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Euro F : Marie Prouvensier, bercée de tendre insouciance

Euro

mardi 9 décembre 2014 - © Pierre Menjot

 3 min 48 de lecture

A 20 ans et une sélection à peine, l’ailière droite de l’équipe de France a apporté tout son culot pour planter deux banderilles décisives face à la Slovaquie. Pas mal pour celle qui n’est encore que pensionnaire du centre de formation de Dijon mais apprend plus vite que la moyenne.

De notre envoyé spécial à Osijek (Croatie)

Alain Portes était plutôt colère, lundi, après la difficile victoire face à la Slovaquie (21-18). « On a tiré comme des cadettes », pestait le sélectionneur. Marie Prouvensier n’est pas bien plus vieille qu’une cadette avec ses 20 ans, mais la critique ne la touche pourtant pas. Pour sa deuxième sélection, la benjamine de l’équipe de France a été irréprochable sur son aile droite. Après trente minutes passées sur le banc, la gauchère s’est fendue d’un magnifique 2/2 au shoot devant une gardienne pourtant en réussite. Une vraie bouffée d’oxygène pour les Bleues.

« Les joueuses étaient très crispées, ça fait du bien d’avoir des filles libérées comme ça », souligne Alain Portes, satisfait que les doutes soient dissipés au sujet de sa seule ailière droite de formation. « J’essaie de ne pas prendre des filles trop mauvaises, sourit-il. Elle est culottée, à tous les niveaux, on la voit très à l’aise au quotidien. Elle a l’insouciance des 20 ans. » Et surtout des qualités à apporter à l’équipe de France, notamment « une très bonne technique de shoot », vante son coach en Bourgogne, Christophe Maréchal.

A croire que sa présence à Osijek, où elle avait déjà disputé le Mondial jeunes l’été dernier (5e place), coule de source. Ce serait oublier que « Marinette » partageait son temps de jeu avec Jocelyne Mavoungou en Division 2 la saison passée et qu’elle fait encore partie du centre de formation dijonnais. « C’est certain que c’est un autre monde, mais c’est plaisant », affirme Marie Prouvensier du haut de son 1,64 mètre. Les étoiles dans ses yeux en côtoyant ses idoles ont déjà disparu, « même si ça pétille à l’intérieur » promet-elle. « Quand j’ai vu Allison (Pineau) à mon côté et Amandine (Leynaud) dans les cages hier (lundi), oui, je me suis demandée ce que je faisais là. Mais ç’a duré quoi, une demi-seconde. Après je m’y suis remise. »

Du Prouvensier tout craché. Consciente de « vivre [son] rêve » mais surtout déterminée à le prolonger au maximum. « Je n’ai pas été extraordinaire non plus, rappelle-t-elle, rappel de son exclusion pour deux minutes notamment. J’ai juste fait ce qu’on me demandait. D’accord, j’ai montré de bonnes choses, mais il faut confirmer. » Ses prochains défis s’appellent Tomasevic (Serbie, ci-dessous) et Barjaktarovic (Monténégro), les deux gardiennes excellentes lundi. Vraiment pas de quoi l’effrayer, estime Amandine Leynaud, sollicitée par sa jeune coéquipière à l’entraînement pour quelques conseils. « J’apprends à la connaître et on voit tout de suite qu’elle a du culot, qu’elle ne doute pas, apprécie le dernier rempart des Bleues. Elle ouvre bien son angle, attend, regarde la gardienne, peut tirer au premier poteau comme au deuxième, tenter un lobe… Il n’y a que le chabala qu’elle n’a pas osé me faire, mais il ne vaut mieux pas pour elle sinon ça va chauffer (sourire). » Amandine Leynaud est néanmoins prévenue : ce n’est pas un défi de plus qui va effrayer Marie Prouvensier.

Du catch face à la Serbie ?

Spectateur attentif de Serbie-Monténégro lundi (22-19), Alain Portes a été surpris de ce qu’il a vu. « Cela relevait du catch ! Je n’ai pas reconnu mon sport », déplore le sélectionneur, las de voir un arbitrage aussi permissif. Au-delà d’un énorme combat, le technicien s’attend surtout à affronter « une bonne équipe, avec un jeu pas vraiment varié mais bien récité », et qu’il estime favorite face à l’équipe de France. « Sur les dernières compétitions, elles sont meilleures que nous, donc oui, c’est à nous de nous mettre à leur niveau, de bousculer les choses au lieu de se faire bousculer comme contre la Slovaquie. »

Mardi soir, le staff tricolore a choisi d'incorporer une seizième fille sur la liste pour affronter les Serbes : Marie-Paule Gnabouyou (26 ans, 66 sélections), pour ajouter de la puissance à l’arrière comme en défense. Marie François et Armelle Attingré restent pour l'instant en tribunes. Et Alain Portes peut toujours effectuer trois remplacements au cours de la compétition.

Euro F : Marie Prouvensier, bercée de tendre insouciance 

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mardi 9 décembre 2014 - © Pierre Menjot

 3 min 48 de lecture

A 20 ans et une sélection à peine, l’ailière droite de l’équipe de France a apporté tout son culot pour planter deux banderilles décisives face à la Slovaquie. Pas mal pour celle qui n’est encore que pensionnaire du centre de formation de Dijon mais apprend plus vite que la moyenne.

De notre envoyé spécial à Osijek (Croatie)

Alain Portes était plutôt colère, lundi, après la difficile victoire face à la Slovaquie (21-18). « On a tiré comme des cadettes », pestait le sélectionneur. Marie Prouvensier n’est pas bien plus vieille qu’une cadette avec ses 20 ans, mais la critique ne la touche pourtant pas. Pour sa deuxième sélection, la benjamine de l’équipe de France a été irréprochable sur son aile droite. Après trente minutes passées sur le banc, la gauchère s’est fendue d’un magnifique 2/2 au shoot devant une gardienne pourtant en réussite. Une vraie bouffée d’oxygène pour les Bleues.

« Les joueuses étaient très crispées, ça fait du bien d’avoir des filles libérées comme ça », souligne Alain Portes, satisfait que les doutes soient dissipés au sujet de sa seule ailière droite de formation. « J’essaie de ne pas prendre des filles trop mauvaises, sourit-il. Elle est culottée, à tous les niveaux, on la voit très à l’aise au quotidien. Elle a l’insouciance des 20 ans. » Et surtout des qualités à apporter à l’équipe de France, notamment « une très bonne technique de shoot », vante son coach en Bourgogne, Christophe Maréchal.

A croire que sa présence à Osijek, où elle avait déjà disputé le Mondial jeunes l’été dernier (5e place), coule de source. Ce serait oublier que « Marinette » partageait son temps de jeu avec Jocelyne Mavoungou en Division 2 la saison passée et qu’elle fait encore partie du centre de formation dijonnais. « C’est certain que c’est un autre monde, mais c’est plaisant », affirme Marie Prouvensier du haut de son 1,64 mètre. Les étoiles dans ses yeux en côtoyant ses idoles ont déjà disparu, « même si ça pétille à l’intérieur » promet-elle. « Quand j’ai vu Allison (Pineau) à mon côté et Amandine (Leynaud) dans les cages hier (lundi), oui, je me suis demandée ce que je faisais là. Mais ç’a duré quoi, une demi-seconde. Après je m’y suis remise. »

Du Prouvensier tout craché. Consciente de « vivre [son] rêve » mais surtout déterminée à le prolonger au maximum. « Je n’ai pas été extraordinaire non plus, rappelle-t-elle, rappel de son exclusion pour deux minutes notamment. J’ai juste fait ce qu’on me demandait. D’accord, j’ai montré de bonnes choses, mais il faut confirmer. » Ses prochains défis s’appellent Tomasevic (Serbie, ci-dessous) et Barjaktarovic (Monténégro), les deux gardiennes excellentes lundi. Vraiment pas de quoi l’effrayer, estime Amandine Leynaud, sollicitée par sa jeune coéquipière à l’entraînement pour quelques conseils. « J’apprends à la connaître et on voit tout de suite qu’elle a du culot, qu’elle ne doute pas, apprécie le dernier rempart des Bleues. Elle ouvre bien son angle, attend, regarde la gardienne, peut tirer au premier poteau comme au deuxième, tenter un lobe… Il n’y a que le chabala qu’elle n’a pas osé me faire, mais il ne vaut mieux pas pour elle sinon ça va chauffer (sourire). » Amandine Leynaud est néanmoins prévenue : ce n’est pas un défi de plus qui va effrayer Marie Prouvensier.

Du catch face à la Serbie ?

Spectateur attentif de Serbie-Monténégro lundi (22-19), Alain Portes a été surpris de ce qu’il a vu. « Cela relevait du catch ! Je n’ai pas reconnu mon sport », déplore le sélectionneur, las de voir un arbitrage aussi permissif. Au-delà d’un énorme combat, le technicien s’attend surtout à affronter « une bonne équipe, avec un jeu pas vraiment varié mais bien récité », et qu’il estime favorite face à l’équipe de France. « Sur les dernières compétitions, elles sont meilleures que nous, donc oui, c’est à nous de nous mettre à leur niveau, de bousculer les choses au lieu de se faire bousculer comme contre la Slovaquie. »

Mardi soir, le staff tricolore a choisi d'incorporer une seizième fille sur la liste pour affronter les Serbes : Marie-Paule Gnabouyou (26 ans, 66 sélections), pour ajouter de la puissance à l’arrière comme en défense. Marie François et Armelle Attingré restent pour l'instant en tribunes. Et Alain Portes peut toujours effectuer trois remplacements au cours de la compétition.

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