Habitué à nous proposer des plateaux de rêve, l’EuroTournoi a fait encore mieux pour cette 25° édition. Impossible d’imaginer plateau plus prestigieux avec les 4 derniers participants au Final Four de Cologne, le finaliste de l’édition 2016 et un habitué du Top 16 européen. Et ce sera le premier EuroTournoi sans son emblématique président, celui qui a transformé le tournoi des Malteries et de la Robertsau en un rendez-vous majeur du handball européen voire LE tournoi où il faut être dans l’écrin du Rhénus de Strasbourg. Clairement s’il va manquer énormément à la famille de l’ET, Christian Carl sera là dans tous les cœurs et les esprits sur ces 4 jours de fête du handball européen.
Et quoi de mieux pour rendre un hommage plus que majestueux à cet homme un peu hors du commun que de voir 6 équipes proposer le meilleur dans leur configuration 2018-2019 ? A coup sûr, Meshkov Brest, Montpellier, Nantes, Paris et le Vardar vont offrir un spectacle de tout premier plan avec 9 matches qui pourraient tous être une demi-finale ou une finale de Ligue des Champions la saison prochaine.
La Poule A
Montpellier, le roi du Rhenus et de l’Europe
A tous seigneurs tous honneurs, c’est par le champion d’Europe en titre que l’on commence cette présentation. Montpellier, le premier à jamais de 2003 a su rebondir après la perte du titre national et réussir un Final Four de rêve et ainsi emporter sa seconde Ligue des Champions. Peu de changements à l’intersaison dans le collectif, si ce n’est le départ de Ludovic Fabrégas pour le Barca. Sacrée perte à n’en pas douter, mais faisons confiance à Patrice Canayer qui a recruté le roc suédois de Toulouse, Frédérik Petersson pour colmater l’énorme brèche créée par le départ de son pivot star. Pour le reste, les grands triomphateurs du week-end de Cologne seront tous là et on peut s’attendre à voir une équipe déjà au point collectivement et présente physiquement. On connaît la qualité de la préparation de Montpellier dans les mains expertes de Patrice Canayer. Alors faire du MHB un des prétendants à la victoire finale dans cet EuroTournoi ? Bien évidemment ! Déjà recordman des victoires dans le tournoi avec 4 triomphes en Alsace, le club héraultais devra quand même faire fort pour se faufiler en finale, Nantes et les Hongrois de Veszprém étant ses adversaires dans la poule A… Comment dire… Les deux derniers finalistes malheureux du Final Four peut-être ? Juste pour poser la difficulté pour Montpellier d’arriver en finale.
Nantes le petit dernier aux dents longues
Dernier arrivé dans les très hautes sphères du handball européen, le HBC Nantes a impressionné tout le monde en arrivant jusqu’en finale de la Ligue des Champions la saison dernière. Qui pouvait imaginer il y a à peine plus de 10 ans, quand le H vivotait dans les durs combats de la Nationale que ce club allait si rapidement devenir un très grand d’Europe ? A la grâce d’une bande de fous qui voulaient réveiller la belle endormie, l’équipe nantaise a commencé à gravir les échelons et tout s’est accéléré à l’arrivée d’un Thierry Anti qui va trouver en terres ligériennes plus que de la reconnaissance, un statut d’un top entraineur européen que tout le monde voudrait avoir dans son club. Première pour une place au Final Four mais aussi première à l’EuroTournoi pour Nantes. Peut-être la découverte de ce tournoi si prompt à faire vaciller les plus forts pourra peut-être déstabiliser le H. Mais avec dans les mains un nouveau triomphe dans le prestigieux tournoi outre Rhin de la Sparkassen, le 3° de rang, Nantes est déjà prêt pour les luttes en haute altitude. Et ce sera dès le premier jour que Nantes va devoir être au top avec le remake de la finale de Cologne face à Montpellier en match phare du jeudi soir. Autant dire que dès le premier jour on saura qu’un très grands d’Europe est presque sur le carreau pour la finale. Comme Montpellier, peu de changements dans l’effectifs du HBC Nantes, les retours de Valero Rivera à la place du retraité Dominik Klein et de Florian Delecroix ne devraient pas chambouler le collectif, au contraire…
Veszprém l’éternel
Depuis plus de 25 ans, le géant hongrois fait partie du gratin européen. Sans doute le seul club en Europe à être aussi constant avec sa majesté le Barca. Alors que d’anciens ténors continentaux ont disparu ou sont tombés assez bas, le club du lac Balaton reste parmi ce qui se fait de mieux en Europe. Mais bizarrement, le titre suprême s’est toujours dérobé devant les mains des joueurs du club hongrois. Des générations de stars se sont succédé et rien n’y a fait, la Champion’s League continue à se refuser à eux. On se dit juste qu’à un moment de son histoire, cela va finir par basculer. Impossible que ces 25 ans fassent encore des petits trop longtemps. Alors sans préjuger d’une saison qui reste à faire, on aura quand même une idée du potentiel du Telekom Veszprém pour cette saison après sa double confrontation avec Nantes et Montpellier. Pour encore se donner plus d’atouts, aux Nagy, Mikler, Tonnesen, Gajic, Nilsson, Accambray et compagnie, sont venus s’ajouter notre Kentin Mahé national, le génial ailier croate Manuel Strelk de Kielce, Borut Mackovsek l’artificier slovène, et le roc danois René Toft Hansen. Si avec tout ça le TVHC n’est pas une nouvelle fois dans le top européen, on pourra se poser quelques questions… En tout cas, cela s’annonce tout à fait capable de prendre le meilleur dans cette poule A et de viser un 2° titre à l’EuroTournoi.
La Poule B
Paris doit devenir Paris
Ultra dominateur sur le plan national, le Paris SG n’arrive pas à crever le plafond européen. Par trois fois, qualifié pour le Final Four, il a buté sur l’avant-dernière ou la dernière marche. Pour tenter de passer ce cap, pas mal de choses ont changé à l’intersaison. En premier point, l’arrivée de Raul Gonzalès à la tête du groupe. Le technicien espagnol n’a pas tardé à conquérir les observateurs. Souriant et même amical, parlant en français dès sa première interview et obligeant les joueurs à faire de même, l’ancien mentor du Vardar va sans doute bouleverser pas mal d’habitudes parisiennes. Et pour assurer encore plus cette envie de gagner, on a vu arriver les Toft Hansen, Viran Morros et Ekdahl du Rietz… Que des CV estampillés très haut niveau européen, mais vu le pédigré des partants à commencer par, sans doute, l’irremplaçable Daniel Narcisse, il fallait bien cela… Au nouveau coach parisien de mettre tout cela en musique et on se doute que cela pourrait virer à la Symphonie Fantastique si la mayonnaise prend bien. L’EuroTournoi sera un galop d’essai en très haute altitude, face au Vardar, son bourreau de 2017 à Cologne et au Meshkov Brest, il faudra un PSG déjà affuté et prêt au combat. Si, en plus, il sait y rajouter de la flamboyance dans son jeu, alors inutile de chercher plus loin un des grands favoris de cette 25° édition.
Le Vardar une mutation en douceur
Avec le dernier Final Four et sa déroute face aux clubs français, le club mythique macédonien a peut-être vécu la fin de son âge d’or. En tout cas celui de l’argent et plus précisément des roubles qui abondaient par l’intermédiaire de son président russe Sergueï Samsonenko. Le retrait progressif du milliardaire russe dans la gestion du Vardar laisse un club qui va devoir plus se réappuyer sur ses forces vives. Mais quand on connaît les capacités de la Macédoine et des pays limitrophes à fabriquer des handballeurs de très haut niveau, on ne se fait pas tant de soucis que cela pour le club de Skopje. Quand on a des Karacic, Borozan, Kristopan, Stoilov, Dibirov et autre Cupic ou Gorbok dans ses rangs, on a de quoi viser le très haut niveau en Europe. La gouvernance sportive est dans la lignée de Raul Gonzalès, le groupe ayant été confié à son ancien adjoint et espagnol lui aussi, Garcia Parrondo, ancien lutin de la Roja sur son aile droite. Alors un peu moins de rotations, un groupe plus resserré mais un 7 qui fait peur et qui a de quoi faire déjouer les plus beaux collectifs du continent. On devrait s’en rendre compte à Strasbourg avec un match vendredi soir qui devrait faire quelques étincelles puisqu’il s’agira de la revanche pour la petite finale de Cologne du mois de mai dernier et bien sûr de la grande finale de 2017. Raul Gonzalès sous ses nouvelles couleurs parisiennes qui va affronter ce club qu’il a mené tout en haut de l’Europe. Voilà un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte !
Meshkov Brest a une petite idée derrière la tête
Depuis plus de 20 ans, le club phare bélarusse fait partie du gotha européen. Souvent dans le top 16, il a envie de passer un cap cette saison qui pourrait l’emmener vers le top 8 voire le Final Four avec un peu de réussite. La raison a cela, les difficultés que pourraient ou que rencontrent déjà quelques cadors européens. Le Vardar a réduit la voilure, Kielce est mal financièrement, même les grand Veszprém connaît quelques remous financiers et les clubs allemands ont vu Kiel, Berlin et consort disparaître du paysage de la Champion’s League. Pendant ce temps-là, le HCMB s’arme et affine un groupe déjà très performant la saison dernière. Sime Ivic, l’ancien Nantais, Darko Djukic l’ailier droit serbe aux mains d’or, Sandro Obranovic l’ex chambérien, Alexander Shkurinskiy le bras gauche international russe, etc... Mais le principal changement se trouve à la tête du groupe, Sergei Bebeshko, l’ancien de Saint Cyr, s’est retiré, place à la légende espagnole, Manolo Cadenas. Et la venue du Meshkov Brest à l’EuroTournoi est sans doute une superbe occasion de faire grandir cette petite idée en s’étalonnant face à ce qui se fait de mieux en Europe, à commencer par les clubs français. Il faudra d’ailleurs que les Bélarusses soient au top dès la première minute de l’EuroTournoi, car le premier match de la compétition les verra se frotter au Paris SG, et on se doute que le PSG n’aura surement pas envie de galvauder ses visées sur un triomphe alsacien face au HCMB.