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Euro U20M: Ces minots là sont irrésistibles !

International

mercredi 25 juillet 2018 - © Yves Michel

 39 min 40 de lecture

Grâce à leur succès sur l'Espagne (35-32), les Français de la génération 98-99 entrent pour la 4ème fois consécutive dans le carré final d'une compétition majeure. Rien n'était acquis surtout après la désillusion inaugurale face au Portugal. Les joueurs de Yohann Delattre sont montés en puissance et ont retrouvé ce qui faisait leur force. Un collectif bien préparé qui a eu raison de la détermination espagnole. Vendredi en demi-finale, ils seront opposés à l'Allemagne qui a terminé 1ère de son groupe.

par Yves MICHEL, à Celje (Slovénie)

Si des "on est en finale" ont résonné dans l'immensité déserte de la Zlatarog Arena, si quelques-uns ont entamé une ronde pour celébrer l'instant, la grande majorité des Français est vite revenue à des considérations plus pragmatiques. Certes, c'est une énorme satisfaction pour les joueurs de Yohann Delattre de se qualifier en demi-finale du championnat d'Europe. Mais ce n'est pas une fin en soi, ils veulent plus, et comme l'avoue à demi-mots, Julien Bos, « c'est la médaille d'or qu'on est venu chercher, pas autre chose. On en ch.. depuis le début de la semaine, on s'est mis le couteau sous la gorge d'entrée, il fallait tout gagner, on a réussi et du coup, on ne s'en sort pas trop mal. On est vraiment content mais, je le redis, on est parmi les quatre meilleurs d'Europe et on sait ce qu'on veut.» La tâche ne s'annonçait pas facile face à cette équipe d'Espagne tant et tant de fois rencontrée.



Si les Français connaissent pratiquement tout de leur adversaire, il en était de même de l'autre côté. Beaucoup avait prédit un match verrouillé de l'intérieur où gardiens et défenses auraient un grand rôle à jouer. Et comme ils l'avaient fait la veille face à la Croatie, les Tricolores vont presser leur vis-à-vis et petit à petit, vont imposer leur rythme. Le 4/0 encaissé par la "Rojita" après à peine 5', obligera Isidoro Martinez à poser son 1er temps mort. « Je les ai sentis concentrés, concernés par ce qui leur était proposé dès le début de l'échauffement, témoigne Arnaud Parisy, un des coaches adjoints, et mon impression était bonne. Cette avance, il ne fallait pas la gérer, il fallait continuer pour se mettre à l'abri de toutes mauvaises surprises. D'ailleurs, ça n'a pas raté. Ils ont fait resurgir des valeurs avec un n°10 (l'incontournable Ian Tarrafeta) qui nous a beaucoup perturbés.» L'écart avait grimpé de 6 longueurs en faveur des Français, les Espagnols vont sortir la seule arme qui s'imposait, défendre très haut avec en alternance, une double stricte sur Villeminot et Prandi. Les Bleus vont être surpris par ce dispositif. Ils ne vont plus trouver le cadre, contraints à forcer leurs tirs sous peine de refus de jeu. Les ailiers espagnols ou leur pivot vont se régaler de ballons de contre-attaque. « On avait pourtant identifié ce qu'ils allaient nous réserver en défense mais en 24h, passer d'un match à l'autre sans pouvoir bien travailler sur cette problématique, ce n'est pas évident.» A ce moment-là, la "Rojita" va venir mourir à deux buts au tableau d'affichage (11/9 à la 19ème) sans mettre le coup de rein nécessaire pour espérer mieux.



La solution côté tricolore va venir d'un excellent et magistral Tom Poyet, des changements de direction de Julien Bos et de l'occupation de toute la largeur par les ailiers. « On a réussi à mettre de la course, confirme Arnaud Parisy. C'est grâce à cela qu'on a pu exister. Même si à certains moments, les garçons ont souffert.» Avant la pause, rien n'était fait (19-14 à la 28ème) mais les Ibères avaient donné quelques signes d'impatience et d'agacement. Certainement secoués par leur staff dans le huis clos du vestiaire, ils vont persister dans leur système défensif très étagé en ajoutant un peu plus d'agressivité en attaque. La France entrait mal dans cette seconde période mais jamais, elle ne va lâcher. C'est aussi cela qui a changé, par rapport notamment au fameux match inaugural face au Portugal. C'est aussi à ce moment-là que Bastien Soullier au relais de Valentin Kieffer, a décidé de tirer le rideau devant sa cage. Ses partenaires, mis en confiance, reprenaient le sens de la marche, toujours gênés par cette défense haute que les Espagnols ne vont jamais desserrer. Les Tricolores vont payer au prix fort, un temps faible qui va paraître interminable. Ils vont encaisser un 4-0 qui à ce moment-là de la rencontre, aurait pu leur être fatal (22-21 à la 40ème). Heureusement que les maladresses et mauvaises inspirations n'étaient pas l'apanage d'un seul côté.



Bastien Soullier décidément, avait retrouvé de l'influx et ses capacités à mettre en échec les attaquants adverses. Son arrêt sur un 7 mètres de Pol Valera, va non seulement le mettre en pleine confiance pour parfaitement entrer dans le money-time mais surtout, mettre un sacré coup au moral des Espagnols qui voyaient le match leur échapper. Le portier chambérien avait passé du temps devant l'écran en compagnie de Mirko Périsic (l'indispensable technicien vidéo) et de Yohann Delattre pour étudier, justement, les trajectoires des lanceurs espagnols. Il va mettre à profit ce travail devant l'image et mettre en échec la tentative en diagonale du demi-centre de Granollers. Dès lors, les Tricolores étaient pressés d'en finir. Leur adversaire ne va jamais s'avouer vaincu mais devra se rendre à l'évidence à l'ultime coup de buzzer (35-33). Il y aura ensuite les scènes traditionnelles d'un tel dénouement. Le vainqueur qui cherche à partager sa joie tout en étant mesuré, le vaincu qui a du mal à réaliser ce qui vient de se passer. L'aventure humaine, cette expression si souvent galvaudée, a pris tout son sens pour les petits Français. Ils ont su trouver les ingrédients pour remonter la pente et désormais, il faudra que l'obstacle soit sur... humain pour les arrêter.



Trois questions à Elohim Prandi, arrière gauche de l'EDF U20 et désigné meilleur joueur du match

"Elo" qu'est-ce qui est le plus grisant sur un tel match ?
C'est avant tout ce qu'on a proposé, ce qu'on a trouvé pour contourner les problèmes qu'ils nous ont posés. On a pris du plaisir à marquer, à défendre, à prendre des contacts, à voir aussi la solidarité et l'enthousiasme de toute l'équipe, franchement... c'est un régal. On est sorti de cette zone rouge avec les tripes et on démarre un nouveau tournoi. Allez, on va dire que la pression peut un peu mais pas trop redescendre.

Avec le sentiment tout de même d'être revenu de loin...
Ah ouais ! Jeudi dernier après le Portugal, on avait pris un sacré coup. Avec les mecs, le staff, les soins, l'ambiance qu'il y a dans ce groupe, à se remobiliser et à monter crescendo. On a retrouvé de l'intensité, de la qualité de jeu et je pense qu'on est vraiment sur la bonne voie et qu'il faut persister. Ce qu'on vient de faire, sincèrement, je ne penses pas que tout le monde puisse y arriver.

Il reste un podium à 3 places et celle de l'idiot...
Ah mais on n'a pas autant souffert pour tout foirer au final. On n'est pas rassasié, on a les capacités à aller jusqu'au bout, on a même besoin de le faire. Il nous reste deux matches, 120 minutes ou plus, et quel que soit l'adversaire, on va s'y remettre, on va étudier la vidéo, on va récupérer et dès qu'on sera sur le terrain, on va se dépouiller.



A Celje, Dvorana Zlatorog, mercredi 25 juillet à 13h
Tour Principal de l’Euro masculin U20 - J2

Arbitres : M. Vesovic & N. Mitrovic (Monténégro)

France - Espagne  35-33 (MT 19-15)

France : V. Kieffer (3/18), B. Soullier (8/24 dt 1/2 à 7) (gardiens) J. Bos (3/3), H. Brouzet, C. Damiani, R. Dourte, R. Dupont-Marion (0/1), N. Gaudin (1/3 dt 0/1 à 7), Y. Gibelin (0/1), E. Kempf (4/4), D. Nahi (1/1), T. Poyet (8/9) Prandi (7/9) G. Tribillon (5/7), Villeminot (6/8 dt 1/2 à 7)

Espagne (buteurs)  I. Tarrafeta (9) J.A Sario, M. Amilibia, G. Perez Arce (tous à 4) P. Navarro, P. Valero (3) A. Sanz (2), E. Goenaga, A. Serradilla, M. Zabala, S. Franco (1)



La Mannschaft, nouvel obstacle à surmonter pour la demi

C'est donc l'Allemagne que les Français retrouveront vendredi (17h) en demi-finale de cet Euro. Au tour préliminaire, la Mannschaft a terminé invaincue, 1ère de son groupe en ayant toutefois concédé un nul face à l'Islande. Par la suite, au tour principal, elle a dominé la Slovénie et ce mercredi, n'a fait aucun cas de la Serbie (32-20).

L'Allemagne est une habituée du carré final. Depuis 2004, elle ne l'a raté qu'une seule fois (en 2012 en Turquie) Elle a remporté l'Euro en 2014 en Autriche (avec Kunkel, Wiede, Drux) en 2006 et en 2004. C'est dire l'intérêt porté à ce type de compétition. Ce seront de véritables retrouvailles avec la France puisque les deux formations s'étaient affrontées il y a trois semaines en Suisse à l'Airport Trophy et elles n'avaient pu se départager (26-26). Les Tricolores ont le plus souvent fait la course en tête avant d'être rattrapés au quart d'heure. Les Allemands sont arrivés en Slovénie sans l'arrière gauche Sebastian Heymann. Le joueur de Göppingen a ressenti de vieilles douleurs au niveau du pied droit (déjà fracturé en début de saison dernière). Cette absence s'est rajoutée à celles du gardien Till Klimpke (58 arrêts l'an passé au Mondial) et du capitaine Gregor Remke. « Il ne faudra pas la sous-estimer met en garde Andrej Golic, l'ancien champion du Monde avec la France en 2001. Ce qu'elle propose est cohérent, il n'y a pas de star, ça joue juste, ça gagne à l'usure, il va donc falloir que la France se méfie et soit concentrée du début à la fin. Mais si les Bleus affichent les mêmes intentions que face à la Croatie mais surtout ce mercredi face à l'Espagne, on peut être confiant. Mais attention, les retournements de situation peuvent être nombreux. En tous cas, les Allemands ont été souvent menés dans cet Euro et ils sont revenus à chaque fois et ont gagné largement. Leur jeu repose sur une grosse défense et ils utilisent beaucoup le 7 contre 6 et les rotations. C'est le collectif qui ressort, il n'y a vraiment pas un nom à extraire de cette équipe.» Les Français savent de toute façon à quoi s'en tenir. Sur son propre site, la DHB (Fédé allemande) a placé ce rendez-vous sous le signe de la... vengeance. Nos voisins d'Outre-Rhin veulent parait-il laver l'affront de la demi-finale de l'Euro 2016. A la fin du temps règlementaire, les deux formations se sont retrouvées à égalité (32-32) et les Bleus de Kyllian Villeminot ont battu les Allemands par la plus courte des marges (39-38) après prolongations. Pour les nerfs, il faut espérer ne pas en arriver là.  

PORTUGAL - SLOVENIE pour l'autre demi-finale


André Gomes espère tirer le Portugal vers la plus haute marche du podium de l'Euro


Domen Makuc veut exactement la même chose pour la Slovénie à la maison

 

 

TOUR PRINCIPAL

 

 

ZLATAROG ARENA

 

 

 

Groupe 1

 

 

Groupe 2

 

24/07/18

17h

Islande - Serbie

25-25

13h

Croatie - France

28-37

 

19h

Allemagne - Slovénie

26-22

15h

Espagne - Portugal

27-29

25/07/18

17h

Serbie - Allemagne

20-32 

13h

France - Espagne

35-33 

 

19h

Slovénie - Islande

25-21 

15h

Portugal - Croatie

23-30 

Le classement tient compte, lorsque cela s'impose, de la différence de buts particulière entre équipes qui se retrouvent à égalité parfaite. Si elles sont toujours à égalité, la différence de buts générale est prise en compte.

G1

Classement

Pts

Diff.

 

G2

Classement

Pts

Diff.

1

Allemagne

5

16

 

1

Portugal

4

-1

2

Slovénie

4

4

 

2

France

4

7

3

Islande

2

-4

 

3

Espagne

2

1

4

Serbie

1

-16

 

4

Croatie

2

-7

D'ores et déjà, la Croatie (finaliste à l'Euro U18 et demi-finaliste au Mondial U19) est en forte régression. Tout comme le Danemark (3ème du dernier Mondial U19) qui n'a même pas réussi à se qualifier pour le tour principal). L'incontestable révélation reste le Portugal qui comme en 2010 avec la génération 90-91 (Portela, Ferraz, Duarte, Rui Silva) entre dans le dernier carré européen. Le groupe présent en Slovénie avait terminé avec à peu près la même ossature (Gomes, Diogo Silva, Frade, Manuel Gaspar) 10ème du précédent Euro en Croatie, c'est dire sa progression en 2 ans. Au Mondial, il n'avait pu faire mieux que quart-finaliste, éliminé par... la France (24-34). Concernant les pays nordiques, seule l'Islande coachée par l'ancien Cristolien et Raphaélois Bjarni Fritzson a fait un beau parcours mais il s'arrête avant les demi-finales.

DEMI - FINALES ....  vendredi 27 juillet 2018 - Zlatarog Arena - Celje

à 17h00        ALLEMAGNE - FRANCE

à 19h30        PORTUGAL - SLOVENIE

Euro U20M: Ces minots là sont irrésistibles !  

International

mercredi 25 juillet 2018 - © Yves Michel

 39 min 40 de lecture

Grâce à leur succès sur l'Espagne (35-32), les Français de la génération 98-99 entrent pour la 4ème fois consécutive dans le carré final d'une compétition majeure. Rien n'était acquis surtout après la désillusion inaugurale face au Portugal. Les joueurs de Yohann Delattre sont montés en puissance et ont retrouvé ce qui faisait leur force. Un collectif bien préparé qui a eu raison de la détermination espagnole. Vendredi en demi-finale, ils seront opposés à l'Allemagne qui a terminé 1ère de son groupe.

par Yves MICHEL, à Celje (Slovénie)

Si des "on est en finale" ont résonné dans l'immensité déserte de la Zlatarog Arena, si quelques-uns ont entamé une ronde pour celébrer l'instant, la grande majorité des Français est vite revenue à des considérations plus pragmatiques. Certes, c'est une énorme satisfaction pour les joueurs de Yohann Delattre de se qualifier en demi-finale du championnat d'Europe. Mais ce n'est pas une fin en soi, ils veulent plus, et comme l'avoue à demi-mots, Julien Bos, « c'est la médaille d'or qu'on est venu chercher, pas autre chose. On en ch.. depuis le début de la semaine, on s'est mis le couteau sous la gorge d'entrée, il fallait tout gagner, on a réussi et du coup, on ne s'en sort pas trop mal. On est vraiment content mais, je le redis, on est parmi les quatre meilleurs d'Europe et on sait ce qu'on veut.» La tâche ne s'annonçait pas facile face à cette équipe d'Espagne tant et tant de fois rencontrée.



Si les Français connaissent pratiquement tout de leur adversaire, il en était de même de l'autre côté. Beaucoup avait prédit un match verrouillé de l'intérieur où gardiens et défenses auraient un grand rôle à jouer. Et comme ils l'avaient fait la veille face à la Croatie, les Tricolores vont presser leur vis-à-vis et petit à petit, vont imposer leur rythme. Le 4/0 encaissé par la "Rojita" après à peine 5', obligera Isidoro Martinez à poser son 1er temps mort. « Je les ai sentis concentrés, concernés par ce qui leur était proposé dès le début de l'échauffement, témoigne Arnaud Parisy, un des coaches adjoints, et mon impression était bonne. Cette avance, il ne fallait pas la gérer, il fallait continuer pour se mettre à l'abri de toutes mauvaises surprises. D'ailleurs, ça n'a pas raté. Ils ont fait resurgir des valeurs avec un n°10 (l'incontournable Ian Tarrafeta) qui nous a beaucoup perturbés.» L'écart avait grimpé de 6 longueurs en faveur des Français, les Espagnols vont sortir la seule arme qui s'imposait, défendre très haut avec en alternance, une double stricte sur Villeminot et Prandi. Les Bleus vont être surpris par ce dispositif. Ils ne vont plus trouver le cadre, contraints à forcer leurs tirs sous peine de refus de jeu. Les ailiers espagnols ou leur pivot vont se régaler de ballons de contre-attaque. « On avait pourtant identifié ce qu'ils allaient nous réserver en défense mais en 24h, passer d'un match à l'autre sans pouvoir bien travailler sur cette problématique, ce n'est pas évident.» A ce moment-là, la "Rojita" va venir mourir à deux buts au tableau d'affichage (11/9 à la 19ème) sans mettre le coup de rein nécessaire pour espérer mieux.



La solution côté tricolore va venir d'un excellent et magistral Tom Poyet, des changements de direction de Julien Bos et de l'occupation de toute la largeur par les ailiers. « On a réussi à mettre de la course, confirme Arnaud Parisy. C'est grâce à cela qu'on a pu exister. Même si à certains moments, les garçons ont souffert.» Avant la pause, rien n'était fait (19-14 à la 28ème) mais les Ibères avaient donné quelques signes d'impatience et d'agacement. Certainement secoués par leur staff dans le huis clos du vestiaire, ils vont persister dans leur système défensif très étagé en ajoutant un peu plus d'agressivité en attaque. La France entrait mal dans cette seconde période mais jamais, elle ne va lâcher. C'est aussi cela qui a changé, par rapport notamment au fameux match inaugural face au Portugal. C'est aussi à ce moment-là que Bastien Soullier au relais de Valentin Kieffer, a décidé de tirer le rideau devant sa cage. Ses partenaires, mis en confiance, reprenaient le sens de la marche, toujours gênés par cette défense haute que les Espagnols ne vont jamais desserrer. Les Tricolores vont payer au prix fort, un temps faible qui va paraître interminable. Ils vont encaisser un 4-0 qui à ce moment-là de la rencontre, aurait pu leur être fatal (22-21 à la 40ème). Heureusement que les maladresses et mauvaises inspirations n'étaient pas l'apanage d'un seul côté.



Bastien Soullier décidément, avait retrouvé de l'influx et ses capacités à mettre en échec les attaquants adverses. Son arrêt sur un 7 mètres de Pol Valera, va non seulement le mettre en pleine confiance pour parfaitement entrer dans le money-time mais surtout, mettre un sacré coup au moral des Espagnols qui voyaient le match leur échapper. Le portier chambérien avait passé du temps devant l'écran en compagnie de Mirko Périsic (l'indispensable technicien vidéo) et de Yohann Delattre pour étudier, justement, les trajectoires des lanceurs espagnols. Il va mettre à profit ce travail devant l'image et mettre en échec la tentative en diagonale du demi-centre de Granollers. Dès lors, les Tricolores étaient pressés d'en finir. Leur adversaire ne va jamais s'avouer vaincu mais devra se rendre à l'évidence à l'ultime coup de buzzer (35-33). Il y aura ensuite les scènes traditionnelles d'un tel dénouement. Le vainqueur qui cherche à partager sa joie tout en étant mesuré, le vaincu qui a du mal à réaliser ce qui vient de se passer. L'aventure humaine, cette expression si souvent galvaudée, a pris tout son sens pour les petits Français. Ils ont su trouver les ingrédients pour remonter la pente et désormais, il faudra que l'obstacle soit sur... humain pour les arrêter.



Trois questions à Elohim Prandi, arrière gauche de l'EDF U20 et désigné meilleur joueur du match

"Elo" qu'est-ce qui est le plus grisant sur un tel match ?
C'est avant tout ce qu'on a proposé, ce qu'on a trouvé pour contourner les problèmes qu'ils nous ont posés. On a pris du plaisir à marquer, à défendre, à prendre des contacts, à voir aussi la solidarité et l'enthousiasme de toute l'équipe, franchement... c'est un régal. On est sorti de cette zone rouge avec les tripes et on démarre un nouveau tournoi. Allez, on va dire que la pression peut un peu mais pas trop redescendre.

Avec le sentiment tout de même d'être revenu de loin...
Ah ouais ! Jeudi dernier après le Portugal, on avait pris un sacré coup. Avec les mecs, le staff, les soins, l'ambiance qu'il y a dans ce groupe, à se remobiliser et à monter crescendo. On a retrouvé de l'intensité, de la qualité de jeu et je pense qu'on est vraiment sur la bonne voie et qu'il faut persister. Ce qu'on vient de faire, sincèrement, je ne penses pas que tout le monde puisse y arriver.

Il reste un podium à 3 places et celle de l'idiot...
Ah mais on n'a pas autant souffert pour tout foirer au final. On n'est pas rassasié, on a les capacités à aller jusqu'au bout, on a même besoin de le faire. Il nous reste deux matches, 120 minutes ou plus, et quel que soit l'adversaire, on va s'y remettre, on va étudier la vidéo, on va récupérer et dès qu'on sera sur le terrain, on va se dépouiller.



A Celje, Dvorana Zlatorog, mercredi 25 juillet à 13h
Tour Principal de l’Euro masculin U20 - J2

Arbitres : M. Vesovic & N. Mitrovic (Monténégro)

France - Espagne  35-33 (MT 19-15)

France : V. Kieffer (3/18), B. Soullier (8/24 dt 1/2 à 7) (gardiens) J. Bos (3/3), H. Brouzet, C. Damiani, R. Dourte, R. Dupont-Marion (0/1), N. Gaudin (1/3 dt 0/1 à 7), Y. Gibelin (0/1), E. Kempf (4/4), D. Nahi (1/1), T. Poyet (8/9) Prandi (7/9) G. Tribillon (5/7), Villeminot (6/8 dt 1/2 à 7)

Espagne (buteurs)  I. Tarrafeta (9) J.A Sario, M. Amilibia, G. Perez Arce (tous à 4) P. Navarro, P. Valero (3) A. Sanz (2), E. Goenaga, A. Serradilla, M. Zabala, S. Franco (1)



La Mannschaft, nouvel obstacle à surmonter pour la demi

C'est donc l'Allemagne que les Français retrouveront vendredi (17h) en demi-finale de cet Euro. Au tour préliminaire, la Mannschaft a terminé invaincue, 1ère de son groupe en ayant toutefois concédé un nul face à l'Islande. Par la suite, au tour principal, elle a dominé la Slovénie et ce mercredi, n'a fait aucun cas de la Serbie (32-20).

L'Allemagne est une habituée du carré final. Depuis 2004, elle ne l'a raté qu'une seule fois (en 2012 en Turquie) Elle a remporté l'Euro en 2014 en Autriche (avec Kunkel, Wiede, Drux) en 2006 et en 2004. C'est dire l'intérêt porté à ce type de compétition. Ce seront de véritables retrouvailles avec la France puisque les deux formations s'étaient affrontées il y a trois semaines en Suisse à l'Airport Trophy et elles n'avaient pu se départager (26-26). Les Tricolores ont le plus souvent fait la course en tête avant d'être rattrapés au quart d'heure. Les Allemands sont arrivés en Slovénie sans l'arrière gauche Sebastian Heymann. Le joueur de Göppingen a ressenti de vieilles douleurs au niveau du pied droit (déjà fracturé en début de saison dernière). Cette absence s'est rajoutée à celles du gardien Till Klimpke (58 arrêts l'an passé au Mondial) et du capitaine Gregor Remke. « Il ne faudra pas la sous-estimer met en garde Andrej Golic, l'ancien champion du Monde avec la France en 2001. Ce qu'elle propose est cohérent, il n'y a pas de star, ça joue juste, ça gagne à l'usure, il va donc falloir que la France se méfie et soit concentrée du début à la fin. Mais si les Bleus affichent les mêmes intentions que face à la Croatie mais surtout ce mercredi face à l'Espagne, on peut être confiant. Mais attention, les retournements de situation peuvent être nombreux. En tous cas, les Allemands ont été souvent menés dans cet Euro et ils sont revenus à chaque fois et ont gagné largement. Leur jeu repose sur une grosse défense et ils utilisent beaucoup le 7 contre 6 et les rotations. C'est le collectif qui ressort, il n'y a vraiment pas un nom à extraire de cette équipe.» Les Français savent de toute façon à quoi s'en tenir. Sur son propre site, la DHB (Fédé allemande) a placé ce rendez-vous sous le signe de la... vengeance. Nos voisins d'Outre-Rhin veulent parait-il laver l'affront de la demi-finale de l'Euro 2016. A la fin du temps règlementaire, les deux formations se sont retrouvées à égalité (32-32) et les Bleus de Kyllian Villeminot ont battu les Allemands par la plus courte des marges (39-38) après prolongations. Pour les nerfs, il faut espérer ne pas en arriver là.  

PORTUGAL - SLOVENIE pour l'autre demi-finale


André Gomes espère tirer le Portugal vers la plus haute marche du podium de l'Euro


Domen Makuc veut exactement la même chose pour la Slovénie à la maison

 

 

TOUR PRINCIPAL

 

 

ZLATAROG ARENA

 

 

 

Groupe 1

 

 

Groupe 2

 

24/07/18

17h

Islande - Serbie

25-25

13h

Croatie - France

28-37

 

19h

Allemagne - Slovénie

26-22

15h

Espagne - Portugal

27-29

25/07/18

17h

Serbie - Allemagne

20-32 

13h

France - Espagne

35-33 

 

19h

Slovénie - Islande

25-21 

15h

Portugal - Croatie

23-30 

Le classement tient compte, lorsque cela s'impose, de la différence de buts particulière entre équipes qui se retrouvent à égalité parfaite. Si elles sont toujours à égalité, la différence de buts générale est prise en compte.

G1

Classement

Pts

Diff.

 

G2

Classement

Pts

Diff.

1

Allemagne

5

16

 

1

Portugal

4

-1

2

Slovénie

4

4

 

2

France

4

7

3

Islande

2

-4

 

3

Espagne

2

1

4

Serbie

1

-16

 

4

Croatie

2

-7

D'ores et déjà, la Croatie (finaliste à l'Euro U18 et demi-finaliste au Mondial U19) est en forte régression. Tout comme le Danemark (3ème du dernier Mondial U19) qui n'a même pas réussi à se qualifier pour le tour principal). L'incontestable révélation reste le Portugal qui comme en 2010 avec la génération 90-91 (Portela, Ferraz, Duarte, Rui Silva) entre dans le dernier carré européen. Le groupe présent en Slovénie avait terminé avec à peu près la même ossature (Gomes, Diogo Silva, Frade, Manuel Gaspar) 10ème du précédent Euro en Croatie, c'est dire sa progression en 2 ans. Au Mondial, il n'avait pu faire mieux que quart-finaliste, éliminé par... la France (24-34). Concernant les pays nordiques, seule l'Islande coachée par l'ancien Cristolien et Raphaélois Bjarni Fritzson a fait un beau parcours mais il s'arrête avant les demi-finales.

DEMI - FINALES ....  vendredi 27 juillet 2018 - Zlatarog Arena - Celje

à 17h00        ALLEMAGNE - FRANCE

à 19h30        PORTUGAL - SLOVENIE

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