Trois saisons et demie ont suffi à Christophe Mazel pour renoncer à poursuivre l'aventure cristolienne. Le technicien a trouvé un accord de séparation à l'amiable avec la direction du club val-de-marnais et ce, avant sa dernière année de contrat. Pierre Montorier qui était en réserve au sein du club, devrait prendre la suite. Il s'agira du 8ème entraîneur en 13 ans !
Christophe Mazel tourne la dernière page du livre qu'il avait commencé à Créteil à la trêve lors de la saison 2014-2015 en remplacement de Benjamin Pavoni. A l'époque, l'objectif était double, ramener un peu plus de sérénité au sein du groupe et réussir à maintenir le club parmi l'élite. Cinq mois plus tard, le pari était réussi, l'USC terminait 9ème au classement avec 11 et 13 points d'avance sur les deux relégables, Sélestat et Istres. A l'intersaison, les Val-de-Marnais n'avaient pas défrayé la chronique sur le marché des transferts, Mohamed Mokrani en provenance de Dunkerque étant toutefois une très belle recrue expérimentée. Les résultats qui ont suivi, ont dépassé les espérances. 11 victoires au compteur, certaines de prestige à Toulouse, contre Montpellier, Aix et une équipe de Paris quelle que peu démobilisée lors de l'avant dernière journée. Une fois obtenue, la 6ème place avait permis au club de décrocher un ticket pour la coupe de l'EHF. Une fausse bonne idée ? Durant l'été, Mazel doit faire face à une véritable hémorragie au niveau de l'effectif. Quentin Minel émigre à Chambéry, Sergio De la Salud à Chartres, Vaidotas Grosas, un des piliers défensifs à Istres et surtout Nedim Rémili, l'enfant du club a trouvé un accord avec le PSG. Excepté le gardien "Micka" Robin, les arrivées ne sont pas à la hauteur des départs. L'équipe éliminée dès son 1er tour européen, s'enlise dans les mauvais résultats, un seul point pris à domicile contre Ivry entre le 19 octobre et jusqu'à la trêve. La 2ème partie est toute aussi chaotique, l'épilogue est terrible. Malgré un dernier succès face à Cesson, Créteil est doublé par Saran qui sauve son maintien grâce à une meilleure différence de buts. L'inconstance liée à des flottements au niveau de la gouvernance du club où les responsabilités ne sont pas toujours clairement définies ont un prix, l'équipe doit se relancer à l'échelon inférieur avec toute l'incertitude que cela engendre. Nouveaux départs et parmi les plus marquants, celui de Mokrani, remplacé par le revenant Issam Tej qui est allé tenter sa chance vers l'eldorado qatari. L'entame est sinusoïdale, l'infirmerie est bien remplie. Istres survole, Pontault, Chartres, Dijon et Sélestat se faufilent entre les gouttes, Créteil rate (à 3 points près) le wagon des play-offs.
Alors qu'il lui restait encore un an de contrat à honorer, rien ne laissait supposer que Christophe Mazel anticiperait son départ et qu'il rencontrerait ses dirigeants et surtout le président Eric Poignant pour trouver un accord de séparation à l'amiable. D'autant que le technicien, vainqueur de la coupe de la Ligue 2009 à la tête d'Istres, s'était largement investi sur le prochain recrutement. Un rééquilibrage a été entrepris par rapport aux carences de la saison écoulée, les arrivées de Valentin Aman - un des tous meilleurs pivots de Proligue qui a contribué à l'accession de Pontault-Combault - de l'arrière droit de Nancy, Javier Borragan, du demi-centre de Vernon Pablo Marocchi, de l'Ivryen Fabien Ruiz - pour donner un peu plus de stabilité à la défense - et de l'ailier droit de Billère formé à Montpellier Romain Zerbib, sont (au moins sur le papier) très prometteuses.
Même si le président cristolien a reçu quelques candidatures spontanées, le choix d'un nouvel entraîneur devrait s'opérer en interne. le nom de Pierre Montorier, l'ancien pivot d'Aurillac, de St Raphaël et de… Créteil est le plus souvent cité pour prendre la suite. Il s'occupait jusque-là de la réserve cristolienne qui cette saison a survécu aux play-downs de N1.
Gage d'inconstance, en 13 saisons depuis la période dorée incarnée par Thierry Anti, l'US Créteil aura éprouvé 7 entraîneurs (Le Gall, Isakovic, Esparre, Peneau, Zovko, Pavoni et donc Mazel qui aura tenu le plus longtemps).
Depuis quelques années, le niveau de la Proligue s'étant renforcé, sortir du lot devient de plus en plus compliqué. Le nouvel entraîneur aura un sacré défi à relever.
Rappel des plus gros budgets de Proligue cette saison (source LNH)
Classt Budget
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Club
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Budget
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Masse salariale
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Résultat
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1er
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Chartres
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3 178 K€
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2 265 K€
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éliminé P.O
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2ème
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Créteil
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2 888 K€
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2 026 K€
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6ème
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3ème
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Sélestat
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1 986 K€
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819 K€
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éliminé P.O
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4ème
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Istres
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1 623 K€
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1 161 K€
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1er
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5ème
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Limoges
|
1 622 K€
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880 K€
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8ème
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6ème
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Cherbourg
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1 533 K€
|
826 K€
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12ème
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7ème
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Dijon
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1 437 K€
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978 K€
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éliminé P.O
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A noter que Pontault-Combault qui monte parmi l'élite à l'issue des Play-Offs, affichait le 11ème budget de Proligue (avec 1 066 K€) et la 9ème masse salariale (687 K€).