Nantes a gagné de haute lutte sa place en finale de la Ligue des Champions face à Paris. Nantes va disputer une finale que tous les amoureux du beau jeu rêvaient dans un coin de leur tête. Cela on le sait depuis hier soir et la fin magique de la demi-finale Montpellier – Vardar. Un joueur est là alors qu’il y a quelques mois il ne devait pas y être : Romaric Guillo. L’ancien taulier de la défense de Cesson, le Menhir de Pontivy avec ses 2.08m et 110 kg a devancé l’appel de 6 mois en janvier dernier et sera au milieu de la Lanxess Arena lors de la finale et y sera bien à sa place.
Car Nantais, il devait l'être à la fin de la saison. Depuis longtemps, Thierry Anti regardait du côté de Rennes, voir comment ce géant dynamique évoluait au fil des saisons. Il avait décidé de lui proposer d’intégrer Nantes à l’issue de cette saison, mais le destin en a décidé autrement. La blessure de Senjamin Buric en décembre dernier a forcé le « H » à demander à Cesson de libérer son pivot défenseur quelques mois plus tôt. Faisant le pari de renforcer sa base arrière assez défaillante, Cesson a accepté et depuis Romaric joue, s’entraîne et vit sous les couleurs Nantaises. Et pour lui, les choses sont claires, il a gagné du temps « C’est vrai que je ne devais pas être dès cette saison à Nantes ! Mais j’en parle souvent avec ma femme, le fait d’arriver en janvier m’a fait gagner quasiment une saison de ma carrière. Si j’étais arrivé en août comme c’était prévu, j’aurais dû faire tout le travail d’adaptation à partir de septembre. Là il est en train de se faire et pour en arriver à être aujourd’hui à Cologne. Quand je vois Cesson qui, comme l’année dernière, a lutté quasiment jusqu’à la dernière journée pour se maintenir et que moi je suis dans cette salle extraordinaire, c’est de la folie ! »
Le chemin qu’emprunte Romaric avec Nantes, beaucoup l’imaginaient le faire tranquillement, mais là, les performances à répétition du HBCN l’emmène dans des zones qu’il n’espérait pas voir arriver si vite « C’est de la folie ce que je suis entrain de vivre. Participer à un Final Four, être en finale, avoir le droit de viser le plus beau titre qui soit. Peu de joueurs le font, tous en rêvent et moi je le vis ! » Mais si la joie, le rêve et la prise de conscience de vivre un moment rare d’une carrière sont bien là, Romaric Guillo reste les pieds bien sur terre. « Là à cet instant, au sortir de cette demi-finale de folie on a le sentiment qu’on a gagné un match face au PSG. Mais dans quelques minutes, dans les vestiaires, on va réaliser que demain nous attend une finale de Ligue des Champions ! On a réalisé un travail de dingues pour en arriver là, et même si on a eu sans doute un peu la peur de gagner dans les dernières minutes, on va rester ensemble, soudés et demain on sera sur le terrain pour tout éclater ». Depuis quelques saisons, la Lanxess Arena est le fossoyeur des espoirs des favoris… cela continue, Paris et le Vardar annoncés comme les gros de ce quatuor joueront un bien triste ticket pour la 3° place. La grande finale opposera Nantes à Montpellier ! Romaric, comme quasiment tous les matches depuis qu’il est arrivé à Nantes, aura son mot à dire au relais d’un Nicolas Tournat étourdissant avec comme mot d’ordre « On éclate tout » ! Nantes ne veut surement pas finir cette aventure sur un échec, si beau soit-il et Romaric Guillo est devenu pressé depuis qu’il à franchi le Rubicon entre sa si chère Bretagne et Nantes. De Pontivy à Cesson en passant par Nantes ou Poitiers, il va y avoir des cœurs battants à partir de 18h00, « Roro » à une occasion de graver en lettre d’or son nom dans le handball français, il compte bien le faire même si il doit le faire un peu en avance.