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EURO M: Jesper Nielsen veut relever le défi

Euro

vendredi 19 janvier 2018 - © Yves Michel

 18 min 12 de lecture

C’est le 1er choc du tour principal de l’Euro. Seules équipes à avoir pris le maximum de points, la France retrouve la Suède. Un match particulier pour le pivot Jesper Nielsen qui depuis la saison dernière évolue au Paris St Germain.

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

Jesper Nielsen n’est pas d’un naturel expansif. On serait tenté de croire que le poste de pivot qu’il occupe au sein de la sélection suédoise et à Paris lorsque Noka Serdarusic veut bien le faire jouer, contribue à lui donner cette l’image d’un homme réservé, peu habitué à la lumière des projecteurs.

Le natif de Norrköpping a débarqué en France pendant l’été 2016. Il sait qu’il n’y fera qu’un bref passage puisqu’il a décidé, il y a quelques semaines de ne pas prolonger l’expérience de deux saisons et de retourner en Allemagne où il a signé trois ans en faveur de Rhein Neckar Löwen.

Ce samedi, il retrouvera ses connaissances françaises. Ceux qu’il pratique en championnat et ceux qu’il côtoie au quotidien sous le maillot du PSG. Ce sera pour lui, la 3ème confrontation face aux Tricolores après surtout le quart de finale perdu, il y a bientôt un an à Lille pendant le Mondial.

Dans cet Euro, où seul Andreas Nilsson l’autre pivot qui a décidé de faire une pause internationale, manque à l’appel, la Suède affiche un visage séduisant et un collectif redoutable. Dernière victime en date, lors du tour préliminaire, la Croatie qui n'a pas touché terre.

Contre les Bleus, Jesper Nielsen s’attend à une toute autre opposition.



Pour battre la Croatie, avez-vous joué votre meilleur handball ?
Je le pense. Nous avons mal commencé notre compétition (avec une défaite) contre l’Islande, notre jeu n’était pas en place et puis il y a eu du mieux contre la Serbie et cela nous a plutôt réussi contre la Croatie. Nous avons été bons notamment en 1ère mi-temps, mais nous ne pouvions pas imaginer que cela se passe si bien.

Vous-mêmes, vous êtes vous surpris ?
On ne peut pas dire ça car quand tu es dans le feu de l’action, que tu es concentré sur le match, tu ne vas pas analyser tes sentiments. A la pause, on s’est juste dit qu’il fallait continuer sur ce rythme. Cela a été un combat et les défenses ont joué un vraie rôle.

Votre jeu est basé sur la vitesse d’exécution…
Oui, c’est vrai, avec les jeunes joueurs qu’on a, ça circule vite et la montée de balle s’effectue sans problème.

En tout cas, vous êtes complets sur tous les postes…
Nous n’avons pas les plus grandes stars mais nous jouons très bien ensemble. La morphologie de nos joueurs est variée et c’est très bien d’avoir ça quand par exemple, il y en a un qui est moins bien, ses partenaires peuvent faire le boulot à sa place.

Quelle est la marque de fabrique ?
Des ailiers très adroits et rapides, d’excellents gardiens et surtout, je pense, une très bonne défense.

Il y a 2 ans, un coach islandais est arrivé, c’était une petite révolution pour une sélection qui n’avait été entraînée que par des Suédois…
Il habite en Suède depuis déjà de longues années, il connait parfaitement le handball et il a fait toute sa carrière de joueur et d’entraîneur dans notre pays.

Qu’est-ce qui fait sa spécificité ?
Déjà, il croit beaucoup en nous et on le ressent, il ne néglige aucun détail et fait beaucoup confiance aux gens avec lesquels il travaille.


                                  L'Islandais Kristjan Andresson dirige la Suède depuis 2016

Te rappelles-tu des deux dernières confrontations contre la France ?
Bien-sûr ! (petit sourire en coin). C’était deux cauchemars, non ? (rires) A chaque fois, on aurait pu l’emporter, ce n’est pas passé très loin notamment au Qatar mais à chaque fois, les Français ont su trouver les solutions dans les dernières minutes. En France, je vois Daniel (Narcisse) surgir, nous secouer à deux reprises et nous perdons.

Rassure-toi, Daniel n’est plus là.
Oui, je sais et c’est tant mieux pour nous !

Vous les avez battus à l’Euro 2014 !
Oui, mais le match ne comptait pas. (en fait, la France était déjà qualifiée pour les demies et la Suède, d’ores et déjà éliminée)

Qu’est ce qui fait que depuis tant de temps, vous n’arrivez plus à les battre ? 
La raison est très simple, c’est qu’elle est toujours l’équipe la plus forte. Avec un joueur comme Nikola, elle est favorite à chaque fois.

Ce samedi, vous voulez effacer une frustration ou c’est une revanche ?
Rien de tout cela. Il faut qu’on prenne du plaisir et qu’on se dise que c’est une chance de rencontrer les meilleures équipes du tournoi.

Penses-tu que la France domine autant que dans le passé ?
Aussi longtemps qu’ils auront Nikola, la France demeurera parmi les favoris. C’est sûr, Titi n’est plus là, Daniel non plus, Luka a été blessé, mais il y a comme chez nous, de jeunes joueurs pleins de talent.

Quatre joueurs du groupe évoluent au PSG... fais nous partager ton ressenti vis à vis de chacun...
Oh… avec Luka il y a des affinités puisqu’on joue sur le poste de pivot, nous échangeons beaucoup, c’est un bon joueur, très rugueux en défense, "Lucio", lui, c’est l’artiste mais aussi un leader, sur le terrain et dans le vestiaire. Quand il s'est blessé, il nous a beaucoup manqué. Nédim, c’est un mec très drôle, il est tout le temps en train de charrier… et Nikola... c'est Nikola !

Quel est selon toi, son secret ?
Il sait tout faire et en plus, il le fait bien.

Ton expérience à Paris va prendre fin. A regrets ? 
C'est vrai, je n’ai pas souhaité prolonger. Je n’ai aucun regret, il me fallait du temps de jeu et on ne m’en donnait pas. J’aurais pu rester, j’ai pris une autre décision.

Qui sera champion d’Europe ?
C’est impossible à pronostiquer ! Les prétendants sont nombreux et surtout rien n’est acquis. Je pourrais te citer les équipes auxquelles tu t’attends mais à quoi bon ?

La Suède a ses chances ?
Bien-sûr... au même titre que les autres ! (rires)



                                Les grandes dates face à la Suède

Chez les garçons, contrairement à la Norvège et au Danemark, ses deux voisines scandinaves, la Suède n’a jamais adhéré au concept de la Golden League. Du coup, les confrontations avec la France se font plus rares. Seulement dans les grandes occasions et généralement lorsqu’une compétition touche à sa fin.

24 janvier 2017

Mondial France

Quarts de F.

France - Suède

33-30

24 janvier 2015

Mondial Qatar

T. préli Gr. C

France - Suède

27-25

12 août 2012

J.O Londres (G.B)

Finale

Suède - France

21-22

28 janvier 2011

Mondial Suède

Demi-finale

Suède - France

26-29

4 février 2001

Mondial France

Finale

France - Suède

28-25

6 août 1992

J.O Barcelone (Esp.)

Demi-finale

Suède - France

25-22


EURO M: Jesper Nielsen veut relever le défi 

Euro

vendredi 19 janvier 2018 - © Yves Michel

 18 min 12 de lecture

C’est le 1er choc du tour principal de l’Euro. Seules équipes à avoir pris le maximum de points, la France retrouve la Suède. Un match particulier pour le pivot Jesper Nielsen qui depuis la saison dernière évolue au Paris St Germain.

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

Jesper Nielsen n’est pas d’un naturel expansif. On serait tenté de croire que le poste de pivot qu’il occupe au sein de la sélection suédoise et à Paris lorsque Noka Serdarusic veut bien le faire jouer, contribue à lui donner cette l’image d’un homme réservé, peu habitué à la lumière des projecteurs.

Le natif de Norrköpping a débarqué en France pendant l’été 2016. Il sait qu’il n’y fera qu’un bref passage puisqu’il a décidé, il y a quelques semaines de ne pas prolonger l’expérience de deux saisons et de retourner en Allemagne où il a signé trois ans en faveur de Rhein Neckar Löwen.

Ce samedi, il retrouvera ses connaissances françaises. Ceux qu’il pratique en championnat et ceux qu’il côtoie au quotidien sous le maillot du PSG. Ce sera pour lui, la 3ème confrontation face aux Tricolores après surtout le quart de finale perdu, il y a bientôt un an à Lille pendant le Mondial.

Dans cet Euro, où seul Andreas Nilsson l’autre pivot qui a décidé de faire une pause internationale, manque à l’appel, la Suède affiche un visage séduisant et un collectif redoutable. Dernière victime en date, lors du tour préliminaire, la Croatie qui n'a pas touché terre.

Contre les Bleus, Jesper Nielsen s’attend à une toute autre opposition.



Pour battre la Croatie, avez-vous joué votre meilleur handball ?
Je le pense. Nous avons mal commencé notre compétition (avec une défaite) contre l’Islande, notre jeu n’était pas en place et puis il y a eu du mieux contre la Serbie et cela nous a plutôt réussi contre la Croatie. Nous avons été bons notamment en 1ère mi-temps, mais nous ne pouvions pas imaginer que cela se passe si bien.

Vous-mêmes, vous êtes vous surpris ?
On ne peut pas dire ça car quand tu es dans le feu de l’action, que tu es concentré sur le match, tu ne vas pas analyser tes sentiments. A la pause, on s’est juste dit qu’il fallait continuer sur ce rythme. Cela a été un combat et les défenses ont joué un vraie rôle.

Votre jeu est basé sur la vitesse d’exécution…
Oui, c’est vrai, avec les jeunes joueurs qu’on a, ça circule vite et la montée de balle s’effectue sans problème.

En tout cas, vous êtes complets sur tous les postes…
Nous n’avons pas les plus grandes stars mais nous jouons très bien ensemble. La morphologie de nos joueurs est variée et c’est très bien d’avoir ça quand par exemple, il y en a un qui est moins bien, ses partenaires peuvent faire le boulot à sa place.

Quelle est la marque de fabrique ?
Des ailiers très adroits et rapides, d’excellents gardiens et surtout, je pense, une très bonne défense.

Il y a 2 ans, un coach islandais est arrivé, c’était une petite révolution pour une sélection qui n’avait été entraînée que par des Suédois…
Il habite en Suède depuis déjà de longues années, il connait parfaitement le handball et il a fait toute sa carrière de joueur et d’entraîneur dans notre pays.

Qu’est-ce qui fait sa spécificité ?
Déjà, il croit beaucoup en nous et on le ressent, il ne néglige aucun détail et fait beaucoup confiance aux gens avec lesquels il travaille.


                                  L'Islandais Kristjan Andresson dirige la Suède depuis 2016

Te rappelles-tu des deux dernières confrontations contre la France ?
Bien-sûr ! (petit sourire en coin). C’était deux cauchemars, non ? (rires) A chaque fois, on aurait pu l’emporter, ce n’est pas passé très loin notamment au Qatar mais à chaque fois, les Français ont su trouver les solutions dans les dernières minutes. En France, je vois Daniel (Narcisse) surgir, nous secouer à deux reprises et nous perdons.

Rassure-toi, Daniel n’est plus là.
Oui, je sais et c’est tant mieux pour nous !

Vous les avez battus à l’Euro 2014 !
Oui, mais le match ne comptait pas. (en fait, la France était déjà qualifiée pour les demies et la Suède, d’ores et déjà éliminée)

Qu’est ce qui fait que depuis tant de temps, vous n’arrivez plus à les battre ? 
La raison est très simple, c’est qu’elle est toujours l’équipe la plus forte. Avec un joueur comme Nikola, elle est favorite à chaque fois.

Ce samedi, vous voulez effacer une frustration ou c’est une revanche ?
Rien de tout cela. Il faut qu’on prenne du plaisir et qu’on se dise que c’est une chance de rencontrer les meilleures équipes du tournoi.

Penses-tu que la France domine autant que dans le passé ?
Aussi longtemps qu’ils auront Nikola, la France demeurera parmi les favoris. C’est sûr, Titi n’est plus là, Daniel non plus, Luka a été blessé, mais il y a comme chez nous, de jeunes joueurs pleins de talent.

Quatre joueurs du groupe évoluent au PSG... fais nous partager ton ressenti vis à vis de chacun...
Oh… avec Luka il y a des affinités puisqu’on joue sur le poste de pivot, nous échangeons beaucoup, c’est un bon joueur, très rugueux en défense, "Lucio", lui, c’est l’artiste mais aussi un leader, sur le terrain et dans le vestiaire. Quand il s'est blessé, il nous a beaucoup manqué. Nédim, c’est un mec très drôle, il est tout le temps en train de charrier… et Nikola... c'est Nikola !

Quel est selon toi, son secret ?
Il sait tout faire et en plus, il le fait bien.

Ton expérience à Paris va prendre fin. A regrets ? 
C'est vrai, je n’ai pas souhaité prolonger. Je n’ai aucun regret, il me fallait du temps de jeu et on ne m’en donnait pas. J’aurais pu rester, j’ai pris une autre décision.

Qui sera champion d’Europe ?
C’est impossible à pronostiquer ! Les prétendants sont nombreux et surtout rien n’est acquis. Je pourrais te citer les équipes auxquelles tu t’attends mais à quoi bon ?

La Suède a ses chances ?
Bien-sûr... au même titre que les autres ! (rires)



                                Les grandes dates face à la Suède

Chez les garçons, contrairement à la Norvège et au Danemark, ses deux voisines scandinaves, la Suède n’a jamais adhéré au concept de la Golden League. Du coup, les confrontations avec la France se font plus rares. Seulement dans les grandes occasions et généralement lorsqu’une compétition touche à sa fin.

24 janvier 2017

Mondial France

Quarts de F.

France - Suède

33-30

24 janvier 2015

Mondial Qatar

T. préli Gr. C

France - Suède

27-25

12 août 2012

J.O Londres (G.B)

Finale

Suède - France

21-22

28 janvier 2011

Mondial Suède

Demi-finale

Suède - France

26-29

4 février 2001

Mondial France

Finale

France - Suède

28-25

6 août 1992

J.O Barcelone (Esp.)

Demi-finale

Suède - France

25-22


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