Avec les premiers résultats de la huitième journée, il n’y a plus d’ex aequo en haut du classement. Vainqueur sans sourciller de Nice (31-21), Metz se retrouve seul leader, car Brest a abandonné un point contre Besançon (28-28). Malgré leur perf, les Franc-Comtoises restent quatrièmes, en raison du succès de Paris face à Chambray (33-26). Nantes (20-25) confirme son regain de forme à Dijon, dont la place dans le Top 8 est en sursis.
Etre privé de ses deux ailières titulaires, dont l'une est la meilleure buteuse de l'équipe, rendrait insomniaque n'importe quel entraîneur. Emmanuel Mayonnade, au contraire, a certainement dormi sur ses deux oreilles avant et après la réception de Nice. D'une part, avec Marion Maubon côté gauche, Laura Flippes à droite, Metz n’y perd pas du tout au change. Par ailleurs, quand Manon Houette (entorse épaule droite) et Ailly Luciano (se réserve pour le déplacement à Odense, en Ligue des Champions) ne sont pas là, le secteur central danse. Son architecture défensive continue à en jeter. La tour Edwige, le building Smits, les gratte-ciel (et ballons) Niombla et Nocandy n'ont toléré que deux tirs azuréens dans les dix premières minutes. « Metz est bien en place défensivement, s'est bien préparé sur nos enclenchements, remarque Martina Skolkova, l'arrière slovaque de l'OGCN (photo ci-dessous). Du coup, il fallait tenter d'autres choses, qu'on ne fait normalement pas. »
Quand le plan B a commencé à fonctionner, par le biais de Carmen Martin ou... Marija Colic (doublé, en cage vide), il était beaucoup trop tard. Maubon et Nocandy ayant fait 4-0 d'entrée, le champion s'est rendu inaccessible (11-5 à la 20ème, 16-9 à la mi-temps, 25-16 à la 45ème). Grace Zaadi (10 passes) a fait tourner la boutique, Julie Le Blévec, ailière droit du centre de formation, a été baptisée en LFH. « Je suis super content de ce match, de l'implication des filles, de la compréhension des choses aussi », s'exclame Emmanuel Mayonnade, moins critique que dimanche dernier, après la victoire sur Larvik en C1. « Il faudra faire au moins aussi bien, si ce n'est beaucoup plus » chez le vice-champion du Danemark, dans trois jours. Aleksandra Zych, qui s'est contentée d'une prise d'intervalle en 27 minutes de présence, peut se sentir concernée.
Besançon a eu deux balles de match...
Les Messines ont empoché une huitième victoire de suite. La série de Brest s'arrête à sept. Opposées à Besançon, les coéquipières d'Ana Gros (9/13) ont perdu leur premier point de la saison dans le dernier quart d'heure. Le +6 qui fut le leur à la 35ème (22-16) est parti en fumée. « Nous voulions revenir, car on savait qu’elles allaient creuser davantage le score », raconte Marine Dupuis. Celle grâce à qui Besançon est passé devant à 3'15'' du terme (25-26). Bouquet et Kolczynski ont carrément eu deux balles de match, non transformées. « Ce match doit nous servir, affirme l'ailière gauche franc-comtoise (8/9). Nous devons prendre conscience que chaque seconde de match compte. Nous ne pouvons laisser filer un ballon ou une défense, car à la fin, le match se joue sur des détails. »
Tenues en échec (28-28), les Finistériennes sauvent leur invincibilité en championnat, mais en cèdent le commandement aux Mosellanes. Leur permissivité défensive du moment interroge, et pas seulement Pauline Coatanéa (photo de tête) en zone mixte. « On montre à Rostov que nous avons une faiblesse », déclare l'ailière internationale. Le BBH a deux jours pour la faire disparaître, sous peine d’encore déchanter sur la scène continentale...
Avec ce deuxième nul consécutif à l’extérieur (après le 27-27 à Chambray), « frustrant mais encourageant » pour Dupuis, l’ESBF reste quant à lui quatrième du général. Le collectif de Raphaëlle Tervel abordera plus décontracté son entrée en Coupe EHF, dimanche face aux Norvégiennes de Fredrikstad. A l'image de Nantes, plus rassurant en octobre qu'en septembre. Les Ligériennes se sont stabilisées en septième position, en venant à bout de Dijon (20-25). La seule victoire à l'extérieur de la journée, en attendant Toulon – Fleury-les-Aubrais (vendredi) et Bourg-de-Péage – Saint-Amand (samedi). La pivot Manon Loquay (19 ans, 5/5) et la douzaine d'arrêts de la paire Gabriel / Attingré en sont les principales architectes.
Paris, attendu dimanche à Mangin (14 h) pour la première manche du duel franco-français d'EHF, a eu plus de mal à disposer de Chambray (33-26). Les joueuses d'Indre-et-Loire ont mené toute la première mi-temps (5-8 à la 14ème, 11-14 à la 27ème), conservé un léger ascendant jusqu'à la 36ème (16-17). En infériorité numérique, elles ont succombé à la puissance de Crina Pintea, dont trois des neuf buts ont fait basculer la rencontre (19-17, 39ème). Avec l'appui de Tamara Horacek et des filles du cru (Mazens, Deba, Moore), le club de la capitale s'installe seul sur la troisième marche du podium.