Pour une poignée de secondes, les Mosellanes évitent une troisième défaite en huit jours, toutes compétitions confondues. Malmenées en continu par Esbjerg, encore escortées par leur fragilité du moment, elles ont tout de même arraché le nul (31-31). Pas un mauvais résultat en soi, d'autant qu'il préserve la première place d'un groupe 1 toujours plus homogène et indécis. Orlane Kanor, celle par qui le petit miracle est arrivé, et ses équipières sont ex aequo avec les Danoises et, maintenant, Rostov...
« Je suis contente qu'elle soit finie, cette semaine ! » Défense de contredire Orlane Kanor, arrivée ruisselante et exténuée devant le panneau des partenaires en zone mixte. Du déplacement à Bucarest (32-27, dimanche dernier) à cette réception d'Esbjerg, en passant par le match de championnat perdu en milieu de semaine à Paris (23-19), les Messines ont connu leur plus rude semaine de la saison, sportivement parlant. Elle aurait pu se clôturer sur un troisième revers de rang, série peu courante en Moselle. Mais Orlane Kanor, à trois secondes du gong, au bout du bout d'un enclenchement que Martine Smeets aurait pu abréger à l'aile gauche, deux passes en amont, a sauvé le point du match nul (31-31). Ainsi que la fameuse invincibilité continentale aux Arènes (20 victoires et désormais deux nuls depuis janvier 2017) ? Ca ne tient à rien, les fiertés locales...
Miraculée, mais encore grippée, la troupe d'Emmanuel Mayonnade. Jamais, ô grand jamais, elle n'a mené dans cette rencontre annonçant la mi-temps du tour principal. Quand son arrière gauche guadeloupéenne a envoyé la bouée de sauvetage, avec un grand B, c'était uniquement pour effacer une énième ardoise. Metz en a vu défiler un régiment entier, ce dimanche. -4 en première mi-temps (3-7 à la 10ème, 8-12 à la 18ème), -3 en raison d'une reprise de guingois (15-15, 30ème puis 16-19, 34ème), encore -2 à cinq minutes du terme (27-29), etc. Ceci car, pendant longtemps, les championnes de France ont détricoté immédiatement qu'elles venaient à peine de raccommoder. Comme inscrire deux buts en infériorité numérique, puis laisser derrière des boulevards ouverts aux Danoises sur le flanc gauche...
Pijevic sort deux penaltys
A leur décharge, la partie émergée de l'Esbjerg brûlait d'envie d'accentuer leur mini-crise (de résultats). Estevana Polman, la meilleure joueuse du Mondial de décembre, était aussi bien lunée qu'un jour de finale planétaire à Kumamoto (9 buts, 6 passes). Sonja Frey (8 réalisations, 5 assists) s'est aussi rappelée au souvenir de ceux qui l'avaient perdue de vue depuis son départ d'Issy/Paris, en 2018.
Embarrassant oui, rédhibitoire non. Car même par fort vent de
face, Metz a refusé de chavirer. Tea Pijevic a ainsi stoppé un penalty
de Frey (24ème) et un de Polman (40ème). En cours de première période,
Méline Nocandy a quitté le banc pour placer trois pions, comme autant de
garrots. Si la relation avec le pivot n'a pas eu son rendement maximal
usuel, la connexion arrière-ailière à droite, autrement dit Burgaard
pour Flippes, a électrisé le final. Et, son cinquième but salvateur en
témoigne, Orlane Kanor n'a pas eu le temps de ruminer les trois pertes
de balle qui ont précédé...
La rage de vaincre, façon Orlane Kanor...
Orlane Kanor (arrière gauche de Metz) : « On y a cru jusqu'au bout, on n'a jamais abandonné. On était toutes conscientes qu'on n'était pas loin, qu'on avait les balles pour gratter cette égalité. Mon dernier but ? Dans ma tête, c'était tir au deuxième poteau, avec la rage, et c'est passé... J'avais déjà raté le but de +1 à Kristiansand, alors j'avais vraiment envie de mettre celui-là ! Même si on a travaillé et travaillé pour contrecarrer Esbjerg, ce match était compliqué. Mais on a réussi à ne pas perdre à Metz, c'est le principal. »
Sonja Frey (demi-centre d'Esbjerg) : « C'est dommage, on avait la possibilité de gagner. Ce n'était pas facile de défendre, car Metz a de bonnes tireuses. J'espère que ça ira mieux au match retour, et que je pourrai gagner au moins une fois contre Metz ! »