Si ce mardi soir, à la faveur des résultats, le Danemark n'a rien eu à faire pour obtenir sa qualification pour les demi-finales, l'Espagne est en fâcheuse posture après sa conséquente défaite (5 buts) face à la Slovénie. La Macédoine rate une bonne occasion de jouer les trouble-fêtes en lâchant le succès face à la République Tchèque, d'un but (24-25).
Mais dans quel guet-apens, l’Espagne est-elle tombée (assez lourdement) face à la Slovénie (31-26), en brûlant du coup une partie de ses chances de basculer en demi-finale de l’Euro ? Même si rien n’est définitif, il reste encore un match au sommet face à l’Allemagne à disputer ce mercredi soir, la « Roja » a pris à Varazdin, un bon coup de bâton derrière la tête. Les partenaires de Vid Kavticnik de leur côté vont longtemps regretter de n’avoir pas su tuer le match face à la Mannschaft dans le tour préliminaire et attaquer la suite avec un point de plus dans le chapeau. N’ayant plus rien à perdre, la meilleure thérapie pour une équipe, c’est de gagner. Et la Slovénie s’est prise au jeu. Déjà, Vujovic avait mis du sang neuf sur sa feuille de match en préférant Leban à Grebenc et dans les cages Kastelic à Lesjak. L’entraîneur slovène a eu la bonne intuition puisque le portier de Zagreb a largement contribué au succès des siens (12 arrêts), il sera d’ailleurs désigné homme du match. Les Espagnols ont manqué de rythme, d’inspiration et d’envie. Ils n'ont même pas su tirer profit des nombreuses situations en supériorité numérique dont ils ont hérité. Encore et toujours, Gonzalo Perez de Vargas a retardé l’échéance fatale (10 parades) mais l’édifice qui donnait l’impression de tenir la route en 1ère période après un départ catastrophique (5-2 à la 9ème), s’est craquelé au fil des minutes et a fini par s’écrouler. Viran Morros (sorti définitivement après trois exclusions temporaires) en constante recherche d’oxygène (que vient-il faire à Paris ? jouer ?), Canellas un peu pataud, Sarmiento en échec au tir, les frères Dujshebaev aux abonnés absents, sans parler de Guardiola et Entrerrios, les trentenaires et plus ont été à la traîne. Ça fait quand même beaucoup pour une équipe qui prétend au carré final. Les seuls éclairs sont venus du Toulousain Ferran Solé et du pivot de Granollers, Figueras qui est désormais plus qu’une doublure pour Aguinagalde, présent mais peu utilisé, son épaule étant encore trop fragile. Les Slovènes ont donc profité de tous ces errements pour livrer une 2ème mi-temps pleine d’entrain où tout le banc a apporté avec des fortunes diverses, sa contribution. Dès qu’ils ont été relégués à un retard de cinq buts (20-15 à la 37ème), les Espagnols n’ont jamais su réagir.
L’autre (mini) surprise de la soirée est venue de la République Tchèque qui a battu sur le buzzer, la Macédoine (24-25). Le héros du match est là aussi un gardien, Tomas Mrkva (Balingen) très discret jusque-là, a effectué l’arrêt essentiel, un 7 mètres tiré un peu trop mollement par l’ailier gauche de Veszprém Manaskov. L'action qui avait amené la sanction a nécessité à la demande des arbitres, la consultation de la vidéo. Les Macédoniens dans le sillage d’un bon Ristovski (11 arrêts) ont mené jusqu’à l’entrée du money-time, avant d’être physiquement engloutis par une équipe tchèque pleine d’envie au sein de laquelle le patriarche Pavel Horak, a monté l’exemple à 35 ans bien sonnés. Les Macédoniens du futur entraîneur du PSG Raul Gonzalez passent peut-être à côté d’une belle aventure car avec un succès, ils étaient en position d’entrevoir les demi-finales.
La soirée profite au Danemark qui avant même les matches de ce mercredi, est assuré de disputer une demi-finale. Ensuite, tout est possible. L’autre demi-finaliste est incertain... il devrait vraisemblablement se trouver dans la rencontre entre l’Allemagne et l’Espagne mais la République Tchèque a encore une possibilité de créer la sensation.
Avec la défaite de la Macédoine, la soirée n'est pas totalement catastrophique pour la Roja qui elle aussi, peut encore garder espoir, même si c'est l'Allemagne pour ultime adversaire et qu'elle devra impérativement battre les hommes de Prokop qui auront eu trois jours pour préparer ce rendez-vous. Si l'Espagne devait à nouveau échouer après la déconvenue du Mondial il y a un an et l’élimination en quarts de finale par la Croatie, Jordi Ribera pourrait être mis en cause et se retrouver sur un siège éjectable.