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Euro U20M: Les Français ont retrouvé des couleurs et restent en vie !

International

vendredi 20 juillet 2018 - © Yves Michel

 7 min 40 de lecture

Même si le revers contre le Portugal la veille, avait fait mal dans les têtes et dans les jambes, les joueurs de Yohann Delattre se devaient de réagir. Ils l’ont fait sans modération et sans état d’âme en laissant la Hongrie loin derrière (victoire 23-34). Mais pour eux, il ne s’agit là que d’une étape. Le rendez-vous le plus important de cette 1ère semaine de l’Euro est programmé dimanche contre le Danemark. Ce sera à la vie, à la mort avec comme enjeu, la bascule vers le Tour Principal.

par Yves Michel, depuis Celje (Slovénie)

Si les Français ont été bien inspirés de battre largement la Hongrie, le Portugal continue sur la même dynamique. Deux heures après la victoire des Tricolores face aux Magyars, les Lusitaniens se sont offerts un 2ème scalp en 2 jours, celui des Danois (31-29). Ils s’assurent ainsi la 1ère place du groupe laissant aux deux autres le soin de s’écharper dans la cage aux lions.

Pour la maison France, l'espoir brille encore et c'est bien là l'essentiel. Mais si ça passe, ce sera in extremis et rien ne sera acquis. Quels que soient les futurs adversaires, il faudra montrer le même état d’esprit que celui affiché face à la Hongrie. Même s’ils ne l’avaient pas trop laissé paraître après le revers de jeudi, Kyllian Villeminot et ses partenaires avaient été touchés. Atteints là où finalement cela fait le plus mal, dans leur amour propre. La Hongrie qui avait titillé le Danemark pour finalement échouer à une longueur devait servir d’exutoire. Mission remplie même si par moments, les vieux démons qui s’étaient réveillés face au Portugal ont fait leur réapparition. Elohim Prandi (notre photo de tête) va par exemple (car il n'est pas le seul) avoir besoin de quelques balles à blanc pour régler la mire. Sans trop de conséquences et le Nîmois se rachètera par la suite en terminant meilleur réalisateur (7 buts) et meilleur homme du match. Les Hongrois vont exister lors des dix premières minutes en exploitant tout simplement les quelques errements adverses. Appuis zone (voilà un vieux démon dont les minots ont du mal à se débarrasser), passes mal assurées, enclenchements stéréotypés. Au quart d’heure, le diesel tricolore n’était pas encore lancé à plein régime. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que le 1er écart conséquent soit réalisé (5-8 à la 17ème). « Cela a mis le temps mais déjà, on pouvait être rassuré. Dans le rythme qu’on a imposé, l’agressivité qu’on a montrée, souligne Marc Teissonnière. Les gars ont poussé les ballons et surtout ce que je retiens, c’est que contrairement à la veille, il y a eu de l’impact en défense et ça c’est la base. » Le handball enseigné sur tableau noir. Interception et relance, montée de balle, but ! Sapée physiquement et psychologiquement, la Hongrie va rapidement abdiquer, laissant libre cours aux intentions tricolores. « Déjà, dès l’échauffement, les gars avaient montré toute leur détermination et surtout qu’ils étaient prêts à livrer bataille, et ça, ce sont des signes qui ne trompent pas, jubile le préparateur physique. Ils n’étaient pas plus fatigués contre le Portugal que face à la Hongrie. Ils ont tout simplement réagi en véritable sportif de haut niveau. Savoir immédiatement se relever après un échec. Cela demande beaucoup d’exigence, de la précision, de l’investissement et ils ont su répondre présents. » La Hongrie en a fait les frais en déjouant complètement. Au fil des minutes, l’écart va s’accentuer (7 buts d’avance à la pause). 



La seconde période ne sera qu’une pure formalité pour les Bleus qui se permettront même quelques péchés de gourmandise sans conséquence d’autant que Bastien Soullier et Valentin Kieffer vont sortir quelques parades pleines de détermination. Dominik Mathé, le gaucher de Balatonfured qui s’était fait remarquer un jour plus tôt en inscrivant 10 buts aux Danois, était totalement transparent. Avec onze longueurs d’avance à l’amorce du dernier quart d’heure, la cause était entendue. Les joueurs de Yohann Delattre vont garder leur sérieux et préserver le même écart jusqu’au buzzer final. Dans les vestiaires, il n'y a eu aucune effusion. Simplement la satisfaction d'avoir réussi la 1ère phase de l'opération "réhabilitation". « On l'a dit et redit, il fallait réagir après la grosse claque qu’on avait prise, acquiesce l'ailier parisien Edouard Kempf (auteur d'un superbe but en rotation du corps dos à la cage adverse). Mais à notre niveau, on ne peut pas se contenter uniquement de ça. La prochaine échéance, c’est le Danemark et jusqu’à dimanche, il ne faut penser qu’à cet objectif. On a montré qu’on savait se remobiliser, il faut rester dans cet état d’esprit. De toute façon, on n’a pas le choix.» Les Français sont allés chercher ce succès avec le coeur et les tripes. Les sourires sont revenus sur les visages et la journée de repos arrive au meilleur moment. 

A Celje, Dvorana Zlatorog, vendredi 20 juillet à 17h
2ème journée de l’Euro masculin U21

Arbitres : Amar et Dino Konjicanin (Bosnie Herzégovine)
Hongrie – France    23-34  (MT 10-17)

France : Kieffer (8/21 - 38%), Soullier (2/12 - 17%) (gardiens) Bos, Brouzet (0/0), Cochery (1/2), Damiani (1/2), Dourte (0/1), Dupont-Marion (2/3), Gaudin (2/4 dt 1/1 à 7), Gibelin (2/2), Kempf (2/2), Nahi (5/10), Poyet (2/2), Prandi (7/11), Tribillon (4/6), Villeminot (6/8 dt 1/1 à 7)

Hongrie : meilleurs buteurs :  Borzas (6), Rozner (3), Kecskemeti, Kerkovits, Varga, Mathé, Spekhardt, Ag (tous à 2), Rosta et Schaffer (1)



Tom Poyet, le Nîmois qui aime la bagarre

A Nîmes, de la Tour Magne aux Arènes en faisant un détour par le Parnasse, le sang vert coule dans presque toutes les veines. Si le football est dans l’ADN de la ville, le hand a aussi toujours fait partie de son histoire. Des dizaines de minots ont été depuis plus de cinquante ans nourris au même biberon. Tom Poyet est de ceux-là. Le gamin a poussé la porte d’un gymnase à l’âge de 6 ans, comme son grand frère qui avait montré la voie. Et il y a pris goût, il a gravi tous les échelons et a croisé un jour, un certain Jérôme Chauvet, devenu entre temps patron du centre de formation. Le pivot emblématique de l’USAM des années 90 lui a ressassé à l’envie, les vertus de combat et de don de soi qui animent le club.  Après le forfait de Jonathan Mapu (blessé en mars au pectoral), Tom Poyet est arrivé en équipe de France juniors sur la pointe des pieds. Travailleur acharné, dur au mal, il en devient peu à peu un de ses incontournables membres.

Ce succès face aux Hongrois fait un bien fou…
On était totalement dos au mur et on savait qu’une victoire passait par le combat. Les Hongrois, ce sont des guerriers et on n’avait pas autre choix que de faire un match d’hommes. On y est arrivé. Je me suis retrouvé dans mon élément. Je viens d’un club (Nîmes) où on nous inculque ça depuis le plus jeune âge, j’ai cet état d’esprit et j’avais à cœur de montrer aujourd’hui à tout le monde qu’on pouvait compter sur moi. Mais c’est à l’image de l’équipe car tout le monde a suivi, on était des chiens sur le terrain et cette hargne, cette volonté, cette abnégation nous ont fait gagner le match.

Que s’est-il passé après le match contre le Portugal ?
Il fallait qu’on évacue, qu’on se parle, qu’on se remette devant la réalité. On a pu revisionner ce qui n’avait pas fonctionné et très sincèrement, quand on a vu les manques qui ont été les nôtres, ça nous a piqués. On était tous déterminés à effacer la mauvaise image qu’on avait donnée.

En tant que nouveau dans le groupe, as-tu vécu la situation différemment ?
Non. Ce groupe n’a jamais été confronté à une telle situation, c'est vrai. Mais on était tous dans la même galère et il n’y a aucune différence d’appréciation entre les nouveaux et les anciens.

Maintenant, il faut soulever des montagnes. En avez-vous les capacités ?
Evidemment ! Ce groupe dans cette catégorie d’âge a remporté tous les titres majeurs. On a tous le même orgueil et on a déjà le Danemark dans la tête. On sait que ce sera difficile mais on est toujours animé par la même volonté, celle d’aller au bout.

Cette journée de repos, c’est une bonne chose, non ?
Contre la Hongrie, on s’est totalement investi. Cela a été un peu usant et c’est bien de refaire du jus avec un break d’une journée. Mais il ne faut pas croire qu’on va rester les bras croisés. Il y a un objectif bien précis et on va préparer l’affrontement contre le Danemark.

Comme pivot, tu t’investis aussi bien en attaque qu’en défense. As-tu un secteur de prédilection ?
C’est différent et sincèrement, j’aime les deux. En défense, on pense plus contact physique mais en attaque, ça secoue aussi donc je peux me régaler dans les deux phases.

Le diaporama photos de Hongrie - France par Yves MICHEL

Euro U20M: Les Français ont retrouvé des couleurs et restent en vie ! 

International

vendredi 20 juillet 2018 - © Yves Michel

 7 min 40 de lecture

Même si le revers contre le Portugal la veille, avait fait mal dans les têtes et dans les jambes, les joueurs de Yohann Delattre se devaient de réagir. Ils l’ont fait sans modération et sans état d’âme en laissant la Hongrie loin derrière (victoire 23-34). Mais pour eux, il ne s’agit là que d’une étape. Le rendez-vous le plus important de cette 1ère semaine de l’Euro est programmé dimanche contre le Danemark. Ce sera à la vie, à la mort avec comme enjeu, la bascule vers le Tour Principal.

par Yves Michel, depuis Celje (Slovénie)

Si les Français ont été bien inspirés de battre largement la Hongrie, le Portugal continue sur la même dynamique. Deux heures après la victoire des Tricolores face aux Magyars, les Lusitaniens se sont offerts un 2ème scalp en 2 jours, celui des Danois (31-29). Ils s’assurent ainsi la 1ère place du groupe laissant aux deux autres le soin de s’écharper dans la cage aux lions.

Pour la maison France, l'espoir brille encore et c'est bien là l'essentiel. Mais si ça passe, ce sera in extremis et rien ne sera acquis. Quels que soient les futurs adversaires, il faudra montrer le même état d’esprit que celui affiché face à la Hongrie. Même s’ils ne l’avaient pas trop laissé paraître après le revers de jeudi, Kyllian Villeminot et ses partenaires avaient été touchés. Atteints là où finalement cela fait le plus mal, dans leur amour propre. La Hongrie qui avait titillé le Danemark pour finalement échouer à une longueur devait servir d’exutoire. Mission remplie même si par moments, les vieux démons qui s’étaient réveillés face au Portugal ont fait leur réapparition. Elohim Prandi (notre photo de tête) va par exemple (car il n'est pas le seul) avoir besoin de quelques balles à blanc pour régler la mire. Sans trop de conséquences et le Nîmois se rachètera par la suite en terminant meilleur réalisateur (7 buts) et meilleur homme du match. Les Hongrois vont exister lors des dix premières minutes en exploitant tout simplement les quelques errements adverses. Appuis zone (voilà un vieux démon dont les minots ont du mal à se débarrasser), passes mal assurées, enclenchements stéréotypés. Au quart d’heure, le diesel tricolore n’était pas encore lancé à plein régime. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que le 1er écart conséquent soit réalisé (5-8 à la 17ème). « Cela a mis le temps mais déjà, on pouvait être rassuré. Dans le rythme qu’on a imposé, l’agressivité qu’on a montrée, souligne Marc Teissonnière. Les gars ont poussé les ballons et surtout ce que je retiens, c’est que contrairement à la veille, il y a eu de l’impact en défense et ça c’est la base. » Le handball enseigné sur tableau noir. Interception et relance, montée de balle, but ! Sapée physiquement et psychologiquement, la Hongrie va rapidement abdiquer, laissant libre cours aux intentions tricolores. « Déjà, dès l’échauffement, les gars avaient montré toute leur détermination et surtout qu’ils étaient prêts à livrer bataille, et ça, ce sont des signes qui ne trompent pas, jubile le préparateur physique. Ils n’étaient pas plus fatigués contre le Portugal que face à la Hongrie. Ils ont tout simplement réagi en véritable sportif de haut niveau. Savoir immédiatement se relever après un échec. Cela demande beaucoup d’exigence, de la précision, de l’investissement et ils ont su répondre présents. » La Hongrie en a fait les frais en déjouant complètement. Au fil des minutes, l’écart va s’accentuer (7 buts d’avance à la pause). 



La seconde période ne sera qu’une pure formalité pour les Bleus qui se permettront même quelques péchés de gourmandise sans conséquence d’autant que Bastien Soullier et Valentin Kieffer vont sortir quelques parades pleines de détermination. Dominik Mathé, le gaucher de Balatonfured qui s’était fait remarquer un jour plus tôt en inscrivant 10 buts aux Danois, était totalement transparent. Avec onze longueurs d’avance à l’amorce du dernier quart d’heure, la cause était entendue. Les joueurs de Yohann Delattre vont garder leur sérieux et préserver le même écart jusqu’au buzzer final. Dans les vestiaires, il n'y a eu aucune effusion. Simplement la satisfaction d'avoir réussi la 1ère phase de l'opération "réhabilitation". « On l'a dit et redit, il fallait réagir après la grosse claque qu’on avait prise, acquiesce l'ailier parisien Edouard Kempf (auteur d'un superbe but en rotation du corps dos à la cage adverse). Mais à notre niveau, on ne peut pas se contenter uniquement de ça. La prochaine échéance, c’est le Danemark et jusqu’à dimanche, il ne faut penser qu’à cet objectif. On a montré qu’on savait se remobiliser, il faut rester dans cet état d’esprit. De toute façon, on n’a pas le choix.» Les Français sont allés chercher ce succès avec le coeur et les tripes. Les sourires sont revenus sur les visages et la journée de repos arrive au meilleur moment. 

A Celje, Dvorana Zlatorog, vendredi 20 juillet à 17h
2ème journée de l’Euro masculin U21

Arbitres : Amar et Dino Konjicanin (Bosnie Herzégovine)
Hongrie – France    23-34  (MT 10-17)

France : Kieffer (8/21 - 38%), Soullier (2/12 - 17%) (gardiens) Bos, Brouzet (0/0), Cochery (1/2), Damiani (1/2), Dourte (0/1), Dupont-Marion (2/3), Gaudin (2/4 dt 1/1 à 7), Gibelin (2/2), Kempf (2/2), Nahi (5/10), Poyet (2/2), Prandi (7/11), Tribillon (4/6), Villeminot (6/8 dt 1/1 à 7)

Hongrie : meilleurs buteurs :  Borzas (6), Rozner (3), Kecskemeti, Kerkovits, Varga, Mathé, Spekhardt, Ag (tous à 2), Rosta et Schaffer (1)



Tom Poyet, le Nîmois qui aime la bagarre

A Nîmes, de la Tour Magne aux Arènes en faisant un détour par le Parnasse, le sang vert coule dans presque toutes les veines. Si le football est dans l’ADN de la ville, le hand a aussi toujours fait partie de son histoire. Des dizaines de minots ont été depuis plus de cinquante ans nourris au même biberon. Tom Poyet est de ceux-là. Le gamin a poussé la porte d’un gymnase à l’âge de 6 ans, comme son grand frère qui avait montré la voie. Et il y a pris goût, il a gravi tous les échelons et a croisé un jour, un certain Jérôme Chauvet, devenu entre temps patron du centre de formation. Le pivot emblématique de l’USAM des années 90 lui a ressassé à l’envie, les vertus de combat et de don de soi qui animent le club.  Après le forfait de Jonathan Mapu (blessé en mars au pectoral), Tom Poyet est arrivé en équipe de France juniors sur la pointe des pieds. Travailleur acharné, dur au mal, il en devient peu à peu un de ses incontournables membres.

Ce succès face aux Hongrois fait un bien fou…
On était totalement dos au mur et on savait qu’une victoire passait par le combat. Les Hongrois, ce sont des guerriers et on n’avait pas autre choix que de faire un match d’hommes. On y est arrivé. Je me suis retrouvé dans mon élément. Je viens d’un club (Nîmes) où on nous inculque ça depuis le plus jeune âge, j’ai cet état d’esprit et j’avais à cœur de montrer aujourd’hui à tout le monde qu’on pouvait compter sur moi. Mais c’est à l’image de l’équipe car tout le monde a suivi, on était des chiens sur le terrain et cette hargne, cette volonté, cette abnégation nous ont fait gagner le match.

Que s’est-il passé après le match contre le Portugal ?
Il fallait qu’on évacue, qu’on se parle, qu’on se remette devant la réalité. On a pu revisionner ce qui n’avait pas fonctionné et très sincèrement, quand on a vu les manques qui ont été les nôtres, ça nous a piqués. On était tous déterminés à effacer la mauvaise image qu’on avait donnée.

En tant que nouveau dans le groupe, as-tu vécu la situation différemment ?
Non. Ce groupe n’a jamais été confronté à une telle situation, c'est vrai. Mais on était tous dans la même galère et il n’y a aucune différence d’appréciation entre les nouveaux et les anciens.

Maintenant, il faut soulever des montagnes. En avez-vous les capacités ?
Evidemment ! Ce groupe dans cette catégorie d’âge a remporté tous les titres majeurs. On a tous le même orgueil et on a déjà le Danemark dans la tête. On sait que ce sera difficile mais on est toujours animé par la même volonté, celle d’aller au bout.

Cette journée de repos, c’est une bonne chose, non ?
Contre la Hongrie, on s’est totalement investi. Cela a été un peu usant et c’est bien de refaire du jus avec un break d’une journée. Mais il ne faut pas croire qu’on va rester les bras croisés. Il y a un objectif bien précis et on va préparer l’affrontement contre le Danemark.

Comme pivot, tu t’investis aussi bien en attaque qu’en défense. As-tu un secteur de prédilection ?
C’est différent et sincèrement, j’aime les deux. En défense, on pense plus contact physique mais en attaque, ça secoue aussi donc je peux me régaler dans les deux phases.

Le diaporama photos de Hongrie - France par Yves MICHEL

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