Dans une ambiance qui semblait délétère avant la rencontre, le premier match retour aurait pu ressembler à une simple prestation, sans plus. Il n'en a rien été puisque les Normandes étaient venues pour tenter de vaincre favorite. Et elles l'ont fait : 22-26 (11-15) !
Devant des tribunes largement délaissées (et face à l'absence d’arbitre délégué), le match prenait rapidement un rythme intéressant d'autant que Mickael Moreno, l'entraîneur d'Octeville-sur-Mer, était venu tenter la victoire, "même si on n'a connu qu'un match nul au cours de nos matches aller". C'est dire combien une victoire sur les terres amandinoises restait un objectif en or pour le groupe d'Octevillaises que l'on sentait d'attaque pour réaliser des merveilles.
Ivana Filipovic montrait le chemin des filets avec un premier jet à 7m (1e ; 1-0), les Octevillaises revenaient au score et Ngo Leyi se devait d'arrêter la saignée (4e ; 2-2). Ce petit jeu se poursuivait de longues minutes avant qu'Octeville n'en fasse autant avec Gerblon et Fanny Jean-Baptiste qui donnait l'avantage aux siennes (15e ; 6-7), soutenues par Aurélie Leblond dont les 20 arrêts auront des conséquences fatales sur le collectif amandinois. Jean-Baptiste remettait le couvert (23e ; 10-11) sur un jet de 7m, donnant le coup d'envoi d'un pari fou puisque Octeville prenait, petit à petit, une avance qui semblait ne pas choquer des Amandinoises scotchées par le culot d'un collectif qui voulait jouer et gagner. Ribeiro et Fofana, par deux fois, permettait d'ailleurs aux visiteuses de regagner les vestiaires avec un bonus de quatre buts : 11-15.
Tout le monde se disait que la pause avait dû permettre aux Amandinoises de se remettre d'aplomb pour combler la différence et reprendre les rênes de la rencontre. Pour cela, il a fallu attendre la réaction d'Aurore Sanz (36e ; 14-17) avec une Daniela Pinto qui semblait se réveiller dans ses cages (6 arrêts). Filipovic, Kante et Malina enfonçaient le clou alors que Claire Vautier ramenait les deux équipes à égalité (47e ; 20-20). Mais le déclic semblait briser au point où les Octevillaises appuyaient à nouveau sur le champignon. Les tirs de Filipovic, de Malina ou de Surmely se perdaient dans les airs ou étaient magistralement détournés par une Aurélie Leblond super star (60e ; 22-26). Finalement, Mickaël Moreno a tenu son pari, signant ainsi une première victoire à l'extérieur, une première pour le début des matches retour. D'ailleurs il expliquait cette victoire d'une manière simple : "On a fait une bonne première mi-temps en se détachant sur la fin. En deuxième mi-temps, on a rendu des ballons. On est revenu dans nos travers. Collectivement, le travail de toute l'année est récompensé à l'image de notre évolution défensive. J'espère que ce n'est qu'un début et qu'on va gagner le prochain match."
Du côté amandinois, avec l'absence de Kuridza, en délicatesse avec ses croisés, et avant l'arrivée dans le groupe de Cissé, l'ambiance est plus terre à terre comme l'explique Sophie Palisse, la présidente du HBCSA-PH : " J'ai vu une belle équipe d'Octeville avec beaucoup d'envies. Pendant soixante minutes, elles n'ont vraiment rien lâché. Et puis j'ai vu une équipe de Saint-Amand qui, par à-coups, avait envie. Du moins c'est ce que ça renvoyait à l'extérieur et qui, à d'autres moments, avait beaucoup moins d'envies qu'Octeville. Je pense que c'est l'équipe qui avait le plus envie qui a gagné."