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EURO M: La belle surprise du handball tchèque

Euro

samedi 27 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 6 de lecture

Qui aurait misé sur le handball tchèque au début de l’Euro ? Pas grand monde, tant l’équipe nationale arrivait avec une carte de visite bien maigre et des joueurs, à de rares exceptions, peu en vue sur l’échiquier européen. Le regard des grands clubs pourrait changer après la performance de la République Tchèque qui termine 6ème de la compétition croate. L’ancien joueur de Chambéry Karel Nocar qui œuvre désormais au sein de sa fédération, est très confiant sur l’avenir. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

La République Tchèque ne figurera pas dans le carré final de l’Euro mais son parcours dans la compétition dépasse toutes les espérances. Avant même le début du tour préliminaire, on ne donnait pas cher de son sort dans un groupe difficile dominé par deux monstres, l’Espagne et le Danemark et avec la Hongrie, comme prétendu trouble-fête. Sauf que les Magyars de Ljubomir Vranjes, le coach de Veszprém se sont pris les pieds dans le tapis, perdant leurs trois matches de poule alors que les Tchèques eux, réussissaient à les battre mais surtout signaient une victoire de prestige face aux Danois, d’un but inscrit à la dernière minute (28-27). Se qualifier pour le tour suivant était un objectif presque inavoué, le faire et l’aborder avec 2 points, était inespéré. « En fait, sur cet Euro, il n’y avait pas d’objectif précis, raconte Karel Nocar, le manager général de la sélection tchèque. On a demandé aux gars de jouer chaque match à 100%. On explose complètement contre l’Espagne (défaite de 17 buts d’écart) mais par contre la réaction de l’équipe en 48h a été énorme, on s’est dit des choses, il y a eu une auto-critique et face au Danemark, on a fait le meilleur match de l’histoire du handball tchèque. » La progression ne va pas en effet, s’arrêter là puisque sur la 2ème semaine de compétition, les Tchèques ont rivalisé avec la Slovénie (26-26) et ont battu la Macédoine, sur le gong (25-24). « En fait, explique l’ancien ailier gauche de Chambéry, on s’est pris au jeu et plus la compétition avançait, plus les joueurs avaient envie de s’investir. On a vécu quelque chose de magnifique. » Et l’aventure a failli très bien se terminer, les Tchèques ne s’inclinant que d’un but dans le match de classement pour la 5-6 face à la Croatie.



Sixième d’un Euro, il faut remonter 22 années plus tôt pour trouver trace d’une telle performance avec ensuite, des places peu convaincantes, d’ailleurs la sélection nationale n’était même pas qualifiée pour la Pologne en 2016 et le mondial en France, l’hiver suivant. « On a eu une longue traversée du désert. Les joueurs venaient sans grande conviction en équipe nationale. Là, on a réussi à créer une ambiance, un état d’esprit qui font que ceux qui défendent nos couleurs sont capables de se dépasser. Il n’y a pas de stars dans cette équipe et les clubs représentés ne sont pas parmi les grands européens. » Tatran Presov en Slovaquie, Lovosice en Tchéquie, Balatonfured en Hongrie ne sont pas des destinations qui font rêver. Le Dukla Prague a perdu son lustre d’antan, les trois éléments les plus connus de la sélection, Pavel Horak (35 ans), Ondrej Zdrahala (34 ans) et Martin Galia (le gardien de 38 ans) évoluent respectivement à Meshkov Brest en Biélorussie, St Gallen en Suisse et… Zabrze en Pologne ! Mais avec le coup de projecteur dont ils ont bénéficié pendant cet Euro, certains parmi les plus jeunes pourraient percer et se retrouver sur les tablettes des recruteurs comme l’ont été les Jicha, Juricek, Stehlik ou donc, Karel Nocar. « J’espère que certains clubs huppés vont montrer leur intérêt car on a des joueurs talentueux, combattifs et capables de rivaliser avec les meilleurs. » Et quand on demande à celui qui a passé dix saisons à Chambéry quels joueurs pourraient être approchés et évoluer pourquoi pas dans le championnat français, le discours devient plus hermétique. « Je ne peux pas en parler, on verra… il y a des demandes et j’espère que cela va se finaliser dans les prochains jours. » Parmi les plus convoités, les deux jeunes arrières gauchers de 21 ans, Stanislas Kasparek et Dieudonné Mubenzem (notre photo ci-dessus). Le 1er est d’ores et déjà préempté par les Hongrois de Szeged qu’il rejoindra l’été prochain, le second né à Prague d’un père congolais et d’une mère colombienne intéresserait Tremblay et Ivry. Ce dimanche, les Tchèques ont quitté la Croatie avec le sentiment du devoir largement accompli. Leur prochaine étape... la qualification pour le Mondial 2019 qui aura lieu dans un an au Danemark et en Allemagne. Pour cela, il faudra qu’ils écartent de leur route, un gros morceau, la Russie.

Karel Nocar, lui continuera à œuvrer au sein de sa Fédération et faire en sorte que le handball tchèque représenté par la sélection nationale dirigée par les deux anciens internationaux Daniel Kubes et Jan Filip, surfe durablement sur le haut de la vague.


                                  Les supporters français n'ont pas oublié Karel Nocar


La France et la République Tchèque liées à jamais

Outre tous les joueurs qui ont été accueillis dans le championnat français et qui continuent à l’être avec par exemple Miroslav Jurka, l’ailier de St Raphaël, les liens entre les deux pays se sont forgés au fil du temps. Les plus anciens se rappellent qu’au Mondial 2005, si la République Tchèque n’avait pas battu la Grèce (31-29), la France ne se serait pas qualifiée pour les demi-finales et n’aurait pas ensuite, remportée la médaille de bronze aux dépens de la Tunisie. Bis repetita cinq ans plus tard à l’Euro autrichien. La République Tchèque s’impose contre la Hongrie qui a concédé un point face aux Tricolores (après un nul). Les Hongrois ne sont pas qualifiés pour la suite et la France peut aborder le tour suivant avec 3 points (nul face à l’Espagne et succès sur les Tchèques). On connait l’épilogue heureuse en finale contre les Croates. 

EURO M: La belle surprise du handball tchèque  

Euro

samedi 27 janvier 2018 - © Yves Michel

 5 min 6 de lecture

Qui aurait misé sur le handball tchèque au début de l’Euro ? Pas grand monde, tant l’équipe nationale arrivait avec une carte de visite bien maigre et des joueurs, à de rares exceptions, peu en vue sur l’échiquier européen. Le regard des grands clubs pourrait changer après la performance de la République Tchèque qui termine 6ème de la compétition croate. L’ancien joueur de Chambéry Karel Nocar qui œuvre désormais au sein de sa fédération, est très confiant sur l’avenir. 

par Yves MICHEL, envoyé spécial à Zagreb

La République Tchèque ne figurera pas dans le carré final de l’Euro mais son parcours dans la compétition dépasse toutes les espérances. Avant même le début du tour préliminaire, on ne donnait pas cher de son sort dans un groupe difficile dominé par deux monstres, l’Espagne et le Danemark et avec la Hongrie, comme prétendu trouble-fête. Sauf que les Magyars de Ljubomir Vranjes, le coach de Veszprém se sont pris les pieds dans le tapis, perdant leurs trois matches de poule alors que les Tchèques eux, réussissaient à les battre mais surtout signaient une victoire de prestige face aux Danois, d’un but inscrit à la dernière minute (28-27). Se qualifier pour le tour suivant était un objectif presque inavoué, le faire et l’aborder avec 2 points, était inespéré. « En fait, sur cet Euro, il n’y avait pas d’objectif précis, raconte Karel Nocar, le manager général de la sélection tchèque. On a demandé aux gars de jouer chaque match à 100%. On explose complètement contre l’Espagne (défaite de 17 buts d’écart) mais par contre la réaction de l’équipe en 48h a été énorme, on s’est dit des choses, il y a eu une auto-critique et face au Danemark, on a fait le meilleur match de l’histoire du handball tchèque. » La progression ne va pas en effet, s’arrêter là puisque sur la 2ème semaine de compétition, les Tchèques ont rivalisé avec la Slovénie (26-26) et ont battu la Macédoine, sur le gong (25-24). « En fait, explique l’ancien ailier gauche de Chambéry, on s’est pris au jeu et plus la compétition avançait, plus les joueurs avaient envie de s’investir. On a vécu quelque chose de magnifique. » Et l’aventure a failli très bien se terminer, les Tchèques ne s’inclinant que d’un but dans le match de classement pour la 5-6 face à la Croatie.



Sixième d’un Euro, il faut remonter 22 années plus tôt pour trouver trace d’une telle performance avec ensuite, des places peu convaincantes, d’ailleurs la sélection nationale n’était même pas qualifiée pour la Pologne en 2016 et le mondial en France, l’hiver suivant. « On a eu une longue traversée du désert. Les joueurs venaient sans grande conviction en équipe nationale. Là, on a réussi à créer une ambiance, un état d’esprit qui font que ceux qui défendent nos couleurs sont capables de se dépasser. Il n’y a pas de stars dans cette équipe et les clubs représentés ne sont pas parmi les grands européens. » Tatran Presov en Slovaquie, Lovosice en Tchéquie, Balatonfured en Hongrie ne sont pas des destinations qui font rêver. Le Dukla Prague a perdu son lustre d’antan, les trois éléments les plus connus de la sélection, Pavel Horak (35 ans), Ondrej Zdrahala (34 ans) et Martin Galia (le gardien de 38 ans) évoluent respectivement à Meshkov Brest en Biélorussie, St Gallen en Suisse et… Zabrze en Pologne ! Mais avec le coup de projecteur dont ils ont bénéficié pendant cet Euro, certains parmi les plus jeunes pourraient percer et se retrouver sur les tablettes des recruteurs comme l’ont été les Jicha, Juricek, Stehlik ou donc, Karel Nocar. « J’espère que certains clubs huppés vont montrer leur intérêt car on a des joueurs talentueux, combattifs et capables de rivaliser avec les meilleurs. » Et quand on demande à celui qui a passé dix saisons à Chambéry quels joueurs pourraient être approchés et évoluer pourquoi pas dans le championnat français, le discours devient plus hermétique. « Je ne peux pas en parler, on verra… il y a des demandes et j’espère que cela va se finaliser dans les prochains jours. » Parmi les plus convoités, les deux jeunes arrières gauchers de 21 ans, Stanislas Kasparek et Dieudonné Mubenzem (notre photo ci-dessus). Le 1er est d’ores et déjà préempté par les Hongrois de Szeged qu’il rejoindra l’été prochain, le second né à Prague d’un père congolais et d’une mère colombienne intéresserait Tremblay et Ivry. Ce dimanche, les Tchèques ont quitté la Croatie avec le sentiment du devoir largement accompli. Leur prochaine étape... la qualification pour le Mondial 2019 qui aura lieu dans un an au Danemark et en Allemagne. Pour cela, il faudra qu’ils écartent de leur route, un gros morceau, la Russie.

Karel Nocar, lui continuera à œuvrer au sein de sa Fédération et faire en sorte que le handball tchèque représenté par la sélection nationale dirigée par les deux anciens internationaux Daniel Kubes et Jan Filip, surfe durablement sur le haut de la vague.


                                  Les supporters français n'ont pas oublié Karel Nocar


La France et la République Tchèque liées à jamais

Outre tous les joueurs qui ont été accueillis dans le championnat français et qui continuent à l’être avec par exemple Miroslav Jurka, l’ailier de St Raphaël, les liens entre les deux pays se sont forgés au fil du temps. Les plus anciens se rappellent qu’au Mondial 2005, si la République Tchèque n’avait pas battu la Grèce (31-29), la France ne se serait pas qualifiée pour les demi-finales et n’aurait pas ensuite, remportée la médaille de bronze aux dépens de la Tunisie. Bis repetita cinq ans plus tard à l’Euro autrichien. La République Tchèque s’impose contre la Hongrie qui a concédé un point face aux Tricolores (après un nul). Les Hongrois ne sont pas qualifiés pour la suite et la France peut aborder le tour suivant avec 3 points (nul face à l’Espagne et succès sur les Tchèques). On connait l’épilogue heureuse en finale contre les Croates. 

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