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Camille Comte s'est enraciné à Bourg-de-Péage

LBE

lundi 25 janvier 2021 - © Laurent Hoppe

 3 min 20 de lecture

En six saisons, l'entraîneur drômois a fait passer plusieurs caps à sa formation, qui a trouvé toute sa place dans l'élite et ambitionne de finir les matches aller dans le Top 8. Avant de recevoir Brest mercredi pour le compte d'une 13ème journée précédant la 12ème, il raconte ses origines, son itinéraire, ainsi que la dimension sociale et sociétale de sa fonction.

 

Creuser son sillon. Une coutume quasi ancestrale dans la famille Comte. Inspiré par son grand-père agriculteur, dans la campagne aveyronnaise, Camille trace le sien depuis 2015, depuis le banc de Bourg-de-Péage. La ligne est droite, soignée, de plus en plus profonde. « J'ai trouvé un terrain fertile sur ce territoire », image l'homme de 38 ans, qui se définissait comme un « entraîneur jardinier » dans une interview accordée à notre site, en avril 2016.

 

Ses semis ont donné des résultats florissants : promotion inédite en LFH en 2017, maintien en 2018 et 2019 par le truchement de ces play-down à quatre qui « rebattaient les cartes », neuvième au moment de l'interruption définitive de la saison passée, et sixième de celle en cours, à trois matches aller de la fin. L'effet de la serre Vercors, sans doute...

 

Avec les doublés championnat de D2-accession, accomplis avec deux clubs en trois saisons (Besançon en 2015, et donc BDP), l'implantation pérenne d'une commune de quelque 10 000 âmes sur la carte de France est le chef d'œuvre de ce Drômois d'adoption, Héraultais de naissance, qui s'est entiché de la balle collante au collège. « Je me considère comme un pur produit des actions fédérales. C'est un prof d'EPS qui m'a amené à l'UNSS, qui m'a rapproché d'un club pour faire jeune arbitre, jeune dirigeant... Je n'ai pas joué à très haut niveau national, je me suis construit au travers du terrain, de l'expérience d'un club amateur. » En l'occurrence le Montpellier UC féminin, sa première station d'entraîneur en 2005.

 

Des interventions en faveur de l'insertion par le sport

 

Autodidacte autoproclamé dans sa branche, l'actuel troisième plus jeune tacticien de la Ligue (derrière Angélique Spincer, à Plan-de-Cuques, et le Messin Emmanuel Mayonnade) ne s'est toutefois pas construit tout seul. Il considère avoir énormément appris au contact de Florence Sauval, dont il fut l'adjoint à Abbeville, en D2 (2008-2011), puis à Besançon les deux saisons suivantes. « Je lui suis extrêmement reconnaissant d'une chose : quand elle a été appelée pour entraîner Besançon, elle a demandé à ce que je l'accompagne. Elle m'a prise dans ses bagages, et ça m'a permis d'aller dans un club de D1. On a bien travaillé ensemble, on a gardé de très bonnes relations, encore récemment avec le prêt de Manon Pellerin (*). On partage certaines conceptions de notre métier. »

 

Successeur de Sauval à l'ESBF en 2013, Camille Comte applique les siennes dans la basse vallée du Rhône. Elles en disent beaucoup de son adhésion totale à « l'esprit péageois ». « Il y a une ouverture d'esprit, nécessaire pour créer un engouement sur le territoire, en être le porte-drapeau. On a créé un lien affectif avec tout notre environnement. On développe beaucoup de projets d'insertion par le sport, des formations avec un organisme interne au club. J'ai même convenu avec les dirigeants qu'une partie de mon temps de travail y soit consacré. Le matin du match contre Fleury (le 20 janvier), j'étais sur une formation pour l'insertion par le sport, auprès de stagiaires en recherche d'emploi. J'interviens pour apporter mon expérience d'entraîneur, ma vision de la relation aux autres, de comment atteindre des objectifs. Si je peux apporter ma pierre à l'édifice du club, j'en suis ravi. » Une pierre angulaire dans le jardin péageois, qui ne bougera pas jusqu'en 2023 au moins.

 

(*) l'ailière droit péageoise passe cette saison à Saint-Amand-les-Eaux, entraîné par... Florence Sauval.

Camille Comte s'est enraciné à Bourg-de-Péage 

LBE

lundi 25 janvier 2021 - © Laurent Hoppe

 3 min 20 de lecture

En six saisons, l'entraîneur drômois a fait passer plusieurs caps à sa formation, qui a trouvé toute sa place dans l'élite et ambitionne de finir les matches aller dans le Top 8. Avant de recevoir Brest mercredi pour le compte d'une 13ème journée précédant la 12ème, il raconte ses origines, son itinéraire, ainsi que la dimension sociale et sociétale de sa fonction.

 

Creuser son sillon. Une coutume quasi ancestrale dans la famille Comte. Inspiré par son grand-père agriculteur, dans la campagne aveyronnaise, Camille trace le sien depuis 2015, depuis le banc de Bourg-de-Péage. La ligne est droite, soignée, de plus en plus profonde. « J'ai trouvé un terrain fertile sur ce territoire », image l'homme de 38 ans, qui se définissait comme un « entraîneur jardinier » dans une interview accordée à notre site, en avril 2016.

 

Ses semis ont donné des résultats florissants : promotion inédite en LFH en 2017, maintien en 2018 et 2019 par le truchement de ces play-down à quatre qui « rebattaient les cartes », neuvième au moment de l'interruption définitive de la saison passée, et sixième de celle en cours, à trois matches aller de la fin. L'effet de la serre Vercors, sans doute...

 

Avec les doublés championnat de D2-accession, accomplis avec deux clubs en trois saisons (Besançon en 2015, et donc BDP), l'implantation pérenne d'une commune de quelque 10 000 âmes sur la carte de France est le chef d'œuvre de ce Drômois d'adoption, Héraultais de naissance, qui s'est entiché de la balle collante au collège. « Je me considère comme un pur produit des actions fédérales. C'est un prof d'EPS qui m'a amené à l'UNSS, qui m'a rapproché d'un club pour faire jeune arbitre, jeune dirigeant... Je n'ai pas joué à très haut niveau national, je me suis construit au travers du terrain, de l'expérience d'un club amateur. » En l'occurrence le Montpellier UC féminin, sa première station d'entraîneur en 2005.

 

Des interventions en faveur de l'insertion par le sport

 

Autodidacte autoproclamé dans sa branche, l'actuel troisième plus jeune tacticien de la Ligue (derrière Angélique Spincer, à Plan-de-Cuques, et le Messin Emmanuel Mayonnade) ne s'est toutefois pas construit tout seul. Il considère avoir énormément appris au contact de Florence Sauval, dont il fut l'adjoint à Abbeville, en D2 (2008-2011), puis à Besançon les deux saisons suivantes. « Je lui suis extrêmement reconnaissant d'une chose : quand elle a été appelée pour entraîner Besançon, elle a demandé à ce que je l'accompagne. Elle m'a prise dans ses bagages, et ça m'a permis d'aller dans un club de D1. On a bien travaillé ensemble, on a gardé de très bonnes relations, encore récemment avec le prêt de Manon Pellerin (*). On partage certaines conceptions de notre métier. »

 

Successeur de Sauval à l'ESBF en 2013, Camille Comte applique les siennes dans la basse vallée du Rhône. Elles en disent beaucoup de son adhésion totale à « l'esprit péageois ». « Il y a une ouverture d'esprit, nécessaire pour créer un engouement sur le territoire, en être le porte-drapeau. On a créé un lien affectif avec tout notre environnement. On développe beaucoup de projets d'insertion par le sport, des formations avec un organisme interne au club. J'ai même convenu avec les dirigeants qu'une partie de mon temps de travail y soit consacré. Le matin du match contre Fleury (le 20 janvier), j'étais sur une formation pour l'insertion par le sport, auprès de stagiaires en recherche d'emploi. J'interviens pour apporter mon expérience d'entraîneur, ma vision de la relation aux autres, de comment atteindre des objectifs. Si je peux apporter ma pierre à l'édifice du club, j'en suis ravi. » Une pierre angulaire dans le jardin péageois, qui ne bougera pas jusqu'en 2023 au moins.

 

(*) l'ailière droit péageoise passe cette saison à Saint-Amand-les-Eaux, entraîné par... Florence Sauval.