Trois clubs français
sont dans l'antichambre des poules de la petite Coupe d'Europe :
Fleury, Nantes et Paris 92. Les joueuses de Yacine Messaoudi, qui ne
pourront plus compter sur Eun-Hee Ryu rentrée en Corée du Sud,
essaieront de s'en extraire avec le concours, déjà précieux, de
leur demi-centre danoise. Constante et inspirée en championnat,
Nadia Offendal aura en mains une partie des clés de la
qualification, face à ses compatriotes de Nykobing.
Une meneuse de jeu
scandinave à Paris, ça réveille des souvenirs, et ça peut
troubler certains observateurs... Possiblement nostalgique des années
Stine Oftedal (2013-17), le commentateur du match de championnat des
Franciliennes à Metz (26-25, mercredi) a plus d'une fois attribué
la nationalité norvégienne à Nadia Offendal. Or, c'est bien sur la
rive danoise du Skagerrak (le détroit reliant la mer du Nord à la
Baltique), qu'est née la nouvelle dépositaire du jeu du club de la
capitale, il y a 26 ans. Engagée la veille du premier confinement,
mi-mars, et en service en pleine deuxième vague...
De son premier trimestre
sous la direction de Yacine Messaoudi, la Toile n'a retenu qu'une
fulgurance : un soyeux tir à la hanche et en appui contre Mérignac,
fin septembre (28-22). C'est imparable, télégénique, mais ce n'est
qu'une facette dans la panoplie de la meilleure marqueuse parisienne
(35 en 6 matches, troisième moyenne de LBE). Qui sait aussi trouver
des lucarnes, comme avant-hier aux Arènes, prendre l'adversaire en
stricte au cas où (Méline Nocandy, si vous nous lisez...), et bien
entendu mettre sur orbite ses coéquipières (7 passes décisives
contre Metz).
Burgaard : « Elle joue plus libérée »
« En attaque, elle est
efficace dans sa relation avec les pivots et les arrières, très
forte dans le tir à travers, décrit sa compatriote Louise Burgaard,
arrière droit à Metz. Défensivement, elle doit encore s'améliorer
pour devenir l'une des meilleures à son poste en Europe. A Paris,
elle joue plus souvent, plus libérée qu'à Odense. Elle s'est bien
adaptée. C'est vraiment une bonne chose pour elle de jouer ici. »
« Je me sens bien dans
mon nouvel environnement, acquiesce Nadia Offendal. Bien sûr, il a
été difficile de s'adapter à une nouvelle culture, à cause du
coronavirus et de toutes les restrictions. Mais le club m'a facilité
les choses. » L'intégration dans le collectif a suivi le même
chemin pavé de bonnes intentions. « A chaque entraînement, à
chaque match, on se trouve de mieux en mieux. Nous devrions peut-être
avoir deux points en plus (ceux perdus à Bourg-de-Péage en
ouverture, ou en Moselle), mais nous avons fait du bon boulot en ce
début de saison. A Metz, nous avons continué à nous battre, nous
n'avons pas renoncé. Je suis très fière de notre seconde mi-temps.
Je suis curieuse de savoir comment va se passer la suite... »
La famille dans la peau
L'internationale danoise,
absente de la liste des seize pour l'Euro à domicile (3-20
décembre), ne l'imagine pas invalider son choix de s'expatrier après
huit saisons à Odense, vice-champion du Danemark sortant. « Je
voulais me remettre en question, sortir de ma zone de confort, avoir
plus de responsabilités », explique celle qui a « toujours eu
envie de jouer à l'étranger ». Ce qui manque le plus à la native
de Greve (sud-ouest de Copenhague) hors du royaume ? « Ma famille et
mes amis. » De toute façon, en cas de coup de blues, elle n'a qu'à
regarder son bras gauche, tatoué sur toute sa longueur. « Il
symbolise les membres de ma famille : mes frères et sœurs, mes
grands-parents, ma tante. » Quelques-uns sont handballeurs de niveau
amateur. Quant à la présence d'une « Lady Justice » avec sa balance recouvrant l'épaule, c'est « parce que je veux la
justice pour ma famille, et la protéger ».
La séance n'est pas
encore levée, votre Honneur, car une solution alternative existe pour juguler tout mal du pays : le tirage au sort de la Ligue EHF, dont Paris 92
doit disputer ce dimanche le troisième tour aller. Celui-ci a offert
des adversaires plus que familiers : Nykobing, et sa palanquée de
compatriotes (Kristina Kristiansen, Cecilie Greve, etc.). Un obstacle
comme un autre, ou presque, dans l'esprit de la numéro 27. « Il n'y
a que des bonnes équipes dans cette compétition, maintenant. Alors
on doit tout faire pour accéder à la phase de groupes, être aussi
fortes en défense qu'en seconde période contre Metz. Nous devrons
être prêtes mentalement, tactiquement, car Nykobing est une équipe
qui court beaucoup. » En cela, avoir enduré les contre-attaques
messines quatre jours avant la première manche était l'échauffement
idéal.
Le troisième tour des Françaises
PARIS 92 – Nykobing
(DAN) : match aller dimanche (16 h) au Palais des sports
d'Issy-les-Moulineaux ; retour le 22 novembre au Danemark.
FLEURY-LES-AUBRAIS –
Höör (SUE) : match aller dimanche (17 h) au Palais des sports
d'Orléans ; retour le 22 novembre en Suède.
NANTES – Buzau (ROU) :
match aller dimanche (16 h) au complexe sportif Mangin ; retour le 22 novembre en
Roumanie.