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Comme dans une coquille vide

Champion's League

lundi 28 décembre 2020 - © Yves Michel

 7 min 18 de lecture

Le numérique et toutes les animations prévues via les réseaux sociaux ne remplaceront pas la ferveur du public qui depuis 2010 avait l'habitude de garnir les 20 000 places de la Lanxess Arena de Cologne à l'occasion du Final Four de la Ligue des Champions. La Covid 19 a interdit toute prise de risques. Pourtant, les affiches avec Barcelone-PSG et Kiel-Veszprém sont au niveau du rendez-vous.

A l'heure où Guillaume Gille, le patron de l'équipe de France masculine rassemble pour un 1er stage à la Maison du handball à Créteill un groupe inédit, d'autres tricolores sont à Cologne afin d'y disputer six mois après, le Final Four de la Ligue des Champions de la dernière saison. 

Le plaisir ne sera évidemment pas le même. Pour les joueurs qui évolueront devant des gradins vides, pour les spectateurs obligés de suivre les matches à la maison, devant le petit écran. A cause d'un virus tenace dont personne ne s'est encore débarrassé, les passionnés ont été privés de leur sortie habituelle programmée chaque année lors du dernier week-end de mai. Mais jamais, la Fédération Européenne n'a eu l'intention d'annuler l'épreuve. Peu importe à quel moment et surtout quelles équipes la disputeraient. L'enjeu économique a prévalu, les droits télévisuels et un semblant de marketing ont eu raison de tout autre considération. 

Lundi 28 et mardi 29 décembre, la Lanxess Arena sonnera creux. «50 personnes tout au plus dans une salle qui compte 20 000 places, c'est hallucinant, opine François-Xavier Houlet. Cela va me rappeler lorsque j'évoluais à Gummersbach (début 2000) et qu'on s'entraînait sur le même parquet. Jamais, je n'aurais imaginé une aussi faible assistance pour un Final Four qui depuis sa création (en 2010) a toujours déplacé les foules.» A charge pour le désormais consultant de beIn Sports de faire monter l'ambiance et convaincre les plus sceptiques que les rencontres proposées avec tout de même quatre poids lourds du hand international (Barcelone contre PSG suivi de Kiel-Veszprém) ont une certaine légitimité. Car depuis avril dernier après que l'EHF ait annoncé que les 8èmes et les quarts de finale étaient annulés et que les deux 1ères équipes de chaque groupe seraient directement qualifiées pour les demies, quelques voix dissonantes se sont faites entendre. « La formule retenue ne me satisfait pas parce qu'au moment où cette décision a été prise, il y avait encore beaucoup d'équipes qui pouvaient se qualifier, objecte Thierry Anti. Je pense à Kielce, à Porto, pourquoi pas à Montpellier. Je comprends qu'il y ait eu une certaine frustration chez certains. L'EHF n'a vu que le critère économique, c'est défendable mais dommageable. Je pense aussi à cette charge physique qui est rajoutée à cette période, avec l'environnement sanitaire dans lequel on est et avant une année très chargée. Le Mondial en Egypte, les reports en Ligue des Champions, les qualifs pour l'Euro, les TQO et les Jeux. Sans oublier les championnats nationaux. Cela fait beaucoup ! » Si l'actuel coach aixois qui avec Nantes en 2018 a été battu en finale du Final Four à Cologne par Montpellier est assez critique, la fascination pour la plus prestigieuse épreuve reste intacte. « Quand tu y as participé une fois, tu n'as qu'une envie... y revenir . Pour moi, c'est le summum de notre sport. »  Alors quand on lui demande d'évaluer les forces en présence, le technicien aurait tendance à pronostiquer une finale entre Barcelone et Veszprém. « Mais au Final Four, la logique n'est pas obligatoirement au rendez-vous. Les Espagnols ont retenu la leçon de leurs participations où un relâchement coupable en fin de match leur a causé beaucoup de tort. Je me rappelle face au Vardar, ils s'étaient montrés trop calculateurs. Les Hongrois eux, en sont à leur 5ème participation à Cologne et ils n'ont jamais gagné. Cela peut être une source de motivation. Des quatre, c'est en Kiel que je crois le moins car sa place n'est pas légitime et Jicha comme entraîneur n'a pas encore convaincu. » Et le PSG que le natif de la capitale a dirigé au début du siècle, bien avant l'arrivée des Qataris ? « C'est pour moi la grande inconnue. L'équipe est capable de se métamorphoser même si l'absence de Nikola Karabatic est très préjudiciable. Le recrutement de Steins est judicieux mais cela ne remplace pas l'expérience de Niko sur ce type d'épreuve. Mais bon, Paris a quand même une équipe taillée pour gagner la Ligue des Champions et pas uniquement les coupes nationales et le championnat. »  Dans un 1er rendez-vous face à Barcelone qui aurait eu fière allure en finale, le PSG ne partira pas favori. Les Catalans, de par leur régularité dans la compétition (21 victoires d'affilée, série en cours), leur historique (9 trophées remportés dont le dernier en 2015), leur homogénéité et leurs individualités, affichent les meilleures garanties.  « C'est sûr argumente François-Xavier Houlet, mais Barcelone a toujours galéré dans les Final Four à l'exception de la fameuse année (2015) où Nikola Karabatic marchait sur l'eau, ils avaient tout gagné.» Justement, le stratège tricolore passé depuis dans le camp d'en-face fera défaut, en convalescence après une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit à la mi-octobre.



Le regard de Jérôme Fernandez

Avec Montpellier, Barcelone, Ciudad Real et Kiel, Jérôme Fernandez a participé à de multiples campagnes européennes. Il a même remporté le trophée en 2005 et 2009 et disputé la 1ère édition du carré final organisé en 2010 à Cologne sous les couleurs de Ciudad. Le Français avait perdu en demi contre Kiel et remporté la petite finale contre les Russes de Chekhov. 

Quelle est ta vision d'ensemble sur les forces en présence ? 
Par rapport à ce que j'ai vu depuis le début de la saison, Veszprém et Barcelone sont favoris pour la finale. Mais après, sur un match à ce niveau-là et surtout dans un contexte particulier, tout est possible. Pour l'instant, Kiel et Paris ont montré moins de garanties que leurs adversaires. Tout dépend également dans quel état de forme et avec quel effectif, Barcelone va se présenter à Cologne avec ce doute qui subsiste sur la participation de Palmarsson. Kiel est capable de perdre contre Nantes mais de se surpasser dans les grandes occasions donc méfiance car rien n'est écrit à l'avance.Veszprém sera privé de Lauge Schmidt mais à force de se faire recaler en finale (3 perdues lors du Final Four en 2015, 2016 et 2019), les Hongrois pourraient trouver cette fois-ci toutes les ressources nécessaires pour décrocher le trophée. 

Et concernant spécifiquement Paris ? 
L'absence de Nikola est vraiment dommageable, Steins a des qualités mais n'a pas son expérience. Le PSG a mis du temps à entrer dans la saison européenne. Il a fallu que les nouveaux s'intègrent et certains éléments-clé ont eu des performances en dents de scie. Notamment du côté des gardiens avec un Vincent Gérard qui ne s'est pas encore mis vraiment en évidence. Si avec Yann Genty, il est bon sur ce Final Four, Paris pourra inquiéter Barcelone. Mais il faut bien admettre qu'aujourd'hui la paire Perez de Vargas-Möller a montré plus de garanties et est vraiment au-dessus du lot. On connait l'importance de ce poste pour faire basculer le cours d'un match. 

Il y a bien une faille du côté de Barcelone, non ? 
Pascual aime avoir tout son effectif à disposition, varier ses rotations. Tout reste à savoir à quel niveau se trouve l'équipe. Barcelone est très fort avec Palmarsson, Dika Mem et Cindric sur la base arrière, après, quand ça commence à tourner, à part Raul Entrerrios qui amène son métier et sa roublardise, c'est plus compliqué pour les autres. Que ce soit Jure (Dolenec) à droite, ou Timothey (N'Guessan - notre photo ci-dessus) et Langaro à gauche, c'est quand même un peu moins bien. Tout dépend donc quelle stratégie va utiliser Pascual en tenant compte de l'état de forme de ses joueurs.  



Toutes les équipes sont arrivées sans trop d'obstacles à Cologne et chacune a investi son étage au Radisson Blue hôtel à quelques 700m de la Lanxess Arena. Comme le PSG, Barcelone a rallié les bords du Rhin à la mi-journée, après un entraînement matinal à la Cité Sportive de la capitale catalane où les joueurs de Xavi Pascual se sont préparés tous les jours sans interruption, y compris le jour de Noël.  

En revanche et cela commence plutôt mal pour le PSG, Luc Steins ne pourra prendre part au Final Four. A l'issue de l'ultime test pratiqué à l'arrivée à Cologne, le Néerlandais a été déclaré positif a la Covid-19 et a été immédiatement placé à l'isolement. Il ne pourra donc pas aider ses partenaires qui doivent déjà se passer de l'expérience de Nikola Karabatic. 

Comme dans une coquille vide 

Champion's League

lundi 28 décembre 2020 - © Yves Michel

 7 min 18 de lecture

Le numérique et toutes les animations prévues via les réseaux sociaux ne remplaceront pas la ferveur du public qui depuis 2010 avait l'habitude de garnir les 20 000 places de la Lanxess Arena de Cologne à l'occasion du Final Four de la Ligue des Champions. La Covid 19 a interdit toute prise de risques. Pourtant, les affiches avec Barcelone-PSG et Kiel-Veszprém sont au niveau du rendez-vous.

A l'heure où Guillaume Gille, le patron de l'équipe de France masculine rassemble pour un 1er stage à la Maison du handball à Créteill un groupe inédit, d'autres tricolores sont à Cologne afin d'y disputer six mois après, le Final Four de la Ligue des Champions de la dernière saison. 

Le plaisir ne sera évidemment pas le même. Pour les joueurs qui évolueront devant des gradins vides, pour les spectateurs obligés de suivre les matches à la maison, devant le petit écran. A cause d'un virus tenace dont personne ne s'est encore débarrassé, les passionnés ont été privés de leur sortie habituelle programmée chaque année lors du dernier week-end de mai. Mais jamais, la Fédération Européenne n'a eu l'intention d'annuler l'épreuve. Peu importe à quel moment et surtout quelles équipes la disputeraient. L'enjeu économique a prévalu, les droits télévisuels et un semblant de marketing ont eu raison de tout autre considération. 

Lundi 28 et mardi 29 décembre, la Lanxess Arena sonnera creux. «50 personnes tout au plus dans une salle qui compte 20 000 places, c'est hallucinant, opine François-Xavier Houlet. Cela va me rappeler lorsque j'évoluais à Gummersbach (début 2000) et qu'on s'entraînait sur le même parquet. Jamais, je n'aurais imaginé une aussi faible assistance pour un Final Four qui depuis sa création (en 2010) a toujours déplacé les foules.» A charge pour le désormais consultant de beIn Sports de faire monter l'ambiance et convaincre les plus sceptiques que les rencontres proposées avec tout de même quatre poids lourds du hand international (Barcelone contre PSG suivi de Kiel-Veszprém) ont une certaine légitimité. Car depuis avril dernier après que l'EHF ait annoncé que les 8èmes et les quarts de finale étaient annulés et que les deux 1ères équipes de chaque groupe seraient directement qualifiées pour les demies, quelques voix dissonantes se sont faites entendre. « La formule retenue ne me satisfait pas parce qu'au moment où cette décision a été prise, il y avait encore beaucoup d'équipes qui pouvaient se qualifier, objecte Thierry Anti. Je pense à Kielce, à Porto, pourquoi pas à Montpellier. Je comprends qu'il y ait eu une certaine frustration chez certains. L'EHF n'a vu que le critère économique, c'est défendable mais dommageable. Je pense aussi à cette charge physique qui est rajoutée à cette période, avec l'environnement sanitaire dans lequel on est et avant une année très chargée. Le Mondial en Egypte, les reports en Ligue des Champions, les qualifs pour l'Euro, les TQO et les Jeux. Sans oublier les championnats nationaux. Cela fait beaucoup ! » Si l'actuel coach aixois qui avec Nantes en 2018 a été battu en finale du Final Four à Cologne par Montpellier est assez critique, la fascination pour la plus prestigieuse épreuve reste intacte. « Quand tu y as participé une fois, tu n'as qu'une envie... y revenir . Pour moi, c'est le summum de notre sport. »  Alors quand on lui demande d'évaluer les forces en présence, le technicien aurait tendance à pronostiquer une finale entre Barcelone et Veszprém. « Mais au Final Four, la logique n'est pas obligatoirement au rendez-vous. Les Espagnols ont retenu la leçon de leurs participations où un relâchement coupable en fin de match leur a causé beaucoup de tort. Je me rappelle face au Vardar, ils s'étaient montrés trop calculateurs. Les Hongrois eux, en sont à leur 5ème participation à Cologne et ils n'ont jamais gagné. Cela peut être une source de motivation. Des quatre, c'est en Kiel que je crois le moins car sa place n'est pas légitime et Jicha comme entraîneur n'a pas encore convaincu. » Et le PSG que le natif de la capitale a dirigé au début du siècle, bien avant l'arrivée des Qataris ? « C'est pour moi la grande inconnue. L'équipe est capable de se métamorphoser même si l'absence de Nikola Karabatic est très préjudiciable. Le recrutement de Steins est judicieux mais cela ne remplace pas l'expérience de Niko sur ce type d'épreuve. Mais bon, Paris a quand même une équipe taillée pour gagner la Ligue des Champions et pas uniquement les coupes nationales et le championnat. »  Dans un 1er rendez-vous face à Barcelone qui aurait eu fière allure en finale, le PSG ne partira pas favori. Les Catalans, de par leur régularité dans la compétition (21 victoires d'affilée, série en cours), leur historique (9 trophées remportés dont le dernier en 2015), leur homogénéité et leurs individualités, affichent les meilleures garanties.  « C'est sûr argumente François-Xavier Houlet, mais Barcelone a toujours galéré dans les Final Four à l'exception de la fameuse année (2015) où Nikola Karabatic marchait sur l'eau, ils avaient tout gagné.» Justement, le stratège tricolore passé depuis dans le camp d'en-face fera défaut, en convalescence après une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit à la mi-octobre.



Le regard de Jérôme Fernandez

Avec Montpellier, Barcelone, Ciudad Real et Kiel, Jérôme Fernandez a participé à de multiples campagnes européennes. Il a même remporté le trophée en 2005 et 2009 et disputé la 1ère édition du carré final organisé en 2010 à Cologne sous les couleurs de Ciudad. Le Français avait perdu en demi contre Kiel et remporté la petite finale contre les Russes de Chekhov. 

Quelle est ta vision d'ensemble sur les forces en présence ? 
Par rapport à ce que j'ai vu depuis le début de la saison, Veszprém et Barcelone sont favoris pour la finale. Mais après, sur un match à ce niveau-là et surtout dans un contexte particulier, tout est possible. Pour l'instant, Kiel et Paris ont montré moins de garanties que leurs adversaires. Tout dépend également dans quel état de forme et avec quel effectif, Barcelone va se présenter à Cologne avec ce doute qui subsiste sur la participation de Palmarsson. Kiel est capable de perdre contre Nantes mais de se surpasser dans les grandes occasions donc méfiance car rien n'est écrit à l'avance.Veszprém sera privé de Lauge Schmidt mais à force de se faire recaler en finale (3 perdues lors du Final Four en 2015, 2016 et 2019), les Hongrois pourraient trouver cette fois-ci toutes les ressources nécessaires pour décrocher le trophée. 

Et concernant spécifiquement Paris ? 
L'absence de Nikola est vraiment dommageable, Steins a des qualités mais n'a pas son expérience. Le PSG a mis du temps à entrer dans la saison européenne. Il a fallu que les nouveaux s'intègrent et certains éléments-clé ont eu des performances en dents de scie. Notamment du côté des gardiens avec un Vincent Gérard qui ne s'est pas encore mis vraiment en évidence. Si avec Yann Genty, il est bon sur ce Final Four, Paris pourra inquiéter Barcelone. Mais il faut bien admettre qu'aujourd'hui la paire Perez de Vargas-Möller a montré plus de garanties et est vraiment au-dessus du lot. On connait l'importance de ce poste pour faire basculer le cours d'un match. 

Il y a bien une faille du côté de Barcelone, non ? 
Pascual aime avoir tout son effectif à disposition, varier ses rotations. Tout reste à savoir à quel niveau se trouve l'équipe. Barcelone est très fort avec Palmarsson, Dika Mem et Cindric sur la base arrière, après, quand ça commence à tourner, à part Raul Entrerrios qui amène son métier et sa roublardise, c'est plus compliqué pour les autres. Que ce soit Jure (Dolenec) à droite, ou Timothey (N'Guessan - notre photo ci-dessus) et Langaro à gauche, c'est quand même un peu moins bien. Tout dépend donc quelle stratégie va utiliser Pascual en tenant compte de l'état de forme de ses joueurs.  



Toutes les équipes sont arrivées sans trop d'obstacles à Cologne et chacune a investi son étage au Radisson Blue hôtel à quelques 700m de la Lanxess Arena. Comme le PSG, Barcelone a rallié les bords du Rhin à la mi-journée, après un entraînement matinal à la Cité Sportive de la capitale catalane où les joueurs de Xavi Pascual se sont préparés tous les jours sans interruption, y compris le jour de Noël.  

En revanche et cela commence plutôt mal pour le PSG, Luc Steins ne pourra prendre part au Final Four. A l'issue de l'ultime test pratiqué à l'arrivée à Cologne, le Néerlandais a été déclaré positif a la Covid-19 et a été immédiatement placé à l'isolement. Il ne pourra donc pas aider ses partenaires qui doivent déjà se passer de l'expérience de Nikola Karabatic. 

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