Peu après la clôture du championnat, face à Villeurbanne (lire résumé), le capitaine de l’USAM Nîmes, Yann Balmossière, revient avec sincérité sur cette saison et les espoirs de la prochaine…
Le parcours de Nîmes, en 2003-04 :
9 victoires, 1 nul, 16 défaites.
Phase aller : 7 victoires, 6 défaites.
Phase retour : 2 victoires, 1 nul, 10 défaites.
A domicile : 7 victoires, 1 nul, 5 défaites.
A l’extérieur : 2 victoires, 11 défaites
Yann Balmossière : « D’un point de vue comptable, on se rend compte qu’on finit à seulement 1 point du premier relégable (voir classement).
Si on compte le match de Créteil, qui a été reporté, nous avons 7 victoires durant les matches aller, alors qu’en phase retour nous n’avons que 2 victoires et 1 nul »
Handzone : Un bon début de saison…
YB : « On a fait une bonne entame vu que nos seuls match gagnés à l’extérieur, ce sont les deux premiers de la saison : Istres et Pontault-Combault.
On a présenté toujours deux visages, vraiment différents : à la maison, et à l’extérieur où, mis à part ces deux matches et contre Sélestat, nous avons prit des défaites relativement lourdes.
Et c’est en fait le truc le plus difficile à comprendre… : à la maison on arrive à élever notre niveau de jeu à un niveau intéressant. Et puis à l’extérieur… je sais pas… c’est tout cassé…
Il va falloir essayer de bosser sur ça, sur la régularité »
HZ : On a l’impression, que Nîmes peut alterner le très bon et le beaucoup moins bon…
YB : « Oui, il n’y a eu aucune régularité dans nos performances : nous sommes capables de proposer des matches très intéressant à la maison (ex : Créteil, Paris, Montpellier,…) et puis, la semaine d’après, bafouiller notre handball. C’est un peu étrange… »
HZ : C’est le fait d’être à domicile ? le public ?
YB : « Evidemment, cette année on a eu un soutien, au niveau du public, vraiment intéressant à domicile !
Mais je pense que, quand on est compétiteur, on a pas besoin que de ça.
Si vraiment on savait pourquoi, comment… ?
J’espérais que nous réglerions ce problème avant la fin de saison, mais c’est vrai que c’est un constat assez bizarre : Pourquoi la machine tourne bien quand on est à la maison et pas à l’extérieur ? Avec un tel fossé entre les deux. Alors, est ce qu’il y a un manque d’engagement ?,… je sais pas c’est peut être inconscient… »
HZ : Surtout que vous êtes une équipe, au physique atypique par rapport aux autres équipes de D1…
YB : « Complètement. Ce qui est sûr c’est que, sur la durée d’un championnat, il était évident que nous allions avoir du mal. Vis à vis des données gabarits : poids, taille. Forcément, on est obligé de jouer sur l’activité. Mais pour tenir l’activité physique que l’on peut avoir sur un match, et tenir ce niveau, on est obligé de jouer à 120%. Donc, forcément, il peut y avoir des hauts et des bas… mais delà à expliquer la différence de niveau de jeu entre la maison et l’extérieur… je sais pas si ça vient vraiment de là…
Nous sommes une équipe un peu particulière par rapport au maillot, aux valeurs et tout ça… on y est très attaché.
Mais c’est vrai que c’est un paramètre important : c’est difficile de tenir une année quand physiquement tu rends 15 kilos par joueur, à tous les matches… forcément, c’est usant. »
HZ : Au niveau de la saison prochaine ?
YB : « Normalement il ne devrait pas y avoir beaucoup de changement.
En tout cas il n’y a pas de départ, puisque ceux arrivant en fin de contrat ont trouvé des accords. Même si, rien n’est encore signé.
Donc le groupe ne devrait pas trop varier.
Par contre, comme le club s’est assainit financièrement, il devrait y avoir des arrivées.
Après lesquelles, on ne sait pas trop vu que rien n’est fait… mais normalement il devrait y avoir des têtes nouvelles. »
HZ : Les problèmes financiers sont finis ?
YB : « C’est en fait un trou que nous avons traîné depuis la descente de Nîmes en D2.
Cette année, quand Gallouedec a repris la présidence du club, la CNCG nous suivait et, si la situation n’était pas rétablie avant la trêve, nous étions promis à la D2.
Il faut noter un gros effort de tous le monde, puisque nous sommes encore en D1 : au niveau financier, il a réussi à assainir une situation qui traînait depuis pas mal de temps, en 5-6 mois !
Il y a eu un effort : il y a quand même eu le licenciement de la secrétaire, Christine Escalier, qui est présente depuis très longtemps !
Tous le monde a accepté d’avoir une diminution de salaire, il y a eu une bonne augmentation des sponsors, une baisse des frais généraux,… ce qui a permis de récupérer la situation en quelques mois.
Aujourd’hui, il n’y a plus de trou. Ce qui va nous permettre de recruter, car jusqu’à présent on a toujours perdu plus de joueurs que ce qu’on a recruté. »
HZ : Comment vois-tu cette saison prochaine ?
YB : « Je l’espère, plus régulière au niveau de nos résultats. Je pense que l’apport de nouveaux joueurs va nous permettre de viser plus haut que le maintien. Il ne faut pas qu’il y est une sorte de "routine", même si je ne pense pas que ce soit le mot vraiment attitré, à jouer le maintien.
Même si un objectif ça ne reste que des mots… évidemment, quand on rentre sur un terrain c’est toujours pour gagner.
Mais si on peut se donner les moyens de viser un peu mieux, c’est à dire de viser une coupe de la Ligue… ça serait intéressant.
Il faut toujours viser plus haut que ce qu’on espère vraiment… évidemment, on a pensé à la coupe de la Ligue cette année mais devant nos faux-pas, ce manque de régularité, c’est devenu difficilement envisageable. Et c’est dommage. »
HZ : De ton côté, tu es toujours sous contrat avec Nîmes ?
YB : « J’ai donné mon accord pour resigner : c’est pas fait, mais je serais à Nîmes l’an prochain.
C’est aussi un choix personnel. J’ai toujours demandé des contrats d’un an, sauf il y a deux ans car je ne veux pas avoir d’engagement, surtout à mon âge. C’est à dire que si dans une fin de saison, je commence à ne plus prendre de plaisir, ou que les contraintes deviennent trop pesantes par rapport au plaisir que je prend avec le groupe…. Je veux pouvoir m’arrêter. Je ne peux pas venir pour m’entraîner et prendre un chèque.
Donc je signe toujours pour un an, pour ne pas m’engager, pour ne pas engager le club… pour ne pas faire de trace.
Mais de toute façon cela n’aurait pu se faire qu’à Nîmes. »
Propos recueillis par