Plusieurs supporteurs y croyaient mais peu voyaient une victoire aussi nette de leurs protégées face à un adversaire qui ne comprenait plus, au fil du déroulement de la partie, d'où venaient les coups portés judicieusement par la horde Jaune et Bleu qui l'emporte de haut vol : 26 à 18 (15-10) !
Dijon n'a mené la partie que durant la première minute. En effet, sur un début de match fou, Marion Lahcène marquait le but d'ouverture pour son équipe mais Ivana Filipovic remettait le score à égalité cinquante-huit secondes plus tard (1-1) et permettait à Saint-Amand-les-Eaux - Porte du Hainaut de ne plus lâcher la conduite de la partie jusqu'au terme de la rencontre. Ce n'est que cinq minutes plus tard que Dijon revenait au score par Dyenaba Sylla alors, qu'entre temps, Filipovic, Surmely, Cissé et Kanté avaient signé leur essai (8e ; 5-2). Si la volonté de gagner, voire même la rage de le faire étaient visibles sur les visages amandinois. Mais il faut surtout saluer l'impressionnante prestation dans les buts de la Porte du Hainaut de Laetitia Saïbou. Et ce n'était pas durant un épisode rapide de la rencontre mais pendant l'heure de jeu. Que ce soit des mains, des pieds, du corps, Laetitia Saïbou a fait écran total face aux adversaires dépitées qui, lors des jets à 7 m, trouvaient souvent la gardienne amandinoise ou les bois de ses buts. L'entraîneur visiteur, Christophe Maréchal, se calmait, au fur et à mesure qu'apparaissait l'inéluctable vérité que bâtissait Saint-Amand menant jusqu'à 9 buts d'écart en première période avant de rejoindre les vestiaires à la pause sur le score de 15 à 10.
C'est à la reprise du jeu que les questions se posaient chez les supporteurs : est-ce que Saint-Amand va, de nouveau, tout lâcher en seconde période comme elles en avaient pris une maladive habitude ? Eh bien non. Saint-Amand-les-Eaux a tenu le choc, même plus se permettant des gri-gris qui se réalisaient, comme en première période. Ce n'était pas l'euphorie dans l'équipe mais on la frôlait. Il a d'ailleurs fallu le coup de sifflet final pour que tout explose. À ce plaisir, il faut associer le public qui n'a pas hésité à revenir supporter ses joueuses, mais aussi les absents qui pourraient bien assister à un bis repetita si la leçon est bien retenue. Comme l'a reconnu Florence Sauval, l'entraîneur amandinoise, quelques changements ont été réalisés pour la bonne cause : "Je suis contente de voir des filles sourire car c'est un peu la soupe à la grimace ces dernières semaines et surtout plus après Bourg-de-Péage où cela a été une grosse déception. Après, j'ai fait des coupes. Tant pis. Il faut que ça serve de leçon. Rien n'est acquis, une place n'est jamais garantie que ce soit pour nous au niveau du staff ou des filles. Il faut être besogneuses, travailleuses. Il faut accepter de se retrouver sur le banc ou en dehors. Ça fait réfléchir. Il y a eu du peps, de l'efficacité. Aujourd'hui, il y a eu ce qui nous manquait depuis un certain temps. Ce soir, elles ont mérité ces trois points. Elles peuvent partir tranquilles en repos."
Christophe Maréchal, pour sa part, tirait une leçon logique de la défaite de son équipe : " On a tout raté sur le plan défensif. Depuis trois matches, on est un peu en difficulté aux tirs. Pendant trois minutes, ici, on défend bien. On savait qu'on était bien il y a un mois. On pensait avoir bien préparé ce match-là, tant sur l'effet tactique que sur l'effet technique. Apparemment, Florence Sauval l'a mieux fait que nous. On n'a fait que courir après le score. Ce n’était pas un cauchemar mais ça n'en était pas loin."
