Le club de Loire-Atlantique a engagé, pour les deux prochaines saisons, Paule Baudouin, Camille Ayglon-Saurina et Catherine Gabriel. Trois internationales françaises, dont deux championnes du monde. Le futur effectif de Frédéric Bougeant aura de l'allure.
Nantes n’a pas frappé un grand coup ce lundi. Il en a donné trois, envoyant un message fort au reste du plateau. Il met les grands moyens afin de poursuivre sa croissance, régulière depuis quasiment une décennie. « La volonté du club est de franchir une étape, nous confirme Arnaud Ponroy, le président ligérien. La première était de passer de la N1 à la D1 (deux accessions en trois saisons). La deuxième nous a permis de nous installer en LFH. La troisième est de s’installer dans le haut du classement. »
Le projet s’inspire librement de celui des confrères du « H ». Chez les filles, le changement de cycle passe aussi par le recrutement de grands noms. Quelques semaines après avoir convaincu Frédéric Bougeant de revenir coacher en France, l'actuel cinquième de Première division (8 victoires, 6 défaites) a annoncé les signatures, pour deux saisons, de Paule Baudouin, l’ailière gauche de Fleury-les-Aubrais (33 ans, 208 sélections, photo ci-dessus), Camille Ayglon-Saurina, l’arrière droit du CSM Bucarest (32 ans, 246 capes, photo de tête) et Catherine Gabriel, la gardienne de Besançon (23 ans, 3 sélections, photo du bas). Cette dernière dispose d’une troisième saison optionnelle. Avec Blandine Dancette et Kalidiatou Niakaté, quatre championnes du monde (*) évolueront en bords de Loire à la rentrée.
« On est allé chercher des joueuses expérimentées, qui connaissent le championnat de France, et qui ne tremblent pas dans les moments-clés, explique Ponroy. On voit que Nantes, malgré un effectif de qualité, a beaucoup de mal à gagner des matches à enjeu. On perd à Brest il y a deux semaines (29-22), contre Nice le week-end dernier (22-26)… On n’est pas encore dans l’état d’esprit d’une équipe difficile à manœuvrer. » D’où l’intérêt de s’adjoindre les services de battantes, de forts caractères.
Si le retour d'Ayglon s’inscrit dans le mouvement général de rapatriement des Bleues au pays, dans l'optique de l’Euro à domicile (Lacrabère à Fleury, Dembélé à Toulon, peut-être Niombla), l’arrivée de Catherine Gabriel, formée dans le Doubs, répond à une logique d'émancipation. « C’est une joueuse excessivement talentueuse, qui a toute sa carrière devant elle, encense le dirigeant. Son association sera riche » avec Armelle Attingré. Gervaise Pierson (7 sélections) n'est pas perdante dans l'affaire : en fin de semaine dernière, la gardienne s'était liée avec... Besançon.
La campagne de recrutement du NLA démarre donc très fort. Elle n’en restera sûrement pas là. Deux arrières sont maintenant dans le viseur de l’impétrant de Loire-Atlantique.
(*) Catherine Gabriel était la gardienne réserviste des Bleues en Allemagne, le mois dernier. Elle n’est jamais entrée en jeu pendant le Mondial.