’Euro face respectivement à la Norvège, l’Autriche et la Biélorussie), « nous pouvons mettre jusqu’à 16 joueurs sur la feuille de match, nous avait-il confié. En fonction  des pépins physiques et de la stratégie, on décidera sans doute d’amener un joueur supplémentaire… ou pas. » Sauf que là, l’inattendu est intervenu et complique sacrément l’équation. Dix sept joueurs au maximum, sur désormais 21 à disposition (en comptant Afgour), quatre resteront à quai et ne prendront pas l’avion pour la Croatie. Julien Meyer, le 3ème gardien a, sauf contrariété, peu de chance de décrocher son billet, Cyril Dumoulin et surtout Vincent Gérard sont indiscutables. L’embouteillage existant dans le couloir droit avec six gauchers va entraîner un écrémage et Yanis Lenne (photo ci-dessus) est en ballotage défavorable. Même si sur ce qu’on lui a demandé sur ses deux courtes apparitions (13’) face à la Norvège et (8’) face à l’Egypte, le Barcelonais n’a pas démérité. L’an passé, au Mondial, c’était lui qui a joué le rôle du 17ème homme et avait vécu l’épopée conduisant au Graal depuis les tribunes. « Si on me demande de me retrouver dans les mêmes conditions, je n’hésiterai pas une seconde. C’est quelque chose qu’on ne peut pas refuser. Je suis très motivé et très attaché à cette équipe de France. C’est sûr que j’ai envie de faire cet Euro, de m’inscrire dans la durée avec eux. Si Didier Dinart m’annonce que je ne pars pas, ce ne sera pas la fin du monde. J’ai 21 ans, je sais que je suis là pour apprendre, je profite du temps présent et si je n’y suis pas, je serai le 1er à les encourager. »



Le casse-tête pour le sélectionneur ne sera pas complètement résolu. Il devra encore écarter un élément. Dylan Nahi, le minot de 18 ans, auteur d’une fin de match face à l’Egypte en boulet de canon (3 buts sur 3 tentatives) sera-t-il la surprise du chef ?  Sur ce même poste d’ailier gauche où Michaël Guigou a été préservé suite à sa mésaventure lors de l’entraînement de mercredi à Rouen (choc au bras gauche), Raphaël Caucheteux (photo ci-dessus), le dernier appelé avant le stage de Capbreton a donné en deux matches, pleinement satisfaction. Dans le groupe, le Raphaélois fait l’unanimité. Toujours de bonne humeur, savourant le moindre instant qu’il passe au sein de la maison bleue, il a su répondre présent tout d’abord dans une partition où il excelle, les tirs à 7 mètres contre la Norvège puis dans le jeu face à l’Egypte. On en vient à se demander pour quelle raison il a fallu attendre qu’il ait 32 ans pour lui donner sa chance. « Pas plus tard que hier (vendredi), nous a-t-il révélé, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec Claude Onesta et il m’a apporté quelques explications. On peut avoir un excellent niveau en LNH et ne pas être forcément reconnu en sélection. Comme il y a longtemps que j’ai pris sur moi, je profite de l’instant présent. Je ne sais même pas combien de temps cela va durer. Tant que je me sens bien dans mon corps, je suis tout à fait disposé à ce que cela continue. Didier donne confiance à tout le monde. On est 20, on vit bien, il y a des jeunes, des plus anciens et vraiment, tu ne vois pas la différence. » C’est peut-être pour cela que ce dimanche soir ou au plus tard lundi matin, Didier Dinart n’aura pas à se ronger les sangs pour prendre la décision finale. A moins que le technicien et son adjoint Guillaume Gille ne choisissent le contre-pied à toutes les supputations journalistiques.

Et pendant ce temps…. du côté de l'Autriche et de la Biélorussie

Si l’équipe de France peut surveiller du coin de l’œil la Norvège, son adversaire majeur qu’elle rencontrera en match d’ouverture du 1er tour à l’Euro et qui est présent à Paris sur la Golden League, elle doit savoir que l’Autriche et la Biélorussie se préparent également dans leur coin.

Les Autrichiens n’ont pu programmer que deux tests face à la même équipe, la République Tchèque, présente en Croatie dans le groupe très relevé de l’Espagne, du Danemark et de la Hongrie. Vendredi, l’Autriche s’est inclinée à domicile 23-26 (mi-temps : 10-10). La 2ème confrontation aura lieu ce dimanche à Brno.

Le programme de préparation de la Biélorussie était plus chargé. Après avoir disputé un tournoi en Pologne fin décembre (victoire face au Japon 31 à 27 et défaite face à la Pologne, 26-22), les partenaires du pivot de St Raphaël Artsem Karalek (photo ci-dessus) sont arrivés en Espagne afin d’y disputer le traditionnel « Mémorial Domingo Barcenas ». Ils ont plutôt fait bonne figure d’entrée (vendredi) en ne s’inclinant face au pays hôte de cinq longueurs (35-30), les Espagnols ayant eu les pires difficultés à entrer dans le match (ils étaient même menés 7-9 après 15’). Ce samedi, les Biélorusses retrouvaient la Pologne qui a souffert pour s'imposer une 2ème fois (28-27). Ce dimanche, ils seront opposés à l’Argentine. 

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