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Euro U18M: La France s'est faite marcher dessus

Euro

mercredi 15 août 2018 - © Yves Michel

 6 min 47 de lecture

C'est comme si un rouleau compresseur les avait laminés et ça doit piquer dans le dos ! Les U18 Français ne réaliseront pas leur rêve de basculer en demi-finale de l'Euro. Ils ont été archi dominés (20-25) par un adversaire croate qui a parfaitement réussi son entame et maîtrisé ensuite tous les secteurs du jeu. Pour les Minots d'Eric Quintin, l'addition est très lourde mais elle devra être vite digérée avant les deux matches de classement qui restent à disputer. 

par Yves MICHEL 

Lorsqu'après leur défaite la veille face aux Danois, les Croates avaient compris que tout se jouerait face à la France, ils ne s'étaient pas démontés et dans leurs déclarations avaient montré une certaine assurance et une certaine détermination à franchir cet obstacle. Le demi-centre Ivan Rukavina avait même déclaré que jusqu'à présent les Français n'avaient pas été brillants, qu'ils seraient difficiles à manoeuvrer mais qu'il fallait se montrer confiant. Le joueur au maillot à damiers se doutait-il déjà que ses partenaires n'allaient pas avoir à puiser dans leurs ressources pour contrer leur adversaire et qu'ils termineraient quasiment en marchant une rencontre totalement aboutie ? 



Les intentions étaient là mais ni la tête, ni les jambes ont suivi. Les Tricolores ont tout d'abord buté sur un bloc défensif bien organisé autour de la vigie Josip Zaja, un gaucher de Zagreb dont la mission était de contrer tout ce qui pouvait être déclenché de loin et le cas échéant, faire le ménage au-delà des 6 mètres. En attaque placée, les joueurs d'Eric Quintin vont se retrouver totalement démunis. En panne de solution, s'enferrant dans un petit espace parfaitement quadrillé par leur adversaire du soir. Et même si Charles Bolzinger avait déjà été mis à contribution dans ses cages, l'écart au tableau d'affichage a vite pris des allures de déroute (1-8 après 16 minutes), le seul but tricolore ayant été inscrit par Yohann Bourgueil (photo ci-dessus) que le staff avait fait venir de France (en substitution du pivot Théo Monar) pour augmenter les rotations sur la base arrière. Le Guadeloupéen va apporter toute sa fougue et sa fraîcheur mais comme ses partenaires, il va être emporté par la vague blanche. Car cet handicap de sept buts, les Français vont le traîner comme un boulet, sans pouvoir s’en défaire. « Deux tirs ratés, trois fautes techniques, cela a suffi à mettre le doute dans nos têtes, explique Pascal Bourgeais.  Il fallait démarrer avec un peu plus d’ambitions et surtout ne pas refuser le combat. On s’est totalement déréglé et la pression a été trop dure à supporter. Avec 1 but inscrit en 9 minutes et 2 en 17, le match était quasiment plié. » Eric Quintin va tout tenter. Changer un temps de système de défense, multiplier les associations, le moins parler possible pour ne pas contrarier ses joueurs mais les maladresses ont continué à s’accumuler face une Croatie qui évoluait sur les fondamentaux.  De la gestion pure et simple avec un gardien, Stipe Puric qui va souvent se mettre en évidence.



Peu avant la pause, la prise d’initiatives de Sadou Ntanzi aurait pu ramener de la confiance. Un rush parfaitement conclu, une interception et une passe décisive, une récupération et un tir lointain dans la cage vide, la France était revenue à quatre longueurs. Elle atteindra la mi-temps avec cinq buts à remonter (7-12). Vu des tribunes, le scénario de ces trente premières minutes était terrible. Les Croates semblaient deux fois plus grands, deux fois plus rapides, deux fois plus costauds que des Français qui avaient eu du mal à soutenir la comparaison. « Ça, on le savait. Sur le tournoi, c’est l’équipe qui est la plus dense physiquement. Par contre, objectivement, le Danemark leur est supérieur. Malheureusement, nous n’avons pas produit la même prestation qu’on avait produite contre les Danois. Là aujourd’hui, on a un rendement qui est à 34% en attaque, c’est totalement insuffisant. » Indigence en 1ère période, même tonalité au retour des vestiaires. Les Croates ont maintenu leur tenaille et ont circonscrit le duel dans le petit espace. Les Bleuets ont continué à s’empaler et quand il fallait trouver des solutions d’un peu plus loin, les arrières à l’image de Mathieu Salou ou Gabin Martinez  ont vu leur tir soit hors cadre, soit mourir sur le dernier rempart des Balkans, Puric puis Lucin qui remplacera son partenaire avec autant de réussite. Les locaux vont surfer sur la vague et sur le matelas qu’ils avaient constitué jusque-là. Neuf buts d’avance au plus fort jusqu’à l’entrée du money-time (16-25), rien ne sera épargné aux Français. Ils vont profiter d’un relâchement adverse pour inscrire un 4-0 dans les cinq dernières minutes. Sans conviction et surtout avec le sentiment qu’ils avaient vécu un non match. Comme à aucun moment, ils n’ont été en mesure de prendre un quelconque ascendant, ils ne peuvent avoir le moindre regret. Ce mercredi, la Croatie était la plus forte. Il faudra voir quel sera son comportement vendredi en demi-finale contre l’Islande. Le 2ème match de ce carré européen opposera la Suède au Danemark. 



Les Tricolores ne sont pas en vacances pour autant. Le message est clair. Il faut qu’ils remportent a minima un voire les deux matches restants pour les gratifier d’un Euro… réussi. « Si avant la compétition, confesse Pascal Bourgeais, on nous avait dit qu’on allait sortir 3ème du groupe de Tour Principal et qu’on allait se battre pour au mieux la 5ème place,  on aurait signé immédiatement. Il y a eu du bon et du moins bon, c’est un groupe qui est en construction avec qui on veut aller chercher au moins une victoire pour qualifier "les petits" (les U17 de Pascal Person pour le Foje l’an prochain), malheureusement, c’est un Euro, avec des surprises et on hérite de l’Espagne, sur ce prochain match. » La "Rojita" d’Alberto Suarez qui au départ de la compétition figurait parmi les prétendants au titre et qui est vraiment tombée de haut. Pour leur dernier match, pour la 5ème place s’ils battent les Espagnols ou la 7ème s’ils s’inclinent, les Français affronteront soit l’Allemagne (qui comptait aussi au rang des grands favoris) ou la Serbie.  



A Koprivnica (Croatie), Sports Hall Fran Galovic
Tour Principal Euro U18, mercredi 15 août 2018 à 20h30
France - Croatie   20 - 25  (MT: 7-12)
Arbitres: Adam Biro & Oliver Kiss (Hongrie)  

France
gardiens: Bolzinger (6 arrêts), Spady (6)
Adebigni, Bourgeuil (4), Cabanes (3), Chatillon (1), Crepel, Guiraudou (1), Jullian (2), Mandiangu, Martinez (1), Ntanzi (4), Paschal (1), Salou (3), Thellier,Tissot

Croatie
gardiens: Lucin (4), Puric (9)
Cakaric, Filipovic, Greganic (1), Ivankovic (2), Maras, Martinovic (5), Mileta (6), Nacinovic, Pribetic (3), Rukavina, Safranko (4), Sincic (1), Sirotic (3), Zaja

Euro U18M: La France s'est faite marcher dessus  

Euro

mercredi 15 août 2018 - © Yves Michel

 6 min 47 de lecture

C'est comme si un rouleau compresseur les avait laminés et ça doit piquer dans le dos ! Les U18 Français ne réaliseront pas leur rêve de basculer en demi-finale de l'Euro. Ils ont été archi dominés (20-25) par un adversaire croate qui a parfaitement réussi son entame et maîtrisé ensuite tous les secteurs du jeu. Pour les Minots d'Eric Quintin, l'addition est très lourde mais elle devra être vite digérée avant les deux matches de classement qui restent à disputer. 

par Yves MICHEL 

Lorsqu'après leur défaite la veille face aux Danois, les Croates avaient compris que tout se jouerait face à la France, ils ne s'étaient pas démontés et dans leurs déclarations avaient montré une certaine assurance et une certaine détermination à franchir cet obstacle. Le demi-centre Ivan Rukavina avait même déclaré que jusqu'à présent les Français n'avaient pas été brillants, qu'ils seraient difficiles à manoeuvrer mais qu'il fallait se montrer confiant. Le joueur au maillot à damiers se doutait-il déjà que ses partenaires n'allaient pas avoir à puiser dans leurs ressources pour contrer leur adversaire et qu'ils termineraient quasiment en marchant une rencontre totalement aboutie ? 



Les intentions étaient là mais ni la tête, ni les jambes ont suivi. Les Tricolores ont tout d'abord buté sur un bloc défensif bien organisé autour de la vigie Josip Zaja, un gaucher de Zagreb dont la mission était de contrer tout ce qui pouvait être déclenché de loin et le cas échéant, faire le ménage au-delà des 6 mètres. En attaque placée, les joueurs d'Eric Quintin vont se retrouver totalement démunis. En panne de solution, s'enferrant dans un petit espace parfaitement quadrillé par leur adversaire du soir. Et même si Charles Bolzinger avait déjà été mis à contribution dans ses cages, l'écart au tableau d'affichage a vite pris des allures de déroute (1-8 après 16 minutes), le seul but tricolore ayant été inscrit par Yohann Bourgueil (photo ci-dessus) que le staff avait fait venir de France (en substitution du pivot Théo Monar) pour augmenter les rotations sur la base arrière. Le Guadeloupéen va apporter toute sa fougue et sa fraîcheur mais comme ses partenaires, il va être emporté par la vague blanche. Car cet handicap de sept buts, les Français vont le traîner comme un boulet, sans pouvoir s’en défaire. « Deux tirs ratés, trois fautes techniques, cela a suffi à mettre le doute dans nos têtes, explique Pascal Bourgeais.  Il fallait démarrer avec un peu plus d’ambitions et surtout ne pas refuser le combat. On s’est totalement déréglé et la pression a été trop dure à supporter. Avec 1 but inscrit en 9 minutes et 2 en 17, le match était quasiment plié. » Eric Quintin va tout tenter. Changer un temps de système de défense, multiplier les associations, le moins parler possible pour ne pas contrarier ses joueurs mais les maladresses ont continué à s’accumuler face une Croatie qui évoluait sur les fondamentaux.  De la gestion pure et simple avec un gardien, Stipe Puric qui va souvent se mettre en évidence.



Peu avant la pause, la prise d’initiatives de Sadou Ntanzi aurait pu ramener de la confiance. Un rush parfaitement conclu, une interception et une passe décisive, une récupération et un tir lointain dans la cage vide, la France était revenue à quatre longueurs. Elle atteindra la mi-temps avec cinq buts à remonter (7-12). Vu des tribunes, le scénario de ces trente premières minutes était terrible. Les Croates semblaient deux fois plus grands, deux fois plus rapides, deux fois plus costauds que des Français qui avaient eu du mal à soutenir la comparaison. « Ça, on le savait. Sur le tournoi, c’est l’équipe qui est la plus dense physiquement. Par contre, objectivement, le Danemark leur est supérieur. Malheureusement, nous n’avons pas produit la même prestation qu’on avait produite contre les Danois. Là aujourd’hui, on a un rendement qui est à 34% en attaque, c’est totalement insuffisant. » Indigence en 1ère période, même tonalité au retour des vestiaires. Les Croates ont maintenu leur tenaille et ont circonscrit le duel dans le petit espace. Les Bleuets ont continué à s’empaler et quand il fallait trouver des solutions d’un peu plus loin, les arrières à l’image de Mathieu Salou ou Gabin Martinez  ont vu leur tir soit hors cadre, soit mourir sur le dernier rempart des Balkans, Puric puis Lucin qui remplacera son partenaire avec autant de réussite. Les locaux vont surfer sur la vague et sur le matelas qu’ils avaient constitué jusque-là. Neuf buts d’avance au plus fort jusqu’à l’entrée du money-time (16-25), rien ne sera épargné aux Français. Ils vont profiter d’un relâchement adverse pour inscrire un 4-0 dans les cinq dernières minutes. Sans conviction et surtout avec le sentiment qu’ils avaient vécu un non match. Comme à aucun moment, ils n’ont été en mesure de prendre un quelconque ascendant, ils ne peuvent avoir le moindre regret. Ce mercredi, la Croatie était la plus forte. Il faudra voir quel sera son comportement vendredi en demi-finale contre l’Islande. Le 2ème match de ce carré européen opposera la Suède au Danemark. 



Les Tricolores ne sont pas en vacances pour autant. Le message est clair. Il faut qu’ils remportent a minima un voire les deux matches restants pour les gratifier d’un Euro… réussi. « Si avant la compétition, confesse Pascal Bourgeais, on nous avait dit qu’on allait sortir 3ème du groupe de Tour Principal et qu’on allait se battre pour au mieux la 5ème place,  on aurait signé immédiatement. Il y a eu du bon et du moins bon, c’est un groupe qui est en construction avec qui on veut aller chercher au moins une victoire pour qualifier "les petits" (les U17 de Pascal Person pour le Foje l’an prochain), malheureusement, c’est un Euro, avec des surprises et on hérite de l’Espagne, sur ce prochain match. » La "Rojita" d’Alberto Suarez qui au départ de la compétition figurait parmi les prétendants au titre et qui est vraiment tombée de haut. Pour leur dernier match, pour la 5ème place s’ils battent les Espagnols ou la 7ème s’ils s’inclinent, les Français affronteront soit l’Allemagne (qui comptait aussi au rang des grands favoris) ou la Serbie.  



A Koprivnica (Croatie), Sports Hall Fran Galovic
Tour Principal Euro U18, mercredi 15 août 2018 à 20h30
France - Croatie   20 - 25  (MT: 7-12)
Arbitres: Adam Biro & Oliver Kiss (Hongrie)  

France
gardiens: Bolzinger (6 arrêts), Spady (6)
Adebigni, Bourgeuil (4), Cabanes (3), Chatillon (1), Crepel, Guiraudou (1), Jullian (2), Mandiangu, Martinez (1), Ntanzi (4), Paschal (1), Salou (3), Thellier,Tissot

Croatie
gardiens: Lucin (4), Puric (9)
Cakaric, Filipovic, Greganic (1), Ivankovic (2), Maras, Martinovic (5), Mileta (6), Nacinovic, Pribetic (3), Rukavina, Safranko (4), Sincic (1), Sirotic (3), Zaja

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