bandeau handzone

Ces jeunes gens qui apprivoisent le sifflet...

France

vendredi 22 octobre 2021 - © Yves Michel

 8 min 35 de lecture

Elles s'appellent Florine, Noémie, Mathilde ou Léa et elles représentent l'avenir de l'arbitrage français. Elles ont récemment dirigé le carré final des Interligues et leur voie vers le haut niveau est toute tracée. Coup de projecteur sur la détection et le suivi des jeunes arbitres nationaux qui se féminisent de plus en plus.

Il y en a inévitablement une qui est plus bavarde que l’autre. Une qui est plus posée et réfléchie mais le plaisir qu’elles prennent à s'afficher comme les juges de paix d’une rencontre, les unit et surtout prend le dessus. A 20 ans, Florine Laforet et Noémie Valot (de gauche à droite sur notre photo de tête) sont avant tout deux copines et deux complices au quotidien. Elles se sont connues dans le même club (Luxeuil les Bains en Haute-Saône – Ligue de Bourgogne Franche Comté) où elles continuent à évoluer en tant que joueuses en Nationale 3, l’une comme pivot, l’autre sur l’aile gauche. Rencontre avec un binôme très attachant croisé aux Interligues féminins organisés à la mi-octobre à Tournefeuiille (près de Toulouse). Florine et Noémie se sont vues confier la finale entre Nouvelle Aquitaine et Grand Est. 

On pourra toujours se demander comment deux jeunes filles sont attirées par l’arbitrage ? 
Florine Laforêt : C’est tout simplement le club qui recherchait des arbitres pour les sections de jeunes, moins de 13, moins de 15,… et on s’est laissé tenter. 
Noémie Valot : quand on avait 10-11 ans, on y avait goûté séparément. A vrai dire, on ne mesurait pas véritablement la portée de ce qu’on faisait. Ce n’est qu’un peu plus tard, en arbitrant les inter-comités qu’on a compris le rôle de l’arbitre. Au début, on avait fait ça pour dépanner sans se douter que ça pouvait être une vocation. 
F.L : en plus, on s’entendait bien et on a vraiment aimé. 

Qu’est-ce qu’un bon arbitre ? 
F.L : c’est avant tout quelqu’un qui sait faire la part des choses. Entre le jeu en tant que tel et l’aspect humain. Il faut c’est vrai rester dans un cadre mais pas être dans l’obsession d’appliquer les règles comme elles sont écrites. Le ressenti est important. 
N.V : pour moi, c’est quelqu’un qui est capable de faire accepter toutes ses décisions. Il faut que le choix qu’il fait s’impose à tous, public compris. Bon, je sais, c’est difficile d’obtenir l’unanimité (sourires). Le règlement est là pour protéger le joueur mais la sensibilité humaine doit entrer en ligne de compte. 

Être arbitre incite-t-il à forcer son tempérament ? 
F.L : Quand j’étais plus jeune, j’étais très impulsive et c’est justement l’arbitrage qui a permis de me canaliser. Je me sens plus réfléchie, plus calme. C’est encore plus vrai depuis que j’arbitre avec Noémie. 
N.V : Je suis la plus sage des deux ! (rires) J’ai toujours été éprise de justice. Faire appliquer et respecter les règles, c’est pour moi, important. Et pas seulement sur un terrain de sport. Au quotidien. C’est aussi pour cela qu’être arbitre, c’est naturel ! 

Il faut aussi une sacrée dose de confiance en soi, non ? 
N.V : je dirai confiance dans le binôme. J’ai plus confiance en nous deux qu’en moi. 
F.L : notre force, c’est le duo qu’on forme 

Au fil de votre progression, vous devrez avoir de l’autorité sur des personnes plus âgées que vous…
N.V : on en est parfaitement conscientes. Evidemment, on va se retrouver face à des gens qui auront sur le terrain plus de vécu et d’assurance que nous. Il faut rester dans nos rôles respectifs. Nous représentons l’autorité, on se doit de prendre des décisions et de totalement les assumer mais on se doit d’avoir le recul nécessaire et apprendre de tout le monde. 
F.L : il faut respecter une certaine expérience tout en gardant la posture de l’arbitre et montrer qu’on est parfaitement à l’aise dans ce qu’on nous demande de faire. 

Est-ce qu’on apprend à gérer la pression ambiante ? 
F.L : on fait abstraction du public. Quand ça supporte, quand ça crie, je dois reconnaître que ça ne me déplait pas. Ça me galvanise même ! (sourires)
N.V : les matchs à suspens, tendus, j’adore ! Ce qui est moins plaisant, c’est de se faire insulter. Mais on arrive à faire la part des choses. 

Quelles sont vos ambitions comme arbitres ? 
N.V : aller le plus loin possible. En fonction de nos capacités. Et le plus important, c’est de continuer à prendre du plaisir dans ce qu’on fait. Le rêve entretient l'espoir. Entrer dans le groupe Elite, c'est notre but. Il faut travailler pour y parvenir. Sans avoir de garantie de l'atteindre. 
F.L : si la notion de plaisir n’est plus là, ça signifiera aussi qu’on n’a plus le niveau. Et cela ne concerne pas uniquement l’aspect physique. Notre force, c'est qu'on a aussi de l'ambition. 




Il y a encore pas mal de boulot pour féminiser le corps arbitral…
Les deux : c’est vrai en France, lorsqu’on pense arbitres au féminin, on ne pense qu’aux sœurs Bonaventura. 

Peuvent-elles être un exemple plus qu’un modèle ? 
F.L : on a vraiment du respect pour ce qu’elles font et l’image qu’elle renvoie. Nos amis nous appellent « les jumelles » alors qu’on n’a aucun lien de parenté. 
N.V : Ce sont les autres qui nous identifient aux sœurs Bonaventura. Quand on regarde un match international à la télé et que ce sont elles qui arbitrent, évidemment, c’est un peu une fierté de les retrouver à ce niveau. C’est la référence et peu importe si ce sont des femmes. 

Quelle est la qualité majeure de ton binôme ? 
Florine : Noémie est parfaite ! (rires). Elle est surtout bienveillante envers ceux qu’elle côtoie. 
Noémie : Elle est mon complément. Quand une est en dessous, l’autre sait parfaitement équilibrer la situation. 

Et côté… défaut(s) ? 
Noémie : Parfois, elle est grognon ! (rires complices). Le matin, au lever, c’est quelque chose !
Florine : Le gros doss’ ? Elle s’éparpille ! Côté rangement, c’est le bazar au niveau de ses affaires. Mais elle arrive à tout retrouver !  




Quelle mouche a bien pu piquer un individu sain de corps et d’esprit de passer un jour de l’autre côté du décor et s’intéresser à l’arbitrage ? Ils sont pourtant nombreux chaque année parmi les plus jeunes à mettre le sifflet à la bouche, à parfaitement assimiler les codes et à vouloir personnifier l’autorité. A la Fédération Française de Handball, la détection est un souci majeur et rien n’est laissé au hasard afin que chaque binôme progresse à son rythme et en fonction des classes d’âge. « Le parcours du jeune arbitre pour accéder au haut niveau est identique à celui du jeune joueur ou de la jeune joueuse, précise Jérôme Briois, le responsable du Projet de Performance Fédéral à la FFHB (à droite sur la photo, en plein débrief). Le renouvellement parmi les plus jeunes est important, ce n’est pas pour rien si parmi les 27 binômes qui constituent les niveaux Elite et Pré-Elite, 80% ont désormais moins de 35 ans. » On ne devient plus arbitre sur le tard. Les clubs aussi modestes qu’ils soient encouragent les vocations. « La filière arbitrage chez les jeunes a toujours existé avec dès le départ, la volonté de faire arbitrer les jeunes par des jeunes. Plus on va attirer des prétendant(e)s, plus il y aura de la masse, plus on va alimenter le corps arbitral à tous les niveaux.» Avec la pandémie, les restrictions imposées et l’arrêt des compétitions notamment chez les amateurs,  l’activité a inévitablement été impactée. Mais la médiatisation de la discipline lors des derniers Jeux et les résultats qui ont suivi, ont relancé l’intérêt. « Même si on a le devoir de leur dire qu’ils ne deviendront pas arbitres professionnels puisque cela n’existe pas dans notre activité, ils peuvent prendre plaisir et on débouche sur un constat : beaucoup ont déjà un projet bien défini qui tend vers l’arbitrage au plus haut niveau. » Les récentes Interligues féminines organisées récemment sur Tournefeuille (dans la banlieue toulousaine) ont mis en valeur six binômes (de même sexe ou mixte) d’une vingtaine d’années. Chacun a pris son rôle très au sérieux sous le regard de leur mentor. Sans pression ou apostrophes pouvant fuser des gradins. « C’est vrai que là, on était dans un climat très favorable. Sur des Interligues, on est loin de la configuration d’une compétition de club. Il y a un peu partout de la bienveillance. Mais au niveau de la formation, on a identifié un groupe intitulé Aspirants qui bénéficie d’un travail avec un préparateur mental. La gestion de l’environnement peut conditionner la qualité du binôme, il faut que l’arbitre possède toutes les armes pour bien gérer ses émotions. » L’assimilation des règles, l’interprétation du bréviaire de l’arbitrage en tenant compte de la protection du joueur restent une constante mais si l’erreur fait partie du champ d’action. « Si nous formateurs, on les embête sur le code pur, c’est pour qu’ils maîtrisent la situation, qu’ils sachent ce qui est conseillé dans le cas précis, justement, pour mieux interpréter la suite à donner. Dans n’importe quelle situation, l’arbitre doit être garant de la protection du ou de la joueuse. Quelqu’un qui est poussé en l’air, c’est deux minutes et ce n’est pas négociable. Il faut rester dans l’échange mais se montrer ferme lorsque cela s’impose. On ne reprochera jamais à un arbitre d’avoir été cohérent. » Si de tout temps, dans quelle que discipline que ce soit, dans le hand en particulier avec des enjeux de plus en plus importants, l’arbitre a catalysé l’irascibilité et la mauvaise foi du joueur, de l’entraîneur et du dirigeant, sa présence est incontournable. 



L'état des lieux de l'arbitrage français 

Groupe Elites : 20 binômes 
Groupe Pré Elites : 7 binômes 
Parmi ces binômes Elites, trois 100% féminins (Bonaventura/Bonaventura, Derache/Plouhinec, Duée/Leclerc), un mixte (Paradis/Roland) 

Aspirants PPF : 5 binômes

Groupe Excellence 1 : 25 binômes
Excellence 2 : 38 binômes 
Excellence 3 : 71 binômes 
T1N : 29 binômes    (les meilleurs présents aux Interligues sont aux portes de ce groupe)




 

Ces jeunes gens qui apprivoisent le sifflet...  

France

vendredi 22 octobre 2021 - © Yves Michel

 8 min 35 de lecture

Elles s'appellent Florine, Noémie, Mathilde ou Léa et elles représentent l'avenir de l'arbitrage français. Elles ont récemment dirigé le carré final des Interligues et leur voie vers le haut niveau est toute tracée. Coup de projecteur sur la détection et le suivi des jeunes arbitres nationaux qui se féminisent de plus en plus.

Il y en a inévitablement une qui est plus bavarde que l’autre. Une qui est plus posée et réfléchie mais le plaisir qu’elles prennent à s'afficher comme les juges de paix d’une rencontre, les unit et surtout prend le dessus. A 20 ans, Florine Laforet et Noémie Valot (de gauche à droite sur notre photo de tête) sont avant tout deux copines et deux complices au quotidien. Elles se sont connues dans le même club (Luxeuil les Bains en Haute-Saône – Ligue de Bourgogne Franche Comté) où elles continuent à évoluer en tant que joueuses en Nationale 3, l’une comme pivot, l’autre sur l’aile gauche. Rencontre avec un binôme très attachant croisé aux Interligues féminins organisés à la mi-octobre à Tournefeuiille (près de Toulouse). Florine et Noémie se sont vues confier la finale entre Nouvelle Aquitaine et Grand Est. 

On pourra toujours se demander comment deux jeunes filles sont attirées par l’arbitrage ? 
Florine Laforêt : C’est tout simplement le club qui recherchait des arbitres pour les sections de jeunes, moins de 13, moins de 15,… et on s’est laissé tenter. 
Noémie Valot : quand on avait 10-11 ans, on y avait goûté séparément. A vrai dire, on ne mesurait pas véritablement la portée de ce qu’on faisait. Ce n’est qu’un peu plus tard, en arbitrant les inter-comités qu’on a compris le rôle de l’arbitre. Au début, on avait fait ça pour dépanner sans se douter que ça pouvait être une vocation. 
F.L : en plus, on s’entendait bien et on a vraiment aimé. 

Qu’est-ce qu’un bon arbitre ? 
F.L : c’est avant tout quelqu’un qui sait faire la part des choses. Entre le jeu en tant que tel et l’aspect humain. Il faut c’est vrai rester dans un cadre mais pas être dans l’obsession d’appliquer les règles comme elles sont écrites. Le ressenti est important. 
N.V : pour moi, c’est quelqu’un qui est capable de faire accepter toutes ses décisions. Il faut que le choix qu’il fait s’impose à tous, public compris. Bon, je sais, c’est difficile d’obtenir l’unanimité (sourires). Le règlement est là pour protéger le joueur mais la sensibilité humaine doit entrer en ligne de compte. 

Être arbitre incite-t-il à forcer son tempérament ? 
F.L : Quand j’étais plus jeune, j’étais très impulsive et c’est justement l’arbitrage qui a permis de me canaliser. Je me sens plus réfléchie, plus calme. C’est encore plus vrai depuis que j’arbitre avec Noémie. 
N.V : Je suis la plus sage des deux ! (rires) J’ai toujours été éprise de justice. Faire appliquer et respecter les règles, c’est pour moi, important. Et pas seulement sur un terrain de sport. Au quotidien. C’est aussi pour cela qu’être arbitre, c’est naturel ! 

Il faut aussi une sacrée dose de confiance en soi, non ? 
N.V : je dirai confiance dans le binôme. J’ai plus confiance en nous deux qu’en moi. 
F.L : notre force, c’est le duo qu’on forme 

Au fil de votre progression, vous devrez avoir de l’autorité sur des personnes plus âgées que vous…
N.V : on en est parfaitement conscientes. Evidemment, on va se retrouver face à des gens qui auront sur le terrain plus de vécu et d’assurance que nous. Il faut rester dans nos rôles respectifs. Nous représentons l’autorité, on se doit de prendre des décisions et de totalement les assumer mais on se doit d’avoir le recul nécessaire et apprendre de tout le monde. 
F.L : il faut respecter une certaine expérience tout en gardant la posture de l’arbitre et montrer qu’on est parfaitement à l’aise dans ce qu’on nous demande de faire. 

Est-ce qu’on apprend à gérer la pression ambiante ? 
F.L : on fait abstraction du public. Quand ça supporte, quand ça crie, je dois reconnaître que ça ne me déplait pas. Ça me galvanise même ! (sourires)
N.V : les matchs à suspens, tendus, j’adore ! Ce qui est moins plaisant, c’est de se faire insulter. Mais on arrive à faire la part des choses. 

Quelles sont vos ambitions comme arbitres ? 
N.V : aller le plus loin possible. En fonction de nos capacités. Et le plus important, c’est de continuer à prendre du plaisir dans ce qu’on fait. Le rêve entretient l'espoir. Entrer dans le groupe Elite, c'est notre but. Il faut travailler pour y parvenir. Sans avoir de garantie de l'atteindre. 
F.L : si la notion de plaisir n’est plus là, ça signifiera aussi qu’on n’a plus le niveau. Et cela ne concerne pas uniquement l’aspect physique. Notre force, c'est qu'on a aussi de l'ambition. 




Il y a encore pas mal de boulot pour féminiser le corps arbitral…
Les deux : c’est vrai en France, lorsqu’on pense arbitres au féminin, on ne pense qu’aux sœurs Bonaventura. 

Peuvent-elles être un exemple plus qu’un modèle ? 
F.L : on a vraiment du respect pour ce qu’elles font et l’image qu’elle renvoie. Nos amis nous appellent « les jumelles » alors qu’on n’a aucun lien de parenté. 
N.V : Ce sont les autres qui nous identifient aux sœurs Bonaventura. Quand on regarde un match international à la télé et que ce sont elles qui arbitrent, évidemment, c’est un peu une fierté de les retrouver à ce niveau. C’est la référence et peu importe si ce sont des femmes. 

Quelle est la qualité majeure de ton binôme ? 
Florine : Noémie est parfaite ! (rires). Elle est surtout bienveillante envers ceux qu’elle côtoie. 
Noémie : Elle est mon complément. Quand une est en dessous, l’autre sait parfaitement équilibrer la situation. 

Et côté… défaut(s) ? 
Noémie : Parfois, elle est grognon ! (rires complices). Le matin, au lever, c’est quelque chose !
Florine : Le gros doss’ ? Elle s’éparpille ! Côté rangement, c’est le bazar au niveau de ses affaires. Mais elle arrive à tout retrouver !  




Quelle mouche a bien pu piquer un individu sain de corps et d’esprit de passer un jour de l’autre côté du décor et s’intéresser à l’arbitrage ? Ils sont pourtant nombreux chaque année parmi les plus jeunes à mettre le sifflet à la bouche, à parfaitement assimiler les codes et à vouloir personnifier l’autorité. A la Fédération Française de Handball, la détection est un souci majeur et rien n’est laissé au hasard afin que chaque binôme progresse à son rythme et en fonction des classes d’âge. « Le parcours du jeune arbitre pour accéder au haut niveau est identique à celui du jeune joueur ou de la jeune joueuse, précise Jérôme Briois, le responsable du Projet de Performance Fédéral à la FFHB (à droite sur la photo, en plein débrief). Le renouvellement parmi les plus jeunes est important, ce n’est pas pour rien si parmi les 27 binômes qui constituent les niveaux Elite et Pré-Elite, 80% ont désormais moins de 35 ans. » On ne devient plus arbitre sur le tard. Les clubs aussi modestes qu’ils soient encouragent les vocations. « La filière arbitrage chez les jeunes a toujours existé avec dès le départ, la volonté de faire arbitrer les jeunes par des jeunes. Plus on va attirer des prétendant(e)s, plus il y aura de la masse, plus on va alimenter le corps arbitral à tous les niveaux.» Avec la pandémie, les restrictions imposées et l’arrêt des compétitions notamment chez les amateurs,  l’activité a inévitablement été impactée. Mais la médiatisation de la discipline lors des derniers Jeux et les résultats qui ont suivi, ont relancé l’intérêt. « Même si on a le devoir de leur dire qu’ils ne deviendront pas arbitres professionnels puisque cela n’existe pas dans notre activité, ils peuvent prendre plaisir et on débouche sur un constat : beaucoup ont déjà un projet bien défini qui tend vers l’arbitrage au plus haut niveau. » Les récentes Interligues féminines organisées récemment sur Tournefeuille (dans la banlieue toulousaine) ont mis en valeur six binômes (de même sexe ou mixte) d’une vingtaine d’années. Chacun a pris son rôle très au sérieux sous le regard de leur mentor. Sans pression ou apostrophes pouvant fuser des gradins. « C’est vrai que là, on était dans un climat très favorable. Sur des Interligues, on est loin de la configuration d’une compétition de club. Il y a un peu partout de la bienveillance. Mais au niveau de la formation, on a identifié un groupe intitulé Aspirants qui bénéficie d’un travail avec un préparateur mental. La gestion de l’environnement peut conditionner la qualité du binôme, il faut que l’arbitre possède toutes les armes pour bien gérer ses émotions. » L’assimilation des règles, l’interprétation du bréviaire de l’arbitrage en tenant compte de la protection du joueur restent une constante mais si l’erreur fait partie du champ d’action. « Si nous formateurs, on les embête sur le code pur, c’est pour qu’ils maîtrisent la situation, qu’ils sachent ce qui est conseillé dans le cas précis, justement, pour mieux interpréter la suite à donner. Dans n’importe quelle situation, l’arbitre doit être garant de la protection du ou de la joueuse. Quelqu’un qui est poussé en l’air, c’est deux minutes et ce n’est pas négociable. Il faut rester dans l’échange mais se montrer ferme lorsque cela s’impose. On ne reprochera jamais à un arbitre d’avoir été cohérent. » Si de tout temps, dans quelle que discipline que ce soit, dans le hand en particulier avec des enjeux de plus en plus importants, l’arbitre a catalysé l’irascibilité et la mauvaise foi du joueur, de l’entraîneur et du dirigeant, sa présence est incontournable. 



L'état des lieux de l'arbitrage français 

Groupe Elites : 20 binômes 
Groupe Pré Elites : 7 binômes 
Parmi ces binômes Elites, trois 100% féminins (Bonaventura/Bonaventura, Derache/Plouhinec, Duée/Leclerc), un mixte (Paradis/Roland) 

Aspirants PPF : 5 binômes

Groupe Excellence 1 : 25 binômes
Excellence 2 : 38 binômes 
Excellence 3 : 71 binômes 
T1N : 29 binômes    (les meilleurs présents aux Interligues sont aux portes de ce groupe)