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Océane Sercien-Ugolin : « Deuxième, ce n'est pas négligeable »

Euro

lundi 21 décembre 2020 - © Laurent Hoppe

 4 min 22 de lecture

Même sans titre à l'arrivée, l'arrière droit de l'équipe de France médaillée d'argent au Danemark considère le championnat d'Europe comme une franche réussite. Elle en retient les bons moments, la cohésion entre quatre murs... et les efforts à consentir pour connaître d'autres joies en bleu. Dès 2021 ?

Les larmes de la veille se sont évaporées. Même si elle rêvait d'une autre fin, tant individuellement (1/6 au tir, un assist pour Estelle Nze Minko) que collectivement, l'argent continental sied à Océane Sercien-Ugolin. C'est la première médaille internationale au palmarès de l'arrière gauchère cherbourgeoise (23 ans, 25 sélections), qui ne comptait jusqu'à hier qu'une finale de Coupe de France (en 2017) avec Issy.

Avant de souffler pour les fêtes, de reprendre le cours de sa première saison avec le Krim Ljubljana, celle qu'Olivier Krumbholz a installé dans le sept de départ au cours de la quinzaine danoise débriefe son Euro, celui des vice-championnes d'Europe, depuis la Maison fédérale de Créteil. Un entretien en deux temps, interrompu le temps d'une dernière photo souvenir de groupe...

 

A tête reposée, Océane, considérez-vous que France – Norvège a été trop long de cinq minutes (les Bleues menaient 20-19 à la 55ème) ?

« Je n'irai pas jusque là ! Tout simplement, les Norvégiennes ont joué leur jeu de A à Z. Nous, on a livré un beau match, un match défensif qui se termine à 20-22. Dans cette finale entre deux grosses équipes, il fallait un gagnant. Ca n'a pas été nous cette fois-ci. »

Jusqu'en finale, la défense a été la signature française de cet Euro...

« On aurait pu serrer un peu plus les rangs en première mi-temps (10-14 pour les Scandinaves à la pause). On a essayé de jouer notre jeu, la défense de l'équipe de France, et de poser des problèmes à des Norvégiennes qui ont des joueuses rapides et véloces. »

Appréciez-vous d'autant plus votre médaille d'argent qu'il y a moins d'un mois, votre participation au stage terminal et à l'Euro était suspendue à un test PCR négatif au Covid-19 ?

« C'est ça ! J'ai eu quelques imprévus avant de venir, je suis arrivée un peu borderline, mais le groupe m'a accompagné. J'ai pu m'exprimer et montrer ce que je pouvais faire. »

 

Contre les Danoises, un max de sensations

 

Avez-vous tout de même eu peur de manquer un troisième grand championnat en quatre ans ?

« Peur, non. J'ai coutume de dire que les choses n'arrivent pas par hasard. Si je me suis blessée avant (1), c'est qu'il y avait une raison. Ca m'a permis de travailler encore plus, d'être plus prête le jour où on me rappellerait. »

Même s'il ne s'est pas conclu sur un septième succès en huit matches, cet Euro en est-il bien un, de succès ?

« Oui. Une deuxième place, ce n'est pas négligeable. Quand bien même l'équipe de France a déjà atteint les sommets, on est sur un effectif remanié, avec plus de mixité anciennes/nouvelles. On peut être fières de ce résultat. »

Quelle est votre image forte de la compétition ?

« Je dirais mon demi-tour face à la Russie (28-28, au tour principal). Et, à titre moins personnel, la victoire contre le Danemark (23-20, le 8 décembre). Une victoire autoritaire, parce que la défense a été très bonne, et collective. C'était le match où j'ai eu les meilleures sensations. »

Quand Olivier Krumbholz annonce que vous commencerez le deuxième match du premier tour, contre la Slovénie (27-17, le 6 décembre), vous n'en avez pas cru vos oreilles. Expliquez-nous pourquoi...

« J'étais étonnée. Je l'ai un peu regardé avec des gros yeux, histoire de dire ''Est-ce que tu as bien dit mon nom ?'' Il me l'a confirmé du regard. Après, la surprise devait laisser place à l'efficacité et de la clarté. »

 

« On a appris à se connaître »


Vous avez également été alignée d'entrée en demi-finale et en finale. Le prenez-vous comme une preuve de confiance du sélectionneur ?

« Comme je le répète à tous les médias, parce que la question est récurrente, j'espère que débuter les matches en est vraiment une. Mais ce n'est pas une finalité en soi, parce que les temps de jeu sont assez équilibrés (2). Il faut mériter de rester sur le terrain. C'est une chose de débuter, mais il faut encore prouver. Je ne suis pas arrivée (en équipe de France) en débutant les matches. »

En quoi le huis clos sanitaire a-t-il resserré les liens dans le groupe France ?

« Dans cette bulle, on a appris à se connaître. Le soir, on s'est occupé ensemble. De manière automatique, indéniable, habiter un mois avec les mêmes personnes resserre les liens, encore plus dans une bulle. N'importe qui pourra vous le dire. »

Des coéquipières, Cléopâtre Darleux et Grace Zaadi pour ne pas les nommer, rêvent tout haut de l'or olympique à Tokyo. Vous aussi ?

« Personnellement, j'ai beaucoup de choses à travailler avant cet objectif-là. Je dois penser à ce que je peux améliorer, à là où je peux être plus forte. »


(1) avant le championnat du monde 2017 en Allemagne, puis l'Euro 2018 en France.

(2) le temps de jeu moyen d'Océane Sercien-Ugolin à l'Euro est de 20,3 minutes (source EHF). Chez les autres arrières droit, Alexandra Lacrabère en a eu 26,1 minutes par match, Aïssatou Kouyaté 10 minutes.

Océane Sercien-Ugolin : « Deuxième, ce n'est pas négligeable » 

Euro

lundi 21 décembre 2020 - © Laurent Hoppe

 4 min 22 de lecture

Même sans titre à l'arrivée, l'arrière droit de l'équipe de France médaillée d'argent au Danemark considère le championnat d'Europe comme une franche réussite. Elle en retient les bons moments, la cohésion entre quatre murs... et les efforts à consentir pour connaître d'autres joies en bleu. Dès 2021 ?

Les larmes de la veille se sont évaporées. Même si elle rêvait d'une autre fin, tant individuellement (1/6 au tir, un assist pour Estelle Nze Minko) que collectivement, l'argent continental sied à Océane Sercien-Ugolin. C'est la première médaille internationale au palmarès de l'arrière gauchère cherbourgeoise (23 ans, 25 sélections), qui ne comptait jusqu'à hier qu'une finale de Coupe de France (en 2017) avec Issy.

Avant de souffler pour les fêtes, de reprendre le cours de sa première saison avec le Krim Ljubljana, celle qu'Olivier Krumbholz a installé dans le sept de départ au cours de la quinzaine danoise débriefe son Euro, celui des vice-championnes d'Europe, depuis la Maison fédérale de Créteil. Un entretien en deux temps, interrompu le temps d'une dernière photo souvenir de groupe...

 

A tête reposée, Océane, considérez-vous que France – Norvège a été trop long de cinq minutes (les Bleues menaient 20-19 à la 55ème) ?

« Je n'irai pas jusque là ! Tout simplement, les Norvégiennes ont joué leur jeu de A à Z. Nous, on a livré un beau match, un match défensif qui se termine à 20-22. Dans cette finale entre deux grosses équipes, il fallait un gagnant. Ca n'a pas été nous cette fois-ci. »

Jusqu'en finale, la défense a été la signature française de cet Euro...

« On aurait pu serrer un peu plus les rangs en première mi-temps (10-14 pour les Scandinaves à la pause). On a essayé de jouer notre jeu, la défense de l'équipe de France, et de poser des problèmes à des Norvégiennes qui ont des joueuses rapides et véloces. »

Appréciez-vous d'autant plus votre médaille d'argent qu'il y a moins d'un mois, votre participation au stage terminal et à l'Euro était suspendue à un test PCR négatif au Covid-19 ?

« C'est ça ! J'ai eu quelques imprévus avant de venir, je suis arrivée un peu borderline, mais le groupe m'a accompagné. J'ai pu m'exprimer et montrer ce que je pouvais faire. »

 

Contre les Danoises, un max de sensations

 

Avez-vous tout de même eu peur de manquer un troisième grand championnat en quatre ans ?

« Peur, non. J'ai coutume de dire que les choses n'arrivent pas par hasard. Si je me suis blessée avant (1), c'est qu'il y avait une raison. Ca m'a permis de travailler encore plus, d'être plus prête le jour où on me rappellerait. »

Même s'il ne s'est pas conclu sur un septième succès en huit matches, cet Euro en est-il bien un, de succès ?

« Oui. Une deuxième place, ce n'est pas négligeable. Quand bien même l'équipe de France a déjà atteint les sommets, on est sur un effectif remanié, avec plus de mixité anciennes/nouvelles. On peut être fières de ce résultat. »

Quelle est votre image forte de la compétition ?

« Je dirais mon demi-tour face à la Russie (28-28, au tour principal). Et, à titre moins personnel, la victoire contre le Danemark (23-20, le 8 décembre). Une victoire autoritaire, parce que la défense a été très bonne, et collective. C'était le match où j'ai eu les meilleures sensations. »

Quand Olivier Krumbholz annonce que vous commencerez le deuxième match du premier tour, contre la Slovénie (27-17, le 6 décembre), vous n'en avez pas cru vos oreilles. Expliquez-nous pourquoi...

« J'étais étonnée. Je l'ai un peu regardé avec des gros yeux, histoire de dire ''Est-ce que tu as bien dit mon nom ?'' Il me l'a confirmé du regard. Après, la surprise devait laisser place à l'efficacité et de la clarté. »

 

« On a appris à se connaître »


Vous avez également été alignée d'entrée en demi-finale et en finale. Le prenez-vous comme une preuve de confiance du sélectionneur ?

« Comme je le répète à tous les médias, parce que la question est récurrente, j'espère que débuter les matches en est vraiment une. Mais ce n'est pas une finalité en soi, parce que les temps de jeu sont assez équilibrés (2). Il faut mériter de rester sur le terrain. C'est une chose de débuter, mais il faut encore prouver. Je ne suis pas arrivée (en équipe de France) en débutant les matches. »

En quoi le huis clos sanitaire a-t-il resserré les liens dans le groupe France ?

« Dans cette bulle, on a appris à se connaître. Le soir, on s'est occupé ensemble. De manière automatique, indéniable, habiter un mois avec les mêmes personnes resserre les liens, encore plus dans une bulle. N'importe qui pourra vous le dire. »

Des coéquipières, Cléopâtre Darleux et Grace Zaadi pour ne pas les nommer, rêvent tout haut de l'or olympique à Tokyo. Vous aussi ?

« Personnellement, j'ai beaucoup de choses à travailler avant cet objectif-là. Je dois penser à ce que je peux améliorer, à là où je peux être plus forte. »


(1) avant le championnat du monde 2017 en Allemagne, puis l'Euro 2018 en France.

(2) le temps de jeu moyen d'Océane Sercien-Ugolin à l'Euro est de 20,3 minutes (source EHF). Chez les autres arrières droit, Alexandra Lacrabère en a eu 26,1 minutes par match, Aïssatou Kouyaté 10 minutes.

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