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EURO M: Valentin Porte en colère... Iosu Goni comblé

Euro

vendredi 26 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 50 de lecture

Après un match, les scènes sont classiques... la joie et l'immense satisfaction dans le camp de ceux qui ont gagné, le découragement et la tristesse, chez ceux qui se sont inclinés. La France a perdu l'habitude de perdre ou plutôt d'être dominée comme elle l'a été par une équipe d'Espagne qui ne lui a laissé aucune fenêtre de tir. Il faudra se ressaisir pour sauver la quinzaine. Dimanche, il y a une médaille de bronze à disputer à l'équipe du Danemark qui elle aussi a trébuché, avec plus de panache que son futur adversaire, face à la Suède. Suède-Espagne une finale atypique pour un Euro fou, fou, fou !

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

Après ce qui a ressemblé parfois à une débâcle, la réaction de Valentin Porte, un des rares à avoir tenu le cap dans la tempête, prend tout son sens. Le Montpelliérain a sa vérité et qu'importe si elle déplaît. Il a aussi sa légitimité, étant un des rares en 2ème période avec le bizut Romain Lagarde à avoir un peu tard, initier la révolte.... Propos tenus en zone mixte.

Sur le goût amer que laisse cette défaite...
Ce n'est pas de la déception mais je suis énervé et dégoûté de voir comment on peut en un quart d'heure gâcher un travail si bien fait depuis le début de la préparation. Je ne comprends pas, c'est même honteux de montrer cela en première période, d'être mené de six buts, de ne marquer que neuf fois (9-15 à la pause). Je n'ai hélas pas d'explication à cela. Je suis juste remonté. On veut adopter un beau jeu bien placé, trop bien faire en récitant nos combinaisons. A un moment, il fallait mettre cela de côté, poser le cerveau et aller au charbon. Une demi-finale contre l'Espagne ne se joue pas sur un tableau noir mais avec la tête et ce qu'il y a plus bas. Ce soir, il nous manquait un peu les deux, donc on ne pouvait pas gagner.

Sur le sursaut en 2ème période... et le 6-0 initié en 6'.
On s'était tiré une balle dans le pied en première mi-temps, le match était fini. C'est ce qui est rageant c'est qu'on ne s'est même pas donné le droit d'exister. Quand on voit, à ce moment-là, ces comportements un peu rageur, on doit se demander pourquoi on ne fait pas cela en première période, pourquoi on s'empêtre dans ce jeu de merde et on ne va pas mettre la tête. Quitte à ce que ce soit moche, au moins on n'aurait rien à regretter. 

L'intérêt de la consolante (la médaille de bronze)
Il faut surtout montrer autre chose. Le bronze, c'est vrai, ne fait pas rêver mais c'est une médaille ! Une bonne moitié de l'équipe n'en a jamais gagné une et avec ce que l'on a montré sur ce match, il va falloir aller la chercher, sinon ça va gueuler.

Dans le camp français, les adjectifs, les expressions, les traits sur les visages étaient pratiquement tous les mêmes.

Cédric Sorhaindo (pivot EDF) "Faire une compét' comme on l'a fait et perdre le match qu'il ne fallait pas, c'est rageant. On se fait distancer en 1ère mi-temps, après en seconde, on a les ballons pour revenir mais il aurait fallu commencer le match de cette façon. Ensuite, les erreurs qu'on a commises, les Espagnols ont su parfaitement les exploiter. En demi-finale, remonter huit buts, c'est très difficile et y mettant le cœur, l'âme, ça n'a pas suffit. On a tout tenté, le seul regret, c'est d'être passé à côté de la 1ère mi-temps. Il va falloir surmonter tout ça, se remettre en question pour aller chercher la médaille de bronze."

Adrien Dipanda (arrière droit) : Je ne pense pas que ce soit un problème défensif de notre part. Au lieu de nous attaquer en première intention, ils ont fait tourner le ballon jusqu’à trouver la solution. On ne prend que 27 buts finalement. C’est correct sur un match international. Malheureusement, ils n’ont pas perdu beaucoup de ballons. Nous n’avons pas eu l'occasion de leur mettre beaucoup de buts faciles. Et du coup, on s’est plutôt cassé les dents sur leur défense et des gardiens performants. On voulait forcément faire mieux encore, le parcours était parfait... mais un championnat d’Europe n’autorise aucune baisse de régime, surtout si près de la ligne d’arrivée.



Iosu Goni Leoz : "Quand on les bat, c'est énorme ! "

Changement de décor dans le camp espagnol mais pas d'effusions tapageuses. Une immense joie contenue, respectueuse et la fierté d'avoir gagné contre ces Français qui ont si souvent raflé la mise, parfois à la dernière seconde. Cette fois, la décision s'est faite nettement, sans discussions. Iosu Goni Leoz arrivé à Aix en 2013, connaît la France et les joueurs qui compose cette sélection mieux que quiconque.

Ce match s'est joué avec les jambes mais aussi avec la tête...
Oui, je le crois, d'avoir commencé aussi bien cette rencontre, cela a eu un impact psychologique. Nous, on a essayé de rester calmes pendant tout le match et malgré le gros écart qu'on avait fait, on savait qu'ils allaient réagir. Sincèrement, on a abordé la 2ème mi-temps comme si la marque était de 0-0.

Vos gardiens font une prestation remarquable ...
Oui et le sort ne nous a pas favorisés car on perd Gonzalo mais il fallait garder notre concentration et notre sérénité. C'est ce qu'on a fait. On savait que Rodrigo (Corralès, le gardien du PSG) a le haut niveau et Arpad Sterbik est arrivé avec un statut de n°2 alors que c'est un immense gardien. En plus, il est toujours en activité donc on avait aucune crainte de ce côté-là. Il a été plutôt efficace pour le peu de temps qu'il a joué.

C'est la 5ème finale sur un Euro que vous allez disputer, vous en avez perdu 4...
Ah, celle-là, il faut la gagner. On va récupérer du match contre la France et on va bien la préparer (au moment de l'interview, l'Aixois ne savait pas que l'Espagne allait retrouver la Suède comme adversaire). "Una final no se juega, una final se ganó" (en espagnol dans le texte, ce qui ne nécessite aucune traduction) Maintenant, il ne faut pas trop se prendre la tête et surtout, aborder ce qui nous attend avec calme.

Cela représente beaucoup pour un Espagnol d'avoir battu la France ?
Bien entendu, cela dépasse le cadre du match et du résultat. Même si ce n'était pas une demi-finale, même si c'était un match de groupe, on serait tout aussi content. Quand on les bat, c'est énorme ! Cela signifie qu'on bat la plus grosse équipe de l'histoire du handball. Ils ont tellement gagné de trophées... Mais à force, cela devient facile de jouer contre une équipe qui est naturellement donnée favorite. Du coup, on est derrière, on essaie de s'accrocher et c'est finalement eux, qui ont plus de pression que nous.

EURO M: Valentin Porte en colère... Iosu Goni comblé 

Euro

vendredi 26 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 50 de lecture

Après un match, les scènes sont classiques... la joie et l'immense satisfaction dans le camp de ceux qui ont gagné, le découragement et la tristesse, chez ceux qui se sont inclinés. La France a perdu l'habitude de perdre ou plutôt d'être dominée comme elle l'a été par une équipe d'Espagne qui ne lui a laissé aucune fenêtre de tir. Il faudra se ressaisir pour sauver la quinzaine. Dimanche, il y a une médaille de bronze à disputer à l'équipe du Danemark qui elle aussi a trébuché, avec plus de panache que son futur adversaire, face à la Suède. Suède-Espagne une finale atypique pour un Euro fou, fou, fou !

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

Après ce qui a ressemblé parfois à une débâcle, la réaction de Valentin Porte, un des rares à avoir tenu le cap dans la tempête, prend tout son sens. Le Montpelliérain a sa vérité et qu'importe si elle déplaît. Il a aussi sa légitimité, étant un des rares en 2ème période avec le bizut Romain Lagarde à avoir un peu tard, initier la révolte.... Propos tenus en zone mixte.

Sur le goût amer que laisse cette défaite...
Ce n'est pas de la déception mais je suis énervé et dégoûté de voir comment on peut en un quart d'heure gâcher un travail si bien fait depuis le début de la préparation. Je ne comprends pas, c'est même honteux de montrer cela en première période, d'être mené de six buts, de ne marquer que neuf fois (9-15 à la pause). Je n'ai hélas pas d'explication à cela. Je suis juste remonté. On veut adopter un beau jeu bien placé, trop bien faire en récitant nos combinaisons. A un moment, il fallait mettre cela de côté, poser le cerveau et aller au charbon. Une demi-finale contre l'Espagne ne se joue pas sur un tableau noir mais avec la tête et ce qu'il y a plus bas. Ce soir, il nous manquait un peu les deux, donc on ne pouvait pas gagner.

Sur le sursaut en 2ème période... et le 6-0 initié en 6'.
On s'était tiré une balle dans le pied en première mi-temps, le match était fini. C'est ce qui est rageant c'est qu'on ne s'est même pas donné le droit d'exister. Quand on voit, à ce moment-là, ces comportements un peu rageur, on doit se demander pourquoi on ne fait pas cela en première période, pourquoi on s'empêtre dans ce jeu de merde et on ne va pas mettre la tête. Quitte à ce que ce soit moche, au moins on n'aurait rien à regretter. 

L'intérêt de la consolante (la médaille de bronze)
Il faut surtout montrer autre chose. Le bronze, c'est vrai, ne fait pas rêver mais c'est une médaille ! Une bonne moitié de l'équipe n'en a jamais gagné une et avec ce que l'on a montré sur ce match, il va falloir aller la chercher, sinon ça va gueuler.

Dans le camp français, les adjectifs, les expressions, les traits sur les visages étaient pratiquement tous les mêmes.

Cédric Sorhaindo (pivot EDF) "Faire une compét' comme on l'a fait et perdre le match qu'il ne fallait pas, c'est rageant. On se fait distancer en 1ère mi-temps, après en seconde, on a les ballons pour revenir mais il aurait fallu commencer le match de cette façon. Ensuite, les erreurs qu'on a commises, les Espagnols ont su parfaitement les exploiter. En demi-finale, remonter huit buts, c'est très difficile et y mettant le cœur, l'âme, ça n'a pas suffit. On a tout tenté, le seul regret, c'est d'être passé à côté de la 1ère mi-temps. Il va falloir surmonter tout ça, se remettre en question pour aller chercher la médaille de bronze."

Adrien Dipanda (arrière droit) : Je ne pense pas que ce soit un problème défensif de notre part. Au lieu de nous attaquer en première intention, ils ont fait tourner le ballon jusqu’à trouver la solution. On ne prend que 27 buts finalement. C’est correct sur un match international. Malheureusement, ils n’ont pas perdu beaucoup de ballons. Nous n’avons pas eu l'occasion de leur mettre beaucoup de buts faciles. Et du coup, on s’est plutôt cassé les dents sur leur défense et des gardiens performants. On voulait forcément faire mieux encore, le parcours était parfait... mais un championnat d’Europe n’autorise aucune baisse de régime, surtout si près de la ligne d’arrivée.



Iosu Goni Leoz : "Quand on les bat, c'est énorme ! "

Changement de décor dans le camp espagnol mais pas d'effusions tapageuses. Une immense joie contenue, respectueuse et la fierté d'avoir gagné contre ces Français qui ont si souvent raflé la mise, parfois à la dernière seconde. Cette fois, la décision s'est faite nettement, sans discussions. Iosu Goni Leoz arrivé à Aix en 2013, connaît la France et les joueurs qui compose cette sélection mieux que quiconque.

Ce match s'est joué avec les jambes mais aussi avec la tête...
Oui, je le crois, d'avoir commencé aussi bien cette rencontre, cela a eu un impact psychologique. Nous, on a essayé de rester calmes pendant tout le match et malgré le gros écart qu'on avait fait, on savait qu'ils allaient réagir. Sincèrement, on a abordé la 2ème mi-temps comme si la marque était de 0-0.

Vos gardiens font une prestation remarquable ...
Oui et le sort ne nous a pas favorisés car on perd Gonzalo mais il fallait garder notre concentration et notre sérénité. C'est ce qu'on a fait. On savait que Rodrigo (Corralès, le gardien du PSG) a le haut niveau et Arpad Sterbik est arrivé avec un statut de n°2 alors que c'est un immense gardien. En plus, il est toujours en activité donc on avait aucune crainte de ce côté-là. Il a été plutôt efficace pour le peu de temps qu'il a joué.

C'est la 5ème finale sur un Euro que vous allez disputer, vous en avez perdu 4...
Ah, celle-là, il faut la gagner. On va récupérer du match contre la France et on va bien la préparer (au moment de l'interview, l'Aixois ne savait pas que l'Espagne allait retrouver la Suède comme adversaire). "Una final no se juega, una final se ganó" (en espagnol dans le texte, ce qui ne nécessite aucune traduction) Maintenant, il ne faut pas trop se prendre la tête et surtout, aborder ce qui nous attend avec calme.

Cela représente beaucoup pour un Espagnol d'avoir battu la France ?
Bien entendu, cela dépasse le cadre du match et du résultat. Même si ce n'était pas une demi-finale, même si c'était un match de groupe, on serait tout aussi content. Quand on les bat, c'est énorme ! Cela signifie qu'on bat la plus grosse équipe de l'histoire du handball. Ils ont tellement gagné de trophées... Mais à force, cela devient facile de jouer contre une équipe qui est naturellement donnée favorite. Du coup, on est derrière, on essaie de s'accrocher et c'est finalement eux, qui ont plus de pression que nous.

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