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Saint Raphaël ne veut pas rester au pied du podium

LMSL

mercredi 29 août 2018 - © Yves Michel

 7 min 42 de lecture

Saint Raphaël veut rompre avec la monotonie d’une 4ème place qui lui octroie le seul avantage de disputer la coupe EHF. Cette saison encore, le club varois affiche la volonté de bien figurer au palmarès de l’élite nationale. Pourtant, après avoir perdu quatre éléments majeurs, le recrutement peut être qualifié de minimaliste avec simplement deux arrivées. Les jeunes issus du centre de formation vont avoir plus de responsabilités et l’entraîneur Joël Da Silva compte sur son nouveau meneur de jeu, le Biélorusse Vadim Gayduchenko.

par Yves MICHEL

Saint Raphaël n’est-il promis qu’à figurer au pied du podium et laisser Paris, Montpellier et Nantes s’expliquer entre eux ? Dans le Var, tout le monde aimerait rompre avec la mauvaise habitude qui consiste à rater comme l’an dernier, le début de saison. L’équipe était passée au travers du Trophée des Champions et n’avait pris que 4 points sur les six premiers matches de championnat. Le calendrier n’était pas non plus très favorable. Trois des six adversaires proposés figuraient déjà sur le podium du précédent exercice. Après cette entame chaotique et un nul prometteur à Montpellier, le SRVHB avait redressé la barre alignant neuf succès d’affilée avant de rechuter fin février mais terminer en ne concédant qu’un point lors des quatre dernières journées.

Le week-end passé, les Varois ont remporté le Challenge Caraty. Rien ne leur a été épargné et ils ont dû lutter jusqu’à l’ultime seconde pour sortir vainqueurs de leur confrontation face à Cesson puis Dunkerque. En finale contre les Nordistes, il a même fallu recourir aux jets de 7 mètres. 

Avant d’affronter le PSG, samedi en demi-finale du trophée des champions et amorcer le championnat quatre jours plus tard face à Nîmes, le bilan est plutôt positif pour les hommes de Joël Da Silva même si en Bretagne, Daniel Sarmiento (souci musculaire) était absent, Alex Simicu (qui se remet d’une opération à l’épaule) préservé et Xavier Barachet victime d’une entorse sans gravité est sorti lors de la finale.

Joël, es tu satisfait de ce qu’a fait St Raphaël sur le Caraty ?
On a validé le travail effectué depuis le début de la prépa. Sur le plan défensif notamment. Les deux résultats sont étriqués c’est vrai mais j’ai aussi donné du temps de jeu aux jeunes en fin de mi-temps, pour qu’ils puissent acquérir de l’expérience, avec des ballons difficiles à gérer. C’est nouveau pour eux et c’est sur ce genre de rencontre qu’on peut se le permettre.

Les jeunes joueurs… on pense surtout à Mapu, Trottet et Kolakovic…
En effet. Kolakovic est passé pro cette année et il est avec nous depuis 3 ans. Alexian (Trottet) est encore au centre mais il est déjà bien incorporé à l’équipe et Jonathan (Mapu) a un profil pour faire du haut niveau. Les trois seront beaucoup plus sollicités que la saison dernière.

Il a fallu gérer l’arrêt de Wissem Hmam et l’arrivée de Jérémy Toto…
Jérémy n’est pas là pour remplacer quelqu’un. Il vient avec ses points forts et ses faiblesses. Il aura autour de lui de très bons défenseurs et s’est d’ailleurs bien intégré à l’équipe.  

Sera-t-il cantonné aux seules tâches défensives ?
Pour le moment, oui. Je ne veux pas qu’il ait trop d’informations. Il doit prendre des responsabilités dans un secteur qui a toujours fait notre force. Là, on est en train d’aborder la phase de transition, le jeu sur grand espace et ensuite, on passera au tir au poste. Il a très bien compris ce que j’attendais de lui, il a trouvé son équilibre.


Jonathan Mapu revient dans la "boite" varoise après une longue blessure au pectoral

Le recrutement apparaît quand même minimaliste…
Cela répond à un choix de faire grandir des joueurs, des jeunes issus de la formation et cela donne une véritable identité à l’équipe. Et pour le moment, même si nous ne sommes qu’au stade de la préparation, ils nous donnent satisfaction.

L'entame de calendrier s'annonce très difficile…
On ne veut pas se laisser surprendre comme l’an dernier où on n’est pas arrivé sur le début, totalement prêts. Cette fois, on a intégré cela dans la préparation. Nîmes, Aix, Paris pour commencer, on ne va pas s’affoler, on fera déjà un 1er point. Ensuite, on aura le temps de voir où on en est mais l’objectif immédiat, c’est ce 1er match à domicile (mercredi  5 contre Nîmes), on sait que c’est toujours compliqué.

Quelle est l'importance du Trophée des Champions ?  
On a commencé la prépa par Nice (milieu de tableau de Proligue), on est donc monté en puissance et on arrive sur un tournoi où il y a Paris, Nantes et Montpellier. On va pouvoir se jauger par rapport à ces équipes et régler ce qui doit l’être.

Sais-tu où tu seras dans un an ?
(rires) Je suis en fin de contrat, donc au moment voulu, je me pencherai sur la question.

A Nîmes ?
...

Vadim Gayduchenko apprécie l’ambiance varoise

A Bobruisk ville de 217 000 âmes sur les bords de la Bérézina, la patinoire est une structure très imposante. En 2008, lorsque l’édifice qui peut accueillir jusqu’à 7000 spectateurs est sorti de terre, Vadim Gayduchenko lui, avait déjà opté pour le handball. « J’étais sans doute moins à l’aise sur la glace (sourires). Si plus âgé, je me suis passionné pour le basket, le foot et la boxe, le hand m’a attiré tout de suite.» L’apprentissage du jeune homme est suivi à la loupe par les recruteurs du puissant SKA Minsk. A sa majorité, il rallie la capitale. Le club a perdu de la valeur, la Ligue des Champions n'est plus au programme, seule la coupe EHF assure une ouverture sur l'Europe. Peu importe, Vadim vient d’atteindre un de ses 1ers objectifs. Jouer dans un des meilleurs clubs du pays et peu à peu, il en devient une des pièces maîtresses. En 2015, loin de s’imaginer qu’il défendra un jour les couleurs varoises, le voilà déjà confronté à Saint-Raphaël. En phase de groupe de cette même coupe de l’EHF. Les Français s’imposent à deux reprises. Bis repetita la saison suivante sur le 3ème tour de la même épreuve. Chacun reste maître à domicile mais le SRVHB se qualifie pour la suite. Gayduchenko a inscrit sept buts mais c’est vers le pivot de l’équipe, Artsem Karalek que lorgnent les dirigeants varois. Les deux amis qui partagent le quotidien en club mais aussi en équipe nationale, doivent se séparer. « Cela fait partie de la vie d’un athlète de haut niveau. Les objectifs sont différents mais il faut toujours viser plus haut et Artsem a saisi les bonnes opportunités. » Après une saison et demie dans le Var, le colosse a déjà refait ses valises, direction la Pologne et le club de Kielce. Vadim Gayduchenko qui vient d'être désigné meilleur demi-centre du championnat biélorusse en profite à son tour pour changer d’horizon. Le périple est moins long, il se retrouve au Dinamo Bucarest. Il découvre dans la douleur (10 défaites pour un seul succès) la Ligue des Champions, dans la même poule basse que Skjern. Le temps de décrocher le titre national, il ne s'éternise pas en Roumanie.



Quelques mois plus tôt, il a été séduit par la proposition de Saint Raphaël. « Côté météo, c’est vrai que ça change de la Biélorussie, le soleil est plus présent et le fond de l’air moins frais. Je me suis rapidement habitué à la température et à cette douceur de vivre de la région. Plus sérieusement, je suis dans une équipe qui a un gros potentiel. Et le plus excitant cela va être de participer au championnat qui pour moi est actuellement le meilleur au monde. Je veux véritablement bien m’intégrer dans ce groupe qui m’a formidablement bien accueilli. » Le demi-centre qui partagera le poste avec l’Espagnol Dani Sarmiento a déjà fait l’unanimité parmi ses nouveaux coéquipiers. Son urgence ? « Trouver un professeur pour bien apprendre la langue », la voie de l’intégration est parfaitement engagée. Sentiment corroboré par son entraîneur. « Il a vraiment envie de bien faire, appuie Joël Da Silvaet surtout de rendre à sa manière l’intérêt qu’on lui porte. On sent que quand il fait quelque chose, il y a un supplément d’âme et très sincèrement, s’il continue sur la même dynamique, avec la même volonté, il peut faire partie des belles révélations de la saison. » Tout le monde aura le meilleur parti à en tirer. Les spectateurs qui se presseront dans les tribunes du palais des sports et d'ailleurs, ses coéquipiers et l'intéressé lui-même. « Je suis jeune (il n’a que 23 ans) et j’ai encore à apprendre. J’aime le jeu porté vers l’avant, les enclenchements avec une circulation rapide, les matches comme on en a eus en prépa où l’adversaire ne lâche rien et où il faut puiser dans ses ressources pour l’emporter. » Vadim Gayduchenko va être très vite fixé. Car dès samedi à Montbéliard, il aura face à lui les stars du PSG.

Saint Raphaël ne veut pas rester au pied du podium 

LMSL

mercredi 29 août 2018 - © Yves Michel

 7 min 42 de lecture

Saint Raphaël veut rompre avec la monotonie d’une 4ème place qui lui octroie le seul avantage de disputer la coupe EHF. Cette saison encore, le club varois affiche la volonté de bien figurer au palmarès de l’élite nationale. Pourtant, après avoir perdu quatre éléments majeurs, le recrutement peut être qualifié de minimaliste avec simplement deux arrivées. Les jeunes issus du centre de formation vont avoir plus de responsabilités et l’entraîneur Joël Da Silva compte sur son nouveau meneur de jeu, le Biélorusse Vadim Gayduchenko.

par Yves MICHEL

Saint Raphaël n’est-il promis qu’à figurer au pied du podium et laisser Paris, Montpellier et Nantes s’expliquer entre eux ? Dans le Var, tout le monde aimerait rompre avec la mauvaise habitude qui consiste à rater comme l’an dernier, le début de saison. L’équipe était passée au travers du Trophée des Champions et n’avait pris que 4 points sur les six premiers matches de championnat. Le calendrier n’était pas non plus très favorable. Trois des six adversaires proposés figuraient déjà sur le podium du précédent exercice. Après cette entame chaotique et un nul prometteur à Montpellier, le SRVHB avait redressé la barre alignant neuf succès d’affilée avant de rechuter fin février mais terminer en ne concédant qu’un point lors des quatre dernières journées.

Le week-end passé, les Varois ont remporté le Challenge Caraty. Rien ne leur a été épargné et ils ont dû lutter jusqu’à l’ultime seconde pour sortir vainqueurs de leur confrontation face à Cesson puis Dunkerque. En finale contre les Nordistes, il a même fallu recourir aux jets de 7 mètres. 

Avant d’affronter le PSG, samedi en demi-finale du trophée des champions et amorcer le championnat quatre jours plus tard face à Nîmes, le bilan est plutôt positif pour les hommes de Joël Da Silva même si en Bretagne, Daniel Sarmiento (souci musculaire) était absent, Alex Simicu (qui se remet d’une opération à l’épaule) préservé et Xavier Barachet victime d’une entorse sans gravité est sorti lors de la finale.

Joël, es tu satisfait de ce qu’a fait St Raphaël sur le Caraty ?
On a validé le travail effectué depuis le début de la prépa. Sur le plan défensif notamment. Les deux résultats sont étriqués c’est vrai mais j’ai aussi donné du temps de jeu aux jeunes en fin de mi-temps, pour qu’ils puissent acquérir de l’expérience, avec des ballons difficiles à gérer. C’est nouveau pour eux et c’est sur ce genre de rencontre qu’on peut se le permettre.

Les jeunes joueurs… on pense surtout à Mapu, Trottet et Kolakovic…
En effet. Kolakovic est passé pro cette année et il est avec nous depuis 3 ans. Alexian (Trottet) est encore au centre mais il est déjà bien incorporé à l’équipe et Jonathan (Mapu) a un profil pour faire du haut niveau. Les trois seront beaucoup plus sollicités que la saison dernière.

Il a fallu gérer l’arrêt de Wissem Hmam et l’arrivée de Jérémy Toto…
Jérémy n’est pas là pour remplacer quelqu’un. Il vient avec ses points forts et ses faiblesses. Il aura autour de lui de très bons défenseurs et s’est d’ailleurs bien intégré à l’équipe.  

Sera-t-il cantonné aux seules tâches défensives ?
Pour le moment, oui. Je ne veux pas qu’il ait trop d’informations. Il doit prendre des responsabilités dans un secteur qui a toujours fait notre force. Là, on est en train d’aborder la phase de transition, le jeu sur grand espace et ensuite, on passera au tir au poste. Il a très bien compris ce que j’attendais de lui, il a trouvé son équilibre.


Jonathan Mapu revient dans la "boite" varoise après une longue blessure au pectoral

Le recrutement apparaît quand même minimaliste…
Cela répond à un choix de faire grandir des joueurs, des jeunes issus de la formation et cela donne une véritable identité à l’équipe. Et pour le moment, même si nous ne sommes qu’au stade de la préparation, ils nous donnent satisfaction.

L'entame de calendrier s'annonce très difficile…
On ne veut pas se laisser surprendre comme l’an dernier où on n’est pas arrivé sur le début, totalement prêts. Cette fois, on a intégré cela dans la préparation. Nîmes, Aix, Paris pour commencer, on ne va pas s’affoler, on fera déjà un 1er point. Ensuite, on aura le temps de voir où on en est mais l’objectif immédiat, c’est ce 1er match à domicile (mercredi  5 contre Nîmes), on sait que c’est toujours compliqué.

Quelle est l'importance du Trophée des Champions ?  
On a commencé la prépa par Nice (milieu de tableau de Proligue), on est donc monté en puissance et on arrive sur un tournoi où il y a Paris, Nantes et Montpellier. On va pouvoir se jauger par rapport à ces équipes et régler ce qui doit l’être.

Sais-tu où tu seras dans un an ?
(rires) Je suis en fin de contrat, donc au moment voulu, je me pencherai sur la question.

A Nîmes ?
...

Vadim Gayduchenko apprécie l’ambiance varoise

A Bobruisk ville de 217 000 âmes sur les bords de la Bérézina, la patinoire est une structure très imposante. En 2008, lorsque l’édifice qui peut accueillir jusqu’à 7000 spectateurs est sorti de terre, Vadim Gayduchenko lui, avait déjà opté pour le handball. « J’étais sans doute moins à l’aise sur la glace (sourires). Si plus âgé, je me suis passionné pour le basket, le foot et la boxe, le hand m’a attiré tout de suite.» L’apprentissage du jeune homme est suivi à la loupe par les recruteurs du puissant SKA Minsk. A sa majorité, il rallie la capitale. Le club a perdu de la valeur, la Ligue des Champions n'est plus au programme, seule la coupe EHF assure une ouverture sur l'Europe. Peu importe, Vadim vient d’atteindre un de ses 1ers objectifs. Jouer dans un des meilleurs clubs du pays et peu à peu, il en devient une des pièces maîtresses. En 2015, loin de s’imaginer qu’il défendra un jour les couleurs varoises, le voilà déjà confronté à Saint-Raphaël. En phase de groupe de cette même coupe de l’EHF. Les Français s’imposent à deux reprises. Bis repetita la saison suivante sur le 3ème tour de la même épreuve. Chacun reste maître à domicile mais le SRVHB se qualifie pour la suite. Gayduchenko a inscrit sept buts mais c’est vers le pivot de l’équipe, Artsem Karalek que lorgnent les dirigeants varois. Les deux amis qui partagent le quotidien en club mais aussi en équipe nationale, doivent se séparer. « Cela fait partie de la vie d’un athlète de haut niveau. Les objectifs sont différents mais il faut toujours viser plus haut et Artsem a saisi les bonnes opportunités. » Après une saison et demie dans le Var, le colosse a déjà refait ses valises, direction la Pologne et le club de Kielce. Vadim Gayduchenko qui vient d'être désigné meilleur demi-centre du championnat biélorusse en profite à son tour pour changer d’horizon. Le périple est moins long, il se retrouve au Dinamo Bucarest. Il découvre dans la douleur (10 défaites pour un seul succès) la Ligue des Champions, dans la même poule basse que Skjern. Le temps de décrocher le titre national, il ne s'éternise pas en Roumanie.



Quelques mois plus tôt, il a été séduit par la proposition de Saint Raphaël. « Côté météo, c’est vrai que ça change de la Biélorussie, le soleil est plus présent et le fond de l’air moins frais. Je me suis rapidement habitué à la température et à cette douceur de vivre de la région. Plus sérieusement, je suis dans une équipe qui a un gros potentiel. Et le plus excitant cela va être de participer au championnat qui pour moi est actuellement le meilleur au monde. Je veux véritablement bien m’intégrer dans ce groupe qui m’a formidablement bien accueilli. » Le demi-centre qui partagera le poste avec l’Espagnol Dani Sarmiento a déjà fait l’unanimité parmi ses nouveaux coéquipiers. Son urgence ? « Trouver un professeur pour bien apprendre la langue », la voie de l’intégration est parfaitement engagée. Sentiment corroboré par son entraîneur. « Il a vraiment envie de bien faire, appuie Joël Da Silvaet surtout de rendre à sa manière l’intérêt qu’on lui porte. On sent que quand il fait quelque chose, il y a un supplément d’âme et très sincèrement, s’il continue sur la même dynamique, avec la même volonté, il peut faire partie des belles révélations de la saison. » Tout le monde aura le meilleur parti à en tirer. Les spectateurs qui se presseront dans les tribunes du palais des sports et d'ailleurs, ses coéquipiers et l'intéressé lui-même. « Je suis jeune (il n’a que 23 ans) et j’ai encore à apprendre. J’aime le jeu porté vers l’avant, les enclenchements avec une circulation rapide, les matches comme on en a eus en prépa où l’adversaire ne lâche rien et où il faut puiser dans ses ressources pour l’emporter. » Vadim Gayduchenko va être très vite fixé. Car dès samedi à Montbéliard, il aura face à lui les stars du PSG.

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