Après 2003, 2018 ! 15 ans après le Montpellier HB est redevenu le roi du continent en prenant le pas sur le HBC Nantes 32 - 27 ! Pourtant presque 55 minutes durant, impossible de donner celui qui allait emporter la timbale tant désirée. Mais en perdant 4 5 ballons dans les dernières minutes du match, Nantes a donné le bâton pour se faire battre par un Montpellier qui n'en demandait pas tant ! Un énorme moment d'émotion a parcouru une Lanxess Arena en fusion pendant tout le match en voyant Patrice Canayer craquer et en larmes après le triomphe de son club et de ses joueurs. Une joie à la hauteur de la détresse de Nantais qui pourront sortir la tête bien haute.
Par nos envoyés spéciaux, depuis Cologne
Il est clair que pour faire un beau match de handball, il faut deux belles équipes. Il suffit de dire que cette finale a tutoyé le sublime par moment pour se faire une idée du niveau de jeu atteint par moment. Alors que Nantes avait clairement mis l’accent sur la neutralisation de la base arrière montpelliéraine pour pouvoir se projeter le plus rapidement possible vers l’avant, le MHB avait lui mis l’accent sur les relations à l’intérieur avec les pivots. Et quand on voit que les deux pivots, Ludovic Fabrégas et Mohammed Mamdouh auront marqué 11 buts à eux deux et obtenus 3 des 4 penalties accordés à Montpellier. On voit de suite que la bataille tactique a un peu basculé du côté de Hérault. Mais la tactique est une chose, la bataille des hommes en est une autre. Et là pour déterminer un vainqueur, difficile, voire impossible… Les deux blocs se sont affrontés pendant 60 minutes et si Nantes a lâché en fin de match, il le doit à une série de 5 ballons échappés qui lui ont fait totalement perdre le fil du match. On peut même estimer que l’addition finale de 6 buts est lourde, trop lourde au vu du jeu proposé par les deux équipes. On peu aussi dire que cette finale s’est jouée sur des détails… Diego Simonet, héros du match de la veille en ayant marqué uniquement le but de la victoire face au Vardar a cette fois signé une performance de top niveau mondial, au point d’être élu MVP du tournoi. 6/7, un match énorme ! Et en fait son seul échec a presque failli faire basculer le match dans les mains nantaises, si après son face à face perdu avec Cyril Dumoulin, Nantes aurait pu revenir à 24 partout. Mais la défense du MHB n’en a pas voulu, tous les autres se sont battus avec tout ce qu’il leur restait de réserves pour enfoncer le clou en provoquant une série de balles perdues dont Nantes ne s’est pas relevé.
Dur pour un Nantes qui sait parfaitement où les choses ont coincé et dont on se dit que si le groupe sait gérer la dureté du score final, le rebond pourrait les amener encore un peu plus haut dans continuité et dans la performance. Mais royal pour Montpellier qui revient sur le devant de la scène européenne et étant tout de même passé par la longue litanie des matches pas forcément emballants des poules basses. Voir Michael Guigou devenir celui par qui tout sera arrivé recevoir le trophée en tant que capitaine d’un groupe redevenu une terreur sur les terrains européens, voilà une image forte qui va rester longtemps du côté de l’Hérault. Celui qui a su remobiliser tout le monde après le terrible échec de mardi. Celui qui est resté coute que coute dans le bateau, même quand il était plus question d’écoper que de surfer. Celui qui n’a jamais recherché la lumière et qui déteste les réseaux sociaux. Celui pour qui une passe décisive a tout autant de valeur qu’un but. Celui-là qui a tout gagné en France, en Europe et au Monde était ce soir sur le devant du podium en pleine lumière de cette Lanxess Arena où en 2007 il avait forgé un bout de sa légende avec les Bleus. Tous ont droit, gagnants comme perdants aux honneurs et au respect des amoureux du jeu. Cette finale où il était si compliqué d’avoir un favori, en dehors des supporters des deux clubs, aura enchanté. Mais, Michael Guigou, par cette victoire, et toutes les autres avant, s’est sans doute encore installé un peu plus dans l’olympe des joueurs hors normes. Là où ils ne sont pas beaucoup, lui a sa place bien grande…
Commentaires d'après-match :
Cyril Dumoulin (Nantes) : " Pour être efficace on a besoin de jouer à fond tout le temps, c'est un risque cela ne passe pas à chaque fois et cette fois cela n'est pas passé. On aurait dû avoir moins de temps faibles, 32 buts c'est trop pour pouvoir espérer gagner un tel match."
Rock Feliho (Capitaine de Nantes) : " Là, aujourd'hui c'est une énorme déception. Peut-être que dans quelques jours, cela deviendra une fierté d'avoir été en finale, mais là, c'est dur à accepter. On manqué un peu d'expérience, pourtant en seconde mi-temps on revient bien, on est à égalité mais après on perd 4 ballons et cela fait 4-0. Dans ce genre de match, même si tu ne joues pas bien, il ne faut pas laisser passer les occasions, c'est ce que l'on a fait..."
Mohammed Mamdhou (Pivot Montpellier) : " On perd le titre il y a 3 jours et derrière on sort le Vardar et là avec cette équipe on vient arracher ce titre magnifique. Pour moi jouer dans un tel club, une telle équipe avec de tel joueur, si forts si exigeants à tous les matches, tous les entraînements, tous les jours, c'est un rêve. Ce titre c'est un rêve aussi !"
Le diaporama du match par Yves Michel
A Cologne, Lanxess Arena
Le dimanche 27 mai 2018 à 18h00
HBC Nantes - Montpellier Handball : 27 - 32 (Mi-temps : 13-16)
19.210 spectateurs
Arbitres :
MM. Oscar RALUY PEREZ & Angel SABROSO RAMIREZ (Espagne)
Délégués EHF :
MM. Viktor KONOPLIASTYI (Ukraine) & Miroslaw BAUM (Pologne)
Evolution du score : 4-2 5°, 5-6 10°, 7-10 15°, 9-11 20°, 11-14 25°, 13-16 MT - 17-17 35°, 18-19 40°, 21-22 45°, 24-24 50°, 24-29 55°, 27-32 FT