Trois Danois et un Suédois. A l’intersaison, Pays d’Aix a concentré ses efforts de recrutement sur les clubs danois de Kolding et d’Aalborg pour renforcer son effectif. Six ans après son accession parmi l’élite, la formation provençale affiche ses hautes ambitions sur le championnat et l'Europe.
par Yves MICHEL
A trois semaines de la reprise officielle, Pays d’Aix a inauguré sa série de matches amicaux par une défaite (28-36) face à Kristianstad. Pas de quoi inquiéter pour autant Jérôme Fernandez. « Les Suédois étaient bien plus avancés que nous dans la préparation. Ils se sont montrés plus efficaces et nous ont donné une leçon de réalisme. On prend 36 buts c’est vrai mais c’est mérité vu l’état actuel des troupes. Il ne faut pas s’alarmer car on va aller de mieux en mieux. J’ai même été surpris par le niveau de certains dans le jeu. » Ce week-end, le coach provençal pourra tirer de nouveaux enseignements puisque son équipe participe au Vendée Hand Trophée à Mouilleron-le-Captif avec Chambéry, Nîmes et les Croates de Zagreb.
En juin dernier, le PAUC a parfaitement rempli son objectif en terminant 5ème de la D1 et en décrochant un ticket pour la coupe EHF. Entre temps, la direction du club n’est pas restée les bras croisés. « Ma priorité était de remplacer ceux qui partaient poste pour poste. Avec si possible des joueurs encore plus qualitatifs, notamment sur le plan défensif. Je voulais de vrais renforts au sein de l’effectif, des gars capables de marquer des buts mais aussi de bien jouer collectivement. Et je pense que ceux qu’on a recrutés remplissent ces critères. » Et pour rompre avec les habitudes, c’est au Danemark que le PAUC est allé faire son marché. Avec le départ anticipé de l’Egyptien Mohamed Mamdouh en janvier et l’incertitude de pouvoir conserver l’Espagnol Juan Andreu, le recrutement d’un pivot d’expérience figurait parmi les priorités. D’où la signature de Morten Björnshauge (photo de tête). Du haut de ses 2 mètres pour 110 kg, le Danois impressionne déjà ses coéquipiers et son entraîneur par sa motricité. « Pour moi, le challenge est très excitant. Je n’avais jamais quitté le Danemark et à 28 ans, c’était le bon moment. Lorsque j’ai été contacté par Aix, le projet m’a beaucoup plu et si ensemble, on peut atteindre un pallier supérieur, en championnat mais aussi en coupe d’Europe, ce sera parfait. Je suis un pivot de position. J’aime défendre et attaquer. Ici tout est réuni pour que tout se passe bien. Ma femme et ma fille m’ont rejoint et nous apprécions vraiment notre nouvelle vie. »
Bien avant de recruter le pivot, Aix avait réussi à attirer en Provence, Martin Larsen, un arrière droit sensé faire oublier Sergiy Onufriyenko. « Je suis né et j’ai toujours évolué à Aalborg, c’est donc pour moi une nouvelle aventure qui débute. J’ai vécu des moments incroyables là-bas mais c’était le moment de tenter une nouvelle expérience. Aix s’est manifesté très tôt (dès l’été 2017) et nous avons trouvé un accord. Le timing était idéal car pendant ma dernière saison au Danemark, je n’ai pas eu à me demander de quoi mon avenir allait être fait. Ici, les entraînements sont plus exigeants. Notamment sur le plan physique mais on s’y fait. J’ai grandi dans une famille où le handball est plus qu’un sport, c’est un mode de vie donc s’il faut faire encore plus d’efforts, cela ne me pose aucun problème. » En 220 matches chez les pros, le gaucher d’à peine 25 ans a inscrit plus de 600 buts et participé à quatre campagnes en allant deux fois en 8ème en Ligue des Champions. « Si mon expérience peut aider le club, tant mieux. Il y a un effectif avec d’excellents joueurs ici et puis je ne suis pas isolé. Dans l’équipe, il y en a trois contre qui j’ai joué la saison passée et d’autres Danois dans le championnat. Cela va être drôle de les affronter. » Un pivot, un arrière droit, le PAUC devait trouver un arrière gauche pour remplacer du moins numériquement l’Egyptien Ali Zein. « Je voulais quelqu’un qui évolue dans un registre différent de celui de Karl (Konan) et Iosu (Goni Leoz), insiste Jérôme Fernandez. Quand j’ai su qu’on avait la possibilité de recruter Philip Stenmalm (voir plus bas), je n’ai pas hésité. Il est passé par l’Espagne par Logroño et son style de jeu est proche de celui que je veux mettre en place. Les trois joueurs de champ qu’on a fait venir, donnent toutes les garanties. Ils sont hyper attentifs, hyper professionnels, très réactifs et déjà bien intégrés. » La 4ème recrue est de l’aveu même du technicien, « une belle surprise ». Issu comme Stenmalm et Björnhauge de KIF Kolding, Anders Lynge est un jeune portier de 21 ans qui s’est engagé pour les 4 prochaines saisons. Un investissement en complément du binôme Pardin-Baznik. « On voulait surtout recruter un gardien pour l’avenir. Au début, on s’est renseigné sur Clément Gaudin (en fin de contrat avec le PSG) mais il ne voulait pas être n°3 chez nous mais plutôt n°2 dans un club pro (le frère cadet de Noah a signé depuis avec Nice en Proligue). On ne regrette vraiment pas d’avoir fait venir Anders. Déjà à l’entraînement, il est au niveau des deux autres. » La machine aixoise se met lentement en place. Quatorze pros étaient déjà présents la saison dernière, l’effectif est suffisamment étoffé pour répondre aux futures échéances et un début de saison officielle très relevé. Avec en championnat, un 1er déplacement à Montpellier et une semaine plus tard, la réception de St Raphaël.
Pour le Suédois Philip Stenmalm, la France sera après la Suède, l’Espagne et le Danemark, le 4ème championnat qu’il découvrira. A 26 ans, le natif de Växjö (comme le tennisman triple vainqueur de Roland Garros, Mats Wilander) est la dernière recrue aixoise. Avec 130 buts en 26 matches lors de la saison écoulée sous le maillot de Kolding, il est l’archétype du joueur polyvalent avec un bras redoutable.
Philip, quel type de handball affectionnes-tu ?
J’aime les grosses défenses, quand tu récupères le ballon et que ça part en contre-attaque. Sur les attaques placées, j’aime les longs enclenchements, le sens tactique, la patience et je trouve que c’est primordial de positionner chacun de ses partenaires sur leurs points forts.
Dans quel rôle prends-tu le plus de plaisir ?
Il faut que j’en discute encore avec l’entraîneur. C’est lui qui décide et je me plierai à ses choix. J’espère avoir un rôle important dans son dispositif. Autant en attaque qu’en défense. Le plus important c’est la réussite de l’équipe.
Aix compte beaucoup sur toi en coupe d’Europe…
Bien-sûr, j’en suis conscient. J’ai disputé successivement trois Ligues des Champions (une avec Halmstad et deux avec Logroño) et une coupe EHF (avec Kolding), c’est devenu une habitude et si je peux apporter mon expérience à l’équipe à ce niveau, ce sera parfait.
Avec la sélection suédoise, tu as raté l’Euro en Croatie. Tu espères pouvoir te relancer ?
J’aimerai en effet y retourner. C’est une réelle fierté de pouvoir porter les couleurs de son pays dans une compétition internationale. Une bonne saison avec Aix pourrait m’aider à revenir en sélection.
Anders Lynge, 3ème gardien du PAUC
La préparation de Pays d’Aix Université Club
PAUC – Kristianstad (Suè) 28-36
Vendée Hand Trophée avec Chambéry, Nîmes et Zagreb, samedi 25 et dimanche 26 août
PAUC – Istres, mercredi 29 août
Tournoi Pictav’hand à Poitiers avec Cesson, Saran et Dijon, vendredi 31 août et samedi 1er septembre
1er match officiel : Montpellier – PAUC, jeudi 6 septembre à 20h45