A la moitié du tour principal, Xenia Smits et les championnes de France ne lâchent rien. Sérieuses en défense, elles ont dominé leur alter ego danois sur ses points forts, l'endurance et la vitesse. Leur succès par douze buts d'écart (36-24) conforte la première place des Mosellanes dans le groupe 1, ex aequo avec Rostov, qu'elles visiteront dans deux semaines. La présence en quarts ne fait plus aucun doute, désormais.
Le collectif a très largement primé sur l'individualité. Comme tout Copenhague, la Néerlandaise Kelly Dulfer, meilleure défenseure du dernier Euro selon l'EHF, a été emportée par un fort vent d'est. Des rafales si puissantes qu'en seconde période, celle dont le prochain sélectionneur national ne sera autre qu'Emmanuel Mayonnade (ça vaut aussi pour Debbie Bont) n'est jamais revenue sur scène. Laissant le champ entièrement libre au socle du Metz HB, impavide en toutes configurations. Zaadi, N'Gouan, Flippes et Edwige n'ont cessé d'éreinter, de faire déjouer le champion du Danemark.
Pour se qualifier en quarts de finale pour la troisième saison consécutive, rien de tel que les fondamentaux. Limiter Copenhague à trois unités dans le quart d'heure initial a été un marqueur fort des intentions mosellanes. Autant que la gestion des deux premières infériorités numériques. Sans Grace Zaadi à la manœuvre (5'), Ivana Kapitanovic n'a rien encaissé. Quand Béatrice Edwige s'est assise deux fois deux minutes sur le banc, pour avoir contesté sa sanction (10'), ses coéquipières ont accéléré (5-2, puis 8-3).
En dépit d'un seul réel temps faible, qui a diffusé l'idée que les entrées de Dornonville de la Cour et Nielsen avaient plus d'impact que celles de Smits et Houette (12-9 puis 15-12, 26'), la formation mosellane n'a douté de rien. Beaucoup grâce à ses qualités, et un peu par obligation. « Qu'elle soit à -2 ou à -6, Copenhague est une équipe qui court et qui ne lâche pas, souligne Grace Zaadi. Ca nous a forcé à être concentrées, à jouer jusqu'au bout. »
Smits reste très vigilante et exigeante
A l'image de ce changement de gardienne mal fagoté (14'), qui lui a valu de jouer temporairement à quatre contre six, Copenhague s'est retrouvé sens dessus dessous. Hormis peut-être Debbie Bont à l'aile droite, les joueuses de base ont sous-performé. Les gardiennes, Sando et Milling, se sont relayées sans grand effet. Tandis que leurs hôtes ont respiré la confiance à pleins poumons. Laura Glauser a pointé à 45 % d'arrêts dans la seconde demi-heure, capitaine Zaadi a eu presque tout bon (7 buts, 6 passes, 2 interceptions). Les missiles sol-air de Gnonsiane Niombla, la fin de contre-attaque spectaculaire de Marion Maubon (35-23, 58') ont enjolivé le tableau.
Comme face à Odense, en première phase (41-26, le 18 novembre), le coleader du groupe 1 a cartonné aux dépens d'une formation danoise. Son invincibilité continentale aux Arènes est prorogée de trois semaines. « Je ne sais pas si c'est possible de nous battre en ce moment, mais il faut rester vigilantes pour que ça n'arrive pas, analyse Xenia Smits. On veut essayer de faire mieux tout le temps, et être plus constantes. » Pour l'arrière gauche allemande, et sans doute le reste du groupe, dix pertes de balle et 24 buts concédés dans une rencontre de Ligue des Champions, c'est encore trop...
METZ HB - COPENHAGUE (DAN) : 36-24 (19-13)
Dimanche 10 février 2019, Les Arènes. 4522 spectateurs.
Arbitres : Mmes Vranes et Wenninger (AUT).
Evolution du score : 2-2 (5') ; 5-2 (10') ; 8-3 (15') ; 12-7 (20') ; 15-11 (25') ; 23-16 (36') ; 25-17 (40') ; 28-18 (46') ; 30-20 (49') ; 34-23 (56').