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Euro U20 M: Bjarni Fritzson couve les jeunes Islandais

International

jeudi 5 juillet 2018 - © Yves Michel

 5 min 27 de lecture

Depuis la saison dernière, l'ancien ailier de Créteil et de Saint-Raphaël veille sur les moins de 20 ans islandais. Afin de préparer le prochain championnat d'Europe de la catégorie en Slovénie, il retrouve la France, avec deux matches amicaux ce week-end en Alsace. L'occasion de rétablir le lien avec ce technicien hors pair, éducateur aux multiples facettes.

par Yves MICHEL


A Créteil, le souvenir est tenace. Bjarni Fritzson a fait partie de la fameuse équipe qui autour des Benoit Henry, Guéric Kervadec, Stéphane Crépin, Pierre-Yves Rigault ou Sébastien Quintallet a écrit une belle page du club en se hissant en 2006 en demi-finale de la coupe EHF. L'ailier droit islandais a passé deux saisons dans le Val-de-Marne avant de signer à Saint Raphaël où il connaitra moins de réussite. Rentré au pays en 2009, il a poursuivi ce qui de tout temps, a été une véritable passion. Joueur, entraîneur, diplômé en psychologie, cet éducateur reconnu gère depuis l'année dernière, la sélection nationale des moins de 20 ans où figurent déjà quelques pépites appelées à prendre la succession des Palmarsson, Sigurdsson ou autre Gustavsson. Ce week-end, le gaucher retrouve la France qui comme l'Islande dispute dans moins de deux semaines l'Euro U20 en Slovénie. Deux matches amicaux sont programmés en Alsace, ce vendredi à 20h00 à Haguenau (espace Sébastien Loeb) et dimanche à Strasbourg (salle de la Rotonde).

Bjarni, qu'as-tu fait en 2009 après avoir quitté St Raphael ?
Je suis rentré en Islande pour jouer au handball et terminer mes études en psychologie. J'ai vraiment pris du plaisir, j'ai même été meilleur marqueur du championnat en 2010 et 2012. Je suis devenu coach ensuite à Akureyri puis à Reykjavík. Cela fait cinq saisons que j’entraîne ÍR. Parallèlement, l’an dernier, la Fédération m’a confié la sélection des U19/U20. Nous avons fini 10ème du Mondial en Géorgie après avoir été sortis en 8èmes par la Suède.

Quels souvenirs gardes-tu des 4 années passées en LNH ?
Ma 1ère saison à Créteil  a été une grande expérience. C’était en fait un apprentissage et c’était assez difficile par moments. Avec le recul, je pense que je n’étais pas assez préparé à la vie professionnelle, j’ai surtout été surpris par le niveau de la ligue française. Je me suis entraîné plus et j’ai mieux terminé. Ma 2ème saison a été fantastique. J’ai eu la chance d’avoir Mile Isakovic comme entraîneur. C’est rapidement devenu mon mentor. Il m’a fait confiance, m’a laissé jouer. La relation avec les supporters de Créteil fait aussi partie de mes meilleurs souvenirs.

En 2007 c’est assez particulier, tu inscris 168 buts en LNH...
Inoubliable ! Tout a parfaitement fonctionné. Mais je le répète, j’ai eu la chance de croiser Mile et je regrette vraiment que cela n’ait pas continué.

Ensuite, tu signes à St Raphaël…
Oui, la Côte d’Azur, le cadre, un grand club. Il y avait une bonne ambiance mais pour moi, ce n’était pas ce que j’avais connu avant. L’esprit avait changé. Là-bas, je n’ai jamais trouvé mon rythme.

En 2008, tu es le 15ème joueur dans la sélection islandaise aux Jeux de Pékin. Tes partenaires sont finalistes contre la France mais tu n’as pas droit aux honneurs.
C’est déjà une expérience incroyable. Je suis reconnaissant d'avoir fait partie d'un groupe qui a fait l'histoire du handball islandais. Bien-sûr que j’ai été déçu de ne pas recevoir la médaille mais, c'est la vie. Je ne retiens que le côté positif de l’expérience.

Tu deviens ensuite entraîneur…
Cela tient au hasard car c’est quelque chose que je ne recherchais pas. Cela m’a plu et j’ai décidé de continuer pour voir jusqu’où je pouvais aller.

Tu es diplômé en psychologie ... est-ce important pour ton travail?
Bien-sûr, cela m’aide à tirer le meilleur parti de mes joueurs. Dans ma formation, je me suis spécialisé en psychologie en milieu professionnel et dans le sport donc ça colle très bien.

Parallèlement au sport, tu mènes une autre activité…
Oui, j'ai lancé une entreprise avec un de mes amis il y a 6 ans. Nous travaillons avec des adolescents et des jeunes enfants et nous leur apprenons à devenir mentalement plus forts, à developper une image de soi plus positive, à vivre dans l'instant, à fixer leurs propres objectifs et à ne pas laisser la peur de l'échec les envahir et tout arrêter.

L'Islande a toujours produit de grands joueurs, le miracle est permanent...
Chez nous, le sport dépasse son propre cadre, il a un grand rôle social, culturel. Il y a aussi un sentiment de fierté de jouer pour son pays. C'est normal d'avoir de bonnes équipes et de bons joueurs, nous ne pensons jamais à nous en tant que petit pays. Nous croyons beaucoup en nous-mêmes.

La mentalité du joueur islandais est un modèle...
C'est plus une culture qui est transmise par les aînés qu’un comportement. Il y a un très bon équilibre entre le fait de prendre du plaisir dans la pratique du sport, travailler dur et la résilience. Etre un petit pays, nous permet de construire de grandes équipes avec une bonne cohésion parce qu’aussi, les joueurs se connaissent très bien depuis longtemps.

Dans l'équipe des U20, y a-t-il les futurs Palmarsson ou Sigurdsson?
Oui... Gísli Thorgeir Kristjánsson (demi-centre de 18 ans) qui avec les "A" a participé à la Golden League en avril, a signé à Kiel. Teitur Einarsson (arrière droit de 19 ans) qui a été le meilleur buteur du Championnat du Monde en Géorgie (juste devant Kyllian Villeminot) a signé à Kristianstadt et le gardien Viktor Gísli Hallgrímsson (à peine 17 ans) s’est entraîné (en octobre 2017) avec le PSG. Malheureusement, pour les deux 1ers, il y a peu de chances qu'ils soient avec nous pour l’Euro en Slovénie car ils sont blessés, Viktor lui, reste avec sa génération chez les U18. Mais nous avons beaucoup d'autres bons joueurs, vous en jugerez par vous-même.

Comment évalues-tu le double test contre la France ?
C’est l’équipe la plus forte dans cette catégorie d'âge donc ce sera difficile pour nous surtout parce qu'il nous manque quelques-uns de nos meilleurs joueurs. Mais nous essaierons de surprendre les Français.

Que penses-tu de la formation française?
(sourires) Quand tu te situes tout au sommet et que ta sélection "A" domine le hand depuis plus de 15 ans, il n’y a pas de secret. Alors évidemment qu’il y a la technique mais selon moi la préparation physique tient une grande place.

Quels sont vos objectifs sur l'Euro?
Nous sommes dans un groupe très fort avec les Allemands, la Suède et la Roumanie. Donc, notre objectif sera de terminer dans les deux premiers et on verra par la suite.

Euro U20 M: Bjarni Fritzson couve les jeunes Islandais  

International

jeudi 5 juillet 2018 - © Yves Michel

 5 min 27 de lecture

Depuis la saison dernière, l'ancien ailier de Créteil et de Saint-Raphaël veille sur les moins de 20 ans islandais. Afin de préparer le prochain championnat d'Europe de la catégorie en Slovénie, il retrouve la France, avec deux matches amicaux ce week-end en Alsace. L'occasion de rétablir le lien avec ce technicien hors pair, éducateur aux multiples facettes.

par Yves MICHEL


A Créteil, le souvenir est tenace. Bjarni Fritzson a fait partie de la fameuse équipe qui autour des Benoit Henry, Guéric Kervadec, Stéphane Crépin, Pierre-Yves Rigault ou Sébastien Quintallet a écrit une belle page du club en se hissant en 2006 en demi-finale de la coupe EHF. L'ailier droit islandais a passé deux saisons dans le Val-de-Marne avant de signer à Saint Raphaël où il connaitra moins de réussite. Rentré au pays en 2009, il a poursuivi ce qui de tout temps, a été une véritable passion. Joueur, entraîneur, diplômé en psychologie, cet éducateur reconnu gère depuis l'année dernière, la sélection nationale des moins de 20 ans où figurent déjà quelques pépites appelées à prendre la succession des Palmarsson, Sigurdsson ou autre Gustavsson. Ce week-end, le gaucher retrouve la France qui comme l'Islande dispute dans moins de deux semaines l'Euro U20 en Slovénie. Deux matches amicaux sont programmés en Alsace, ce vendredi à 20h00 à Haguenau (espace Sébastien Loeb) et dimanche à Strasbourg (salle de la Rotonde).

Bjarni, qu'as-tu fait en 2009 après avoir quitté St Raphael ?
Je suis rentré en Islande pour jouer au handball et terminer mes études en psychologie. J'ai vraiment pris du plaisir, j'ai même été meilleur marqueur du championnat en 2010 et 2012. Je suis devenu coach ensuite à Akureyri puis à Reykjavík. Cela fait cinq saisons que j’entraîne ÍR. Parallèlement, l’an dernier, la Fédération m’a confié la sélection des U19/U20. Nous avons fini 10ème du Mondial en Géorgie après avoir été sortis en 8èmes par la Suède.

Quels souvenirs gardes-tu des 4 années passées en LNH ?
Ma 1ère saison à Créteil  a été une grande expérience. C’était en fait un apprentissage et c’était assez difficile par moments. Avec le recul, je pense que je n’étais pas assez préparé à la vie professionnelle, j’ai surtout été surpris par le niveau de la ligue française. Je me suis entraîné plus et j’ai mieux terminé. Ma 2ème saison a été fantastique. J’ai eu la chance d’avoir Mile Isakovic comme entraîneur. C’est rapidement devenu mon mentor. Il m’a fait confiance, m’a laissé jouer. La relation avec les supporters de Créteil fait aussi partie de mes meilleurs souvenirs.

En 2007 c’est assez particulier, tu inscris 168 buts en LNH...
Inoubliable ! Tout a parfaitement fonctionné. Mais je le répète, j’ai eu la chance de croiser Mile et je regrette vraiment que cela n’ait pas continué.

Ensuite, tu signes à St Raphaël…
Oui, la Côte d’Azur, le cadre, un grand club. Il y avait une bonne ambiance mais pour moi, ce n’était pas ce que j’avais connu avant. L’esprit avait changé. Là-bas, je n’ai jamais trouvé mon rythme.

En 2008, tu es le 15ème joueur dans la sélection islandaise aux Jeux de Pékin. Tes partenaires sont finalistes contre la France mais tu n’as pas droit aux honneurs.
C’est déjà une expérience incroyable. Je suis reconnaissant d'avoir fait partie d'un groupe qui a fait l'histoire du handball islandais. Bien-sûr que j’ai été déçu de ne pas recevoir la médaille mais, c'est la vie. Je ne retiens que le côté positif de l’expérience.

Tu deviens ensuite entraîneur…
Cela tient au hasard car c’est quelque chose que je ne recherchais pas. Cela m’a plu et j’ai décidé de continuer pour voir jusqu’où je pouvais aller.

Tu es diplômé en psychologie ... est-ce important pour ton travail?
Bien-sûr, cela m’aide à tirer le meilleur parti de mes joueurs. Dans ma formation, je me suis spécialisé en psychologie en milieu professionnel et dans le sport donc ça colle très bien.

Parallèlement au sport, tu mènes une autre activité…
Oui, j'ai lancé une entreprise avec un de mes amis il y a 6 ans. Nous travaillons avec des adolescents et des jeunes enfants et nous leur apprenons à devenir mentalement plus forts, à developper une image de soi plus positive, à vivre dans l'instant, à fixer leurs propres objectifs et à ne pas laisser la peur de l'échec les envahir et tout arrêter.

L'Islande a toujours produit de grands joueurs, le miracle est permanent...
Chez nous, le sport dépasse son propre cadre, il a un grand rôle social, culturel. Il y a aussi un sentiment de fierté de jouer pour son pays. C'est normal d'avoir de bonnes équipes et de bons joueurs, nous ne pensons jamais à nous en tant que petit pays. Nous croyons beaucoup en nous-mêmes.

La mentalité du joueur islandais est un modèle...
C'est plus une culture qui est transmise par les aînés qu’un comportement. Il y a un très bon équilibre entre le fait de prendre du plaisir dans la pratique du sport, travailler dur et la résilience. Etre un petit pays, nous permet de construire de grandes équipes avec une bonne cohésion parce qu’aussi, les joueurs se connaissent très bien depuis longtemps.

Dans l'équipe des U20, y a-t-il les futurs Palmarsson ou Sigurdsson?
Oui... Gísli Thorgeir Kristjánsson (demi-centre de 18 ans) qui avec les "A" a participé à la Golden League en avril, a signé à Kiel. Teitur Einarsson (arrière droit de 19 ans) qui a été le meilleur buteur du Championnat du Monde en Géorgie (juste devant Kyllian Villeminot) a signé à Kristianstadt et le gardien Viktor Gísli Hallgrímsson (à peine 17 ans) s’est entraîné (en octobre 2017) avec le PSG. Malheureusement, pour les deux 1ers, il y a peu de chances qu'ils soient avec nous pour l’Euro en Slovénie car ils sont blessés, Viktor lui, reste avec sa génération chez les U18. Mais nous avons beaucoup d'autres bons joueurs, vous en jugerez par vous-même.

Comment évalues-tu le double test contre la France ?
C’est l’équipe la plus forte dans cette catégorie d'âge donc ce sera difficile pour nous surtout parce qu'il nous manque quelques-uns de nos meilleurs joueurs. Mais nous essaierons de surprendre les Français.

Que penses-tu de la formation française?
(sourires) Quand tu te situes tout au sommet et que ta sélection "A" domine le hand depuis plus de 15 ans, il n’y a pas de secret. Alors évidemment qu’il y a la technique mais selon moi la préparation physique tient une grande place.

Quels sont vos objectifs sur l'Euro?
Nous sommes dans un groupe très fort avec les Allemands, la Suède et la Roumanie. Donc, notre objectif sera de terminer dans les deux premiers et on verra par la suite.

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