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EDF M: Michaël Guigou... à la force du bras !

Euro

dimanche 7 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 23 de lecture

Blessé depuis mardi à l'avant-bras, Michaël Guigou manquait au jeu de l'équipe de France. Il a choisi le jour où Bercy rendait hommage à ses potes Omeyer, Narcisse, Bertrand Gille, Fernandez et au coach Onesta pour faire sa réapparition sur le terrain. La France a perdu face au Danemark (28-29) mais le capitaine montpelliérain a tiré des enseignements positifs avant de se lancer dans une nouvelle campagne européenne, dès vendredi en Croatie.

par Yves MICHEL


Avec Nikola Karabatic, Michaël Guigou est au moins au nombre des sélections (il fêtait ce dimanche sa 250ème chez les Bleus) le dépositaire des clés de la maison France. De par sa carte de visite et de son devoir de transmission qu’il s’impose en direction de la jeune génération. Il est aussi le baromètre de l'équipe. La France a rarement conduit ses campagnes jusqu’au bout lorsque le capitaine montpelliérain était absent ou obligé de quitter ses partenaires en cours de compétition comme ce fut le cas durant le triste Euro serbe en 2012.

Sauf que mardi dernier, l’Aptésien d’origine s’est fait une belle frayeur. Pendant l’entraînement à la Kindaréna de Rouen, son élan l’a projeté un peu trop en avant et son bras gauche est allé violemment taper un des montants de la cage. « En fait, je me suis vite rassuré. J’ai senti tout de suite que cela n’allait pas être très grave, j’ai insisté pour voir s’il n’y avait pas une acromio ou un truc dans le genre, j’avais des bleus de partout, le bras avait bien gonflé mais bon, aujourd’hui, je suis serein. » Préservé jeudi contre la Norvège et samedi contre les Egyptiens, il a fait son retour ce dimanche face au Danemark. La douleur à l’avant-bras ayant complètement disparu. « Ca va beaucoup mieux… regarde… (il lève le bras et le tend en avant), le bandage a diminué et je ne suis pas sûr de jouer avec celui-là, vendredi. » Le message est clair. La phase de préparation est terminée, les tricolores passent en mode compétition. Avec comme 1er objectif, une entrée à ne pas louper vendredi face à la Norvège.

En Croatie, il entamera sa 6ème campagne européenne (depuis 2006 et un 1er succès en Suisse, il n’a raté que le bronze en Norvège en 2008). « Quand on évalue ce qu’on vient de faire, on voit surtout que l’investissement est le bon. C’est vrai, qu’avec des équipes comme le Danemark, la Norvège, la Suède qui progressent énormément, l’Euro sera difficile pour tout le monde. Donc on va se servir des trois matches qu’on a disputés pour améliorer ce qui a moins marché, pour surtout être prêt à livrer un gros combat. » Depuis son titre mondial de 2017, la France a perdu avec Thierry Omeyer et Daniel Narcisse, deux de ses cadres majeurs et le forfait de Ludovic Fabrégas combiné aux multiples défections sur le côté gauche de la base arrière a compliqué la situation. Reste à savoir si dans sa conception actuelle, cette équipe a les moyens de se sublimer. « Il y a eu beaucoup de changements, c’est sûr. Mais je pense que ces équipes là naissent durant des grandes compétitions ou même des grands moments. Je me souviens de l’Euro 2014 lorsque Didier n’était plus là (Dinart a pris sa retraite internationale après le Mondial espagnol 2013). A l’extérieur, tout le monde se lamentait. En défense, on s’en est quand même bien sorti. » Et pour ceux qui l’auraient oublié, les Tricolores que personne n’attendait à ce niveau, sont allés jusqu’à soulever le Graal en finale au nez et à la barbe des Danois, qui chez eux, subissaient un nouvel affront de la part de ses diables de Français !



Et Michaël Guigou sur un ton posé, voire paternaliste, de poursuivre… «On a perdu toute la génération 2001 et aujourd’hui on va s’appuyer sur des jeunes qui vont avoir pour la 1ère fois plus de responsabilités, ils ont déjà montré de belles choses, là il va falloir le faire tous les deux jours. »  Ces petits jeunes, impétueux, feu-follets, autant bourrés d'envie que de talent qui absorbent tout ce qui se présente et qui forcent parfois le trait jusqu'à la précipitation. Contre le Danemark, ce dimanche, certains ont été entraînés dans leur élan en oubliant parfois les consignes, faisant fi des petits détails qui peuvent faire basculer du bon côté, le sort d’une rencontre. « C’est vrai, ça me rappelle un peu le match qu’on avait perdu ici même (à Bercy en Golden League) avant justement l’Euro 2014, le Danemark s’était imposé également d’un but. Et c’était un match qui nous avait beaucoup servi. » On s’en rappelle nous aussi très bien. Les Bleus avaient couru pendant 60 minutes après le score et avaient été sacrément remués par des Danois qui se gargarisaient déjà d’organiser quelques jours plus tard la compétition officielle à la maison. Thierry Omeyer était encore convalescent après une opération au biceps et Jérôme Fernandez se remettait à peine d’une fracture à la main droite. « C’est vrai aussi, opine Guigouqu’on n’a plus un Daniel Narcisse capable de débloquer des situations délicates par son duel. Il va falloir qu’on s’adapte et je le répète qu'on se serve de toutes les expériences et de ce qu'on vient d'assimiler depuis le début du stage à Capbreton. » Danemark 2014… quatre saisons se sont écoulées et quelques (nombreux) visages ont changé. Et le sacre d’Herning a pris un léger coup de vieux ! Aux Français, jeunes et anciens de raviver la flamme.



Benjamin Afgour n’a pas fait son sac pour rien

Appelé en urgence samedi soir pour parer à toute éventualité après la blessure de Luka Karabatic, le pivot montpelliérain n’a pas mis longtemps à retrouver ses marques dans un contexte qu’il avait apprécié il y a six mois à l’occasion des derniers matches de qualification justement à l’Euro croate. Ce dimanche face au Danemark, il était inscrit sur la feuille et a même pu prendre pendant cinq petites minutes la température ambiante sur le parquet. L’ancien Dunkerquois a pleinement conscience des termes du contrat que Didier Dinart est décidé à lui faire signer. « La question est de savoir si on part à 16 ou à 17, précise l’entraîneur national. On doit tenir compte du bilan médical autour de Luka pour vraiment se prononcer, c’est ce qui explique l’arrivée de Benjamin Afgour. On est plus avancés que samedi soir, Luka souffre d’une grosse entorse à la cheville, aujourd’hui il boite, des examens complémentaires demain (lundi) donneront le temps de sa convalescence. A partir de là, il faudra prendre une décision entre la Fédération et son club car on fera les choses en toute intelligence. Ce que je peux dire, c’est qu’il ne commencera pas l’Euro mais il n’en est pas exclu. » Quid véritablement de Benjamin Afgour. Doit-il rajouter dans son bagage des vêtements chauds (pour la Croatie) ou se contenter du strict minimum et envisager un retour express dans l’Hérault ? « Déjà, l’équipe de France a toujours eu trois pivots… si Benjamin a été appelé, ce n’est pas pour qu’il rentre chez lui. Ça serait un manque de respect. Je sais que cela s’est déjà vu mais pas chez moi. Ceux qui ont procédé de cette façon, c’est leur problème. L’équipe et la cohésion du groupe passent avant tout. » Didier Dinart retrouvera les médias ce lundi en fin de matinée dans les salons d’un hôtel proche de Bercy et livrera la liste tant attendue.

EDF M: Michaël Guigou... à la force du bras ! 

Euro

dimanche 7 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 23 de lecture

Blessé depuis mardi à l'avant-bras, Michaël Guigou manquait au jeu de l'équipe de France. Il a choisi le jour où Bercy rendait hommage à ses potes Omeyer, Narcisse, Bertrand Gille, Fernandez et au coach Onesta pour faire sa réapparition sur le terrain. La France a perdu face au Danemark (28-29) mais le capitaine montpelliérain a tiré des enseignements positifs avant de se lancer dans une nouvelle campagne européenne, dès vendredi en Croatie.

par Yves MICHEL


Avec Nikola Karabatic, Michaël Guigou est au moins au nombre des sélections (il fêtait ce dimanche sa 250ème chez les Bleus) le dépositaire des clés de la maison France. De par sa carte de visite et de son devoir de transmission qu’il s’impose en direction de la jeune génération. Il est aussi le baromètre de l'équipe. La France a rarement conduit ses campagnes jusqu’au bout lorsque le capitaine montpelliérain était absent ou obligé de quitter ses partenaires en cours de compétition comme ce fut le cas durant le triste Euro serbe en 2012.

Sauf que mardi dernier, l’Aptésien d’origine s’est fait une belle frayeur. Pendant l’entraînement à la Kindaréna de Rouen, son élan l’a projeté un peu trop en avant et son bras gauche est allé violemment taper un des montants de la cage. « En fait, je me suis vite rassuré. J’ai senti tout de suite que cela n’allait pas être très grave, j’ai insisté pour voir s’il n’y avait pas une acromio ou un truc dans le genre, j’avais des bleus de partout, le bras avait bien gonflé mais bon, aujourd’hui, je suis serein. » Préservé jeudi contre la Norvège et samedi contre les Egyptiens, il a fait son retour ce dimanche face au Danemark. La douleur à l’avant-bras ayant complètement disparu. « Ca va beaucoup mieux… regarde… (il lève le bras et le tend en avant), le bandage a diminué et je ne suis pas sûr de jouer avec celui-là, vendredi. » Le message est clair. La phase de préparation est terminée, les tricolores passent en mode compétition. Avec comme 1er objectif, une entrée à ne pas louper vendredi face à la Norvège.

En Croatie, il entamera sa 6ème campagne européenne (depuis 2006 et un 1er succès en Suisse, il n’a raté que le bronze en Norvège en 2008). « Quand on évalue ce qu’on vient de faire, on voit surtout que l’investissement est le bon. C’est vrai, qu’avec des équipes comme le Danemark, la Norvège, la Suède qui progressent énormément, l’Euro sera difficile pour tout le monde. Donc on va se servir des trois matches qu’on a disputés pour améliorer ce qui a moins marché, pour surtout être prêt à livrer un gros combat. » Depuis son titre mondial de 2017, la France a perdu avec Thierry Omeyer et Daniel Narcisse, deux de ses cadres majeurs et le forfait de Ludovic Fabrégas combiné aux multiples défections sur le côté gauche de la base arrière a compliqué la situation. Reste à savoir si dans sa conception actuelle, cette équipe a les moyens de se sublimer. « Il y a eu beaucoup de changements, c’est sûr. Mais je pense que ces équipes là naissent durant des grandes compétitions ou même des grands moments. Je me souviens de l’Euro 2014 lorsque Didier n’était plus là (Dinart a pris sa retraite internationale après le Mondial espagnol 2013). A l’extérieur, tout le monde se lamentait. En défense, on s’en est quand même bien sorti. » Et pour ceux qui l’auraient oublié, les Tricolores que personne n’attendait à ce niveau, sont allés jusqu’à soulever le Graal en finale au nez et à la barbe des Danois, qui chez eux, subissaient un nouvel affront de la part de ses diables de Français !



Et Michaël Guigou sur un ton posé, voire paternaliste, de poursuivre… «On a perdu toute la génération 2001 et aujourd’hui on va s’appuyer sur des jeunes qui vont avoir pour la 1ère fois plus de responsabilités, ils ont déjà montré de belles choses, là il va falloir le faire tous les deux jours. »  Ces petits jeunes, impétueux, feu-follets, autant bourrés d'envie que de talent qui absorbent tout ce qui se présente et qui forcent parfois le trait jusqu'à la précipitation. Contre le Danemark, ce dimanche, certains ont été entraînés dans leur élan en oubliant parfois les consignes, faisant fi des petits détails qui peuvent faire basculer du bon côté, le sort d’une rencontre. « C’est vrai, ça me rappelle un peu le match qu’on avait perdu ici même (à Bercy en Golden League) avant justement l’Euro 2014, le Danemark s’était imposé également d’un but. Et c’était un match qui nous avait beaucoup servi. » On s’en rappelle nous aussi très bien. Les Bleus avaient couru pendant 60 minutes après le score et avaient été sacrément remués par des Danois qui se gargarisaient déjà d’organiser quelques jours plus tard la compétition officielle à la maison. Thierry Omeyer était encore convalescent après une opération au biceps et Jérôme Fernandez se remettait à peine d’une fracture à la main droite. « C’est vrai aussi, opine Guigouqu’on n’a plus un Daniel Narcisse capable de débloquer des situations délicates par son duel. Il va falloir qu’on s’adapte et je le répète qu'on se serve de toutes les expériences et de ce qu'on vient d'assimiler depuis le début du stage à Capbreton. » Danemark 2014… quatre saisons se sont écoulées et quelques (nombreux) visages ont changé. Et le sacre d’Herning a pris un léger coup de vieux ! Aux Français, jeunes et anciens de raviver la flamme.



Benjamin Afgour n’a pas fait son sac pour rien

Appelé en urgence samedi soir pour parer à toute éventualité après la blessure de Luka Karabatic, le pivot montpelliérain n’a pas mis longtemps à retrouver ses marques dans un contexte qu’il avait apprécié il y a six mois à l’occasion des derniers matches de qualification justement à l’Euro croate. Ce dimanche face au Danemark, il était inscrit sur la feuille et a même pu prendre pendant cinq petites minutes la température ambiante sur le parquet. L’ancien Dunkerquois a pleinement conscience des termes du contrat que Didier Dinart est décidé à lui faire signer. « La question est de savoir si on part à 16 ou à 17, précise l’entraîneur national. On doit tenir compte du bilan médical autour de Luka pour vraiment se prononcer, c’est ce qui explique l’arrivée de Benjamin Afgour. On est plus avancés que samedi soir, Luka souffre d’une grosse entorse à la cheville, aujourd’hui il boite, des examens complémentaires demain (lundi) donneront le temps de sa convalescence. A partir de là, il faudra prendre une décision entre la Fédération et son club car on fera les choses en toute intelligence. Ce que je peux dire, c’est qu’il ne commencera pas l’Euro mais il n’en est pas exclu. » Quid véritablement de Benjamin Afgour. Doit-il rajouter dans son bagage des vêtements chauds (pour la Croatie) ou se contenter du strict minimum et envisager un retour express dans l’Hérault ? « Déjà, l’équipe de France a toujours eu trois pivots… si Benjamin a été appelé, ce n’est pas pour qu’il rentre chez lui. Ça serait un manque de respect. Je sais que cela s’est déjà vu mais pas chez moi. Ceux qui ont procédé de cette façon, c’est leur problème. L’équipe et la cohésion du groupe passent avant tout. » Didier Dinart retrouvera les médias ce lundi en fin de matinée dans les salons d’un hôtel proche de Bercy et livrera la liste tant attendue.

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