Revenue de loin après deux tours de chauffe peu convaincants, l'Espagne compte tirer profit de sa qualification et contester jusqu'au bout de la demi-finale de l'Euro, le statut de favoris qu'elle a attribué à ses homologues français. Les deux équipes se connaissent très bien, bon nombre de joueurs comme le Toulousain Ferran Solé Sala évoluent dans le championnat français.
par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb
Gonzalo Perez de Vargas forfait ?
« C’est un adversaire qu’on connait bien mais cela fait longtemps que nous ne l’avons pas rencontré. » Le constat était unanime dans le camp français après le succès face à la Croatie. En fait, la dernière confrontation avec l’Espagne remonte à trois ans, déjà une demi-finale mais lors du Mondial au Qatar. Un match âpre où les deux gardiens avaient dû sortir les grands moyens et montré l’étendue de leur classe. "Titi" Omeyer d’un côté (20 arrêts dont 4/7 à 7m), Gonzalo Perez de Vargas de l’autre (16 arrêts). Le Parisien n’est plus là, l’Espagnol lui, devait être omniprésent, omnipotent dans une équipe qui s’en remet souvent à son efficacité. Sauf que l’ancien Toulousain pourrait renoncer aux finalités. Ce jeudi, il ne s’est pas présenté au "média day", devant se soumettre à une IRM. Il souffre d’une distension ligamentaire au genou droit survenue la veille, lors du match face à l’Allemagne. Pour anticiper son éventuel forfait, le staff espagnol qui a jusqu’à 9h ce vendredi pour changer un joueur, a appelé... Arpad Sterbik en renfort. Le portier du Vardar figure dans la liste des 28 déposée à l’EHF et il est jugé plus sûr que le 3ème gardien Serguey Hernandez âgé de 23 ans qui avait fait la préparation. A 38 ans, ce serait donc un grand retour pour Sterbik au sein de la Roja, deux ans après avoir disputé sa dernière compétition officielle à l’Euro polonais. Il est sensé épauler le Parisien Rodrigo Corrales. Le forfait de Gonzalo Perez de Vargas n’est pas acté mais ce jeudi, les journalistes espagnols se montraient très pessimistes sur sa participation au match contre la France.
L’Espagne a ceci de particulier par rapport aux Français qui ont réalisé un sans faute dans la compétition, c'est d’avoir perdu deux matches (contre le Danemark et la Slovénie) et de se retrouver quand même en demi-finale. « C’était l’objectif avoué, martèle Ferran Solé (photo de tête), l’ailier de Toulouse et actuel buteur de la "Roja" (avec 24 réalisations dont 8/10 à 7m), et maintenant qu’on y est, on va tout faire pour gagner. C’est vrai qu’on a beaucoup souffert dans deux phases très homogènes avec des adversaires de qualité. Mais maintenant, on doit penser à autre chose. C’est un nouvel Euro qui commence avec une demi-finale où tout peut se passer. » Arrivé il y a deux étés sur les bords de la Garonne, le champion d’Europe jeunes en 2012, a su peu à peu s’imposer sur un poste tenu avant lui au Fénix par un certain Valentin Porte. « C’est spécial pour moi de jouer contre la France mais ça reste un rival et je vais tout faire pour les battre. » A 25 ans, Ferran Solé qui n’est apparu en sélection qu’au moment des éliminatoires pour l’Euro, compte bien s’y installer et définitivement détrôner le mythique Victor Tomas en conflit avec l’actuel sélectionneur Jordi Ribera. L’Espagne court après un trophée depuis… 2013 et son Mondial remporté à la maison mais son palmarès est vierge de tout titre européen, souvent contrarié comme ce fut le cas en 2014 et 2016 en demi-finale par… la France. D’où ce sentiment de revanche qui animent les plus anciens comme Canellas, Morros ou Gardiola. « Pour moi, c’est la 1ère fois donc je ne partage pas la même impression, rétorque Ferran Solé. On en a un peu discuté et je pense que mes coéquipiers sont convaincus que cette fois, on a plus de chances que par le passé. » C’est peut-être vrai, l’élément déclencheur des hostilités s’appelait Thierry Omeyer et il avait sorti le grand jeu. Vincent Gérard et Cyril Dumoulin étant totalement impliqués, cela sera tout aussi bien. A noter que le portier du PSG est arrivé à Zagreb, avec Daniel Narcisse et Bertrand Gille. Ils n'ont pas l'intention de jouer, simplement de rejoindre comme consultants la chaîne beIN Sports.
Cédric Sorhaindo jouera contre son pays d'adoption
Décrit comme un loup solitaire et un peu recroquevillé sur lui-même, on ne donnait pas cher de la capacité de Cédric Sorhaindo à s’adapter parfaitement à l’environnement barcelonais. Il débarquait de Toulouse qui avait bien voulu "l’héberger" après une longue expérience dans la capitale quii s’était mal terminée par une relégation en Pro D2. Et pourtant ! Sept ans et demi après, "Tchouf" porte toujours les mêmes couleurs et n’est pas prêt de bouger puisque son contrat court jusqu’en 2020. En équipe de France, son statut a également changé, Didier Dinart lui ayant confié le brassard de capitaine.
L’Espagne, c’est sans doute l’adversaire que tu connais le mieux ?
C’est sûr je vais jouer contre plusieurs de mes coéquipiers en club, présents ou passés, je crois que cela représente plus de 70% de la sélection donc ça sera particulier, surtout que l’Espagne est vraiment mon pays d’adoption.
Ce qui est sûr, c’est qu’aucun cadeau ne te sera fait…
La meilleure façon de respecter ses adversaires, c’est de tout donner sur le terrain et comme de part et d’autre, on veut donner une très bonne image de nos pays respectif, je pense que ça peut faire une belle confrontation.
Est-ce un avantage de bien connaître ceux que tu as en face ?
Ce n’est pas pareil, il y a une différence entre ce qui est fait en club et ce qui l’est en sélection. Avec la vidéo, on verra le plan de jeu à mettre en place et on va s’appliquer à les faire déjouer.
Face à des potes, aurais-tu aimé éviter ce genre de confrontation ?
On aurait peut-être aimé se retrouver en finale, même s’il y a un perdant, les deux équipes sont récompensées. En demie, tu n’es sûr de rien.
Cadenas, Morros, Guadiola, il va falloir les bouger non ?
Mais ils ne nous font pas peur ! On connait nos points forts, nos points faibles, la Croatie avait elle aussi des grands gabarits assez agressifs et cela ne nous a pas empêchés de les remuer. Il faudra faire le pressing sur leur défense et surtout neutraliser leur montée de balle.
Rentrer au club avec un succès, c’est ce qui pourrait arriver de mieux ?
En fait, il y aura un très grand respect mutuel et peu importe le résultat du match car au quotidien, je vis plus avec ces gars-là qu’avec ceux de l’équipe de France.
Est-ce qu’il faudra les mettre très rapidement à distance ?
Non je ne pense pas, c’est là toute la différence avec les matches de poule. Une demi-finale est un match couperet, tout est jouable et tout est ouvert. Il faut s’attendre à un match plein, correct et respectueux.
Les Espagnols de LNH présents dans la Roja (avant, maintenant, après)
Nom
|
Prénom
|
Poste
|
Club
|
Arrivée
|
Fin Contrat
|
PEREZ
DV
|
Gonzalo
|
GRD
|
Toulouse
|
2013
|
2014
|
RIVERA
|
Valero
|
ALG
|
Nantes
|
2010
|
2016
|
GARCIA
|
Toni
|
Entr. Adj
|
Entr. Toulouse
|
2014
|
2015
|
CORRALES
|
Rodrigo
|
GRD
|
PSG
|
2017
|
2020
|
GURBINDO
|
Eduardo
|
ARD
|
Nantes
|
2016
|
2021
|
SARMIENTO
|
Daniel
|
DC
|
St Raphaël
|
2016
|
2020
|
GONI LEOZ
|
Iosu
|
ARG/DC
|
Pays d'Aix
|
2013
|
2020
|
SOLE SALA
|
Ferran
|
ALD
|
Toulouse
|
2016
|
2020
|
BALAGUER
|
David
|
ALD
|
Nantes
|
2015
|
2020
|
MORROS
|
Viran
|
DEF
|
PSG
|
2018
|
2020
|
Les Français (moins nombreux) qui évoluent ou ont évolué en Asobal (Av, pendant, Après)
Nom
|
Prénom
|
Poste
|
Club
|
Arrivée
|
Fin Contrat
|
MEM
|
Dika
|
ARD/DC
|
FC Barcelone
|
2016
|
2022
|
SORHAINDO
|
Cédric
|
PVT
|
FC Barcelone
|
2010
|
2020
|
KARABATIC
|
Nikola
|
ARG/DC
|
FC Barcelone
|
2013
|
2015
|
ABALO
|
Luc
|
ALD
|
Ciudad Real
|
2008
|
2012
|
DIPANDA
|
Adrien
|
ARD
|
Ademar Leon
|
2011
|
2012
|
DINART
|
Didier
|
Entr. EDF
|
DEF Ciudad Real
|
2003
|
2012
|