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LDC M: Alberto Entrerrios, la force tranquille du HBC Nantes

Champion's League

vendredi 25 mai 2018 - © Yves Michel

 6 min 11 de lecture

A Nantes, le patron c’est Thierry Anti mais depuis deux ans, dans le staff technique, Alberto Entrerrios n’est jamais très loin. L’Espagnol à l’impressionnante carte de visite comme joueur s’est parfaitement glissé dans son rôle d’adjoint.  Il apporte au "H" son expérience, sa vision du jeu et un calme à toute épreuve.

par Yves MICHEL depuis Cologne

Qui attendait Nantes dans les quatre meilleures équipes de la scène européenne ? Pas grand monde même si depuis dix ans et sa montée vers l’élite, le "H" s’est structuré, renforcé et atteint des sommets que des clubs allemands n’arrivent même plus à égaler. « A ses débuts, avoue le gardien Arnaud Siffert, Nantes avait copié Montpellier et puis le club s’est forgé une vraie identité et a trouvé son propre fonctionnement. Quand je vois le nombre de bénévoles et tous les matches qu’on a disputés à guichets fermés, je mesure la dimension prise par le club.»  Nantes, c’est aussi un savant dosage au niveau de son effectif entre talents de demain et joueurs expérimentés et une structure technique où les rôles sont apparemment bien définis. Aux côtés de Thierry Anti arrivé lui, en 2009 en Loire-Atlantique, il y a Alberto Entrerrios. L’Espagnol débarqué en 2012 comme joueur, n’a pas hésité longtemps lorsque le président Gaël Pelletier lui a proposé, quatre saisons plus tard, de passer sur le banc comme entraîneur-adjoint. Il retrouve la Lanxess Arena de Cologne, six ans après y avoir disputé une finale (perdue face à Kiel) sous le maillot de Ciudad Real devenu Atletico de Madrid.


Alberto, qu’est-ce que cela te fait de retrouver Cologne avec Nantes ?
On y est pour poursuivre le rêve et essayer de réaliser quelque chose d’important puisque personne ne nous attendait si haut. C’est vraiment très spécial pour notre club mais je crois pour tout le monde aussi.  C’est un truc énorme de figurer parmi les 4 meilleures équipes du Monde.

Le "H" au Final Four, c’est la surprise du chef…
Quand on a commencé notre parcours en poule haute de Ligue des Champions, l’objectif c’était déjà de terminer dans les six premiers et se qualifier pour les 8èmes. On n’attendait pas plus que ça. C’est lorsqu’on a accroché les grosses équipes, qu’on s’est dit qu’on pouvait être plus ambitieux. On a vraiment passé un cap contre Szeged (2 victoires), Vardar et Barcelone (succès à Nantes), même Rhein Neckar (2 matches nuls). Ce genre d’oppositions nous a encouragés à croire en nos chances.

Trois équipes françaises présentes, ça aussi, c’est inattendu...
On pouvait imaginer au début de la saison que Paris serait au Final Four mais c’est vrai que pronostiquer trois équipes sur quatre places, c’était difficile à faire. Ça donne une idée du niveau du championnat français. Il y a encore 5-6 ans, on n’en était pas là.

Le PSG est-il favori face à Nantes ?
Il y a c’est clair, une différence entre Paris et les autres. Cette équipe a été construite pour gagner la Ligue des Champions, c’est elle qui a la pression et cela peut jouer en notre faveur.  C’est souvent arrivé qu’au cours de la saison, on batte au moins une fois Paris, on est inférieur mais sur 60 minutes, à 7 contre 7, tout est possible.

Nantes a l'expérience de 2 Final Four de coupe EHF, est-ce un avantage ?
En tout cas, cela ne peut pas nous nuire même si ce n’est pas la même chose. L’évènement à Cologne est plus grand. Je fais confiance aux joueurs pour vite rentrer dans la compétition. Ils n’ont pas à être impressionnés.

Depuis 2012, tu as pu voir évoluer ce club…
C’est vrai que cette progression est due à tout un ensemble de facteurs: le recrutement des joueurs, la mise en place de véritables structures, les objectifs bien définis, l’ambition d’aller de plus en plus haut. C’est allé plus vite qu’on aurait pu l’imaginer mais c’est très bien comme ça.

Avec ce métier d’entraîneur adjoint, tu as totalement changé de vie…
Et là, il faut que je remercie le président Pelletier qui m’a constamment fait confiance. Il a foi en moi… peut-être plus que moi (rires). 

Comment ça ?
Oui, je suis humble et j’ai tout à apprendre comme entraîneur. Le président parie sur moi, d’accord j’ai eu une belle carrière de joueur, j’ai gagné beaucoup de titres mais ça s’arrête là. J’ai prolongé jusqu’en 2020 et je ne vois pas plus loin que ça. Mais c’est clair que rester trois ans de plus à Nantes, cela a beaucoup de sens parce que ma famille s’y plait.

Comment définirais-tu ton rôle ?
En fait avec Thierry, on ne s’est pas assis autour d’une table pour définir un partage du travail. On n’a jamais eu ce type de conversation. Ce qui se fait est juste naturel, Thierry me laisse faire certaines choses comme l’analyse de l’adversaire, de corriger, d’enrichir notre jeu et pendant le match, j’adapte certaines phases par rapport à ce que je vois.

Thierry Anti a une sacrée personnalité et travailler à ses côtés n’était pas gagné d’avance.
(sourires) C’est vrai. Mais je n’interviens que quand il le faut. Je reste très respectueux et je ne vais rien  imposer. C’est Thierry le patron, c’est lui le coach principal. Cela ne nous empêche pas d’échanger mais c’est toujours lui qui a le dernier mot et c’est normal.

Tu apportes une certaine sérénité sur le banc…
Ah… je ne sais pas si c’est moi ou les résultats qui contribuons à cela. Au fil du temps, Nantes a grandi. Et quand quelque chose ne fonctionne pas, on prend un peu plus de recul, sans s’énerver. C’est peut-être dans ce domaine que j’ai apporté le plus.

A côté du hand, Il y a autre chose qui t’apporte beaucoup , c’est la musique et le rock’n roll.
Quand j’étais à Ciudad, j’étais dans le groupe « Semilla Negra », on faisait des concerts, je composais même des chansons mais ça appartient au passé (rires). J’ai toujours aimé toutes les variantes du rock et du blues, j’aime aussi le jazz, j’écoute de l’électronique, du classique,... en fait, la musique rythme mon quotidien. Mais c’est  vrai que quand je prends une guitare, ce que je sais le mieux jouer, c’est le rock’n roll.

Tu as peut-être raté ta vocation…
Ah non ! (rires) J’étais doué dans le hand mais je ne l’étais pas autant dans la musique. La musique reste une passion et je n’ai jamais eu de choix à faire avec le handball.

 
Alberto Entrerrios, un palmarès qui fait des envieux


En équipe nationale espagnole :

240 sélections et 726 buts (3ème réalisateur de l'histoire de la "Roja") entre juin 1997 et janvier 2013

Médaille d'or au Mondial 2005 (Tunisie) et 2013 (Espagne)
Médaille d'argent à l'Euro 2006 (Suisse)
Médaille de bronze aux JO de Pékin (2008), au Mondial 2011 (Suède), à l'Euro 2000 (Croatie)

En club:

3 fois vainqueur de la Ligue des Champions (avec Ciudad Real en 2006, 2008, 2009)
2 fois vainqueur de la Coupe des Coupes (en 1999 avec Ademar Leon et 2003 avec Ciudad)
7 fois champion d'Espagne (avec Leon, Barcelone et Ciudad)

en France (avec Nantes) Vainqueur de la coupe de la Ligue en 2015 et finaliste en 2013; finaliste de la coupe de France en 2015.

LDC M: Alberto Entrerrios, la force tranquille du HBC Nantes 

Champion's League

vendredi 25 mai 2018 - © Yves Michel

 6 min 11 de lecture

A Nantes, le patron c’est Thierry Anti mais depuis deux ans, dans le staff technique, Alberto Entrerrios n’est jamais très loin. L’Espagnol à l’impressionnante carte de visite comme joueur s’est parfaitement glissé dans son rôle d’adjoint.  Il apporte au "H" son expérience, sa vision du jeu et un calme à toute épreuve.

par Yves MICHEL depuis Cologne

Qui attendait Nantes dans les quatre meilleures équipes de la scène européenne ? Pas grand monde même si depuis dix ans et sa montée vers l’élite, le "H" s’est structuré, renforcé et atteint des sommets que des clubs allemands n’arrivent même plus à égaler. « A ses débuts, avoue le gardien Arnaud Siffert, Nantes avait copié Montpellier et puis le club s’est forgé une vraie identité et a trouvé son propre fonctionnement. Quand je vois le nombre de bénévoles et tous les matches qu’on a disputés à guichets fermés, je mesure la dimension prise par le club.»  Nantes, c’est aussi un savant dosage au niveau de son effectif entre talents de demain et joueurs expérimentés et une structure technique où les rôles sont apparemment bien définis. Aux côtés de Thierry Anti arrivé lui, en 2009 en Loire-Atlantique, il y a Alberto Entrerrios. L’Espagnol débarqué en 2012 comme joueur, n’a pas hésité longtemps lorsque le président Gaël Pelletier lui a proposé, quatre saisons plus tard, de passer sur le banc comme entraîneur-adjoint. Il retrouve la Lanxess Arena de Cologne, six ans après y avoir disputé une finale (perdue face à Kiel) sous le maillot de Ciudad Real devenu Atletico de Madrid.


Alberto, qu’est-ce que cela te fait de retrouver Cologne avec Nantes ?
On y est pour poursuivre le rêve et essayer de réaliser quelque chose d’important puisque personne ne nous attendait si haut. C’est vraiment très spécial pour notre club mais je crois pour tout le monde aussi.  C’est un truc énorme de figurer parmi les 4 meilleures équipes du Monde.

Le "H" au Final Four, c’est la surprise du chef…
Quand on a commencé notre parcours en poule haute de Ligue des Champions, l’objectif c’était déjà de terminer dans les six premiers et se qualifier pour les 8èmes. On n’attendait pas plus que ça. C’est lorsqu’on a accroché les grosses équipes, qu’on s’est dit qu’on pouvait être plus ambitieux. On a vraiment passé un cap contre Szeged (2 victoires), Vardar et Barcelone (succès à Nantes), même Rhein Neckar (2 matches nuls). Ce genre d’oppositions nous a encouragés à croire en nos chances.

Trois équipes françaises présentes, ça aussi, c’est inattendu...
On pouvait imaginer au début de la saison que Paris serait au Final Four mais c’est vrai que pronostiquer trois équipes sur quatre places, c’était difficile à faire. Ça donne une idée du niveau du championnat français. Il y a encore 5-6 ans, on n’en était pas là.

Le PSG est-il favori face à Nantes ?
Il y a c’est clair, une différence entre Paris et les autres. Cette équipe a été construite pour gagner la Ligue des Champions, c’est elle qui a la pression et cela peut jouer en notre faveur.  C’est souvent arrivé qu’au cours de la saison, on batte au moins une fois Paris, on est inférieur mais sur 60 minutes, à 7 contre 7, tout est possible.

Nantes a l'expérience de 2 Final Four de coupe EHF, est-ce un avantage ?
En tout cas, cela ne peut pas nous nuire même si ce n’est pas la même chose. L’évènement à Cologne est plus grand. Je fais confiance aux joueurs pour vite rentrer dans la compétition. Ils n’ont pas à être impressionnés.

Depuis 2012, tu as pu voir évoluer ce club…
C’est vrai que cette progression est due à tout un ensemble de facteurs: le recrutement des joueurs, la mise en place de véritables structures, les objectifs bien définis, l’ambition d’aller de plus en plus haut. C’est allé plus vite qu’on aurait pu l’imaginer mais c’est très bien comme ça.

Avec ce métier d’entraîneur adjoint, tu as totalement changé de vie…
Et là, il faut que je remercie le président Pelletier qui m’a constamment fait confiance. Il a foi en moi… peut-être plus que moi (rires). 

Comment ça ?
Oui, je suis humble et j’ai tout à apprendre comme entraîneur. Le président parie sur moi, d’accord j’ai eu une belle carrière de joueur, j’ai gagné beaucoup de titres mais ça s’arrête là. J’ai prolongé jusqu’en 2020 et je ne vois pas plus loin que ça. Mais c’est clair que rester trois ans de plus à Nantes, cela a beaucoup de sens parce que ma famille s’y plait.

Comment définirais-tu ton rôle ?
En fait avec Thierry, on ne s’est pas assis autour d’une table pour définir un partage du travail. On n’a jamais eu ce type de conversation. Ce qui se fait est juste naturel, Thierry me laisse faire certaines choses comme l’analyse de l’adversaire, de corriger, d’enrichir notre jeu et pendant le match, j’adapte certaines phases par rapport à ce que je vois.

Thierry Anti a une sacrée personnalité et travailler à ses côtés n’était pas gagné d’avance.
(sourires) C’est vrai. Mais je n’interviens que quand il le faut. Je reste très respectueux et je ne vais rien  imposer. C’est Thierry le patron, c’est lui le coach principal. Cela ne nous empêche pas d’échanger mais c’est toujours lui qui a le dernier mot et c’est normal.

Tu apportes une certaine sérénité sur le banc…
Ah… je ne sais pas si c’est moi ou les résultats qui contribuons à cela. Au fil du temps, Nantes a grandi. Et quand quelque chose ne fonctionne pas, on prend un peu plus de recul, sans s’énerver. C’est peut-être dans ce domaine que j’ai apporté le plus.

A côté du hand, Il y a autre chose qui t’apporte beaucoup , c’est la musique et le rock’n roll.
Quand j’étais à Ciudad, j’étais dans le groupe « Semilla Negra », on faisait des concerts, je composais même des chansons mais ça appartient au passé (rires). J’ai toujours aimé toutes les variantes du rock et du blues, j’aime aussi le jazz, j’écoute de l’électronique, du classique,... en fait, la musique rythme mon quotidien. Mais c’est  vrai que quand je prends une guitare, ce que je sais le mieux jouer, c’est le rock’n roll.

Tu as peut-être raté ta vocation…
Ah non ! (rires) J’étais doué dans le hand mais je ne l’étais pas autant dans la musique. La musique reste une passion et je n’ai jamais eu de choix à faire avec le handball.

 
Alberto Entrerrios, un palmarès qui fait des envieux


En équipe nationale espagnole :

240 sélections et 726 buts (3ème réalisateur de l'histoire de la "Roja") entre juin 1997 et janvier 2013

Médaille d'or au Mondial 2005 (Tunisie) et 2013 (Espagne)
Médaille d'argent à l'Euro 2006 (Suisse)
Médaille de bronze aux JO de Pékin (2008), au Mondial 2011 (Suède), à l'Euro 2000 (Croatie)

En club:

3 fois vainqueur de la Ligue des Champions (avec Ciudad Real en 2006, 2008, 2009)
2 fois vainqueur de la Coupe des Coupes (en 1999 avec Ademar Leon et 2003 avec Ciudad)
7 fois champion d'Espagne (avec Leon, Barcelone et Ciudad)

en France (avec Nantes) Vainqueur de la coupe de la Ligue en 2015 et finaliste en 2013; finaliste de la coupe de France en 2015.

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