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EURO M: Croatie - Serbie... une ouverture qui sent la poudre !

Euro

jeudi 11 janvier 2018 - © Yves Michel

 3 min 45 de lecture

La Croatie, le pays organisateur débute sa compétition en accueillant la Serbie. Un rendez-vous qui depuis des semaines alimente la chronique des médias des Balkans. Six ans après la mémorable demi-finale de l'Euro serbe qui s'était déroulée  à Belgrade dans une ambiance délétère, le souvenir est encore tenace.

par Yves MICHEL


C’est sous très haute surveillance que Split et les 12 000 spectateurs du Spaladium accueilleront ce vendredi à 20h30, le match Croatie-Serbie. Une opposition chargée de symboles à la fois sportifs et politiques dans une ambiance surchauffée. Le vainqueur pourra tirer profit de la bonne opération en s’ouvrant les portes du tour principal mais en imposant surtout sa suprématie nationale. On se souvient de la demi-finale de l’Euro 2012, disputée à Belgrade en Serbie avec des passions plus exacerbées puisque la résolution du conflit qui avait affectée les deux nations de l'ex-Yougoslavie était encore dans les mémoires. « Ce qui à l'époque, a rajouté à la tension, explique Andrej Golic, né en Bosnie et ancien champion du Monde avec la France en 2001, c’est que c’était une demi-finale avec derrière un billet pour une médaille. Ça change tout. Là, c’est un match du 1er tour, encore loin des finalités. Mais ça se joue à Split où le public est très chauvin, passionné. » En janvier 2012, cette demi-finale avait mobilisé près de 5000 représentants des forces de l’ordre, et malgré une forte assistance serbe, quelques incidents avaient été à déplorer.



Un Français avait vécu le contexte d’une drôle de manière. En compagnie de Nordine Lazaar (notre photo ci-dessus), Laurent Reveret était aux 1ères loges puisque le binôme avait été choisi pour arbitrer la rencontre. « Dès que la décision a été prise, raconte l’intéressé, nous avons été consignés dans nos chambres avec deux agents des forces spéciales pour assurer notre protection 24/24. Nous pensions que c’était très exagéré mais quand le lendemain, on est arrivé à la salle, on a tout de suite réalisé ce que ce match pouvait représenter pour le pays hôte. Même dans les couloirs, il y avait des policiers hautement armés. Aux hymnes, je n’ai pas entendu celui de la Croatie, tant il y avait du bruit et des sifflets. »  Zarko Sesum, l’arrière de Göppingen qui est encore aujourd'hui dans le groupe serbe, ne peut pas avoir oublier, lui qui a pris un projectile (une fléchette) qui a failli lui couter l’œil. Le match est arrivé à son terme (succès de la Serbie 26-22) et la paire arbitrale était bien rassurée. « Au final, avec le succès serbe, poursuit le Français, les regards ont changé et on a eu droit à une ovation et quelques bières offertes. Mais par moments, on a eu peur et à la fin, au retour dans le vestiaire, toujours sous bonne escorte, on a craqué en pleurant comme des madeleines. C’est à la fois le pire et le plus marquant de mes souvenirs d'arbitre.» Six ans après, les paramètres ont changé. Le niveau sportif de la Serbie s’est encore un peu plus dégradé.



La Croatie est légitimement donnée favorite de ce match, de son groupe et de l’épreuve. Et pour mettre tous les atouts de leur côté, les dirigeants de la Fédération ont rappelé le gourou de la période dorée, Lino Cervar (photo ci-dessus). « Ce qui est fou c’est que l’équipe sur ses récentes participations n’était pas à la rue (3ème de l’Euro polonais, 4ème du Mondial français et médaille de bronze ratée d’un but), insiste André Golic. Mais les Croates sont persuadés que seul Cervar est capable de supporter et de faire supporter la pression, l’attente de tout un peuple. Ils l’ont refait venir en le rendant indispensable. » Et l’entraîneur de 67 ans a eu carte blanche. Il s’est entouré d’une armée d’assistants, a rappelé la légende Ivano Balic comme directeur technique ( !) et sur la liste des 16 joueurs, sept d’entre eux tous trentenaires et même au-delà,  faisaient déjà partie de sa garde rapprochée au Mondial 2009. L’ancien parisien Igor Vori (photo ci-dessous) bat tous les records, il était déjà là en 2003 au Portugal lorsque Cervar a remporté son 1er titre mondial ! Le "gamin" n’avait pas encore 23 ans mais culminait déjà, à plus de 2 m.




         LE TOUR PRELIMINAIRE DE LA 13ème EDITION DE L'EURO CROATE



Groupe A                                                   Groupe B

Groupe C                                                    Groupe D

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La Croatie, le pays organisateur débute sa compétition en accueillant la Serbie. Un rendez-vous qui depuis des semaines alimente la chronique des médias des Balkans. Six ans après la mémorable demi-finale de l'Euro serbe qui s'était déroulée  à Belgrade dans une ambiance délétère, le souvenir est encore tenace.

par Yves MICHEL


C’est sous très haute surveillance que Split et les 12 000 spectateurs du Spaladium accueilleront ce vendredi à 20h30, le match Croatie-Serbie. Une opposition chargée de symboles à la fois sportifs et politiques dans une ambiance surchauffée. Le vainqueur pourra tirer profit de la bonne opération en s’ouvrant les portes du tour principal mais en imposant surtout sa suprématie nationale. On se souvient de la demi-finale de l’Euro 2012, disputée à Belgrade en Serbie avec des passions plus exacerbées puisque la résolution du conflit qui avait affectée les deux nations de l'ex-Yougoslavie était encore dans les mémoires. « Ce qui à l'époque, a rajouté à la tension, explique Andrej Golic, né en Bosnie et ancien champion du Monde avec la France en 2001, c’est que c’était une demi-finale avec derrière un billet pour une médaille. Ça change tout. Là, c’est un match du 1er tour, encore loin des finalités. Mais ça se joue à Split où le public est très chauvin, passionné. » En janvier 2012, cette demi-finale avait mobilisé près de 5000 représentants des forces de l’ordre, et malgré une forte assistance serbe, quelques incidents avaient été à déplorer.



Un Français avait vécu le contexte d’une drôle de manière. En compagnie de Nordine Lazaar (notre photo ci-dessus), Laurent Reveret était aux 1ères loges puisque le binôme avait été choisi pour arbitrer la rencontre. « Dès que la décision a été prise, raconte l’intéressé, nous avons été consignés dans nos chambres avec deux agents des forces spéciales pour assurer notre protection 24/24. Nous pensions que c’était très exagéré mais quand le lendemain, on est arrivé à la salle, on a tout de suite réalisé ce que ce match pouvait représenter pour le pays hôte. Même dans les couloirs, il y avait des policiers hautement armés. Aux hymnes, je n’ai pas entendu celui de la Croatie, tant il y avait du bruit et des sifflets. »  Zarko Sesum, l’arrière de Göppingen qui est encore aujourd'hui dans le groupe serbe, ne peut pas avoir oublier, lui qui a pris un projectile (une fléchette) qui a failli lui couter l’œil. Le match est arrivé à son terme (succès de la Serbie 26-22) et la paire arbitrale était bien rassurée. « Au final, avec le succès serbe, poursuit le Français, les regards ont changé et on a eu droit à une ovation et quelques bières offertes. Mais par moments, on a eu peur et à la fin, au retour dans le vestiaire, toujours sous bonne escorte, on a craqué en pleurant comme des madeleines. C’est à la fois le pire et le plus marquant de mes souvenirs d'arbitre.» Six ans après, les paramètres ont changé. Le niveau sportif de la Serbie s’est encore un peu plus dégradé.



La Croatie est légitimement donnée favorite de ce match, de son groupe et de l’épreuve. Et pour mettre tous les atouts de leur côté, les dirigeants de la Fédération ont rappelé le gourou de la période dorée, Lino Cervar (photo ci-dessus). « Ce qui est fou c’est que l’équipe sur ses récentes participations n’était pas à la rue (3ème de l’Euro polonais, 4ème du Mondial français et médaille de bronze ratée d’un but), insiste André Golic. Mais les Croates sont persuadés que seul Cervar est capable de supporter et de faire supporter la pression, l’attente de tout un peuple. Ils l’ont refait venir en le rendant indispensable. » Et l’entraîneur de 67 ans a eu carte blanche. Il s’est entouré d’une armée d’assistants, a rappelé la légende Ivano Balic comme directeur technique ( !) et sur la liste des 16 joueurs, sept d’entre eux tous trentenaires et même au-delà,  faisaient déjà partie de sa garde rapprochée au Mondial 2009. L’ancien parisien Igor Vori (photo ci-dessous) bat tous les records, il était déjà là en 2003 au Portugal lorsque Cervar a remporté son 1er titre mondial ! Le "gamin" n’avait pas encore 23 ans mais culminait déjà, à plus de 2 m.




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