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Euro U20M: France-Allemagne... Les grands, c'est un match pour vous !

International

jeudi 26 juillet 2018 - © Yves Michel

 5 min 8 de lecture

Les Allemands que les Tricolores retrouvent ce vendredi en fin d’après-midi (17h) en demi-finale de l’Euro des moins de 20 ans ont dès leur qualification voulu mettre cet affrontement sous le signe du défi physique. Les Français sont prévenus, prêts à répondre. Tout le monde aura sa part de boulot à accomplir. A commencer par Robin Dourte et Hugo Brouzet, les deux massifs centraux de la tribu gauloise.

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)
 
L’évocation d’un France-Allemagne en handball ramène souvent à un certain 1er février 2007 au championnat du monde à Cologne. C’était déjà une demi-finale et ce jour-là, les Français et particulièrement Michael Guigou avaient été victimes d’une des plus grandes injustices de leur histoire. Le capitaine montpelliérain s’était vu refuser sans raison un but d’égalisation parfaitement valable et ce, à 15 secondes de la fin de la 2ème prolongation. Depuis, et heureusement d’ailleurs, la vie a suivi son cours et les Bleus ont eu l’occasion de rétablir la hiérarchie.

A l’époque, Hugo Brouzet et Robin Dourte attendaient patiemment de fêter leur 8ème et 9ème anniversaire, le hand faisant toutefois partie intégrante de leur vie de pré-adolescents. Dans le sillage de Laura la grande sœur et de la maman pour Robin, dans celui de Nathan, le frangin et également de la maman, ancienne joueuse de très bon niveau pour Hugo, les deux pivots ont tracé leur route. Hugo s’essaiera même au rugby, sport de prédilection d’Olivier le papa (72 sélections en équipe de France) mais c’est le parquet qui l’emportera. 

Le cheminement est classique. Pôle et centre de formation. A Metz-Pont à Mousson puis au PSG pour Robin, Bordeaux-Talence-Aquitaine et Chambéry pour Hugo. Et c'est Aix en Provence qui leur offre le cadre d’une 1ère rencontre sous le maillot tricolore. Hugo en garde un souvenir tenace . « La 1ère chose dont on a parlé, c’est de chaussures (rires) Il faut dire que l’un revendique du 49 pour allonger confortablement les orteils, l’autre… du 51. « Dès ce stage, confirme le Bordelais aux plus grands pieds, on a établi un rituel en se mettant côte à côte dans le bus. C’est toujours le cas maintenant. » Tous les techniciens vous le diront, ces deux-là ont une morphologie atypique pour le poste qu’ils occupent. 2.06 pour le Savoyard, un centimètre de plus pour le Parisien.  Jonathan Mapu, le titulaire et pionnier sur le poste, du haut de ses 1.80 fait figure de Lilliputien. Mais finalement tout cela colle et ensemble, sept mois plus tard, ils brandissent un nouveau trophée et deviennent champions du Monde.

Dans leurs clubs respectifs, ils évoluent avec la réserve, nourrissant le secret espoir d’intégrer un jour les pros. Hugo connaîtra cette sensation dès le mois de janvier, Laurent Busselier l’alignant à plusieurs reprises sur la feuille de match. Pour Robin, la tâche est plus compliquée. « Quand tu arrives au PSG, tu sais à quoi t’en tenir surtout vu les joueurs qui sont dans ce club. Pour progresser, c’est très efficace car on bénéficie de leurs conseils. Luka (Karabatic) par exemple, est déjà passé aux entraînements de la réserve. On a pu échanger et travailler ensemble. C’est vraiment très enrichissant. » De la catégorie jeunes des moins de 19 ans, les 98-99 sont passés à l’étage supérieur avec un nouvel objectif, l’Euro en Slovénie. Seulement voilà, entre temps, Jonathan Mapu, blessé au pectoral gauche a dû renoncer. Et les deux pivots ont dû recréer une osmose avec le Nîmois Tom Poyet. « Jonathan est un des leaders naturels de cette génération, valide Robin Dourte, ce n’était pas évident de le remplacer. Tom est arrivé et sincèrement, ça a tout de suite bien fonctionné. » Pourtant depuis le début de la compétition européenne et alors que l’équipe de France est entrée dans le dernier carré, les deux grands avouent sans se dérober être dans le dur.



En attaque, la relation avec la base arrière a des retards à l’allumage, en défense, il y a quelques problèmes de placement.  « Bien-sûr qu’on en a conscience, souffle Hugo Brouzet, on échange beaucoup avec le coach. Il a fallu assimiler les divers dispositifs et ce n’est pas évident. Tant mieux si Tom est un ton largement au-dessus. Mais il faut qu’on apporte à notre tour. » Ils ont désormais deux matches pour que le déclic s’opère. Deux matches les plus importants de la compétition. Face à une Mannschaft dont le défi physique sera l’arme majeure de dissuasion. « Il faudra leur rendre la pareille, renvoie Robin, leur rentrer dedans, leur montrer qu’on existe. Aucun cadeau ne sera fait. » L’Aquitain trépigne déjà dans son fauteuil. Il est né sur une terre d’ovalie et n’a eu de cesse d’entendre ressassées les campagnes paternelles. Viriles mais toujours correctes. Enfin, dans la mesure du possible. « On ne va pas se laisser monter dessus. » Sage précepte dans les mots de celui à qui si souvent on a reproché dêtre trop propre, trop gentil. « Bien-sûr que ce genre de remarque m’agace ! Je peux t’assurer qu’avant un match, dans le vestiaire, pendant la mise en chauffe, on se met des pets tellement forts pour se motiver qu’à la fin, j’en ai mal à la tête. On a écarté la Hongrie, le Danemark, la Croatie et l’Espagne, pourquoi on ne ferait pas pareil avec l’Allemagne ? » C’est l’équation de cette fin d’après-midi sous le dôme de la Zlatorog Arena pour une place en finale. Un match d’hommes à féroces attributs… à l’ancienne où les âmes sensibles ne seront pas les bienvenues. Eh les deux grands, c’est vraiment un match pour vous !

Demandez le programme … pour une place en finale

17h00 Allemagne – France
19h30 Portugal – Slovénie

Et c’est à suivre, ICI

Euro U20M: France-Allemagne... Les grands, c'est un match pour vous ! 

International

jeudi 26 juillet 2018 - © Yves Michel

 5 min 8 de lecture

Les Allemands que les Tricolores retrouvent ce vendredi en fin d’après-midi (17h) en demi-finale de l’Euro des moins de 20 ans ont dès leur qualification voulu mettre cet affrontement sous le signe du défi physique. Les Français sont prévenus, prêts à répondre. Tout le monde aura sa part de boulot à accomplir. A commencer par Robin Dourte et Hugo Brouzet, les deux massifs centraux de la tribu gauloise.

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)
 
L’évocation d’un France-Allemagne en handball ramène souvent à un certain 1er février 2007 au championnat du monde à Cologne. C’était déjà une demi-finale et ce jour-là, les Français et particulièrement Michael Guigou avaient été victimes d’une des plus grandes injustices de leur histoire. Le capitaine montpelliérain s’était vu refuser sans raison un but d’égalisation parfaitement valable et ce, à 15 secondes de la fin de la 2ème prolongation. Depuis, et heureusement d’ailleurs, la vie a suivi son cours et les Bleus ont eu l’occasion de rétablir la hiérarchie.

A l’époque, Hugo Brouzet et Robin Dourte attendaient patiemment de fêter leur 8ème et 9ème anniversaire, le hand faisant toutefois partie intégrante de leur vie de pré-adolescents. Dans le sillage de Laura la grande sœur et de la maman pour Robin, dans celui de Nathan, le frangin et également de la maman, ancienne joueuse de très bon niveau pour Hugo, les deux pivots ont tracé leur route. Hugo s’essaiera même au rugby, sport de prédilection d’Olivier le papa (72 sélections en équipe de France) mais c’est le parquet qui l’emportera. 

Le cheminement est classique. Pôle et centre de formation. A Metz-Pont à Mousson puis au PSG pour Robin, Bordeaux-Talence-Aquitaine et Chambéry pour Hugo. Et c'est Aix en Provence qui leur offre le cadre d’une 1ère rencontre sous le maillot tricolore. Hugo en garde un souvenir tenace . « La 1ère chose dont on a parlé, c’est de chaussures (rires) Il faut dire que l’un revendique du 49 pour allonger confortablement les orteils, l’autre… du 51. « Dès ce stage, confirme le Bordelais aux plus grands pieds, on a établi un rituel en se mettant côte à côte dans le bus. C’est toujours le cas maintenant. » Tous les techniciens vous le diront, ces deux-là ont une morphologie atypique pour le poste qu’ils occupent. 2.06 pour le Savoyard, un centimètre de plus pour le Parisien.  Jonathan Mapu, le titulaire et pionnier sur le poste, du haut de ses 1.80 fait figure de Lilliputien. Mais finalement tout cela colle et ensemble, sept mois plus tard, ils brandissent un nouveau trophée et deviennent champions du Monde.

Dans leurs clubs respectifs, ils évoluent avec la réserve, nourrissant le secret espoir d’intégrer un jour les pros. Hugo connaîtra cette sensation dès le mois de janvier, Laurent Busselier l’alignant à plusieurs reprises sur la feuille de match. Pour Robin, la tâche est plus compliquée. « Quand tu arrives au PSG, tu sais à quoi t’en tenir surtout vu les joueurs qui sont dans ce club. Pour progresser, c’est très efficace car on bénéficie de leurs conseils. Luka (Karabatic) par exemple, est déjà passé aux entraînements de la réserve. On a pu échanger et travailler ensemble. C’est vraiment très enrichissant. » De la catégorie jeunes des moins de 19 ans, les 98-99 sont passés à l’étage supérieur avec un nouvel objectif, l’Euro en Slovénie. Seulement voilà, entre temps, Jonathan Mapu, blessé au pectoral gauche a dû renoncer. Et les deux pivots ont dû recréer une osmose avec le Nîmois Tom Poyet. « Jonathan est un des leaders naturels de cette génération, valide Robin Dourte, ce n’était pas évident de le remplacer. Tom est arrivé et sincèrement, ça a tout de suite bien fonctionné. » Pourtant depuis le début de la compétition européenne et alors que l’équipe de France est entrée dans le dernier carré, les deux grands avouent sans se dérober être dans le dur.



En attaque, la relation avec la base arrière a des retards à l’allumage, en défense, il y a quelques problèmes de placement.  « Bien-sûr qu’on en a conscience, souffle Hugo Brouzet, on échange beaucoup avec le coach. Il a fallu assimiler les divers dispositifs et ce n’est pas évident. Tant mieux si Tom est un ton largement au-dessus. Mais il faut qu’on apporte à notre tour. » Ils ont désormais deux matches pour que le déclic s’opère. Deux matches les plus importants de la compétition. Face à une Mannschaft dont le défi physique sera l’arme majeure de dissuasion. « Il faudra leur rendre la pareille, renvoie Robin, leur rentrer dedans, leur montrer qu’on existe. Aucun cadeau ne sera fait. » L’Aquitain trépigne déjà dans son fauteuil. Il est né sur une terre d’ovalie et n’a eu de cesse d’entendre ressassées les campagnes paternelles. Viriles mais toujours correctes. Enfin, dans la mesure du possible. « On ne va pas se laisser monter dessus. » Sage précepte dans les mots de celui à qui si souvent on a reproché dêtre trop propre, trop gentil. « Bien-sûr que ce genre de remarque m’agace ! Je peux t’assurer qu’avant un match, dans le vestiaire, pendant la mise en chauffe, on se met des pets tellement forts pour se motiver qu’à la fin, j’en ai mal à la tête. On a écarté la Hongrie, le Danemark, la Croatie et l’Espagne, pourquoi on ne ferait pas pareil avec l’Allemagne ? » C’est l’équation de cette fin d’après-midi sous le dôme de la Zlatorog Arena pour une place en finale. Un match d’hommes à féroces attributs… à l’ancienne où les âmes sensibles ne seront pas les bienvenues. Eh les deux grands, c’est vraiment un match pour vous !

Demandez le programme … pour une place en finale

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19h30 Portugal – Slovénie

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