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Les Français au pied du mur serbe

Mondial

lundi 4 janvier 2021 - © Yves Michel

 6 min 27 de lecture

Presqu'un an après un Euro raté, les Français retrouvent le terrain et un match officiel qualificatif pour l'Euro 2022. Ce mardi, ils affrontent la Serbie sur ses terres. L'occasion pour Guillaume Gille de voler de ses propres ailes à la tête des Bleus. Avant dans une semaine de prendre la direction du Mondial égyptien. Ce sera également un baptême du feu pour Toni Gerona, l'entraîneur de Chartres, appelé il y a plus de six mois par la Serbie.

Voilà plus de 340 jours, depuis sa nomination à la tête de l’équipe de France que Guillaume Gille attend sans trop marquer d'impatience, de diriger son 1er match officiel.  « Je me soucie peu du fait qu'il s'agisse de mon 1er match. Le plus important est de savoir comment ce groupe qui s'est réuni tardivement, est prêt à livrer un gros match en Serbie face à une équipe intéressante, pleine de qualités, c'est ça le vrai challenge.»  Le technicien français sort d'une année ou presque où les repères ont manqué et où le projet élaboré avec Erick Mathé son nouvel adjoint, a été mis à mal. Ballotté dans tous les sens, à cause d'un virus qui a pris le contrôle sur tout. Le calendrier a été remodelé, chacun a dû s'adapter, remettre à plus tard ce qui devait agrémenter l'immédiat et quasiment repartir de zéro.  Un sacré bizutage pour deux hommes dont le baptême du feu aura pour cadre, ce mardi, Zrenjanin en Serbie, à une centaine de kilomètres au nord de Belgrade. «On essaiera de faire en sorte que ces rencontres (la 2ème est programmée samedi à Créteil) de qualification à l’Euro 2022, nous préparent au mieux à ce qui va suivre. Ce n’est qu’après cette double confrontation, qu’on pourra se projeter vers l’Égypte.» Tout va en effet s’enchaîner mais attention au piège des Balkans face à un adversaire qui lui, n’aura pas le Mondial en ligne de mire (voir plus bas). « Je pense que la Serbie est dans une configuration similaire à la nôtre. Ils ont démarré leur prépa en même temps que nous, avec un groupe assez large et ils ont récupéré le 31, les deux qui étaient au Final Four (Cupara et Nenadic de Veszprém). Ils ont un nouvel entraîneur (Toni Gerona) qui n’a pas eu trop l’occasion de réunir ses joueurs depuis sa nomination. Comme nous.» La Serbie est certes à prendre au sérieux mais ne doit pas constituer un épouvantail pour les Tricolores .  



D'autant que quelques éléments comme le Toulousain Nemanja Ilic et son frère Vanja  (de Chartres), Marko Vujin et Nemanja Zelenovic se sont inscrits aux abonnés absents... pour dit-on, des raisons familiales  « On doit se poser beaucoup de questions sur le jeu des Serbes, sur leurs habitudes, ce qu'ils vont faire évoluer, met en garde "Gino" et donc on doit être aussi un peu surpris par les options tactiques qu'ils pourraient prendre. »  Il y a un an, quasiment jour pour jour, les deux formations s'étaient affrontées  en Golden League à Metz et les Français s'étaient largement imposés (40-26). Depuis, les cartes ont été rebattues, le contexte a changé.  « On essaie avec ce groupe d'utiliser le vécu en commun. On a eu très peu de temps pour faire évoluer les choses. Peut-être y verrons-nous plus clair à la fin de la semaine mais quelles que soient les évaluations, il restera du travail parce qu'on ne modifie pas le projet d'une sélection en quelques jours. L'idée est d'être performant. On ne veut pas être différents pour faire du neuf, on veut retrouver une qualité qui nous a cruellement manquée lors du dernier Euro. »  Sinistre souvenir puisque les Bleus étaient passés à côté de leur sujet (un seul succès contre la Bosnie en 3 rencontres de phase de groupe). A l'exception de Nikola Karabatic en convalescence, personne ne manque à l'appel. En l'espace d'un peu plus d'une semaine, le staff de l'équipe de France a passé 30 joueurs en revue sans que parmi les dix qui ont été renvoyés à la maison, des sautes d'humeur n'aient été relevées. « J'ai perçu une envie de se retrouver. J'ai noté de l'énergie positive. Ce qu'on a vécu par le passé doit nous servir à construire la suite. » Même s'ils se refusent à trop y penser, trois jours après leur second match face à la Serbie, Michaël Guigou et ses partenaires s'envoleront vers l’Égypte. Où le Mondial et un 1er match test face à la Norvège les attendent. 



La Serbie à la recherche d'une certaine stabilité avec Toni Gérona

Neuf ans déjà et sa médaille d'argent lors d'un Euro à la maison que la Serbie n'a plus connu les honneurs d'un podium ! Depuis, sept sélectionneurs se sont succédés sans pour autant ramener le moindre résultat probant. Après une dernière humiliation européenne en janvier 2020 (3 défaites en autant de matches), Toni Gérona (notre photo) a été appelé à la rescousse en juin. Le coach de Chartres qui sortait d'une expérience avec l'équipe nationale de Tunisie a accepté de relever le défi. Il aurait sans doute aimer trouver dans la corbeille de la mariée, une qualification pour le Mondial mais à cause de la pandémie et de l'arrêt de toute activité sportive, la Serbie n'a pu disputer son match de barrage initialement prévu face à la Slovénie, l'IHF s'étant basée sur le classement du dernier championnat d'Europe. Le technicien espagnol connaît la difficulté de la tâche. Il a rajeuni l'effectif, comptant sur 24 joueurs parmi lesquels figurent l'arrière droit nantais Milan Milic et le jeune demi-centre raphaélois Aleksa Kolakovic.

Toni, y'a-t-il la même volonté que Guillaume Gille de passer à la réalité du terrain ? 
C'est évident, j'ai été appelé en juin mais contrairement à Guillaume, je n'ai pas pu rassembler l'équipe en novembre. On a surtout communiqué par visioconférence, je connaissais les joueurs bien-sûr mais on ne s'est vu que ces derniers jours. Ce n'est pas l'idéal, surtout quand tu as un match à préparer contre la France.

C'est surtout de stabilité dont la Serbie a le plus besoin ? Huit entraîneurs en huit ans...
Si je suis venu, c'est parce qu'il existe un projet à long terme, pas quelque chose qui sera remis en cause au bout de quelques mois. J'ai engagé de nombreuses discussions, pas seulement avec le staff de l'équipe seniors mais aussi avec les entraîneurs des catégories jeunes, il y a un nouveau président à la tête de la Fédération et c'est vrai, c'est avec de la stabilité et du travail que nous parviendrons à avoir des résultats. Il y a des talents dans le handball serbe, il faut s'appuyer dessus. 

La France est qualifiée pour le Mondial, pas la Serbie, est-ce que cela peut jouer pour cette double confrontation ? 
Je suis convaincu que les Français seront à 100% face à nous, même si Nikola Karabatic est absent. Pour eux, c'est important de commencer l'année sur des résultats positifs, justement avant le championnat du Monde. Pour nous, la motivation, c'est déjà de jouer des matches, surtout dans la période que nous traversons. Personne n'est à l'abri, il faut savoir rebondir et faire face à tous les imprévus. Quand tu regardes les vingt joueurs que Guillaume Gille a retenus, c'est vraiment le top et je les vois aller très loin dans le championnat du Monde. Les affronter, c'est aussi une grande motivation. Ce sera très bien pour évaluer notre niveau et le travail qui reste à accomplir. 

Un protocole très strict a été appliqué autour de ces deux rencontres qui se disputeront à huis clos. 
Les matches seront à suivre sur beIN Sports. Ce mardi 5 janvier à 17h en Serbie puis le retour à Créteil, samedi 9 janvier à 19h. 

Les Français au pied du mur serbe  

Mondial

lundi 4 janvier 2021 - © Yves Michel

 6 min 27 de lecture

Presqu'un an après un Euro raté, les Français retrouvent le terrain et un match officiel qualificatif pour l'Euro 2022. Ce mardi, ils affrontent la Serbie sur ses terres. L'occasion pour Guillaume Gille de voler de ses propres ailes à la tête des Bleus. Avant dans une semaine de prendre la direction du Mondial égyptien. Ce sera également un baptême du feu pour Toni Gerona, l'entraîneur de Chartres, appelé il y a plus de six mois par la Serbie.

Voilà plus de 340 jours, depuis sa nomination à la tête de l’équipe de France que Guillaume Gille attend sans trop marquer d'impatience, de diriger son 1er match officiel.  « Je me soucie peu du fait qu'il s'agisse de mon 1er match. Le plus important est de savoir comment ce groupe qui s'est réuni tardivement, est prêt à livrer un gros match en Serbie face à une équipe intéressante, pleine de qualités, c'est ça le vrai challenge.»  Le technicien français sort d'une année ou presque où les repères ont manqué et où le projet élaboré avec Erick Mathé son nouvel adjoint, a été mis à mal. Ballotté dans tous les sens, à cause d'un virus qui a pris le contrôle sur tout. Le calendrier a été remodelé, chacun a dû s'adapter, remettre à plus tard ce qui devait agrémenter l'immédiat et quasiment repartir de zéro.  Un sacré bizutage pour deux hommes dont le baptême du feu aura pour cadre, ce mardi, Zrenjanin en Serbie, à une centaine de kilomètres au nord de Belgrade. «On essaiera de faire en sorte que ces rencontres (la 2ème est programmée samedi à Créteil) de qualification à l’Euro 2022, nous préparent au mieux à ce qui va suivre. Ce n’est qu’après cette double confrontation, qu’on pourra se projeter vers l’Égypte.» Tout va en effet s’enchaîner mais attention au piège des Balkans face à un adversaire qui lui, n’aura pas le Mondial en ligne de mire (voir plus bas). « Je pense que la Serbie est dans une configuration similaire à la nôtre. Ils ont démarré leur prépa en même temps que nous, avec un groupe assez large et ils ont récupéré le 31, les deux qui étaient au Final Four (Cupara et Nenadic de Veszprém). Ils ont un nouvel entraîneur (Toni Gerona) qui n’a pas eu trop l’occasion de réunir ses joueurs depuis sa nomination. Comme nous.» La Serbie est certes à prendre au sérieux mais ne doit pas constituer un épouvantail pour les Tricolores .  



D'autant que quelques éléments comme le Toulousain Nemanja Ilic et son frère Vanja  (de Chartres), Marko Vujin et Nemanja Zelenovic se sont inscrits aux abonnés absents... pour dit-on, des raisons familiales  « On doit se poser beaucoup de questions sur le jeu des Serbes, sur leurs habitudes, ce qu'ils vont faire évoluer, met en garde "Gino" et donc on doit être aussi un peu surpris par les options tactiques qu'ils pourraient prendre. »  Il y a un an, quasiment jour pour jour, les deux formations s'étaient affrontées  en Golden League à Metz et les Français s'étaient largement imposés (40-26). Depuis, les cartes ont été rebattues, le contexte a changé.  « On essaie avec ce groupe d'utiliser le vécu en commun. On a eu très peu de temps pour faire évoluer les choses. Peut-être y verrons-nous plus clair à la fin de la semaine mais quelles que soient les évaluations, il restera du travail parce qu'on ne modifie pas le projet d'une sélection en quelques jours. L'idée est d'être performant. On ne veut pas être différents pour faire du neuf, on veut retrouver une qualité qui nous a cruellement manquée lors du dernier Euro. »  Sinistre souvenir puisque les Bleus étaient passés à côté de leur sujet (un seul succès contre la Bosnie en 3 rencontres de phase de groupe). A l'exception de Nikola Karabatic en convalescence, personne ne manque à l'appel. En l'espace d'un peu plus d'une semaine, le staff de l'équipe de France a passé 30 joueurs en revue sans que parmi les dix qui ont été renvoyés à la maison, des sautes d'humeur n'aient été relevées. « J'ai perçu une envie de se retrouver. J'ai noté de l'énergie positive. Ce qu'on a vécu par le passé doit nous servir à construire la suite. » Même s'ils se refusent à trop y penser, trois jours après leur second match face à la Serbie, Michaël Guigou et ses partenaires s'envoleront vers l’Égypte. Où le Mondial et un 1er match test face à la Norvège les attendent. 



La Serbie à la recherche d'une certaine stabilité avec Toni Gérona

Neuf ans déjà et sa médaille d'argent lors d'un Euro à la maison que la Serbie n'a plus connu les honneurs d'un podium ! Depuis, sept sélectionneurs se sont succédés sans pour autant ramener le moindre résultat probant. Après une dernière humiliation européenne en janvier 2020 (3 défaites en autant de matches), Toni Gérona (notre photo) a été appelé à la rescousse en juin. Le coach de Chartres qui sortait d'une expérience avec l'équipe nationale de Tunisie a accepté de relever le défi. Il aurait sans doute aimer trouver dans la corbeille de la mariée, une qualification pour le Mondial mais à cause de la pandémie et de l'arrêt de toute activité sportive, la Serbie n'a pu disputer son match de barrage initialement prévu face à la Slovénie, l'IHF s'étant basée sur le classement du dernier championnat d'Europe. Le technicien espagnol connaît la difficulté de la tâche. Il a rajeuni l'effectif, comptant sur 24 joueurs parmi lesquels figurent l'arrière droit nantais Milan Milic et le jeune demi-centre raphaélois Aleksa Kolakovic.

Toni, y'a-t-il la même volonté que Guillaume Gille de passer à la réalité du terrain ? 
C'est évident, j'ai été appelé en juin mais contrairement à Guillaume, je n'ai pas pu rassembler l'équipe en novembre. On a surtout communiqué par visioconférence, je connaissais les joueurs bien-sûr mais on ne s'est vu que ces derniers jours. Ce n'est pas l'idéal, surtout quand tu as un match à préparer contre la France.

C'est surtout de stabilité dont la Serbie a le plus besoin ? Huit entraîneurs en huit ans...
Si je suis venu, c'est parce qu'il existe un projet à long terme, pas quelque chose qui sera remis en cause au bout de quelques mois. J'ai engagé de nombreuses discussions, pas seulement avec le staff de l'équipe seniors mais aussi avec les entraîneurs des catégories jeunes, il y a un nouveau président à la tête de la Fédération et c'est vrai, c'est avec de la stabilité et du travail que nous parviendrons à avoir des résultats. Il y a des talents dans le handball serbe, il faut s'appuyer dessus. 

La France est qualifiée pour le Mondial, pas la Serbie, est-ce que cela peut jouer pour cette double confrontation ? 
Je suis convaincu que les Français seront à 100% face à nous, même si Nikola Karabatic est absent. Pour eux, c'est important de commencer l'année sur des résultats positifs, justement avant le championnat du Monde. Pour nous, la motivation, c'est déjà de jouer des matches, surtout dans la période que nous traversons. Personne n'est à l'abri, il faut savoir rebondir et faire face à tous les imprévus. Quand tu regardes les vingt joueurs que Guillaume Gille a retenus, c'est vraiment le top et je les vois aller très loin dans le championnat du Monde. Les affronter, c'est aussi une grande motivation. Ce sera très bien pour évaluer notre niveau et le travail qui reste à accomplir. 

Un protocole très strict a été appliqué autour de ces deux rencontres qui se disputeront à huis clos. 
Les matches seront à suivre sur beIN Sports. Ce mardi 5 janvier à 17h en Serbie puis le retour à Créteil, samedi 9 janvier à 19h. 

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