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Tremblay ne fait jamais rien comme les autres

LMSL

mardi 4 septembre 2018 - © Yves Michel

 6 min 23 de lecture

Pour son retour parmi l'élite la saison passée, Tremblay a réussi à assurer non sans mal, le maintien. Cette année, les ambitions n'ont pas été clairement définies, l'entraîneur Benjamin Braux, en fin de contrat, ne se fait guère d'illusions sur son avenir en Seine St Denis. Pourtant, le club a recruté, plutôt intelligemment.

par Yves MICHEL

A Tremblay, Benjamin Braux démarre la saison avec un sacré challenge à relever. Assurer le maintien et peut-être un peu plus, tout en se persuadant qu’il devra laisser son fauteuil à la fin de l’exercice. Vraisemblablement à Rastko Stefanovic, l’ancien coach d’Ivry et arrière de Tremblay très apprécié du maire de la localité de Seine-Saint Denis. Benjamin Braux (notre photo de tête) essaie pourtant de faire abstraction de ce désaveu programmé. « Je serai en fin de contrat en juin prochain, le club est donc en droit de chercher quelqu’un d’autre. Je ne sais d’ailleurs pas si la personne dont on entend parler a signé. Quoi qu’il en soit, cela ne m’empêchera pas de travailler correctement. » Dans un club qui depuis six saisons végète dans les profondeurs du classement, qui a déjà payé cette situation par une relégation en 2016 et qui malgré un budget médian, a éprouvé des chapelets de joueurs, l’actuel entraîneur veut s’accorder un sursis de façade. « On verra dans quelques matches, si les circonstances s’y prêtent, peut-être que l’idée de me prolonger l’emportera. Et puis, je le répète, je suis en fin de contrat et ce n’est pas dit que je reste à Tremblay la saison prochaine. Je peux examiner d’autres propositions.» Le débat est momentanément clos, les résultats mais aussi l’état d’esprit qui anime l’équipe seront suivis de très près. Sur le papier, l’ensemble tient la route avec des joueurs aguerris, un recrutement en apparence judicieux et des jeunes prometteurs. « Je sais que j’ai une équipe avec du potentiel même si nous avons réduit le contingent des pros de 17 à 14 (pour une baisse de masse salariale inférieure à 400 000 euros par rapport à la précédente saison). Il m’a aussi été demandé d’intégrer des jeunes du territoire pour assurer l’avenir et c’est ce que j’ai fait. » Du côté des nouvelles têtes, Tremblay a essentiellement recruté à l’étranger. En 1er lieu, deux éléments qui ont déjà évolué dans le championnat français. Sur l’aile gauche, Felipe Borges a tenu ce même poste (entre mars 2013 et juin 2016) à Montpellier. Après une expérience en dents de scie au Portugal au Sporting, le Brésilien revient en LNH.



C’est également le cas du pivot tunisien Marouen Chouiref (photo ci-dessus) qui a retrouvé un environnement familier puisque le TFHB l’avait déjà accueilli (entre 2013 et 2015) avant de rentrer au pays puis de passer par la Turquie. « Ce n’est plus le jeune joueur qui à l'époque devait s’aguerrir, appuie Benjamin Braux. Il doit confirmer toute la confiance qu’on lui accorde. Depuis son passage ici, il a pris une grosse densité physique et il peut défendre poste 3.» Dans les cages, aux côtés du monumental Patrice Annonay, le coach séquanodyonisien s’est tourné vers Skopje et a recruté Darko Arsic, un portier serbe de 29 ans. « En fait, je visionnais la vidéo d’un autre joueur du Metalurg quand je suis tombé sur lui. Il n’était jamais sorti des Balkans et nous devions remplacer Dressrusse. Il est complémentaire avec Patrice, beaucoup dans la lecture et le placement. C’est aussi un très bon relanceur. Il était surtout libre et nous n’avons pas trop tardé. » Les accords s’inscrivent souvent dans le temps. C’est exactement ce qui s’est passé avec le demi-centre suédois Henrik Olsson (voir plus bas) et l’ailier droit Pedro Portela. Il y a 8 ans, tout juste récompensé d’une médaille d’argent à l’Euro juniors en Slovaquie, le Portugais avait failli atterrir à Montpellier. Le club héraultais s’est ravisé et le gaucher est resté à Lisbonne. Avec plus de 200 buts inscrits toutes compétitions confondues dont la Ligue des Champions lors du précédent exercice, Tremblay qui le suivait depuis deux saisons, s'est doté d'une indéniable force de frappe. 



Henrik Olsson doit se faire un prénom

Il y aura donc un 2ème Olsson dans le championnat français. Après Markus le Toulousain, Tremblay a accueilli Henrik, un demi-centre de 24 ans qui a déjà une ébauche de l'élite tricolore puisqu’il est le fils de Staffan, l’emblématique gaucher de la Suède des années 90 et surtout l'adjoint de Serdarusic au PSG jusqu’en juin dernier. Autrement caricaturé, le blondinet qui a surtout grandi à Kiel avant d’évoluer en Ligue suédoise, a toujours baigné dans le handball. « En fait, j’ai commencé à toucher un ballon à l’âge de 6 ans mais avec mes amis, je me suis aussi intéressé au foot et au tennis. Au fil des années, le hand est apparu comme une évidence et je n’ai plus jamais lâché ce sport. »  Avec la difficulté de se faire un prénom et se forger une carrière. L’année de sa naissance (en 1994), Staffan son père était sacré champion d’Europe après avoir raflé l’or au Mondial, quatre ans plus tôt. Son palmarès s’est considérablement étoffé par la suite. « La seule chose dont je me souviens, c’est qu’après chaque match, je me faufilais dans la foule, je rentrais sur le terrain et je jouais jusqu’à ce qu’on éteigne les lumières. » Sur celui qui pour la planète handball représente une véritable légende, Henrik n’en dira pas plus. « Ce n’est pas de cette façon que je le perçois. C’est avant tout mon père et nous avons un intérêt commun pour le hand. » Curieux de tout, passionné aussi de musique (fan absolu de David Bowie) et de photographie, Henrik Olsson prend très au sérieux ce virage à 180 degrés qu’il donne à sa jeune carrière. En France pour s’étalonner, dans un club et un environnement qui ne vont pas l’écraser. « C’est un grand défi que je me lance dans un championnat qui est devenu très fort. Il faut aussi que je m’acclimate à une culture nouvelle, une langue mais c’est quelque chose qui me plait. Je veux avancer par étape et Tremblay me semble approprié pour cela. J’ai de bonnes sensations sur le club et sur les ambitions de l’équipe. Il y a un bon mélange dans l’effectif, un jeune entraîneur, non vraiment, je me sens bien ici. » La saison dernière alors qu’il évoluait à Stockholm, il a terminé meilleur passeur du championnat. « J’aime faire jouer les autres, je suis plus un demi-centre mais cela ne me gène pas de glisser à gauche. J’aime aussi défendre et participer au jeu rapide. Il me faudra encore prendre des repères car ici, par rapport à ce que j’ai connu en Suède, le handball  est plus physique et il y a plus d’individualités. Mais je vais vite m’adapter. » Si Tremblay est dans l’immédiat au centre de ses préoccupations, Henrik Olsson vise à court terme un retour en sélection nationale aux côtés des Jeppsson, Tollbring et Lukas Nilsson, ses potes de la même génération qui sans lui, à l'Euro en Croatie ont réussi à décrocher la médaille d’argent.


             L'ancien Montpelliérain Felipe Borges retrouve le championnat de France avec Tremblay

Tremblay ne fait jamais rien comme les autres  

LMSL

mardi 4 septembre 2018 - © Yves Michel

 6 min 23 de lecture

Pour son retour parmi l'élite la saison passée, Tremblay a réussi à assurer non sans mal, le maintien. Cette année, les ambitions n'ont pas été clairement définies, l'entraîneur Benjamin Braux, en fin de contrat, ne se fait guère d'illusions sur son avenir en Seine St Denis. Pourtant, le club a recruté, plutôt intelligemment.

par Yves MICHEL

A Tremblay, Benjamin Braux démarre la saison avec un sacré challenge à relever. Assurer le maintien et peut-être un peu plus, tout en se persuadant qu’il devra laisser son fauteuil à la fin de l’exercice. Vraisemblablement à Rastko Stefanovic, l’ancien coach d’Ivry et arrière de Tremblay très apprécié du maire de la localité de Seine-Saint Denis. Benjamin Braux (notre photo de tête) essaie pourtant de faire abstraction de ce désaveu programmé. « Je serai en fin de contrat en juin prochain, le club est donc en droit de chercher quelqu’un d’autre. Je ne sais d’ailleurs pas si la personne dont on entend parler a signé. Quoi qu’il en soit, cela ne m’empêchera pas de travailler correctement. » Dans un club qui depuis six saisons végète dans les profondeurs du classement, qui a déjà payé cette situation par une relégation en 2016 et qui malgré un budget médian, a éprouvé des chapelets de joueurs, l’actuel entraîneur veut s’accorder un sursis de façade. « On verra dans quelques matches, si les circonstances s’y prêtent, peut-être que l’idée de me prolonger l’emportera. Et puis, je le répète, je suis en fin de contrat et ce n’est pas dit que je reste à Tremblay la saison prochaine. Je peux examiner d’autres propositions.» Le débat est momentanément clos, les résultats mais aussi l’état d’esprit qui anime l’équipe seront suivis de très près. Sur le papier, l’ensemble tient la route avec des joueurs aguerris, un recrutement en apparence judicieux et des jeunes prometteurs. « Je sais que j’ai une équipe avec du potentiel même si nous avons réduit le contingent des pros de 17 à 14 (pour une baisse de masse salariale inférieure à 400 000 euros par rapport à la précédente saison). Il m’a aussi été demandé d’intégrer des jeunes du territoire pour assurer l’avenir et c’est ce que j’ai fait. » Du côté des nouvelles têtes, Tremblay a essentiellement recruté à l’étranger. En 1er lieu, deux éléments qui ont déjà évolué dans le championnat français. Sur l’aile gauche, Felipe Borges a tenu ce même poste (entre mars 2013 et juin 2016) à Montpellier. Après une expérience en dents de scie au Portugal au Sporting, le Brésilien revient en LNH.



C’est également le cas du pivot tunisien Marouen Chouiref (photo ci-dessus) qui a retrouvé un environnement familier puisque le TFHB l’avait déjà accueilli (entre 2013 et 2015) avant de rentrer au pays puis de passer par la Turquie. « Ce n’est plus le jeune joueur qui à l'époque devait s’aguerrir, appuie Benjamin Braux. Il doit confirmer toute la confiance qu’on lui accorde. Depuis son passage ici, il a pris une grosse densité physique et il peut défendre poste 3.» Dans les cages, aux côtés du monumental Patrice Annonay, le coach séquanodyonisien s’est tourné vers Skopje et a recruté Darko Arsic, un portier serbe de 29 ans. « En fait, je visionnais la vidéo d’un autre joueur du Metalurg quand je suis tombé sur lui. Il n’était jamais sorti des Balkans et nous devions remplacer Dressrusse. Il est complémentaire avec Patrice, beaucoup dans la lecture et le placement. C’est aussi un très bon relanceur. Il était surtout libre et nous n’avons pas trop tardé. » Les accords s’inscrivent souvent dans le temps. C’est exactement ce qui s’est passé avec le demi-centre suédois Henrik Olsson (voir plus bas) et l’ailier droit Pedro Portela. Il y a 8 ans, tout juste récompensé d’une médaille d’argent à l’Euro juniors en Slovaquie, le Portugais avait failli atterrir à Montpellier. Le club héraultais s’est ravisé et le gaucher est resté à Lisbonne. Avec plus de 200 buts inscrits toutes compétitions confondues dont la Ligue des Champions lors du précédent exercice, Tremblay qui le suivait depuis deux saisons, s'est doté d'une indéniable force de frappe. 



Henrik Olsson doit se faire un prénom

Il y aura donc un 2ème Olsson dans le championnat français. Après Markus le Toulousain, Tremblay a accueilli Henrik, un demi-centre de 24 ans qui a déjà une ébauche de l'élite tricolore puisqu’il est le fils de Staffan, l’emblématique gaucher de la Suède des années 90 et surtout l'adjoint de Serdarusic au PSG jusqu’en juin dernier. Autrement caricaturé, le blondinet qui a surtout grandi à Kiel avant d’évoluer en Ligue suédoise, a toujours baigné dans le handball. « En fait, j’ai commencé à toucher un ballon à l’âge de 6 ans mais avec mes amis, je me suis aussi intéressé au foot et au tennis. Au fil des années, le hand est apparu comme une évidence et je n’ai plus jamais lâché ce sport. »  Avec la difficulté de se faire un prénom et se forger une carrière. L’année de sa naissance (en 1994), Staffan son père était sacré champion d’Europe après avoir raflé l’or au Mondial, quatre ans plus tôt. Son palmarès s’est considérablement étoffé par la suite. « La seule chose dont je me souviens, c’est qu’après chaque match, je me faufilais dans la foule, je rentrais sur le terrain et je jouais jusqu’à ce qu’on éteigne les lumières. » Sur celui qui pour la planète handball représente une véritable légende, Henrik n’en dira pas plus. « Ce n’est pas de cette façon que je le perçois. C’est avant tout mon père et nous avons un intérêt commun pour le hand. » Curieux de tout, passionné aussi de musique (fan absolu de David Bowie) et de photographie, Henrik Olsson prend très au sérieux ce virage à 180 degrés qu’il donne à sa jeune carrière. En France pour s’étalonner, dans un club et un environnement qui ne vont pas l’écraser. « C’est un grand défi que je me lance dans un championnat qui est devenu très fort. Il faut aussi que je m’acclimate à une culture nouvelle, une langue mais c’est quelque chose qui me plait. Je veux avancer par étape et Tremblay me semble approprié pour cela. J’ai de bonnes sensations sur le club et sur les ambitions de l’équipe. Il y a un bon mélange dans l’effectif, un jeune entraîneur, non vraiment, je me sens bien ici. » La saison dernière alors qu’il évoluait à Stockholm, il a terminé meilleur passeur du championnat. « J’aime faire jouer les autres, je suis plus un demi-centre mais cela ne me gène pas de glisser à gauche. J’aime aussi défendre et participer au jeu rapide. Il me faudra encore prendre des repères car ici, par rapport à ce que j’ai connu en Suède, le handball  est plus physique et il y a plus d’individualités. Mais je vais vite m’adapter. » Si Tremblay est dans l’immédiat au centre de ses préoccupations, Henrik Olsson vise à court terme un retour en sélection nationale aux côtés des Jeppsson, Tollbring et Lukas Nilsson, ses potes de la même génération qui sans lui, à l'Euro en Croatie ont réussi à décrocher la médaille d’argent.


             L'ancien Montpelliérain Felipe Borges retrouve le championnat de France avec Tremblay

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