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L’arbitrage ne doit pas être l’obsession de Montpellier

LMSL

mercredi 23 mai 2018 - © Yves Michel

 6 min 30 de lecture

Perdre quasiment le titre national à moins de quatre jours d’une demi-finale de Ligue des Champions n’est pas une préparation idéale. C’est surtout dans les têtes montpelliéraines que la défaite à Saint Raphaël a fait le plus de dégâts. Et la sortie de Vincent Gérard sur l’arbitrage n’a rien calmé. Comment les Héraultais vont-ils se débarrasser de leur trop-plein de frustration avant d’aborder leur rendez-vous face au Vardar ? Telle est la question que tout le monde est en droit de se poser.

par Yves MICHEL

A Montpellier, tout le monde avait à cœur d’arriver à Cologne en étant toujours dans le fauteuil du leader de Division 1, en ayant toujours deux voire un point d’avance sur le PSG et en se disant que le temps suffirait pour préparer la réception de Dunkerque lors de la dernière journée et offrir le titre à ceux qui l’attendent depuis six ans. Seulement voilà, dans les scénarios les plus fous et même si elle était possible, personne côté montpelliérain, n’avait envisagé de quitter Saint Raphaël sur une défaite. A trente secondes du terme, Aurélien Abily a précipité la chute et plongé les Héraultais dans une détresse et une frustration personnifiées par Vincent Gérard qui au micro de beIn Sports a décidé de se lâcher et de pointer du doigt, un arbitrage qui selon lui sur l’ensemble de la saison n’a pas toujours été à la hauteur. Des propos spontanés parfois brouillons pour les non initiés mais qui ont eu le mérite d’être exposés. « Inévitablement, lorsque tu réagis à chaud dans un tel contexte, estime Daniel Costantini, tu es obligé de dire des "conneries". Pour autant, moi qui suis un défenseur des arbitres en général, c’est vrai que je trouve aussi qu’il y a certains binômes qui sont loin d’être à la hauteur de ce qui leur est demandé. Mais sans plus. Je ne les considère pas comme malhonnêtes mais ils ne sont tout simplement pas bons. Alors, ou comme les jeunes Gasmi et Gasmi ce sont des intégristes, sans nuance, incapables d’arbitrer avec la psychologie d’un match de haut niveau, ou comme Dentz et Reibel, des gars à l’ancienne qui font tout pour être aimés et embrassés, ou d’autres comme Bourgeois et Moreno qui ne sont plus dans le coup. » Les mots de l’ancien patron de l’équipe de France sont pesés. Jeter l’opprobre sur quelques arbitres ne résoudra pas tous les problèmes, en faire des bouc-émissaires encore moins mais il y a urgence et des décisions doivent être prises. « Rien ne m’a choqué dans les propos de Vincent, avoue Rémy Lévy, le co-président du MHB. Je l’ai trouvé plutôt émouvant en tant qu’homme. Tout le monde est conscient de la nécessaire professionnalisation de l’arbitrage. On y travaille mais ce dont il faut être conscient, c’est que la responsabilité de l’arbitrage incombe à la Fédération et non à la Ligue. Sans doute que l’une n’avance pas à la même vitesse que l’autre. Cela fait trois ans qu’on discute  pour avoir au moins une direction technique de l’arbitrage, ce serait indispensable et on essaie de trouver un modèle. La Ligue ne peut pas à elle seule, réformer le code du sport. C’est vrai qu’on a la sensation d’être plus à l’aise dans les relations, avec les arbitres qui nous sifflent en Ligue des Champions. Le feeling est différent et surtout tous les arbitrages que j’ai pu suivre, étaient cohérents. Chez nous, il faut qu’il y ait une véritable réflexion. » Une trêve s’impose car dans moins de trois jours, trois clubs français et le tenant macédonien défendront leurs chances en demi-finales de la Ligue des Champions.

Si Paris et Nantes ont fait le plein de sérénité pour ce grand rendez-vous, on peut légitimement se demander dans quel état physique et moral, Montpellier va-t-il se présenter à Cologne. Les avis sont quasi unanimes. « On sait très bien qu’on récupère beaucoup mieux après une victoire qu’après une défaite, ponctue Daniel Costantini. La meilleure façon de préparer Cologne est de les faire souffler et se dire que ce week-end, c’est une autre compétition. Et peut-être que la meilleure façon de sauver leur saison, ce n’est même pas d’aller en finale mais c’est de gagner la Ligue des Champions. Comme Montpellier a la chance de jouer le Vardar qui est le seul représentant étranger, ça démystifie la situation d’une confrontation franco-française. »  Aux Montpelliérains de montrer qu’ils ont une force de caractère qui leur permettra de se surpasser.

Le réveil a été douloureux mais tout a été prévu pour faciliter la récupération puisqu’avant de rentrer sur Montpellier, les joueurs du MHB ont passé la nuit dans le Var et ce mercredi matin, ils ont pu bénéficier des installations de balnéothérapie sur Fréjus. Patrice Canayer a  entamé l’opération "remise en condition".

Patrice, il te faut trouver les mots pour rassembler le groupe...
Je ne pense pas que je sois seul à devoir remplir cette mission. Je ne suis pas un prestidigitateur. Je peux y contribuer mais il faut que ce soit les joueurs eux-mêmes qui fassent des efforts. Ce qui est évident c’est qu’il y a beaucoup de sentiments mêlés après ce qui s’est passé hier, de la colère, de la frustration, c’est normal et ce matin, on a recommencé à se mettre ensemble et à rebâtir l’identité de l’équipe.

La meilleure thérapie, c’est la discussion, la récupération plutôt que l’entraînement ?
Oui complètement. L’énorme déception vient du fait qu’on a fait tellement d’efforts depuis le début et même avant, pour progresser, pour avancer et ça nous échappe sur la fin. Ma plus grosse frustration, c’est que ce groupe qui a consenti autant de travail ne soit pas récompensé.

La rupture semble être plus nerveuse que physique…
Saint Raphaël a joué un match très solide et un peu avec nos nerfs. On a été rattrapé par le syndrome de la peur de gagner. On avait beaucoup de choses en mains et on n’a pas su les saisir. On a vécu une expérience qui je l’espère pour les années futures, sera très enrichissante.

Comment a été ressentie la sortie de Vincent Gérard ?
Déjà, je trouve que son analyse était empreinte de beaucoup de distance et que certains éléments étaient maîtrisés dans sa communication. Ce que je regrette c’est la façon dont ça s’est passé.

Comment cela ?
Le fait qu’on "chope" les joueurs à la sortie du match, sans même leur laisser deux minutes pour récupérer, n’est pas normal. Je pense que les joueurs méritent un peu plus d’égards et quelques minutes pour reprendre leurs esprits. Venir sauter sur eux dès que le match est terminé, ce n’est pas très normal. Après, il a posé un certain nombre de questions, il était en droit de le faire et à mon niveau, je n’ai nulle envie de m’appesantir sur le sujet.

La seule obsession désormais, c’est le Final Four et retrouver une certaine dynamique ?
Bien évidemment ! Même si je le répète, je ne suis pas Merlin l’Enchanteur. On est capable de se retrouver. On l’a récemment prouvé en perdant contre Aix et quatre jours après, on est allé gagner à Barcelone. C’est vrai que quand on a perdu à Aix, on n’avait perdu qu’un match, pas le championnat. J’espère donc qu’on va être capable de passer tous au dessus de cette énorme frustration.

Gagner la Ligue des Champions effacerait cette frustration ?
Je souhaite que cette équipe tire profit de tous les efforts qu’elle a consentis et qu’elle gagne un titre. Le championnat paraissait quelque chose de plus accessible, la Ligue des Champions c’est très haut mais il n’y a aucune raison de ne pas y croire.

L’arbitrage ne doit pas être l’obsession de Montpellier  

LMSL

mercredi 23 mai 2018 - © Yves Michel

 6 min 30 de lecture

Perdre quasiment le titre national à moins de quatre jours d’une demi-finale de Ligue des Champions n’est pas une préparation idéale. C’est surtout dans les têtes montpelliéraines que la défaite à Saint Raphaël a fait le plus de dégâts. Et la sortie de Vincent Gérard sur l’arbitrage n’a rien calmé. Comment les Héraultais vont-ils se débarrasser de leur trop-plein de frustration avant d’aborder leur rendez-vous face au Vardar ? Telle est la question que tout le monde est en droit de se poser.

par Yves MICHEL

A Montpellier, tout le monde avait à cœur d’arriver à Cologne en étant toujours dans le fauteuil du leader de Division 1, en ayant toujours deux voire un point d’avance sur le PSG et en se disant que le temps suffirait pour préparer la réception de Dunkerque lors de la dernière journée et offrir le titre à ceux qui l’attendent depuis six ans. Seulement voilà, dans les scénarios les plus fous et même si elle était possible, personne côté montpelliérain, n’avait envisagé de quitter Saint Raphaël sur une défaite. A trente secondes du terme, Aurélien Abily a précipité la chute et plongé les Héraultais dans une détresse et une frustration personnifiées par Vincent Gérard qui au micro de beIn Sports a décidé de se lâcher et de pointer du doigt, un arbitrage qui selon lui sur l’ensemble de la saison n’a pas toujours été à la hauteur. Des propos spontanés parfois brouillons pour les non initiés mais qui ont eu le mérite d’être exposés. « Inévitablement, lorsque tu réagis à chaud dans un tel contexte, estime Daniel Costantini, tu es obligé de dire des "conneries". Pour autant, moi qui suis un défenseur des arbitres en général, c’est vrai que je trouve aussi qu’il y a certains binômes qui sont loin d’être à la hauteur de ce qui leur est demandé. Mais sans plus. Je ne les considère pas comme malhonnêtes mais ils ne sont tout simplement pas bons. Alors, ou comme les jeunes Gasmi et Gasmi ce sont des intégristes, sans nuance, incapables d’arbitrer avec la psychologie d’un match de haut niveau, ou comme Dentz et Reibel, des gars à l’ancienne qui font tout pour être aimés et embrassés, ou d’autres comme Bourgeois et Moreno qui ne sont plus dans le coup. » Les mots de l’ancien patron de l’équipe de France sont pesés. Jeter l’opprobre sur quelques arbitres ne résoudra pas tous les problèmes, en faire des bouc-émissaires encore moins mais il y a urgence et des décisions doivent être prises. « Rien ne m’a choqué dans les propos de Vincent, avoue Rémy Lévy, le co-président du MHB. Je l’ai trouvé plutôt émouvant en tant qu’homme. Tout le monde est conscient de la nécessaire professionnalisation de l’arbitrage. On y travaille mais ce dont il faut être conscient, c’est que la responsabilité de l’arbitrage incombe à la Fédération et non à la Ligue. Sans doute que l’une n’avance pas à la même vitesse que l’autre. Cela fait trois ans qu’on discute  pour avoir au moins une direction technique de l’arbitrage, ce serait indispensable et on essaie de trouver un modèle. La Ligue ne peut pas à elle seule, réformer le code du sport. C’est vrai qu’on a la sensation d’être plus à l’aise dans les relations, avec les arbitres qui nous sifflent en Ligue des Champions. Le feeling est différent et surtout tous les arbitrages que j’ai pu suivre, étaient cohérents. Chez nous, il faut qu’il y ait une véritable réflexion. » Une trêve s’impose car dans moins de trois jours, trois clubs français et le tenant macédonien défendront leurs chances en demi-finales de la Ligue des Champions.

Si Paris et Nantes ont fait le plein de sérénité pour ce grand rendez-vous, on peut légitimement se demander dans quel état physique et moral, Montpellier va-t-il se présenter à Cologne. Les avis sont quasi unanimes. « On sait très bien qu’on récupère beaucoup mieux après une victoire qu’après une défaite, ponctue Daniel Costantini. La meilleure façon de préparer Cologne est de les faire souffler et se dire que ce week-end, c’est une autre compétition. Et peut-être que la meilleure façon de sauver leur saison, ce n’est même pas d’aller en finale mais c’est de gagner la Ligue des Champions. Comme Montpellier a la chance de jouer le Vardar qui est le seul représentant étranger, ça démystifie la situation d’une confrontation franco-française. »  Aux Montpelliérains de montrer qu’ils ont une force de caractère qui leur permettra de se surpasser.

Le réveil a été douloureux mais tout a été prévu pour faciliter la récupération puisqu’avant de rentrer sur Montpellier, les joueurs du MHB ont passé la nuit dans le Var et ce mercredi matin, ils ont pu bénéficier des installations de balnéothérapie sur Fréjus. Patrice Canayer a  entamé l’opération "remise en condition".

Patrice, il te faut trouver les mots pour rassembler le groupe...
Je ne pense pas que je sois seul à devoir remplir cette mission. Je ne suis pas un prestidigitateur. Je peux y contribuer mais il faut que ce soit les joueurs eux-mêmes qui fassent des efforts. Ce qui est évident c’est qu’il y a beaucoup de sentiments mêlés après ce qui s’est passé hier, de la colère, de la frustration, c’est normal et ce matin, on a recommencé à se mettre ensemble et à rebâtir l’identité de l’équipe.

La meilleure thérapie, c’est la discussion, la récupération plutôt que l’entraînement ?
Oui complètement. L’énorme déception vient du fait qu’on a fait tellement d’efforts depuis le début et même avant, pour progresser, pour avancer et ça nous échappe sur la fin. Ma plus grosse frustration, c’est que ce groupe qui a consenti autant de travail ne soit pas récompensé.

La rupture semble être plus nerveuse que physique…
Saint Raphaël a joué un match très solide et un peu avec nos nerfs. On a été rattrapé par le syndrome de la peur de gagner. On avait beaucoup de choses en mains et on n’a pas su les saisir. On a vécu une expérience qui je l’espère pour les années futures, sera très enrichissante.

Comment a été ressentie la sortie de Vincent Gérard ?
Déjà, je trouve que son analyse était empreinte de beaucoup de distance et que certains éléments étaient maîtrisés dans sa communication. Ce que je regrette c’est la façon dont ça s’est passé.

Comment cela ?
Le fait qu’on "chope" les joueurs à la sortie du match, sans même leur laisser deux minutes pour récupérer, n’est pas normal. Je pense que les joueurs méritent un peu plus d’égards et quelques minutes pour reprendre leurs esprits. Venir sauter sur eux dès que le match est terminé, ce n’est pas très normal. Après, il a posé un certain nombre de questions, il était en droit de le faire et à mon niveau, je n’ai nulle envie de m’appesantir sur le sujet.

La seule obsession désormais, c’est le Final Four et retrouver une certaine dynamique ?
Bien évidemment ! Même si je le répète, je ne suis pas Merlin l’Enchanteur. On est capable de se retrouver. On l’a récemment prouvé en perdant contre Aix et quatre jours après, on est allé gagner à Barcelone. C’est vrai que quand on a perdu à Aix, on n’avait perdu qu’un match, pas le championnat. J’espère donc qu’on va être capable de passer tous au dessus de cette énorme frustration.

Gagner la Ligue des Champions effacerait cette frustration ?
Je souhaite que cette équipe tire profit de tous les efforts qu’elle a consentis et qu’elle gagne un titre. Le championnat paraissait quelque chose de plus accessible, la Ligue des Champions c’est très haut mais il n’y a aucune raison de ne pas y croire.

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