Hésitants encore pendant 20 minutes dans leur jeu offensif, les Bleus ont ensuite calé les choses offensives pour finalement s’imposer tranquillement de 11 buts (32-21) sur une Serbie qui a totalement lâché en début de seconde période. Plus de maîtrise, plus de rythme, plus libérés, voilà ce qu’ont réussi à être les Bleus dans les 40 dernières minutes du match. Avant, on a fait dans le poussif, le pénible et pour tout dire les Bleus ont proposé une bonne bouillie de handball offensif sur le premier tiers du match. A voir lundi face à la Corée, mais on se doute que ce ne sera pas le test ultime avant le France - Allemagne de mardi.
Mais avant de penser au pays organisateur, les Bleus devaient effacer la mauvaise impression laissée la veille, sous le regard très attentif d’un Nikola Karabatic arrivé le matin et qui devrait incorporer les entraînements à partir de demain. Mais pour le moment, il faut faire sans dans le jeu et on attendait les Bleus sur le domaine offensif, la défense ayant déjà prouvé ses gages de fiabilité avec un Vincent Gérard très costaud la veille. Une fois encore le meilleur Bleu va être le gardien montpelliérain en début de partie. Il va s’imposer de suite, corrigeant les pertes de balles et les hésitations offensives de ses partenaires. Mais même avec les parades à répétition très rassurantes de leur portier, les Tricolores n’arrivaient pas à se lâcher. Pas de prise de risque dans les shoots de loin hormis Dika Mem. Des hésitations dans les choix à faire qui ralentissaient largement le jeu français et permettaient à la défense serbe d’être constamment dans le bon timing. Alors avec ses gabarits et leur puissance et un Radivojevic impeccable sur jeu rapide, la Serbie menait les débats, ce qui crispait encore plus les Français. On va toutefois apercevoir un peu de mieux au fil du match et à partir de la 20° minute, du carrément beaucoup plus positif. L’entrée notamment de Romain Lagarde (photo ci-dessous) sur le poste d’arrière gauche allait vraiment dynamiser l’attaque bleue. Suivi de près par celle de Nedim Remili qui à droite, allait être le parfait pendant du Nantais. Cela permettait à la France d’enfin prendre un peu ses aises au score. On aurait même pu arriver à un joli +4 à la pause si Vincent Gérard ne se trouait pas dans les grandes largeurs sur le tir sans force mais à effet de Mosic, la balle lui roulant dans les mains pour finir sa course au fond des filets.
Mais ce but allait être très anecdotique… Car à l'amorce de la seconde période, malgré un peu de déchet à la finition, les Bleus allaient vraiment prendre le taureau par les cornes. Pas de trou d’air à la brésilienne, un petit temps faible de 4 minutes de la 42° à la 46°, mais vite repris en main. Et surtout, contrairement aux Brésiliens, les Serbes n’avaient plus trop l’envie de se battre pour une victoire devenant de plus en plus chimérique. Les ballons tombaient de leurs mains pour au final arriver à un total de 19 pertes sur ce match. 5 de mieux que les Bleus la veille, ce qui avait choqué les observateurs côté tricolore. Alors monter la « performance » à 19 unités, autant dire que la balle ce n’est plus dans le pied qu’on se la tire, mais en pleine face… Enfin pour ce qui est de tirs en pleine face, c’est plutôt Vincent Gérard qui les comptabilisait… Trois fois les tireurs serbes vont faire « mouche », et c’est sans doute une fois de trop au vu des circonstances de tir. On connaît des joueuses qui ont fini dans les tribunes pour beaucoup moins que ça il n’y a pas longtemps. Mais bon, certains gardiens vous diront « Oui, mais je l’ai arrêté ! » ce qui est aussi vrai ! Et des arrêts, avec le nez ou avec le reste du corps, le gardien français va en faire 11, un peu moins bien que la veille, mais très respectable quand même. Et surtout très importants pour le moral des Bleus qui vont finir le match sérieusement, ne lâchant pas l’affaire pour tenter de sortir de ce match avec le maximum de certitudes possibles sur leur jeu.
Et c’est ce qu’ils vont faire, le jeu en seconde période ayant beaucoup plus ressemblé à ce que l’on espère voir, que la veille face au Brésil. Maintenant, il y a encore un match pour se caler, se régler. Si on en croit Didier Dinart, le coach tricolore, cela ne se fera pas avec Nikola Karabatic. Le retour du Parisien n’étant pas envisagé avant le tour principal. Mais bon, son arrivée en Allemagne ne devait pas se faire, si elle se faisait, avant Cologne… Donc attendons et on verra au final, comment tout cela s'articule.
A Berlin, Mercedes-Benz Arena
Le samedi 12 janvier 2019 à 20h30
France - Serbie : 32 - 21 (Mi-temps : 15-12)
13 500 spectateurs
Arbitres : MM Gjeding Martin et Hansen Mads (Danemark)
Evolution du score : 2-3 5°, 4-4 10°, 6-6 15°, 8-8 20°, 11-9 25°, 15-12 MT - 18-13 35°, 22-13 40°, 24-17 45°, 28-17 50°, 31-19 55°, 32-21 FT.
Les réactions... où Nikola Karabatic arrivé à la mi-journée tenait une grande part
Luka Karabatic (pivot de l'EDF): "C'est naturel de voir Niko ici. Il manquait quelque chose quand il n'était pas là. Même s'il n'est pas sur le terrain sa présence ne peut que nous apporter. Un joueur comme ça, par son savoir et sa connaissance, ne peut être que positif. Il a répondu à l'adversité de sa blessure. Tout le monde l'annonçait absent quatre ou six mois. Le timing est vraiment incroyable. Je ne sais pas s'il aura la chance de jouer mais je suis heureux qu'il soit tout près de ça."
Mathieu Grébille (ailier gauche de l'EDF): "On a fait le match qu'il fallait. Ça a permis de faire tourner. Tout le monde a été sérieux. Il y a eu de l'amélioration par rapport à hier. On avance. On était tous contents de voir Nikola. Ça veut dire que son pied va de mieux en mieux. On est content pour lui. Même en dehors du terrain, il peut apporter à l'équipe. C'est une bonne chose de l'avoir avec nous".
Valentin Porte (arrière droit de l'EDF): "Tout n'est pas parfait. Il faut encore progresser pour atteindre notre vrai très haut niveau contre l'Allemagne. Avec Nikola, on n'a pas encore pu parler beaucoup de handball, on le fera demain à l'entraînement. C'est un ami et un coéquipier. Ça fait plaisir de le voir rétabli aussi vite. L'avoir avec nous, ça fait toujours du bien."
Vincent Gérard (gardien de l'EDF): "C'est un match qui a été maîtrisé. Le début difficile, c'est un peu normal, il ne faut pas s'attendre à faire le trou tout de suite contre des joueurs qui jouent pour la plupart en Ligue des champions. On a su monter en puissance en première mi-temps. Le début de la deuxième a été très convaincant. On sait l'importance que Niko peut avoir. Pour l'instant, il n'est pas là pour l'aspect sportif sur le terrain, pour ça on verra par la suite. Mais pouvoir échanger avec lui c'est très bien et on est content de l'avoir".