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EURO M: Sa majesté entre en piste... l'Allemagne attendue

Euro

samedi 13 janvier 2018 - © Yves Michel

 4 min 28 de lecture

Tenante du titre continental, l'Allemagne figure parmi les favoris de la compétition. Dans un groupe où seule la Slovénie, même décimée représente un danger réel, la Mannschaft arrive au complet avec à sa tête, un nouvel entraîneur, Christian Prokop qui aura la rude tâche de faire oublier, Dagur Sigurdsson, le mentor des champions d'Europe.

par Yves MICHEL

L’Allemagne est dépositaire d’une mission. Elle va tenter ce qu’en son temps, la Suède a réussi à faire à trois reprises (1998, 2000, 2002), conserver pour la 2ème fois consécutive le titre de champion d’Europe. Il y a deux ans, la Mannschaft se hissait un peu à la surprise générale sur la plus haute marche du podium polonais. Elle avait bravé les secousses et surmonté tous les vents contraires qui auraient pu la freiner. A commencer par les forfaits qui s’étaient entassés à l’approche de la compétition. Sans ses ailiers Gensheimer et Groetzki et le pivot Wiencek, soit son trio majeur de la base avant, rejoints à l’infirmerie par Drux l’arrière gauche et l’autre ailier Allendorf, elle avait démarré la campagne, amoindrie. L’entraîneur de l’époque, Sigurdsson avait trouvé la bonne alchimie pour aligner un ensemble… présentable. Sauf qu’au soir de la confrontation face à la Russie (avant dernier match du tour principal), l’Islandais avait du garder son flegme légendaire, apprenant que Weinhold et Dissinger blessés, devaient quitter le groupe. «Les doutes auraient pu s'installer, conçoit François Xavier Houlet, spécialiste du handball d'outre Rhin et consultant beIN Sports, sauf qu'on avait à faire à des joueurs déjà solides, qui n'évoluaient pas forcément dans les plus grands clubs allemands mais qui avaient du temps de jeu. Au début de l'Euro, j'avais testé les connaissances de quelques experts de différents pays en leur demandant de me citer le nom de cinq joueurs allemands. Très peu avaient été capables de le faire.» Et ce sont justement des quasi inconnus, Kühn et Hafner que le technicien va appeler dans une équipe affichant allégrement 24 ans et demi de moyenne d’âge. La suite, on la connait, les Allemands ont donné à l'Espagne en finale, une belle leçon de réalisme.

Deux ans sont donc passés et la Mannschaft est restée sur les effluves de son titre continental. Sortie par la France en demi-finale des JO puis par le Qatar en 8èmes du dernier Mondial, à chaque fois d’un but d’écart, elle n’a pu confirmer sa bonne tenue en Pologne. D’autant que les tauliers étaient revenus. Entre temps, le mentor Sigurdsson a quitté la maison pour aller s’occuper des Japonais qui en 2020 organisent les Jeux. Markus Baur avait été pressenti pour lui succéder mais c'est le nom de Christian Prokop (photo ci-dessus) qui est sorti du chapeau en mars 2017.

Si de l'extérieur, le technicien a plutôt l'apparence du playboy bronzé toujours tiré aux quatre épingles, la coiffure gominée, son obsession de ne rien laisser au hasard marque tous ceux qui le côtoient. Né en 1978 en Allemagne de l’est, son palmarès de joueur a vite tourné court, de graves problèmes au genou gauche le contraignant à renoncer à seulement 22 ans. Dès lors, sa passion pour le hand va s'exprimer comme entraîneur. Dix ans plus tard, il se retrouve aux commandes de Leipzig en 2ème division. Les progrès sont fulgurants et l'équipe accède au plus niveau dès 2015. 11ème de Bundesliga la 1ère saison, 8ème en juin dernier, le technicien avait encore une année à honorer avant de prendre en main la Mannschaft. La Fédération Allemande a très rapidement franchi l'obstacle en mettant près de 400 000 euros sur la table pour racheter son contrat.

Deux objectifs ont d’ores et déjà été fixés:  le Mondial organisé conjointement avec le Danemark en 2019 et les JO au Japon, l’année suivante. Mais une performance en Croatie serait la bienvenue. Pour cela, Prokop dont ce sera le baptême du feu et qui manque d’expérience à ce niveau, devra trouver les bons schémas pour écarter le Monténégro, la Slovénie et la Macédoine. Ce qui est largement à la portée des joueurs d’outre Rhin d’autant que l’adversaire slovène réputé le plus coriace du groupe, a du faire face à une série de pépins médicaux. Pour tout un peuple, Il est inconcevable que l’Allemagne ne soit pas au tour suivant. Elle devra alors croiser avec un groupe où le Danemark, l’Espagne et la Hongrie font figure de favoris, à côté d'une République Tchèque moins bien armée.

Mikkel Hansen à la recherche du chat noir

La nouvelle année ne débute pas très bien pour Mikkel Hansen. Après une préparation contrariée par des problèmes au genou, les malheurs ont continué à son arrivée en Croatie. Lors d’une séance d’entraînement, l’arrière du PSG et Hans Lindberg se sont télescopés. “Mikki” a été touché à la pommette et l’ailier à l’arcade sourcillère. Plus de peur que de mal comme l'explique le médecin de la sélection au quotidien "Ekstrabladet". « Il n'y a pas de commotion cérébrale, ni pour l'un, ni pour l'autre, simplement une belle frayeur car Lindberg saignait abondamment.» L'ailier berlinois a hérité de deux points de suture et Mikkel Hansen, d'un beau pansement cicatrisant sur la joue, l'œil droit des deux Danois a quel que peu bleui. Ce vendredi, cette péripétie appartenait déjà au passé, les deux tiendront leur place aujourd'hui, pour le 1er rendez-vous de l’Euro face à la Hongrie.

EURO M: Sa majesté entre en piste... l'Allemagne attendue  

Euro

samedi 13 janvier 2018 - © Yves Michel

 4 min 28 de lecture

Tenante du titre continental, l'Allemagne figure parmi les favoris de la compétition. Dans un groupe où seule la Slovénie, même décimée représente un danger réel, la Mannschaft arrive au complet avec à sa tête, un nouvel entraîneur, Christian Prokop qui aura la rude tâche de faire oublier, Dagur Sigurdsson, le mentor des champions d'Europe.

par Yves MICHEL

L’Allemagne est dépositaire d’une mission. Elle va tenter ce qu’en son temps, la Suède a réussi à faire à trois reprises (1998, 2000, 2002), conserver pour la 2ème fois consécutive le titre de champion d’Europe. Il y a deux ans, la Mannschaft se hissait un peu à la surprise générale sur la plus haute marche du podium polonais. Elle avait bravé les secousses et surmonté tous les vents contraires qui auraient pu la freiner. A commencer par les forfaits qui s’étaient entassés à l’approche de la compétition. Sans ses ailiers Gensheimer et Groetzki et le pivot Wiencek, soit son trio majeur de la base avant, rejoints à l’infirmerie par Drux l’arrière gauche et l’autre ailier Allendorf, elle avait démarré la campagne, amoindrie. L’entraîneur de l’époque, Sigurdsson avait trouvé la bonne alchimie pour aligner un ensemble… présentable. Sauf qu’au soir de la confrontation face à la Russie (avant dernier match du tour principal), l’Islandais avait du garder son flegme légendaire, apprenant que Weinhold et Dissinger blessés, devaient quitter le groupe. «Les doutes auraient pu s'installer, conçoit François Xavier Houlet, spécialiste du handball d'outre Rhin et consultant beIN Sports, sauf qu'on avait à faire à des joueurs déjà solides, qui n'évoluaient pas forcément dans les plus grands clubs allemands mais qui avaient du temps de jeu. Au début de l'Euro, j'avais testé les connaissances de quelques experts de différents pays en leur demandant de me citer le nom de cinq joueurs allemands. Très peu avaient été capables de le faire.» Et ce sont justement des quasi inconnus, Kühn et Hafner que le technicien va appeler dans une équipe affichant allégrement 24 ans et demi de moyenne d’âge. La suite, on la connait, les Allemands ont donné à l'Espagne en finale, une belle leçon de réalisme.

Deux ans sont donc passés et la Mannschaft est restée sur les effluves de son titre continental. Sortie par la France en demi-finale des JO puis par le Qatar en 8èmes du dernier Mondial, à chaque fois d’un but d’écart, elle n’a pu confirmer sa bonne tenue en Pologne. D’autant que les tauliers étaient revenus. Entre temps, le mentor Sigurdsson a quitté la maison pour aller s’occuper des Japonais qui en 2020 organisent les Jeux. Markus Baur avait été pressenti pour lui succéder mais c'est le nom de Christian Prokop (photo ci-dessus) qui est sorti du chapeau en mars 2017.

Si de l'extérieur, le technicien a plutôt l'apparence du playboy bronzé toujours tiré aux quatre épingles, la coiffure gominée, son obsession de ne rien laisser au hasard marque tous ceux qui le côtoient. Né en 1978 en Allemagne de l’est, son palmarès de joueur a vite tourné court, de graves problèmes au genou gauche le contraignant à renoncer à seulement 22 ans. Dès lors, sa passion pour le hand va s'exprimer comme entraîneur. Dix ans plus tard, il se retrouve aux commandes de Leipzig en 2ème division. Les progrès sont fulgurants et l'équipe accède au plus niveau dès 2015. 11ème de Bundesliga la 1ère saison, 8ème en juin dernier, le technicien avait encore une année à honorer avant de prendre en main la Mannschaft. La Fédération Allemande a très rapidement franchi l'obstacle en mettant près de 400 000 euros sur la table pour racheter son contrat.

Deux objectifs ont d’ores et déjà été fixés:  le Mondial organisé conjointement avec le Danemark en 2019 et les JO au Japon, l’année suivante. Mais une performance en Croatie serait la bienvenue. Pour cela, Prokop dont ce sera le baptême du feu et qui manque d’expérience à ce niveau, devra trouver les bons schémas pour écarter le Monténégro, la Slovénie et la Macédoine. Ce qui est largement à la portée des joueurs d’outre Rhin d’autant que l’adversaire slovène réputé le plus coriace du groupe, a du faire face à une série de pépins médicaux. Pour tout un peuple, Il est inconcevable que l’Allemagne ne soit pas au tour suivant. Elle devra alors croiser avec un groupe où le Danemark, l’Espagne et la Hongrie font figure de favoris, à côté d'une République Tchèque moins bien armée.

Mikkel Hansen à la recherche du chat noir

La nouvelle année ne débute pas très bien pour Mikkel Hansen. Après une préparation contrariée par des problèmes au genou, les malheurs ont continué à son arrivée en Croatie. Lors d’une séance d’entraînement, l’arrière du PSG et Hans Lindberg se sont télescopés. “Mikki” a été touché à la pommette et l’ailier à l’arcade sourcillère. Plus de peur que de mal comme l'explique le médecin de la sélection au quotidien "Ekstrabladet". « Il n'y a pas de commotion cérébrale, ni pour l'un, ni pour l'autre, simplement une belle frayeur car Lindberg saignait abondamment.» L'ailier berlinois a hérité de deux points de suture et Mikkel Hansen, d'un beau pansement cicatrisant sur la joue, l'œil droit des deux Danois a quel que peu bleui. Ce vendredi, cette péripétie appartenait déjà au passé, les deux tiendront leur place aujourd'hui, pour le 1er rendez-vous de l’Euro face à la Hongrie.

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