Les Bleus se sont fait sortir sans ménagement de l’Euro. Pas question d’un 4° titre pour eux, l’Espagne a été au-dessus dans quasiment tous les domaines de jeu. En bref les Français ont fait leur pire match au plus mauvais des moments. Si les 20 dernières minutes ont montré que toutes les erreurs de 40 premières n’étaient sans doute qu’un accident, le fait est là et il est têtu ! Les Espagnols joueront la finale dimanche, les Bleus devront se contenter au mieux du bronze.
par François Dasriaux, envoyé spécial à Zagreb
Personne ne pouvait sauver l’équipe de France ce soir à Zagreb. Ni la défense qui n’a jamais réussi à contrer le jeu tout en inspiration des Espagnols. Et encore moins l’attaque, qui a été totalement arrêtée en première période, avec en seule toute petite satisfaction le jeu avec les pivots. Des arrières qui prennent les balles sans mouvement, des ailiers qui attendent des ballons qui ne viennent pas et qui ne finissent pas le boulot quand par miracle il leur échoie enfin une balle. Une gabegie totale aux jets de 7 mètres avec la bagatelle de 4 échecs tous aussi cruels les uns que les autres. Une défense où les contres sont aux abonnés absents et donc des gardiens systématiquement dans le dur. Bref la première période a été une longue catastrophe à elle toute seule. On pouvait presque se dire que le -6 à la pause n’était pas si cher payé, tant on avait l’impression que les Bleus étaient totalement hors sujet. La seule satisfaction, si tant est qu’il pouvait y’en avoir une, c’est que les 30 minutes suivantes ne pouvaient pas être pires.
A cette condition, et à cette seule condition, les Bleus pouvaient se sauver des eaux tumultueuses dans lesquelles ils s’étaient noyés en première période. Sauf que pour la révolte il va falloir attendre encore 10 minutes de plus et un -9 à la 44° qui brisait quasiment tout espoir de retour un peu fou. Pourtant, en lançant enfin des forces vives un peu plus dynamique sur la base arrière avec Romain Lagarde et Valentin Porte. En trouvant en Cyril Dumoulin un rempart de choix pour lancer la chevauchée du désespoir, les Bleus avaient enfin les armes pour faire douter la Roja. Sauf que la faire douter, ce n’est pas la faire paniquer. Intelligents en diable depuis le début du match, les Espagnols n’allaient pas tout laisser partir en fumée sur le premier coup de pétard bleu, même si celui-ci était d’un bon gros calibre. Tuant le temps avec minutie, jouant tous les coups sur du duel sans prendre le moindre risque dans les transmissions, ils géraient parfaitement la fin de match et en remettaient même une petite couche sur les dernières minutes. Revenus à -3, les Français finissaient à -4 sans n’avoir jamais eu vraiment l’opportunité de gagner cette demi-finale.
Après 1992, 1999, 2003, 2007 et 2008, la France a perdu sa 6° demi-finale de son histoire. Chaque fois hormis en 2007 elle a su rebondir pour aller chercher une belle compensation avec une médaille de bronze. On sait que dans ce genre de compétition, on a réussi son parcours quand on entre dans le dernier carré. Ensuite tout dépend de tellement de paramètres entre un triomphe absolu et ce que l’on appelle la place du … la 4°. C’était le cas des Bleus, ils ont loupé leur match ou plutôt leurs 30 premières minutes de façon totale et peut-être incompréhensible pour beaucoup. Il faudra savoir analyser tout cela demain et rebondir dimanche pour ne pas rester sur cette impression de gros gâchis.
Le diaporama du match par Yves Michel
Evolution du score : 2-2 5°, 4-6 10°, 6-8 15°, 8-9 20°, 8-11 25°, 9-15 MT - 12-18 35°, 13-20 40°, 15-23 45°, 20-23 50°, 20-24 55°, 23-27 FT.