Un an et demi après
ses débuts en équipe de France A, la gauchère bisontine a été
rappelée par Olivier Krumbholz pour la rentrée internationale
post-Covid, de jeudi à dimanche au Danemark. Sur la base arrière
d'une sélection en quête pressante de repères et de confiance,
elle tentera notamment de se frayer une place entre Lacrabère et
Sercien pour rêver d'un avenir durable en bleu.
Accueillie chez les
Bleues en mars 2019, déjà pour une session de Golden League (3 buts
en 2 matches), Aïssatou Kouyaté devait revenir en sélection par la
fenêtre. Celle, aménagée par Olivier Krumbholz, du groupe A'. Le
rassemblement de printemps n'ayant jamais eu lieu, pour les raisons
sanitaires que l'on sait, c'est finalement par la grande porte A que
l'arrière droit de Besançon effectue son retour dans le contexte
international. Au travail depuis dimanche à la maison fédérale de
Créteil (lundi, pour les six appelées ayant disputé le match de
Ligue des Champions Brest – Györ), elle honorera vraisemblablement
sa troisième cape ce jeudi à Horsens (Danemark) face au Monténégro,
premier adversaire des Françaises à l'Euro de décembre.
Il s'agira aussi du
premier match des championnes d'Europe 2018 depuis décembre dernier,
et le flop du Mondial japonais (élimination au premier tour, 13ème
place finale). A deux mois d'un rendez-vous continental pour
l'instant maintenu, et avec toujours des Jeux Olympiques en point de
mire (juillet-août 2021 à Tokyo), la gauchère native de Clichy (25
ans) disposera en tout de trois opportunités d'imposer son gabarit
(1,84 m), ses qualités de tireuse en appui, et de se sentir aussi à
l'aise qu'avec l'ESBF (15 buts lors des trois premières journées de
championnat). D'où la première question de cet entretien, réalisé
mercredi passé à l'issue de la défaite bisontine à Metz.
Evoquons d'abord,
Aïssatou, votre rentrée en club. Après deux larges succès à
Toulon (19-31) et contre Plan-de-Cuques (42-23), le revers concédé
à Metz (31-37) marque-t-il un coup d'arrêt ?
« Pas du tout ! Au
contraire, ça va nous remettre encore plus dans le championnat.
Cette défaite ne va pas nous atteindre. Perdre de six buts, ce n'est
pas honteux, mais on aurait pu limiter la casse en faisant moins de
pertes de balle. »
Vous évoluez à
l'ESBF depuis trois ans et demi. Le choix de quitter Nice en cours de
saison 2016-2017, pour signer dans le Doubs comme joker médical,
semblait donc judicieux...
« L'intuition était
bonne, en effet. Besançon a été un déclencheur dans ma carrière.
Ca m'a permis de me relever et d'être là où j'en suis aujourd'hui.
C'est un bon club formateur et pour pouvoir progresser. »
Comment avez-vous
réagi à votre rappel en équipe de France A, il y a trois semaines
?
« J'étais contente,
forcément. Ca veut dire que le travail paie. Après, je ne me mets
aucune pression. Je vais me donner à 100 % et on verra ce que ça
donnera par la suite. »
La convocation de
septembre a-t-elle plus de saveur que celle en A' de mars, finalement
classée sans suite avec le confinement ?
« L'essentiel pour moi,
c'était de travailler et de faire tout pour être rappelée en
équipe de France. Les A', j'étais contente aussi, mais être
appelée en A, ça a plus d'impact. »
Ce maillot bleu, en
avez-vous toujours rêvé ?
« Bien sûr. Jouer en
équipe de France, ça fait partie de mes objectifs premiers, comme
jouer dans un club et jouer la Ligue des Champions... »
L'équipe nationale
vous a-t-elle donné envie de devenir handballeuse professionnelle ?
« Pas forcément au
départ. Je suis tombée par hasard dans le handball, j'ai commencé
tardivement, à Chartres où j'ai grandi. J'avais 13 ans. Au fur et à mesure des
années, tu te mets des objectifs, et des sélections arrivent par la
suite. »
Des internationales
vous-ont elles inspiré, comme votre coach à Besançon, Raphaëlle
Tervel ?
« Comme je le disais, au
début, je ne connaissais pas trop le milieu du handball, les stars.
C'est vraiment au fil du temps que j'ai commencé à savoir qui était
qui. Par exemple, je ne connaissais pas du tout Raphaëlle Tervel.
J'ai appris son parcours par la suite, et forcément, ça donne envie
d'avoir le même... »
Aujourd'hui, il y a
trois Bisontines dans le groupe France : vous, Chloé Bouquet-Valentini et
Roxanne Frank. Est-ce l'idéal pour bien s'intégrer ?
« Ca facilite
l'intégration, c'est sûr, mais j'avais déjà des liens avec
certaines filles avec qui j'ai joué en club (Cléopâtre Darleux, Alexandra Lacrabère et Béatrice Edwige à Nice, par exemple, NDLR), et en équipe de France
juniors (Flippes, Gabriel, Niakaté... et Bouquet). »
Avec quelles ambitions
personnelles abordez-vous cette semaine internationale ?
« Mon but, c'est de
persévérer en équipe de France, de montrer que je suis capable
d'apporter à cette sélection et d'y être une joueuse redoutable. »
Une joueuse éligible
pour l'Euro, et les Jeux de Tokyo, également ?
« Ca fait aussi partie
de mes objectifs. Je donnerai le meilleur pour pouvoir faire partie
de ces compétitions-là. J'ai juste à travailler. Après, mon sort
n'est pas tout à fait entre mes mains... »
La fiche d'Aïssatou Kouyaté
Le programme de la Golden
League au Danemark
Jeudi 1er octobre (à
Horsens) : France – Monténégro (17h45, beIN Sports 2), Danemark –
Norvège (20h15, beIN Sports 2).
Samedi 3 octobre (à
Randers) : Norvège – France (13h45, beIN Sports 3), Danemark –
Monténégro (16 heures, beIN Sports Max 10).
Dimanche 4 octobre (à
Viborg) : Monténégro – Norvège (15 h, beIN Sports 3), Danemark –
France (17h15, beIN Sports Max 7 et L'Equipe).
Les deux premiers
matches des Françaises seront diffusés en clair et en différé sur
L'Equipe (jeudi 21h10, samedi 17h30).