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EURO M: Vid Kavticnik: "Il fallait réagir !"

Euro

mercredi 17 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 56 de lecture

Allaient-ils se relever et surmonter la déception qui les avait terrassés deux jours auparavant en partageant les points avec l'Allemagne. Pour continuer l'aventure dans cet Euro, les Slovènes se devaient de battre le Monténégro. Ils l'ont fait en y mettant de la détermination mais aussi beaucoup de cœur. A l'image du Montpelliérain Vid Kavticnik, capitaine courage qui a su trouver les mots pour remotiver les plus affectés de ses partenaires. Désormais, la Slovénie se sent pousser des ailes. Alors que l'Allemagne ne convainc toujours pas.

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb


Lundi dernier, sur le coup de 22h, Vid Kavitnick avait mis du temps à quitter la Zagreb Arena. Sonné, meurtri par ce qui venait de se passer. L'euphorie de courte durée de la victoire sur l'Allemagne après le but de Janc, les tergiversations des arbitres plantés devant la vidéo, une attente interminable... et d'un coup, le monde qui s'écroule. Le rouge pour Blagotinsek, le pénalty en faveur de la Mannschaft et ce point que les Slovènes ont eu le sentiment de s'être faits voler. Le gaucher de Montpellier n'a même pas eu la force de crier à l'injustice, la résignation ayant sur le moment largement pris le dessus. Et puis la colère passée, il a décidé de garder la tête froide et d'aller de l'avant. « C’était indispensable de se relever mais il y avait aussi beaucoup de choses à évacuer. Humainement, ce qui s'est passé, c'était dur à supporter. Ce n’était pas évident de se reconcentrer avec toute l’agitation autour de nous. On a essayé de ne penser qu’au handball et justement, de ne pas s’occuper de l’environnement. Sur les deux 1ers matches, on avait bien joué mais on n'avait pas gagné. Il fallait réagir.» Une réaction qui pourtant va mettre du temps à se dessiner. Le Monténégro qui pouvait lui aussi rafler un billet pour le tour principal, n'avait pas l'intention de se laisser marcher dessus. Et le jeu dans les 1ères minutes de cet ultime face-à-face va rester haché et surtout entaché d'irrégularités, les 1 contre 1 étant systématiquement châtiés. 



Rien ne se décantait. Personne n'avait pris l'ascendant et les maladresses s'enchaînaient. « Je ne pense pas que c'est à cause de la pression. Nous sommes des joueurs professionnels et je peux l'assurer, le match de l'Allemagne était derrière nous. On sait surmonter tous les obstacles même les plus inhabituels. En capitaine, je devais donner l'exemple, j'ai essayé de calmer tout le monde mais il fallait surtout qu'on reste solidaire.» Pourtant, dans un match où les poètes n'avaient pas droit au chapitre, les Slovènes ont cru un instant que le sort s'acharnait. A la 23ème minute, un des deux arbitres croates arrêtait la partie et passait derrière les tables de marque pour consulter... la vidéo ! Cette fois, à la lecture des images, la décision était immédiate. Coupable d'un geste répréhensible, l'arrière Potocnik écopait d'un carton rouge. Cette nouvelle péripétie ne va avoir aucune incidence sur le moral de ses partenaires qui vont rallier la pause avec une longueur d'avance (13-14). L'entame du second acte sera bien meilleur et comme un symbole, c'est Blagotinsek, le fautif de lundi qui allait se signaler en inscrivant en cinq minutes, trois buts très importants (15-18 à la 37ème). Les Monténégrins accusaient le coup. Ils ne vont marquer qu'à cinq reprises au cours de cette 2ème mi-temps, le Tremblaysien Sevaljevic étant un des rares avec le gominé, cheveux en arrière Lipovina (photo ci-dessus), à sortir la tête hors de l'eau. La faute aussi à une défense slovène retrouvée et au gardien Lesjak qui dans les moments clé, va s'illustrer. La Slovénie allait définitivement prendre le large avec un Marguc intenable sur son aile et un Mackovsek bien au dessus du souvenir qu'il avait laissé lors de son passage à Montpellier.


                                               Urban Lesjak... gardien du temple slovène 

La victoire est belle, nette et sans bavure (19-28), elle offre surtout le droit de déménager vers Varazdin pour y disputer le tour suivant. « Je suis à la fois content et très fier de ce que les gars ont fait, appuie "Vidko". Je suis heureux pour nos supporters, il y a 6 à 7000 personnes qui nous suivent depuis le début et ça nous motive et on ne les remerciera jamais assez. Et j’espère qu’on va aller le plus loin possible en prenant du plaisir. » La suite s'écrira en compagnie des deux autres qualifiés du groupe C, l'Allemagne et la Macédoine (qui ce mercredi, se sont neutralisés, 25 partout) mais aussi avec l'Espagne, le Danemark et la République Tchèque, la Hongrie elle, restant sur le carreau. « On ne part qu’avec un point mais il faut y croire. Il faut gagner tous les matches et ensuite, on verra. Seule la Macédoine a 3 points, les autres avec 2. Au Mondial en France, personne ne nous attendait, on a eu ensuite des blessés mais on a montré qu’on pouvait élever notre jeu notamment contre l’Allemagne. Il n’y a pas de raison à avoir un complexe face à ceux qu’on va rencontrer. » Dans un ensemble rajeuni depuis deux ans par Vujovic avec les arrivées de Janc, Verdinek, Suholeznik et Henigman (qui blessé, a dû quitter le groupe avant le match contre l’Allemagne), Vid Kavticnik est avec Marko Besjak et Mateuz Skok, le plus ancien de la troupe. Le plus ancien mais pas le plus résigné. «A 31 ans, je ne suis quand même pas un vétéran ! (rires). Je me sens très jeune avec ces garçons-là. J’espère que je vais pouvoir encore les aider un petit moment. » Le rendez-vous est d’ores et déjà pris. Le barbu au crâne dégarni aimerait retarder le plus possible son retour vers Montpellier. Tout simplement pour revenir à Zagreb et retrouver pourquoi pas les Français, en demi-finale de l’Euro. Ainsi, un an après le Mondial, l'histoire se répèterait.  

Le diaporama de Monténégro - Slovénie par Yves MICHEL


L'Allemagne continue de patauger

A présenter un visage aussi peu encourageant, on peut se demander où va l'Allemagne ? En tout cas, cette équipe-là présente en Croatie, avec pourtant tous ses cadres offre de moins bonnes garanties que celle qui avait été recomposée suite à une avalanche de blessures, il y a deux ans en Pologne. La Mannschaft miraculée de son duel avec les Slovènes deux jours plus tôt, a d'entrée subi le jeu à 7 prôné par Raul Gonzalez, l'entraîneur des Macédoniens et l'été prochain, celui du PSG. Et puis Prokop, son vis-à-vis allemand, comme marqué par un éclair foudroyant, a eu la bonne idée de lancer Finn Lemke pour muscler et grandir sa défense. Le géant (2.10 m) de Melsungen, écarté de la liste des 16 puis rappelé mardi, a trouvé tout de suite ses marques. Si bien qu'après 22 minutes, les Allemands sous l'impulsion de l'inattendu Wiencek qui se découvrait là des ailes de buteur, vont virer en tête (10-7). Mais il y a bien longtemps que les gars d'outre-Rhin n'impressionnent plus personne et les Macédoniens dans le sillage d'un phénoménal Dejean Manaskov et de Borko Ristovski en réussite dans ses cages, ont répliqué... pour reprendre la tête en début de seconde période (13-14) et accentuer leur avance par le Nantais Kiril Lazarov (16-19). Les Allemands vont réagir, donner l'impression de tenir le résultat, sans pouvoir distancer un adversaire bien trop collant à leur goût. Il restait à peine une minute, Silvio Heinevetter avait à maintes reprises entretenu l'espoir (comme ce duel gagné à 6 m face à Stoïlov) mais cette fois, ne pouvait rien faire. Le longiligne Filip Taleski trompant la vigilance du portier de la Mannschaft et donnant à la Macédoine, l'occasion d'arracher le match nul (25-25), de prendre la tête du groupe et surtout d'aborder le tour principal en étant la seule à avoir 3 points. Uwe Gensheimer et ses partenaires n'ont certes pas dit leur dernier mot mais ils devront élever leur niveau de jeu, être certainement plus rigoureux, s'ils ne veulent pas aller au devant de quelques mésaventures. 

Le diaporama de Allemagne - Macédoine par Yves MICHEL

EURO M: Vid Kavticnik: "Il fallait réagir !" 

Euro

mercredi 17 janvier 2018 - © Yves Michel

 6 min 56 de lecture

Allaient-ils se relever et surmonter la déception qui les avait terrassés deux jours auparavant en partageant les points avec l'Allemagne. Pour continuer l'aventure dans cet Euro, les Slovènes se devaient de battre le Monténégro. Ils l'ont fait en y mettant de la détermination mais aussi beaucoup de cœur. A l'image du Montpelliérain Vid Kavticnik, capitaine courage qui a su trouver les mots pour remotiver les plus affectés de ses partenaires. Désormais, la Slovénie se sent pousser des ailes. Alors que l'Allemagne ne convainc toujours pas.

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb


Lundi dernier, sur le coup de 22h, Vid Kavitnick avait mis du temps à quitter la Zagreb Arena. Sonné, meurtri par ce qui venait de se passer. L'euphorie de courte durée de la victoire sur l'Allemagne après le but de Janc, les tergiversations des arbitres plantés devant la vidéo, une attente interminable... et d'un coup, le monde qui s'écroule. Le rouge pour Blagotinsek, le pénalty en faveur de la Mannschaft et ce point que les Slovènes ont eu le sentiment de s'être faits voler. Le gaucher de Montpellier n'a même pas eu la force de crier à l'injustice, la résignation ayant sur le moment largement pris le dessus. Et puis la colère passée, il a décidé de garder la tête froide et d'aller de l'avant. « C’était indispensable de se relever mais il y avait aussi beaucoup de choses à évacuer. Humainement, ce qui s'est passé, c'était dur à supporter. Ce n’était pas évident de se reconcentrer avec toute l’agitation autour de nous. On a essayé de ne penser qu’au handball et justement, de ne pas s’occuper de l’environnement. Sur les deux 1ers matches, on avait bien joué mais on n'avait pas gagné. Il fallait réagir.» Une réaction qui pourtant va mettre du temps à se dessiner. Le Monténégro qui pouvait lui aussi rafler un billet pour le tour principal, n'avait pas l'intention de se laisser marcher dessus. Et le jeu dans les 1ères minutes de cet ultime face-à-face va rester haché et surtout entaché d'irrégularités, les 1 contre 1 étant systématiquement châtiés. 



Rien ne se décantait. Personne n'avait pris l'ascendant et les maladresses s'enchaînaient. « Je ne pense pas que c'est à cause de la pression. Nous sommes des joueurs professionnels et je peux l'assurer, le match de l'Allemagne était derrière nous. On sait surmonter tous les obstacles même les plus inhabituels. En capitaine, je devais donner l'exemple, j'ai essayé de calmer tout le monde mais il fallait surtout qu'on reste solidaire.» Pourtant, dans un match où les poètes n'avaient pas droit au chapitre, les Slovènes ont cru un instant que le sort s'acharnait. A la 23ème minute, un des deux arbitres croates arrêtait la partie et passait derrière les tables de marque pour consulter... la vidéo ! Cette fois, à la lecture des images, la décision était immédiate. Coupable d'un geste répréhensible, l'arrière Potocnik écopait d'un carton rouge. Cette nouvelle péripétie ne va avoir aucune incidence sur le moral de ses partenaires qui vont rallier la pause avec une longueur d'avance (13-14). L'entame du second acte sera bien meilleur et comme un symbole, c'est Blagotinsek, le fautif de lundi qui allait se signaler en inscrivant en cinq minutes, trois buts très importants (15-18 à la 37ème). Les Monténégrins accusaient le coup. Ils ne vont marquer qu'à cinq reprises au cours de cette 2ème mi-temps, le Tremblaysien Sevaljevic étant un des rares avec le gominé, cheveux en arrière Lipovina (photo ci-dessus), à sortir la tête hors de l'eau. La faute aussi à une défense slovène retrouvée et au gardien Lesjak qui dans les moments clé, va s'illustrer. La Slovénie allait définitivement prendre le large avec un Marguc intenable sur son aile et un Mackovsek bien au dessus du souvenir qu'il avait laissé lors de son passage à Montpellier.


                                               Urban Lesjak... gardien du temple slovène 

La victoire est belle, nette et sans bavure (19-28), elle offre surtout le droit de déménager vers Varazdin pour y disputer le tour suivant. « Je suis à la fois content et très fier de ce que les gars ont fait, appuie "Vidko". Je suis heureux pour nos supporters, il y a 6 à 7000 personnes qui nous suivent depuis le début et ça nous motive et on ne les remerciera jamais assez. Et j’espère qu’on va aller le plus loin possible en prenant du plaisir. » La suite s'écrira en compagnie des deux autres qualifiés du groupe C, l'Allemagne et la Macédoine (qui ce mercredi, se sont neutralisés, 25 partout) mais aussi avec l'Espagne, le Danemark et la République Tchèque, la Hongrie elle, restant sur le carreau. « On ne part qu’avec un point mais il faut y croire. Il faut gagner tous les matches et ensuite, on verra. Seule la Macédoine a 3 points, les autres avec 2. Au Mondial en France, personne ne nous attendait, on a eu ensuite des blessés mais on a montré qu’on pouvait élever notre jeu notamment contre l’Allemagne. Il n’y a pas de raison à avoir un complexe face à ceux qu’on va rencontrer. » Dans un ensemble rajeuni depuis deux ans par Vujovic avec les arrivées de Janc, Verdinek, Suholeznik et Henigman (qui blessé, a dû quitter le groupe avant le match contre l’Allemagne), Vid Kavticnik est avec Marko Besjak et Mateuz Skok, le plus ancien de la troupe. Le plus ancien mais pas le plus résigné. «A 31 ans, je ne suis quand même pas un vétéran ! (rires). Je me sens très jeune avec ces garçons-là. J’espère que je vais pouvoir encore les aider un petit moment. » Le rendez-vous est d’ores et déjà pris. Le barbu au crâne dégarni aimerait retarder le plus possible son retour vers Montpellier. Tout simplement pour revenir à Zagreb et retrouver pourquoi pas les Français, en demi-finale de l’Euro. Ainsi, un an après le Mondial, l'histoire se répèterait.  

Le diaporama de Monténégro - Slovénie par Yves MICHEL


L'Allemagne continue de patauger

A présenter un visage aussi peu encourageant, on peut se demander où va l'Allemagne ? En tout cas, cette équipe-là présente en Croatie, avec pourtant tous ses cadres offre de moins bonnes garanties que celle qui avait été recomposée suite à une avalanche de blessures, il y a deux ans en Pologne. La Mannschaft miraculée de son duel avec les Slovènes deux jours plus tôt, a d'entrée subi le jeu à 7 prôné par Raul Gonzalez, l'entraîneur des Macédoniens et l'été prochain, celui du PSG. Et puis Prokop, son vis-à-vis allemand, comme marqué par un éclair foudroyant, a eu la bonne idée de lancer Finn Lemke pour muscler et grandir sa défense. Le géant (2.10 m) de Melsungen, écarté de la liste des 16 puis rappelé mardi, a trouvé tout de suite ses marques. Si bien qu'après 22 minutes, les Allemands sous l'impulsion de l'inattendu Wiencek qui se découvrait là des ailes de buteur, vont virer en tête (10-7). Mais il y a bien longtemps que les gars d'outre-Rhin n'impressionnent plus personne et les Macédoniens dans le sillage d'un phénoménal Dejean Manaskov et de Borko Ristovski en réussite dans ses cages, ont répliqué... pour reprendre la tête en début de seconde période (13-14) et accentuer leur avance par le Nantais Kiril Lazarov (16-19). Les Allemands vont réagir, donner l'impression de tenir le résultat, sans pouvoir distancer un adversaire bien trop collant à leur goût. Il restait à peine une minute, Silvio Heinevetter avait à maintes reprises entretenu l'espoir (comme ce duel gagné à 6 m face à Stoïlov) mais cette fois, ne pouvait rien faire. Le longiligne Filip Taleski trompant la vigilance du portier de la Mannschaft et donnant à la Macédoine, l'occasion d'arracher le match nul (25-25), de prendre la tête du groupe et surtout d'aborder le tour principal en étant la seule à avoir 3 points. Uwe Gensheimer et ses partenaires n'ont certes pas dit leur dernier mot mais ils devront élever leur niveau de jeu, être certainement plus rigoureux, s'ils ne veulent pas aller au devant de quelques mésaventures. 

Le diaporama de Allemagne - Macédoine par Yves MICHEL

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