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Euro U20M: A Celje, c'était un jour de Saint Valentin !

International

vendredi 27 juillet 2018 - © Yves Michel

 9 min 55 de lecture

Où, quand et qui va les arrêter ? Les joueurs de l'équipe de France masculine des moins de 20 ans entrent dans l'histoire du hand national en se qualifiant pour la 1ère fois en finale d'un championnat d'Europe. Les Tricolores sont venus à bout de l'Allemagne (26-28) au terme d'un match épique, parfaitement maîtrisé et où ils ont dominé la Mannschaft sur ses points forts en défense et en annihilant totalement son jeu en surnombre. Valentin Kieffer aurait pu être l'homme du match. Le gardien des Bleus était dans un bon jour, il a survolé la rencontre et a contribué grandement au succès de ses partenaires. Les Français retrouveront la Slovénie qui a éliminé le Portugal (25-27), ce dimanche à la Zlatorog Arena. Avec plus de 3000 personnes dans l'Arène, cela s'annonce... explosif. 

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)

C’est un rouleau-compresseur que rien ni personne ne peut arrêter. Depuis le coup de semonce tiré par les Portugais, les Français ont avalé un à un tous les obstacles qui se sont dressés. Comme un dépliant touristique, l’Allemagne qui revendiquait une défense en béton armé et l'efficacité d'un jeu du 7 contre 6, n’y a pas échappé.

Le combat a été celui qu’on attendait. Âpre et sans concession, un match d’hommes où le supplément de technique n’est pas superflu, où le trait de génie peut dénouer des situations mais où souvent, celui qui en impose et qui utilise les propres armes de son vis-à-vis, prend le véritable ascendant. La Mannschaft et sa légendaire froideur a subi tout cela. Comme ils savent le faire en pareille occasion, les Tricolores ont réussi leur entrée (1-4 au bout de 4’) et Valentin Kieffer, petit lutin vert dans sa cage dorée était déjà au turbin. Le portier alsacien va se trouver comme habité par la grâce divine. « J’ai ressenti de bonnes sensations dès l’échauffement, j’avais beaucoup travaillé à la vidéo en décortiquant leur jeu et avec l’apport de Mirko et de tout le staff, j’ai pu me mettre vraiment dedans. Et c’est vraiment un bonheur que cela ait payé. Après, ce n’est pas un exploit individuel. La défense a été phénoménale, on s’est parfaitement coordonné et on les a ruinés à ce niveau-là. » Si Valentin Kieffer montait en température, Janis Boieck, son vis-à-vis ne va pas rester les bras croisés à se morfondre. Un 7 m sur Noah Gaudin, une contre-attaque d’Elohim Prandi… et quand ce n’était pas ses extrémités ou une autre partie de son corps, le portier de Dormagen (le club des débuts de Kentin Mahé) était aidé par le bois. Mais les Bleus conservaient un matelas substantiel de 3 ou 4 longueurs. « Ce gardien, je le connais très bien, renchérit celui de Sélestat, il a de bonnes attitudes mais quand on gagne et qu’il est en plus au rendez-vous, c’est très gratifiant. » Gratifiant également d’obliger un entraîneur aussi avisé, aussi valeureux qui soit, à changer ses plans. Celui de la Mannschaft s’est enferré longtemps dans ses certitudes et lorsqu’elle a abandonné le 7 contre 6, c’est qu’il a eu le sentiment que cela devenait un peu trop dangereux. Les Français avaient du répondant et ne donnaient aucun signe de faiblesse. En défense, Yohann Gibelin était monté sur ressorts, Dylan Nahi aux aguets en pointe et les Allemands se hasardaient de moins en moins à tenter le diable. Les Français déployaient de longs enclenchements et même si parfois, la finition va laisser à désirer, l’avance au score elle, ne bougeait pas, elle va grandir après un nouvel arrêt et une magistrale relance de Valentin Kieffer (12-19 à la 38ème). Pourtant, ses partenaires, paradoxalement allaient tomber dans la précipitation, ce qui ne s’imposait pas, vu l’écart. Le travail collectif était laissé en jachère, les hommes de Yohann Delattre ne vont même pas profiter d’une double supériorité numérique ! Heureusement pour eux, sur deux exploits individuels, Elo Prandi va trouver la solution de loi (17-23 à la 47ème). Juste avant, Gaël Tribillon avait quitté ses partenaires. En fin de course, l’ailier toulousain va stopper net et s’affaler sur le parquet en se tenant la cuisse. Il regagnera le banc aidé par deux membres du staff. On attendra ce samedi pour connaître l’ampleur de sa blessure. La fin de rencontre sera tendue, le capital tricolore fondant en même temps que les minutes au chrono. Rappelant surtout le scénario inverse deux ans plus tôt, lorsque les Français largement menés en demi-finale de l’Euro croate, avaient arraché la prolongation. Il n’en sera rien et après un baroud d’honneur, les Allemands échoueront à deux buts (26-28).  

Pour les Bleus, il fallait attendre le match suivant pour connaître le nom de leur adversaire en finale. « Si c’est la Slovénie, cela se déroulera dans une ambiance survoltée avec un public tout acquis à la cause de son équipe mais peu importe, assure Valentin Kieffer, nous n’avons qu’un seul objectif, quel que soit l’adversaire, c’est gagner en finale. »

A Celje, Dvorana Zlatorog, vendredi 27 juillet à 17h
Demi-finale de l’Euro masculin U20

Arbitres : Miklos Andorka et Robert Hucker (Hongrie)
ALLEMAGNE - FRANCE          26-28 (MT 11-15)


Allemagne: J. Boieck (14 arrêts à 33%), L. Mehler (gardiens) L. Witzke (4/8), D. Ignatow (2/4), F. Backs (1/2), T. Matthes (1/2), J. Schrader (3/3 dt 1/1 à 7), L. Stutzke (3/7), L. Kister, J. Kurch, J. Thiele (1/1), J. Klein (1/2), F. Simak (1/1), H. Schreiber (6/10), M. Michel (0/1 à 7m), M. Neuhaus (3/3)
 
France : V. Kieffer (16 arrêts à 41%), B. Soullier (2 arrêts à 14%) (gardiens) J. Bos (3/4), R. Dupont-Marion, N. Gaudin (0/2 dt 0/1 à 7), Y. Gibelin (3/5), E. Kempf (5/7), D. Nahi (3/7), T. Poyet (3/5) E. Prandi (4/7) G. Tribillon (2/3), K. Villeminot (5/8 dt 1/2 à 7), A. Lippens, H. Brouzet (0/1), C. Damiani, R. Dourte



La Slovénie s'offre le droit de retrouver la France en finale 

Cap donc sur la finale où les Français retrouveront… la Slovénie. Ils ne vont pas faire la fine bouche. Ils auraient aimé hériter du Portugal pour laver l'affront de leur entrée en matière, ce sera l'équipe du pays hôte. Et l'ambiance sera électrique. Elle l'était déjà ce vendredi soir pour la demi-finale contre le Portugal. Les Lusitaniens auraient pu s'imposer mais ils ne sont peut-être pas tombés sur plus forts qu'eux, mais certainement sur plus déterminés. L'écart au score a constamment joué au yoyo, chacune des deux formations ayant pris l'ascendant à un moment de la rencontre.  Et puis les joueurs du crû portés par 3000 supporters en délire ont fait la différence à 20 minutes de la fin (18-21), les Portugais sont revenus, ont longtemps espéré mais ont lâché dans le money-time. Ils échouent comme les Allemands face aux Français de deux longueurs (25-27) dans un contexte totalement différent. France-Slovénie, l'affiche est alléchante même si dans les discours slovènes, les Tricolores sont identifiés comme les grands favoris de la finale. Stratégie de celui qui veut avancer masqué ? Les coéquipiers de Villeminot en ont vu d'autres et ils ne tomberont certainement pas dans le piège.  

 
Quatre questions à Yohann Gibelin, arrière gauche des U20 tricolores

Quelle est l'impression sur le moment, quelques minutes après le dénouement ?
Une immense satisfaction mais totalement épuisé car on est allé au bout du défi physique, il y a eu beaucoup d'intensité dans ce match là, on a défendu comme des affamés et tout le monde s'est donné à 600% (sic). C'était un beau combat et on s'en est très bien sorti.

Vous les avez fait déjouer, vous les avez perturbés sur leurs points forts…
On avait bien travaillé sur ce qu'ils faisaient sur le 7 contre 6, ce qu'ils mettaient en place habituellement et ce qu'ils faisaient un peu moins bien, la vidéo a été très précieuse. On les attendait au bout du chemin pour encore mieux les surprendre et c'est ce qui s'est passé.

Tu fais partie des pionniers de cette génération. Est-ce qu'on s'habitue à la victoire et aux trophées ?
Personnellement, je ne m'habitue jamais à la victoire. On fait tellement d'efforts pour être ici, on en ch.. pendant la préparation, que le goût du succès est toujours aussi bon. Ce genre de matches, tout le monde rêve d'en jouer. Ce sera notre 4ème finale en 4 compétitions, c'est génial. Je pourrai faire ce match 1000 fois, j'aurai 1000 fois la même sensation. C'est pour cela que je fais du hand !

La médaille est assurée… une préférence pour le métal ?
De l'or, uniquement de l'or. Il n'y a que ça qui compte, rien d'autre nous intéresse.

Unité d’une équipe, personnalité d’un coach et abnégation d’un staff

Trois ans après celle du Festival Olympique de la Jeunesse en Géorgie, deux ans après celle de l’Euro en Croatie et le retour l’an passé à Tbilissi pour le Mondial, les Français de la génération 98-99 s’apprêtent donc à disputer leur 4ème finale d’affilée. C’est tout simplement phénoménal et cela vaut ce dimanche un billet d’avion vers Celje pour ceux qui voudraient venir les encourager et surtout les remercier. Il faut s’appeler "les Experts" pour avoir vécu une telle continuité.  Les Bleus du général Delattre viennent par la même occasion d’entrer dans l’histoire du handball national. Jamais une équipe junior n’avait basculé en finale d’un Euro. Ceux de 94-95 (Tritta, Dupuy, Delecroix, Tournat,…) aidés par les surclassés de 96, Meyer et Billant avaient atteint et remporté la finale du Mondial brésilien 2015 mais jamais une équipe tricolore juniors masculine n’avait fait mieux que 3ème (en 2008 et 2016) sur une compétition continentale. 

Depuis qu’il a pris le relais de Guy Petitgirard il y a six ans chez les Juniors, la réussite n’a lâché Yohann Delattre qu’à l’Euro 2014 où la France avait terminé à une peu flatteuse 7ème place. Trois fois en bronze (Mondial 2013 et 2017 et Euro 2016), une fois en or (Mondial 2015), à titre personnel le palmarès de l’ancien gardien de buts des champions du Monde 1995 est éloquent. Il devra faire de la place sur l'étagère avec une nouvelle breloque, ce dimanche. Au métal encore non identifié. Le staff composé autour de lui contribue grandement à cette réussite. Ceux présents en Slovénie (Arnaud Parisy, Mirko Perisic, Marc Teissonnière) sans oublier les réparateurs de l’âme et du corps (Georges Hadjez, Stéphane Lavie, Denis Delanaud) et l’inlassable et historique chef de délégation Philippe Bouthemy (attaché à l'équipe juniors depuis 2005 à une époque où Luc Abalo affolait déjà les compteurs avec la génération 84-85) ont tous dans leur registre apporté les ingrédients nécessaires. « Un véritable travail collectif, concerté, où chacun à une tâche bien définie et où la communication est le maître mot, confirme Marc Teissonnière, le préparateur physique. On ne peut que se féliciter aussi de l'écoute qui est celle des joueurs pour vraiment "encaisser" ce qu'on leur demande. Ils mettent une telle intensité à faire ce qu'ils font, qu'on en devient admiratif. On est là où on voulait être, il reste un match et pour être totalement satisfait, il faut aller au bout» Joueurs et staff donneront encore le meilleur dimanche, pour que la fête soit encore plus belle.

Le diaporama photos du match par Yves Michel

Euro U20M: A Celje, c'était un jour de Saint Valentin ! 

International

vendredi 27 juillet 2018 - © Yves Michel

 9 min 55 de lecture

Où, quand et qui va les arrêter ? Les joueurs de l'équipe de France masculine des moins de 20 ans entrent dans l'histoire du hand national en se qualifiant pour la 1ère fois en finale d'un championnat d'Europe. Les Tricolores sont venus à bout de l'Allemagne (26-28) au terme d'un match épique, parfaitement maîtrisé et où ils ont dominé la Mannschaft sur ses points forts en défense et en annihilant totalement son jeu en surnombre. Valentin Kieffer aurait pu être l'homme du match. Le gardien des Bleus était dans un bon jour, il a survolé la rencontre et a contribué grandement au succès de ses partenaires. Les Français retrouveront la Slovénie qui a éliminé le Portugal (25-27), ce dimanche à la Zlatorog Arena. Avec plus de 3000 personnes dans l'Arène, cela s'annonce... explosif. 

par Yves Michel, à Celje (Slovénie)

C’est un rouleau-compresseur que rien ni personne ne peut arrêter. Depuis le coup de semonce tiré par les Portugais, les Français ont avalé un à un tous les obstacles qui se sont dressés. Comme un dépliant touristique, l’Allemagne qui revendiquait une défense en béton armé et l'efficacité d'un jeu du 7 contre 6, n’y a pas échappé.

Le combat a été celui qu’on attendait. Âpre et sans concession, un match d’hommes où le supplément de technique n’est pas superflu, où le trait de génie peut dénouer des situations mais où souvent, celui qui en impose et qui utilise les propres armes de son vis-à-vis, prend le véritable ascendant. La Mannschaft et sa légendaire froideur a subi tout cela. Comme ils savent le faire en pareille occasion, les Tricolores ont réussi leur entrée (1-4 au bout de 4’) et Valentin Kieffer, petit lutin vert dans sa cage dorée était déjà au turbin. Le portier alsacien va se trouver comme habité par la grâce divine. « J’ai ressenti de bonnes sensations dès l’échauffement, j’avais beaucoup travaillé à la vidéo en décortiquant leur jeu et avec l’apport de Mirko et de tout le staff, j’ai pu me mettre vraiment dedans. Et c’est vraiment un bonheur que cela ait payé. Après, ce n’est pas un exploit individuel. La défense a été phénoménale, on s’est parfaitement coordonné et on les a ruinés à ce niveau-là. » Si Valentin Kieffer montait en température, Janis Boieck, son vis-à-vis ne va pas rester les bras croisés à se morfondre. Un 7 m sur Noah Gaudin, une contre-attaque d’Elohim Prandi… et quand ce n’était pas ses extrémités ou une autre partie de son corps, le portier de Dormagen (le club des débuts de Kentin Mahé) était aidé par le bois. Mais les Bleus conservaient un matelas substantiel de 3 ou 4 longueurs. « Ce gardien, je le connais très bien, renchérit celui de Sélestat, il a de bonnes attitudes mais quand on gagne et qu’il est en plus au rendez-vous, c’est très gratifiant. » Gratifiant également d’obliger un entraîneur aussi avisé, aussi valeureux qui soit, à changer ses plans. Celui de la Mannschaft s’est enferré longtemps dans ses certitudes et lorsqu’elle a abandonné le 7 contre 6, c’est qu’il a eu le sentiment que cela devenait un peu trop dangereux. Les Français avaient du répondant et ne donnaient aucun signe de faiblesse. En défense, Yohann Gibelin était monté sur ressorts, Dylan Nahi aux aguets en pointe et les Allemands se hasardaient de moins en moins à tenter le diable. Les Français déployaient de longs enclenchements et même si parfois, la finition va laisser à désirer, l’avance au score elle, ne bougeait pas, elle va grandir après un nouvel arrêt et une magistrale relance de Valentin Kieffer (12-19 à la 38ème). Pourtant, ses partenaires, paradoxalement allaient tomber dans la précipitation, ce qui ne s’imposait pas, vu l’écart. Le travail collectif était laissé en jachère, les hommes de Yohann Delattre ne vont même pas profiter d’une double supériorité numérique ! Heureusement pour eux, sur deux exploits individuels, Elo Prandi va trouver la solution de loi (17-23 à la 47ème). Juste avant, Gaël Tribillon avait quitté ses partenaires. En fin de course, l’ailier toulousain va stopper net et s’affaler sur le parquet en se tenant la cuisse. Il regagnera le banc aidé par deux membres du staff. On attendra ce samedi pour connaître l’ampleur de sa blessure. La fin de rencontre sera tendue, le capital tricolore fondant en même temps que les minutes au chrono. Rappelant surtout le scénario inverse deux ans plus tôt, lorsque les Français largement menés en demi-finale de l’Euro croate, avaient arraché la prolongation. Il n’en sera rien et après un baroud d’honneur, les Allemands échoueront à deux buts (26-28).  

Pour les Bleus, il fallait attendre le match suivant pour connaître le nom de leur adversaire en finale. « Si c’est la Slovénie, cela se déroulera dans une ambiance survoltée avec un public tout acquis à la cause de son équipe mais peu importe, assure Valentin Kieffer, nous n’avons qu’un seul objectif, quel que soit l’adversaire, c’est gagner en finale. »

A Celje, Dvorana Zlatorog, vendredi 27 juillet à 17h
Demi-finale de l’Euro masculin U20

Arbitres : Miklos Andorka et Robert Hucker (Hongrie)
ALLEMAGNE - FRANCE          26-28 (MT 11-15)


Allemagne: J. Boieck (14 arrêts à 33%), L. Mehler (gardiens) L. Witzke (4/8), D. Ignatow (2/4), F. Backs (1/2), T. Matthes (1/2), J. Schrader (3/3 dt 1/1 à 7), L. Stutzke (3/7), L. Kister, J. Kurch, J. Thiele (1/1), J. Klein (1/2), F. Simak (1/1), H. Schreiber (6/10), M. Michel (0/1 à 7m), M. Neuhaus (3/3)
 
France : V. Kieffer (16 arrêts à 41%), B. Soullier (2 arrêts à 14%) (gardiens) J. Bos (3/4), R. Dupont-Marion, N. Gaudin (0/2 dt 0/1 à 7), Y. Gibelin (3/5), E. Kempf (5/7), D. Nahi (3/7), T. Poyet (3/5) E. Prandi (4/7) G. Tribillon (2/3), K. Villeminot (5/8 dt 1/2 à 7), A. Lippens, H. Brouzet (0/1), C. Damiani, R. Dourte



La Slovénie s'offre le droit de retrouver la France en finale 

Cap donc sur la finale où les Français retrouveront… la Slovénie. Ils ne vont pas faire la fine bouche. Ils auraient aimé hériter du Portugal pour laver l'affront de leur entrée en matière, ce sera l'équipe du pays hôte. Et l'ambiance sera électrique. Elle l'était déjà ce vendredi soir pour la demi-finale contre le Portugal. Les Lusitaniens auraient pu s'imposer mais ils ne sont peut-être pas tombés sur plus forts qu'eux, mais certainement sur plus déterminés. L'écart au score a constamment joué au yoyo, chacune des deux formations ayant pris l'ascendant à un moment de la rencontre.  Et puis les joueurs du crû portés par 3000 supporters en délire ont fait la différence à 20 minutes de la fin (18-21), les Portugais sont revenus, ont longtemps espéré mais ont lâché dans le money-time. Ils échouent comme les Allemands face aux Français de deux longueurs (25-27) dans un contexte totalement différent. France-Slovénie, l'affiche est alléchante même si dans les discours slovènes, les Tricolores sont identifiés comme les grands favoris de la finale. Stratégie de celui qui veut avancer masqué ? Les coéquipiers de Villeminot en ont vu d'autres et ils ne tomberont certainement pas dans le piège.  

 
Quatre questions à Yohann Gibelin, arrière gauche des U20 tricolores

Quelle est l'impression sur le moment, quelques minutes après le dénouement ?
Une immense satisfaction mais totalement épuisé car on est allé au bout du défi physique, il y a eu beaucoup d'intensité dans ce match là, on a défendu comme des affamés et tout le monde s'est donné à 600% (sic). C'était un beau combat et on s'en est très bien sorti.

Vous les avez fait déjouer, vous les avez perturbés sur leurs points forts…
On avait bien travaillé sur ce qu'ils faisaient sur le 7 contre 6, ce qu'ils mettaient en place habituellement et ce qu'ils faisaient un peu moins bien, la vidéo a été très précieuse. On les attendait au bout du chemin pour encore mieux les surprendre et c'est ce qui s'est passé.

Tu fais partie des pionniers de cette génération. Est-ce qu'on s'habitue à la victoire et aux trophées ?
Personnellement, je ne m'habitue jamais à la victoire. On fait tellement d'efforts pour être ici, on en ch.. pendant la préparation, que le goût du succès est toujours aussi bon. Ce genre de matches, tout le monde rêve d'en jouer. Ce sera notre 4ème finale en 4 compétitions, c'est génial. Je pourrai faire ce match 1000 fois, j'aurai 1000 fois la même sensation. C'est pour cela que je fais du hand !

La médaille est assurée… une préférence pour le métal ?
De l'or, uniquement de l'or. Il n'y a que ça qui compte, rien d'autre nous intéresse.

Unité d’une équipe, personnalité d’un coach et abnégation d’un staff

Trois ans après celle du Festival Olympique de la Jeunesse en Géorgie, deux ans après celle de l’Euro en Croatie et le retour l’an passé à Tbilissi pour le Mondial, les Français de la génération 98-99 s’apprêtent donc à disputer leur 4ème finale d’affilée. C’est tout simplement phénoménal et cela vaut ce dimanche un billet d’avion vers Celje pour ceux qui voudraient venir les encourager et surtout les remercier. Il faut s’appeler "les Experts" pour avoir vécu une telle continuité.  Les Bleus du général Delattre viennent par la même occasion d’entrer dans l’histoire du handball national. Jamais une équipe junior n’avait basculé en finale d’un Euro. Ceux de 94-95 (Tritta, Dupuy, Delecroix, Tournat,…) aidés par les surclassés de 96, Meyer et Billant avaient atteint et remporté la finale du Mondial brésilien 2015 mais jamais une équipe tricolore juniors masculine n’avait fait mieux que 3ème (en 2008 et 2016) sur une compétition continentale. 

Depuis qu’il a pris le relais de Guy Petitgirard il y a six ans chez les Juniors, la réussite n’a lâché Yohann Delattre qu’à l’Euro 2014 où la France avait terminé à une peu flatteuse 7ème place. Trois fois en bronze (Mondial 2013 et 2017 et Euro 2016), une fois en or (Mondial 2015), à titre personnel le palmarès de l’ancien gardien de buts des champions du Monde 1995 est éloquent. Il devra faire de la place sur l'étagère avec une nouvelle breloque, ce dimanche. Au métal encore non identifié. Le staff composé autour de lui contribue grandement à cette réussite. Ceux présents en Slovénie (Arnaud Parisy, Mirko Perisic, Marc Teissonnière) sans oublier les réparateurs de l’âme et du corps (Georges Hadjez, Stéphane Lavie, Denis Delanaud) et l’inlassable et historique chef de délégation Philippe Bouthemy (attaché à l'équipe juniors depuis 2005 à une époque où Luc Abalo affolait déjà les compteurs avec la génération 84-85) ont tous dans leur registre apporté les ingrédients nécessaires. « Un véritable travail collectif, concerté, où chacun à une tâche bien définie et où la communication est le maître mot, confirme Marc Teissonnière, le préparateur physique. On ne peut que se féliciter aussi de l'écoute qui est celle des joueurs pour vraiment "encaisser" ce qu'on leur demande. Ils mettent une telle intensité à faire ce qu'ils font, qu'on en devient admiratif. On est là où on voulait être, il reste un match et pour être totalement satisfait, il faut aller au bout» Joueurs et staff donneront encore le meilleur dimanche, pour que la fête soit encore plus belle.

Le diaporama photos du match par Yves Michel

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