Mauvais temps dans le Sud. Montpellier et Nîmes ont chuté à domicile face respectivement à Aix et Chambéry. Pendant ce temps, le PSG s'impose aux dépens d'Ivry et revient à deux longueurs des Montpelliérains. La lutte pour le titre est relancée et le championnat est loin d'être joué.
par Yves MICHEL
A la trêve après la 13ème journée de championnat lorsque Paris avait trébuché dans l'Hérault, Montpellier comptait six points d'avance sur le PSG et une différence de buts à son avantage. Six matches plus tard, l'écart s'est rétréci. Les hommes de Canayer n'ont pas attaqué 2018 comme ils avaient terminé la 1ère partie de la saison. Ils ont subi la loi des locataires de Coubertin lors de la 16ème journée, perdant ce soir-là deux longueurs et le bénéfice du goal-average, ils ont ensuite eu deux confrontations plutôt abordables face aux deux derniers du classement et ce mercredi soir, ils ne se sont pas assez méfiés d'Aix en Provence. Après une 1ère période très accrochée où les gardiens étaient bien montés en puissance, les deux formations sont rentrées aux vestiaires dos à dos (11-11). A la reprise et comme ils le font souvent, les Montpelliérains ont accéléré et imposé leur cadence (15-11 à la 37ème). Pour autant, Aix ne s'est pas affolé. Wesley Pardin a tiré le rideau devant ses cages, Guigou et consorts ont raté la plupart de leur tir et à l'entrée du dernier quart d'heure, ils étaient derrière (15-17). Un 0-6 concédé comme au tennis ! Ces deux buts de retard, le MHB va les trainer comme un véritable boulet même si l'espoir va renaître lorsqu'à moins de 90 secondes du terme, Melvyn Richardson va égaliser (22-22). La sortie de Ludovic Fabregas ne rien arranger, Sergiy Onufriyenko trouvant même la faille pour envoyer ses partenaires aixois dans une autre dimension. « Je ne sais pas si on est le tombeur de tous les gros, s’interroge Jérôme Fernandez. On vit une saison étrange avec des gros soucis en début de saison et on a redistribué les cartes et les rôles de chacun en janvier. Petit à petit, on est monté en puissance avec des résultats à Nîmes, Cesson, Dunkerque... On prend confiance au fur et à mesure. Le contexte était favorable, avec une rencontre entre deux matches de Ligue des champions pour Montpellier. On a eu une défense à toute épreuve et un grand Pardin ce soir. » Le MHB avait été si brillant dimanche face à Barcelone qu'on se demande si les joueurs ne sont pas restés sur leur petit nuage et quand il a fallu réagir, il était un peu tard. Cette contreperformance n'est pas de bon augure avant le déplacement de samedi en Catalogne. Elle remet surtout en selle Paris qui n'en demandait pas tant. A sept journées du terme, Montpellier n'a plus que deux points d'avance au classement sur son rival. Avec des pièges à négocier comme le déplacement à Nîmes mi-avril ou la réception de Nantes et la balade à St Raphaël courant mai, juste avant la clôture face à Dunkerque. Le chemin du PSG est également miné mais depuis février, les Parisiens n'ont pas commis la moindre faute. leur seule défaite, chez les Biélorusses de Brest en Ligue des Champions, n'a eu aucun impact pour la suite.
A 21h35 lorsque Mikkel Hansen (notre photo) et les joueurs parisiens sont revenus sur le parquet de la Halle Carpentier, là où Ivry qui recevait, avait décidé de "délocaliser" la rencontre pour accueillir les caméras, ils savaient que Montpellier avaient trébuché. Eux, menaient de trois longueurs face aux Val-de-Marnais (15-18). Il leur suffisait d'assumer leur statut malgré les absences de Nikola Karabatic et Sander Sagosen et de faire ce qu'ils avaient réalisé en 1ère période, garder la totale maîtrise des débats. Nedim Rémili qui s'était largement illustré jusque-là (6/7), sera moins sollicité par la suite. Ivry n'a pas démérité, a trouvé parfois du répondant mais a été asphyxié par la vitesse d'exécution des Parisiens. Trois buts d'écart à 7 minutes du terme, sept (24-31) à l'arrivée, le PSG s'impose et reste invaincu sur le sol national depuis le début de l'année. Les échéances (coupe de France et quarts de finale de la Ligue des Champions) se rapprochent, tout en gardant un œil intéressé sur ce titre national qui paraissait si loin voilà encore un mois. « Evidemment qu'on est content, se félicite Nédim Rémili au micro de beIN mais il nous reste encore énormément de matches à gagner, il va y avoir un match difficile à négocier contre Nantes après la trêve internationale, on se rapproche de la fin du championnat. C'est passionnant, à nous de continuer à bien faire le boulot.» Le rouleau compresseur est enclenché.
Le diaporama du match Ivry - PSG par Lorie Couvillers
La déconvenue montpelliéraine ne doit pas occulter celle du voisin nîmois. Rien ne va plus chez les Gardois qui en championnat, sont sur une pente des plus glissantes. Le bilan est catastrophique depuis le début de l'année civile: un seul succès en six rencontres, et encore face à Saran le dernier. La dernière gifle, magistrale, a été humiliante. Elle a été reçue au Parnasse par une équipe et surtout une défense de Chambéry que personne n'attendait à ce niveau. Nîmes a pris un très mauvais départ (1-4 après 10 minutes) et a couru après cet handicap, une bonne partie de la rencontre. Rémi Salou a redonné de l'espoir lorsqu'il a égalisé (22-22) mais les partenaires de Fahrudin Melic (très efficace ce mercredi avec 8 réalisations) ont repris de l'avance pour terminer quasiment en roue libre. « Pendant 10 minutes nous avons été en échec sur 6 tirs sur 7, regrette Yann Balmossière, l'entraîneur adjoint, mais c’est surtout dans certaines phases de jeu où nous étions bien depuis quelques temps, comme le secteur défensif, que nous avons eu du mal. En attaque nous n’avons pas réussi à enchainer nos actions, c’était trop individuel et pas assez porté vers nos ailiers » Nîmes s'éloigne encore un peu plus du podium et peut encore perdre une place en fonction du résultat de St Raphaël qui ce jeudi accueille Tremblay. L'USAM n'est pas au bout de ses peines puisqu'elle devra se rendre à Nantes ce vendredi afin d'y disputer le reliquat de quart de finale de coupe de la Ligue, match au résultat invalidé en raison de la légèreté des officiels (arbitres et délégué) présents ce jour-là. Dix minutes et quelques poussières à rejouer, le spectateur de la "Tocard d'hier" n'aura même pas le droit de s'attarder à la buvette.
Nantes enchaîne les matches comme les perles. Pour le moment, le bloc ligérien tient le coup. Les joueurs de Thierry Anti ont cette faculté de se faciliter les échéances. Notamment en Ligue des Champions où avec 8 buts d'avance, le 8ème retour face aux Biélorusses de Brest (dimanche) apparait comme une formalité. Ce qui l'a été moins, c'est la venue du Fénix ce mercredi. Que serait il advenu si ces enquiquineurs de Toulousains n'avaient pas perdu 18 ballons, soit 7 de plus que leur adversaire ? Car les hommes de Gardent ont mené au score pendant presque toute la 1ère période, sécurisés par un Yassine Idrissi très inspiré. Le "H" a bien pris les devants en début de second acte mais Toulouse n'a jamais rien lâché sauf quelques précieuses munitions à des moments les plus inappropriés. Nantes a eu chaud mais heureusement que Tournat et Espen Hansen ont tenu la baraque au niveau offensif.
Le diaporama du match Nantes - Toulouse par Philippe Padioleau
Pas de changement du côté de la queue de classement. Plus que jamais, Massy et Saran ont le bonnet d'âne sur la tête. Battus respectivement à Cesson (qui fait une bonne opération en enchainant sur un 2ème succès consécutif) et à Dunkerque (qui renoue enfin avec une victoire à domicile), les promus des deux dernières saisons devront faire un détour par Lourdes s'ils veulent croire au maintien parmi l'élite.
A Cesson, Alan Villeminot qui s'était illustré la semaine précédente à Tremblay (9 buts) n'a pas démérité cette fois-ci (5 buts) mais a partagé l'affiche avec son partenaire Florian Delecroix (notre photo ci-dessous - 6 buts). A Massy, comme d'habitude, la prestation de Samir Bellahcène dans les cages (14 arrêts) n'a pas suffi à masquer les carences d'une équipes aux moyens très limités en attaque.
A Dunkerque, les Nordistes ont maîtrisé le match de bout en bout, profitant surtout d'une excellente entrée en matière (5-1 après 10'). Saran va revenir, titiller son adversaire et se rapprocher au tableau d'affichage (8-7 à la 19ème) sans pour autant le déborder. La 2ème période sera quasiment à sens unique (28-22)
DUNKERQUE HGL - SARAN LOIRET 28-22 (MT: 13-9)
Statistiques du match
MONTPELLIER HB - PAYS D'AIX UC 22-23 (MT: 12-11)
Statistiques du match
USAM NIMES - CHAMBERY SMBHB 25-31 (MT: 10-13)
Statistiques du match
CESSON RENNES - MASSY EHB 28-23 (MT: 15-13)
Statistiques du match
HBC NANTES - FENIX TOULOUSE 32-28 (MT: 14-16)
Statistiques du match
US IVRY - PSG HANDBALL 24-30 (MT: 15-18)
Statistiques du match